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Auteur : Philippe MARLIÈRE
Comment les grands médias français fabriquent un Solférinien présentable pour la prochaine présidentielle

Manuel Valls, le conformiste

Philippe MARLIÈRE

Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, est politiquement insignifiant. Rien dans son parcours politique passé ou son action ministérielle présente ne justifie la position éminente qu’il occupe au cœur du gouvernement. Ses propositions sont ultra-minoritaires à gauche. Elles ont reçu le soutien de 5,7% des électeurs de gauche lors de la primaire socialiste. Comme Ségolène Royal en 2007, Dominique Strauss-Kahn et François Hollande en 2012, Valls est le produit d’un concours de circonstances.

Contrairement aux refrains médiatiques, Manuel Valls ne doit pas son ascension politique à son profil de « social-démocrate moderne » ; figure métonymique usée qui renvoie dans les faits à un projet antisocial et à une surenchère droitière. Le ministre n’est pas plus une « forte tête » ou un avant-gardiste de la politique. Au contraire, Valls s’applique depuis vingt ans à épouser laborieusement le prêt-à-penser médiatique de l’époque. En résumé, Manuel Valls est un conformiste. Comme le personnage principal du roman d’Alberto Moravia (porté à l’écran par Bernardo Bertolucci), Valls est l’homme de la « normalité » ; le porte-voix du discours des dominants. Une stratégie personnelle Manuel Valls est par atavisme un political wannabe ; celui qui se place dans la roue des puissants du moment et qui ne la lâche plus : hier Rocard, puis Jospin, ensuite Royal, brièvement Strauss-Kahn, et, tardivement, Hollande. Deuxième et Première gauche, gauche caviar, gauche New Age et gauche démocrate. Valls s’est mis au service de (...) Lire la suite »
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