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Auteur : Pierre KHALFA

Le tirage au sort : intérêt et limites

Pierre KHALFA

La Convention citoyenne sur le climat a relancé le débat sur le tirage au sort. Cette question est d’autant plus importante que la démocratie représentative connaît une crise existentielle. Dans cette situation, le tirage au sort peut-il apparaître comme un moyen de renouveler la démocratie ?

Aux origines Comme on le sait, le tirage au sort plonge ses racines dans la conception grecque de la démocratie. Tout d’abord, les Grecs ignorent la notion de représentation. La décision politique relève directement du peuple, le demos, rassemblé. Le demos ne comprend toutefois que les hommes citoyens. En sont donc exclus les femmes, les esclaves et les étrangers [1]. Les décisions politiques se prennent dans le cadre de l’assemblée du peuple, l’Ecclesia. Celle-ci regroupe en moyenne 5 000 personnes, et il en faut 6 000 pour les décisions importantes. Tous les citoyens peuvent prendre la parole (isegoria). Au milieu du Ve siècle, Périclès fait mettre en place une indemnité journalière, le misthos, destinée à permettre aux pauvres de participer aux fonctions civiques et politiques, à l’Ecclesia, au gouvernement quotidien, la Boulè, et aux différents tribunaux. La fonction législative est exercée par l’Ecclésia et les fonctions exécutives sont tirées régulièrement au sort. Pour les Grecs, l’élection est (...) Lire la suite »