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Auteur : Christian de MONTLIBERT

En quoi la lutte pour les services publics relève-t-elle d’un enjeu de civilisation ?

Christian de MONTLIBERT, Willy PELLETIER

Ce ne sont pas les grévistes qui, par plaisir, font grève ; ce sont les agressions libérales, en rendant les métiers et les vies impossibles, qui déclenchent les grèves. Les grèves ne paralysent pas, au contraire elles débloquent des situations intenables. Les grèves ne sont pas violences, au contraire elles empêchent les surcroîts de violences qu’imposent aux salariés ces dirigeants d’entreprise qui ­peuplent les ministères, avant de repartir vers les directions d’entreprise ou de banque.

Les modernisations libérales décivilisent, les grèves civilisent Nous connaissions Macron en Brutus, poignardant son père politique. Nous l’avons vu briser le Code du travail, chantant au Medef : « Je serai l’ombre de ton ombre/l’ombre de ta main/l’ombre de ton chien. » Le voici Néron, ivre de brûler Rome, brûler une civilisation. Brûler cette civilisation sociale que les luttes d’hier ont conquise ; que les militants d’hier par leurs sacrifices, leurs peines, ont conquise ; que, tous mêlés, les militants ouvriers d’autrefois ont conquise. Nous avons, chacune, chacun, leurs visages en nous, leurs voix résolues et inquiètes en nous, leurs yeux rieurs, remplis de larmes, leur courage, leur souffle, leur vie donnée, licenciée, ruinée, mais debout, toujours debout. C’est pourquoi la lutte qui vient ne nous appartient pas. Cette lutte va au-delà de nous-mêmes, nous n’avons pas le droit de la perdre. Les modernisations libérales décivilisent. Elles exaspèrent les concurrences dans et pour l’emploi. Elles (...) Lire la suite »