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Auteur : Richard NEUVILLE

Uruguay : Des lignes de bus à des « tarifs populaires » autogérées par les chauffeurs

Richard NEUVILLE

C’est l’une des rares coopératives de transports collectifs : en Uruguay, des chauffeurs de bus ont récupéré leur société d’autocars urbains, abandonnée par leurs patrons. Et ça fonctionne ! Des profits sont générés, des emplois sont créés, et les salaires augmentés. De nouvelles lignes de bus sont même ouvertes, malgré l’acharnement des grands patrons des sociétés privées et d’élus hostiles à la coopérative. Les usagers, eux, ont gagné la préservation de « tarifs populaires » accessibles, l’ouverture d’un centre culturel et d’une radio de quartier.

La ville de Colonia del Sacramento, la plus ancienne cité de l’Uruguay fondée par les colons portugais, est surtout connue pour la richesse de son patrimoine historique, qui lui a permis d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1995 [1]. Mais au hasard des déambulations dans le centre-ville, l’œil du visiteur est interpellé par l’apparition d’autobus rouge et noir, ornés d’énormes inscriptions latérales « Gestión obrera » (gestion ouvrière). Ces bus desservent la ligne qui relie le centre historique et le quartier Real San Carlos, au nord de la ville. Ils sont gérés par ABC Coop, une entreprise pas comme les autres. L’histoire d’ABC Coop débute en septembre 2001, quand les premiers signes de la crise économique argentine se répercutent dans le pays voisin. Les propriétaires de l’entreprise, endettés, décident d’abandonner celle-ci, purement et simplement. L’Uruguay entre en récession. Sur la rive d’en face, de l’autre coté du Rio de la Plata, les travailleurs argentins entreprennent la récupération (...) Lire la suite »