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Champagne pour les uns, gaz lacrymogène pour les autres

« Tous ensemble et en même temps »contre ceux qui violent les droits du peuple !

5000 manifestants (enseignants, lycéens, hospitaliers, salariés d’entreprises privées) étaient hier à Saint-Lô pour accueillir Sarkozy venu présenter ses voeux au « monde de l’Éducation ». Malgré le recul tactique de Darcos concernant la contre-réforme du lycée, la jeunesse et les personnels de l’Éducation nationale sont toujours très mobilisés contre la politique de destruction massive des emplois publics et les mesures (du primaire au supérieur) qui prétendent imposer la casse des statuts, la réduction de l’offre éducative et la « concurrence libre et non faussée » au coeur de la stratégie européenne de Lisbonne.

Mais, en guise de voeux présidentiels, les manifestants de Saint-Lô ont reçu du gaz lacrymogène et des coups de matraque afin de ne pas gêner celui qui proclamait il y a quelques semaines que les grèves ne se voyaient plus en France, juste avant de se faire éjecter de leur usine par les ouvriers CGT de Renault-Sandouville.

Car désormais, où que Sarkozy aille dans le pays (ailleurs bien sûr que dans les ghettos dorés de la France d’en-haut), il doit être accompagné d’un impressionnant dispositif policier visant à intimider et contenir les manifestations de la colère populaire.

Il faut dire que cette colère monte rapidement dans le pays contre la régression sociale et la crise du capitalisme tandis que les grands actionnaires empochent profits mirobolants et subventions publiques à coups de centaines de milliards d’euros. Résistances contre la casse de l’éducation et des services publics, de l’emploi, des salaires, de droit du travail, de l’hôpital, de la sécu, de la justice : de plus en plus de travailleurs, d’enseignants, de jeunes affirment que Sarkozy est complètement illégitime à casser le modèle social français issu de la Résistance et à imposer, pour le seul profit de ses parrains les grands actionnaires, un modèle anglo-saxon en faillite totale. Comme l’affirmait la Constitution de 1793 : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Dans ce contexte, la journée de grèves et de manifestations du 29 janvier est un rendez-vous très important. Poussés par les puissantes luttes sectorielles de la fin 2008 et par les nombreux appels au « tous ensemble », les états-majors syndicaux ont dû se résoudre à organiser une journée d’action interpro. Mais le refus annoncé de Chérèque de « globaliser les luttes », le contenu de la plateforme rédigée pour l’occasion (rien sur les causes de la crise ni sur la casse sociale généralisée, pas un mot contre les privatisations, les délocalisations, la casse de la sécu ou des retraites, pas de revendications chiffrée concernant les salaires et SMIC…) ainsi que la volonté de « négocier » à tout prix avec un gouvernement qui ne pourra céder que face au rapport de forces, montrent qu’il n’est pas vraiment question pour eux de construire une mobilisation prolongée à partir des revendications populaires.

Cette mobilisation, qui ne peut que se bâtir à partir des nombreuses luttes à la base pour déboucher sur un « tous ensemble en même temps » durable, seul à même de battre Sarkozy, le MEDEF et l’UE du capital, les travailleurs et la jeunesse devront la préparer et l’imposer avec, sans ou contre les directions syndicales. C’est pourquoi, alors que la colère monte des usines, des lycées et des services publics, la priorité est aujourd’hui de soutenir les luttes en cours et de multiplier les contacts dans les communes et les départements entre travailleurs, jeunes, militants, syndicats de base pour définir des cahiers revendicatifs et de véritables perspectives « tous ensemble », en y associant quand c’est possible les couches moyennes, les artisans, les marins-pêcheurs, les petits exploitants agricoles… eux-aussi étranglés par la politique du grand capital.

Les caisses ne sont pas vides, et en premier lieu celles des entreprises du CAC 40 qui accumulent les profits (100 milliards d’euros en 2007, autant en 2008) sur le travail des salariés et la réduction permanente de leurs droits…. Alors, ensemble, exigeons :

- interdiction des délocalisations et licenciements collectifs, avec nationalisation automatique (sans indemnités aux patrons) des entreprises qui licencient après avoir touché l’argent publics ;

- fin des privatisations, renationalisation des entreprises privatisées par Jospin-Villepin-Sarko, arrêt des suppressions de postes dans le service public, embauches massives dans l’éducation, la santé, la SNCF, et la titularisation des précaires ;

- défense et amélioration des statuts, du code du travail et des conventions collectives ;

- augmentation des salaires, le SMIC à 1600 € nets, retour à la retraite à 60 ans maxi avec 37 ans ½ de cotisation (55 ans pour les travaux pénibles), remboursement à 100% des soins médicaux, augmentation sérieuse des retraites, pensions, indemnités chômage et minima sociaux ;

- annulation des contre-réformes sarkozystes commanditées par l’Union européenne frappant les travailleurs actifs, retraités ou sans emploi, abrogation des lois liberticides de l’UMP (défense du droit de grève), refus d’appliquer toute directive de Bruxelles contraire au progrès social ;

« Tous ensemble et en même temps » contre ceux qui violent les droits du peuple, nous serons assez forts pour imposer l’arrêt de la régression sociale sans limite et la satisfaction des aspirations populaires.

Le 13 janvier 2009
PRCF
www.prcf.fr

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