Macron, le luxe et le mépris du peuple

Macron est fatigué. Il a trop servi les riches. Il avait besoin de se reposer et de reprendre des forces. Le Président a fait le pont de la Toussaint « comme des millions de Français » nous disent les médias et le porte-parole du gouvernement (1). Après tout, Macron est un citoyen comme les autres, à ce petit détail près : pour se détendre, afin de mieux servir encore et toujours les puissants, il a choisi une demeure très luxueuse du XVIIème siècle classée Relais & Château. Le couple Macron n’était évidement pas seul à occuper cette bâtisse bourgeoise. Il y avait aussi sa petite suite (gardes du corps, chargés de presse...). L’année précédente, pour fêter ses quarante ans, Macron avait choisi le château de Chambord, symbole du despotisme et de la puissance royale. Il avait même rencontré les présidents des fédérations de chasse. Macron avait déclaré alors qu’il était favorable à la réouverture des « chasses présidentielles », celles de François 1er (2). Il s’agit d’ une pratique cruelle et d’une survivance monarchique.

On va taire par pudeur ce « pognon de dingue » payé par les contribuables pour satisfaire les caprices de Brigitte Macron. Cette folie quasi dynastique des Macron n’a d’égale que le mépris ostentatoire qu’ils affichent pour les classes populaires. Car au moment où l’on exige de la population des sacrifices de plus en plus lourds, au moment où les chômeurs et les précaires se comptent par millions, Macron n’hésite pas à étaler ostensiblement, dans une république affaiblie, les fastes d’un pouvoir quasi monarchique. Il aime l’argent, le luxe, l’apparat, le cérémonial... Son arrogance, son sentiment de puissance et sa fascination pour les riches l’aveuglent au point qu’il ne voit les plus démunis, « les gens qui ne sont rien », que comme des êtres sans dignité, déshumanisés. Marx dans une lettre à Ruge, écrivait « La seule idée du despotisme, c’est le mépris de l’homme, l’homme vidé de son humanité, et cette idée a sur beaucoup d’autres l’avantage de correspondre en même temps à un état de fait » (3).

Macron explique aux masses populaires, qui ne comprennent pas toujours, les subtilités et les vertus de sa politique. La prospérité, explique-t-il, passe nécessairement par l’enrichissement des riches. C’est très simple et de surcroît il n’ y a aucune autre alternative. C’est une loi naturelle comme la fougère qui pousse dans les bois. Les pauvres et même les classes moyennes doivent encore et toujours fournir des efforts. Car les milliardaires sont insatiables. Ils se nourrissent, à l’instar des vampires, du sang du peuple. Plus ils en pompent, et mieux ils se portent !

Mais cette prospérité tant promise, les classes populaires l’attendent toujours. Et en attendant cette opulence qui viendrait un jour de la générosité des « premiers de cordée », les citoyens doivent subir les conséquences d’une dégradation sociale généralisée. Et l’avenir reste sombre. Macron et ceux qui l’ont hissé à la tête de l’État ne voient dans les masses populaires notamment les travailleurs qu’une masse infâme qui n’existe que pour produire sans trêve, quand ils en ont besoin, du profit.

Mohamed Belaali

(1) http://www.rfi.fr/france/20181030-france-emmanuel-macron-elysee-11-novembre-repos

(2) https://www.20minutes.fr/politique/2220187-20180214-pourquoi-emmanuel-macron-fait-cour-chasseurs

(3)1843. Annales, 1844. MEW, I, page 339, cité dans « K Marx, sociologie critique » M Rubel, page 87.

 http://www.belaali.com/2018/11/macron-le-luxe-et-le-mepris-du-peuple.html

COMMENTAIRES  

16/11/2018 10:10 par Assimbonanga

La caste qui a pris le pouvoir, Macron et ses ministres, est une chapelle d’intégristes. Intégristes de "la croissance" et de "l’activité". Ils y croient dur comme fer. On ne peut rien sur des esprits fanatisés...

- Vendre les logements HLM aux pauvres pour se débarrasser du problème de la vétusté, voilà une solution de grands requins de la finance internationale : seuls les profits seront assumés. Toute perte sera refilée aux gogos, aux loosers.
- Laisser les gens se débrouiller avec leurs véhicules individuels, à leurs frais (réparations, consommation, assurances) voilà une solution préférable au transport en commun à frais partagés par la contribution générale de tous, riches et pauvres, entreprises et particuliers.
- Laisser les gens s’installer comme auto-entrepreneur pour décharger les grandes entreprises des contraintes du salariat, voilà un outil macronien (et Sarkozien, on n’oublie pas).
- Acheter la paix sociale par des primes qui feront vendre des chaudières, des bagnoles et des fenêtres en plastique, renvoyer l’argent public sur les entreprises. L’activité, bouger, vendre, acheter, fabriquer, s’agiter, montrer que "moi je travaille monsieur !" Alors que bien souvent ne rien faire éviterait un sacré nombre de conneries et de casse, mais bon...
- Supprimer par petits paliers la cotisation sociale, voilà une bataille convenant autant à Fillon, qu’à Marine Le Pen et aux amis de Macron. C’est tout bénéf. Pour les milliardaires français, c’est une promesse d’avenir, pouvoir enfin jouer à armes égales avec leurs homologues requins internationaux. Le coût du travail en France n’était pas concurrentiel, et en s’y prenant petit à petit, les gens ne révoltent plus. La violence du coup est disséminée en petits fragments moins visibles. Ils ont compris que c’était plus habile de parler avec des petites voix gentillettes que de tonner et menacer. Ils ont compris la tactique. Elle sera inéluctable. En quelques années, ils auront mis à genou les contestataires qui deviendront la cible des quolibets de la populace.( France Inter se charge de se foutre de la gueule de Philippe Martinez).
- Prétendre, laisser croire que, la sécu va mieux rembourser les lunettes et les dentiers et ensuite remettre la charge de cette décision monarchique aux assurances complémentaires (et non pas mutuelles pour beaucoup d’entre elles) , c’est à dire à l’augmentation des prix d’assurance, c’est carrément de l’abus de pouvoir. Monsieur Emmanuel se pavane, prend des initiatives sous son bonnet, et refile le bébé à toute la population sous prétexte d’état providence, notion qui n’existe que dans l’idéologie de sa secte. Monsieur Emmanuel a depuis longtemps ignoré la raison de la sécurité sociale : chacun donne selon ses moyens et reçoit selon ses besoins (de santé). Lui, monsieur Emmanuel, avec sa voix de diacre, de faux-curé, il connaît surtout la notion de charité. La solidarité, c’est pas son problème. Ses amis sont milliardaires.

Macron et ses ministres (venus de l’UMP, rappelons-le) ne sont pas de notre côté. Ils ne sont pas habités par une volonté d’égalité, de justice sociale ni d’écologie. En fait, eux, ils ne sont pas fanatisés, juste intéressés. Ils mènent une politique favorable à leur camp, celui du patronat international, le patronat de toute éternité : chacun prend selon son appétit de carnassier et redonne selon les besoins du bilan comptable, des cacahuètes ! Mais ils fanatisent leurs adeptes petits patrons, ou juste auto-entrepreneurs. Et ceux-là, ils sont graves ! Bon courage aux gilets jaunes de gauche pour écouter tout ce que recèlent les cerveaux facho longtemps retenus dans le confinement des boutiques et des arrières-salles ou postes de chasse !
Rapportez-nous des anecdotes et des photos sur le vif.

16/11/2018 11:30 par Assimbonanga

Je ne pensais pas si bien dire ! Voici un complèment d’information.

Entretien entre François Ruffin, Laurent Mauduit, Monique Pinçon-Charlot et Denis Robert : la caste, comment on s’en débarrasse ?, comment on la remplace ? https://www.youtube.com/watch?v=5svq2j34jVY

19/11/2018 15:11 par Assimbonanga

Tiens ! Un ami milliardaire de Macron vient de tomber : Carlos Ghosn, pour fraude fiscale massive au Japon. Un autre le remplacera, mais on voit au passage à quelle "association de malfaiteurs" nous avons affaire. De quoi justifier encore l’explosion de la colère populaire (surtout quand on prend conscience que ce sont les militants anti-nucléaire de Bure qui sont poursuivis pour "association de malfaiteurs".)

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