Auteur Nathalie LAILLET

Nouvelles de Ramallah

Nathalie LAILLET
Bonsoir tout le monde ! Vous avez sans doute entendu parler de Naplouse, où 150 tanks et quelques 3000 soldats sont stationnés depuis 15 jours, d’Hébron et son flot de sang, et aujourd’hui de Gaza, où l’armée de "défense"(gloups) d’Israël a cassé quelques maisons... Ca, c’est si vous suivez régulièrement l’actu, en gros un peu la radio le matin et le 20H. Si vous êtes un peu plus curieux (d’aucuns diront "fouille-merde"), vous avez sans doute lu les dépêches d’agences parlant d’une (…)

Déjà neuf jours de Ramadan

Nathalie LAILLET
Bonjour à tous Déjà neuf jours de Ramadan....Et une impression étrange... En effet, depuis mercredi 6 novembre, le premier jour du Ramadan, Ramallah n’est plus soumise au couvre-feu. Jusqu’au 6 novembre dernier, et ce depuis le 19 juin, toutes les nuits, j’ai bien dit TOUTES les nuits, nous les passions sous couvre-feu. Quelquefois, on y avait droit en journée aussi.... Jusqu’au 6 novembre, on rentrait tous chez nous avant 19H. Après cette heure, quelques personnes seulement (…)

Où est Samer ???? Que lui ont-ils fait ???

Nathalie LAILLET
Désolée de ne pas avoir écrit plus tôt.... La vie ici pour moi suit son cours : après une période de couvre-feu relativement longue, nous avons enfin travaillé une semaine entière...C’était la première semaine complète depuis la rentrée scolaire (qui a eu lieu le 2 septembre...). Quand je pense qu’en France, vous en êtes bientôt aux vacances de la Toussaint. Moi, samedi dernier, j’ai eu cours, pour la première fois, avec les troisièmes...Je connais enfin tous mes élèves !!! Je (…)

Une rentrée scolaire ordinaire à Bethlehem

Nathalie LAILLET
Nous avons de la chance. Pas les palestiniens, qui n'ont que Tsahal. Mais nous. Les lecteurs ordinaires d'une presse ordinaire. Il y a des témoins. Nous pouvons lire, écouter, évoquer ces témoins. Non pas que leurs courriers aient plus de valeur que les propres témoignages palestiniens, mais plutôt parce qu'ils parlent dans notre langage dans les mots de notre culture d'une tragédie sans nom que nous avons appris à rejeter. Leur point de vue s'est bâti en France, en Europe ou Etats-Unis sur un arrière plan qui est le rejet absolu des crimes contre l'humanité. Un point de vue qui vient en écho au plus jamais ça qui sous tendait le film Shoah de ce cinéaste dont j'oublie à l'instant le nom. Nous avons donc beaucoup de chance. Dans trente ou cinquante ans, lorsque nos centres Wisenthal commenceront la traque des criminels de guerre (pour l'instant ils se contentent de traquer les criminels d'Oslo), lorsque nos cinéastes évoqueront Jenine, aprés Sabra et Chatila, il y aura des traces. Il y aura des traces partout. Il y aura des milliers de traces. On saura d'ores et déjà qui a fait quoi, comment et quand. Nous pourrons traduire les criminels de guerre devant les tribunaux de pays libres (je propose ceux de la Belgique pour commencer)où ils auront droit à des procès équitables. Nos enfants, nos petits enfants, leurs cousins et leurs amis, porteront avec eux le flambeau du devoir de mémoire, et ils les traqueront sans relâche, bien au delà du jour du jugement dernier. L'apprentissage du sens de la justice s'est fait en Europe au prix de millions de victimes innocentes. Notre tribut a des noms juifs, tsiganes, homosexuels, communistes, tchèques, polonais, autrichiens, français, allemands, anglais, italiens, grecs, yougoslaves, bosniaques, croates, serbes, arméniens, espagnols, belges, lithuaniens, estoniens, chiliens, portugais, caucasiens, etc. Nous avons suffisamment cher payé cet apprentissage pour pouvoir reconnaître les clowns qui veulent se payer nos têtes pour 1$ ou 2 de plus-value. Notre monde, repose, suivant la mythologie hébraïque, sur les épaules de 30 justes. Si l'un venait à manquer, le monde s'effondrerait. Ces justes sont nos témoins. Et nous les saluons d'ores et déjà pour les listes qu'ils nous ont préparé.