17 

Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance

A Paris, le 20 avril. Photo Gonzalo Fuentes. Reuters
Collectifs d'Intellectuels pour la Décroissance

Tribune publiée dans Libération le 28 avril 2020. Dans ce journal elle peut être mise en perspective entre une tribune provocatrice de Laurent Joffrin, « Joies de la décroissance », et la tribune de Paul Ariès, « La décroissance n’est pas le confinement ». Pour l’un comme pour l’autre, être ou ne pas être le confinement, serait la question pour la décroissance. Les signataires de cette tribune pensent que la réalité politique de la décroissance est plus « sur la crête » que cela, entre des vécus très différents et des idéaux comportant des nuances.

C’était un mardi, à midi, et nul ne l’avait prédit. Sans guère de résistance, nous avons accepté le bouleversement. Une autolimitation collective puis individuelle, ou l’inverse. Ce n’est pas « le pas de côté » que nous autres décroissants espérions. N’est-il pas évident que les mesures du confinement telles que nous les subissons révèlent en amont de la pandémie la faillite des politiques publiques qui en aval se traduit par une gestion autoritaire et techno-scientiste. Ce sont-là les deux faces d’une même biopolitique de croissance, gestionnaire, élitaire, indécente et insensible. Néanmoins, il y a dans le confinement comme un pas suspendu de la cigogne. Et ce n’est pas à dédaigner ! Après le confinement, il y aura encore la récession, des rebonds et des répliques ; mais pendant la période du confinement, conjoncturellement, il y a une espèce de décroissance ; oui, mais alors laquelle ?

Il s’agit d’un moment historique, parce que subitement c’est l’impératif économique de l’accélération et de la démesure qui est suspendu, mis entre parenthèses. Une parenthèse ouverte le 17 mars 2020 en France. Parenthèse qui se refermera peut-être en mai, ou juin, mais ouverte, maintenant, en plein cœur de la mondialisation et dans le monde entier. Plus de la moitié de la population mondiale est confinée ! Parenthèse partout ouverte sur moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d’extraction, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit, moins de travail et donc moins de revenus, mais aussi plus du tout de vacances, plus du tout de musée ou de concert, plus du tout de rencontres sportives ni de « matchs » : plus rien qu’un « essentiel » qui reste à redéfinir...

Que nous vivions à la campagne ou en ville, une qualité de vie est maintenue, avec des degrés très inégaux de « résilience » (jardin ou balcon ou fenêtre ?) et de souffrance qu’il ne faut pas écarter : décroissance à demi-subie, décroissance à demi-choisie. Dans des conditions encore plus difficiles de vie pour les plus vulnérabl-e-s – en particulier dans le cas des violences familiales –, la sobriété se fait néanmoins plus présente, nos relations sociales, familiales, amicales sont nos précieux remèdes. Nous entendons parler relocalisation, circuits-courts, ralentissement, renoncement. Nous participons ou assistons à des manifestations de solidarité, de créativité, nous contemplons l’éveil du printemps. Bref une joie simple d’exister se manifeste, et cela grâce à... notre organisation sociale commune, fruit d’un minimum de vie démocratique depuis 1945, qui garantit encore l’essentiel : une certaine paix sociale. Certes le Président Macron a déclaré « Nous sommes en guerre. ». Mais ce n’est pas une guerre parce qu’il n’y a aucun ennemi à vaincre ni aucun humain à tuer, à moins de tordre le sens des mots, à des fins biopolitiques. Certes il y a des morts : c’est donc peut-être une demi-guerre, mais nul ennemi à l’horizon. demi-guerre, et donc demi-paix très largement assurée par les personnels des services publics et du soin à la personne qui limitent la pandémie en permettant l’accès des malades aux soins. Services publics mais aussi tous ces emplois – cette « France d’en bas » dont beaucoup hier étaient sur les ronds-points – qui sont aujourd’hui mis « en première ligne de corvée » : sans effondrement général. Même pas un effondrement de l’État, pourtant comme abasourdi par son audace d’avoir pris la décision politique d’un coup de frein économique ; malheureusement il se rassure en poussant le plus qu’il peut son autorité policière et ses expérimentations juridiques d’exception.

Demi-guerre avec la mort qui rôde, demi-paix parce qu’il est devenu interdit de rôder. La mort – qui est la limite de toute vie – fait peur. Surtout en régime politique de croissance prétendument infinie, croissance qui peut être interprétée comme l’organisation sociale du déni de la mort. La mort peut faire peur, et une mauvaise peur est toujours bonne à prendre pour tout pouvoir qui veut se conserver : d’où la demi-guerre.

Leçon pour la décroissance : si elle touche en quoi que ce soit avec une mauvaise peur, alors elle s’effondre. La décroissance, c’est une parenthèse mais dans la paix.

Confinés, accordons-nous quand même un temps de réflexion sur ce constat : « l’imprévisible est advenu ». Prenons-en pleine conscience : par le confinement, les gouvernants ont choisi d’épargner des vies plutôt que l’économie. Le pas suspendu de la vergogne ? Quelle que soit la diversité de nos conditions sociales de vie, et elles sont évidemment loin d’être aussi faciles pour tou-te-s, osons goûter finement ces moments : l’allègement de l’empreinte écologique, la texture des liens qui nous unissent, l’épaisseur des silences, l’air qui s’allège, la couleur de nos vies, le bruissement du vivant. Carpe diem ! Gardons cette saveur en mémoire, celle du sel, du sens à notre vie commune. Carpe dies relegationis !

Bref, ce confinement est une demi-décroissance : osons affirmer que rien n’a jamais ressemblé plus à la décroissance que ce moment consenti de confinement ; d’autant qu’il y a aussi une part de rationnement pour (presque) tous.

Notre empreinte écologique décroit globalement et pacifiquement pour le moment. « Par le fait », ce moment est écologiquement un peu plus soutenable par l’humanité. Le bilan écologique de cette parenthèse décroissante sera irréfutable : « c’était un temps de répit, un temps de repos. » Mais après le confinement, à quoi s’attendre ?

Économiquement, il est évident que ce sera une autre histoire. Pire, socialement, notre attention à l’autre et notre souci de l’autre nous obligent à dénoncer sans concession le côté obscur de ce confinement. Force est de constater que la pandémie va surtout atteindre les démunis, les appauvris par le système économique. Et surtout l’indécence des ultra-riches, certes confinée, n’a pas disparu. Aucun miracle de la part des gouvernements. Pas (encore ?) question de siphonner les richesses des enrichis (par des prélèvements exceptionnels sur les patrimoines et les revenus comme en temps d’après-guerre) pour assurer le partage et le bien-vivre de toutes et tous dans une société socialement décente. La décroissance des inégalités ce n’est pas encore maintenant.

Pour le moment, c’est plutôt changement d’heure... et d’année au programme : 1984 te voilà ! Big Brother est vraiment là, il nous regarde, nous envoie des SMS, nous surveille, nous enregistre, nous parle du haut de son drone, nous traque via notre ordiphone, nous dissocie, nous individualise. Le sens de la technique est bien politique... Télétravail, télémédecine, télé-enseignement, skype-apéro, etc. Les écrans étriquent nos mondes sensibles. Accélération des réseaux sociaux qui ne peuvent relier que celles et ceux qui sont préalablement séparé-e-s. Là non plus, petit détail politique, nul miracle en ce qui concerne le partage des pouvoirs : les gouvernements continuent de décider seuls, sans nous, donc contre nous. Partout la démocratie est placée en quarantaine. La potion de cheval est là : ordonnances à tout va ! Ce n’est pas la joie démocratiquement parlant. Surtout quand nous nous rappelons qu’on nous a déjà fait le coup de l’état d’urgence qui s’infiltre dans la loi ordinaire.

Ce sont, là, pour le moment, des leçons du confinement. a/ Ce confinement a ouvert une parenthèse. Chères décroissantes, chers décroissants, ayons-le bien présent à l’esprit. Nous ne sommes pas en train de rêver : notre rêve de décroissance est donc possible. En ce sens, la décroissance serait une période particulière entre parenthèses, un trajet auto-organisé vers des sociétés écologiquement soutenables, socialement décentes et démocratiquement organisées, passant par les baisses de l’extraction, de la production, de la consommation, de la circulation et des déchets. b/ Quand la parenthèse du confinement va officiellement se refermer, nous savons bien que nous n’arriverons pas miraculeusement dans un monde décolonisé par l’imaginaire de la croissance, que l’économie aura beau jeu de réimposer ses narratifs, ses dettes, ses réajustements, qu’elle instrumentalisera une relocalisation cosmétique au service d’une souveraineté biaisée... Mais même à l’heure de leur revanche, nous disposerons d’un nouvel argument : oui, le politique peut prendre la décision de donner un coup de frein à l’économie. Nous en aurons vécu l’expérience dans notre chair.

La décroissance, c’est le bon sens pour (re)pauser le monde à l’endroit.

Olivier Zimmermann (Suisse), Élodie Vieille-Blanchard, Jacques Testart, Mathilde Szuba, Christian Sunt, Agnès Sinaï, Michel Simonin, Luc Semal, Onofrio Romano (Italie), Olivier Rey, Christine Poilly, Irène Pereira, Jean-Luc Pasquinet, Baptiste Mylondo, Karine Mauvilly, Vincent Liegey, Michel Lepesant, Bernard Legros (Belgique), Francis Leboutte (Belgique), Stéphane Lavignotte, Antony Laurent, François Jarrige, Mathilde Girault, Maële Giard, Loriane Ferreira, Guillaume Faburel, Robin Delobel (Belgique), Alice Canabate, Thierry Brulavoine, Thierry Brugvin, Geneviève Azam, Alain Adriaens (Belgique).

 http://ladecroissance.xyz/2020/04/10/confinement-en-demi-resonance-avec-notre-decroissance/

COMMENTAIRES  

10/05/2020 18:44 par Georges SPORRI

Transports en commun = Promiscuité = épidémie = pandémie / Conclusion = la solution c’est, entre autre, d’ajouter l’autonomie et la liberté individuelle en matière de déplacement, la bagnole, et rien d’autre, dans la déclaration universelle des droits de l’homme.

Pour le reste les vraies solutions sont aussi scientifiques + techniques + industrielles que les fausses.

Pour me consoler d’avoir lu cet article inutile et pédant, je vais regarder des clips YouTube avec des titres en anglais. "Ten fold engineering" + "Lean linear city (arterial arcology)" + Réacteur Steinfeld + "The lessons of th loess plateau"...

10/05/2020 19:18 par Maxime Vivas

Personnellement depuis que Libé à bidonné à fond une causerie de Chavez pour en faire un antisémite (saloperie magistralement démontée par Romain Migus, alors à Caracas), depuis que j’ai vu le jeune Joffrin, barbu, torse-nu, en vacances avec J-M Le Pen, depuis que la filiale de Libé (Rue89) m’a nommément rangé dans la case des rouges-bruns, je conchie ce journal et je ne lis rien qu’il imprime.
Il m’avertirait de la chute de météorites géantes sur ma maison, je ne lèverais même pas les yeux, c’est dire.
Je ne sais pas qui leur a donné mon adrelec, mais je reçois les éditoriaux de Joffrin. Je n’en regarde même pas les titres avant de les poubelliser. C’est pavlovien : Joffrin, vide-ordures. Hop !
Pour me récompenser de n’avoir pas lu cet article posé sur un support puant, je vais boire une vodka en l’honneur des camarades soviétiques.
MV

10/05/2020 21:08 par Xiao Pignouf

vulnérabl-e-s

A trop vouloir inclure...

11/05/2020 09:39 par Assimbonanga

Mouais. Bon. D’accord. J’espère que ceux qui gravent ce texte dans le marbre ne se jugent pas supérieurs au vulgus pecus ? J’espère qu’ils ne croient pas nous apprendre quelque chose ? N’est-ce pas un peu hâtif, prématuré et pour tout dire, bâclé ?
Bon, d’accord, on aura fait moins de déchets industriels mais par contre, quelle débauche d’équipements à usage unique, jetable, que ce soit en médecine ou en restauration à emporter !
On a vu à la télé de grands cuisiniers se recycler dans des petits menus à 30€ la part, qué misère ! Et on a vu les bourgeois venir les récupérer à bord de leurs berlines et SUV.
Le déconfinement s’annonce sous forme de messages publicitaires. Les commerçants se démènent pour promettre des luxes de précautions sanitaires, en particulier dans l’hôtellerie de luxe, les palaces, mais aussi chez les coiffeurs et les barbiers. Ils vous promettraient la lune et heureusement que dans les circonstances présentes il ne s’agit pas de tendre son cul, sinon ils le feraient. La croissance n’a jamais cessé de bouillonner sous la cendre de cette interruption de 2 mois. L’homo businessus n’a jamais rendu son tablier, il était juste sur "veille" et il va redémarrer bille en tête.

Dans quelle couche sociale se situent les signataires de ce texte exceptionnel d’intelligence et de bons sentiments ? Vont-ils abandonner leur prochain projet à New-York ou à Singapour ? Leur séjour aux Maldives ou en Nouvelle-Calédonie ? N’ont-ils pas utilisé les services du drive gastronomique ?

Un peu d’humilité siou plaît !

11/05/2020 13:38 par Danael

En effet, un peu de modestie ou du moins de conscience politique.

Moi qui pensais que l’endettement que nous propose le néolibéralisme de L’UE allait remettre à l’ordre du jour la décroissance des salaires déjà bien commencé et donc la décroissance tout court et qu’en effet ce sera leur bon sens pour paupériser ( et non reposer ou (re )pauser, qu’importe l’orthographe du mensonge hein ?) encore plus le monde pour le mettre à l’endroit de la concentration accrue du grand capital. La période de confinement n’a ouvert aucune parenthèse à mon avis sinon qu’elle a été l’occasion de mettre en place plus de moyens de contrôle et de moyens répressifs inscrits dans la loi avec des exécutifs qui se sont donnés en plus le droit d’être exemptés de toute responsabilité . Le traitement des manifestations des gilets jaunes et des travailleurs ( que les mêmes salauds applaudissent aujourd’hui) auraient dû vous ouvrir davantage les yeux avant le confinement . La vie en rose n’est pas encore à l’agenda . C’est plutôt encore l’âge ingrat comme dirait Serge Halimi. Et à mon avis il vous manque un vaccin important pour guérir : le matérialisme historique.

11/05/2020 15:10 par Feufollet

Ce n’est peut-être pas le meilleur plaidoyer pour la décroissance, soit
Il provient d’une tribune de « Libé » oh combien et justement honni, soit
Mais quand on porte en soi le cauchemar en direct de la destruction de la planète
On ne crache pas dans les marmites de la décroissance, fussent-elles même, peu appétissantes
Tout comme on ne tire pas sur les ambulances, en se moquant de l’hôpital
Sauf à être parfaitement inconséquent dans ses aptitudes cognitives
Inconséquences hélas plus répandues et plus funestes que le covid19

11/05/2020 15:39 par Assimbonanga

Si un contrevenant au RSA, ou au SMIC, ou un personnel soignant à 1700€ net par mois est censé s’acquitter d’une amende de 135€ sans rechigner, sans outrage ni rébellion, à combien devrait se monter l’amende sur un salaire de ministre de l’éducation ou de l’intérieur ou de cadre chez Danone ou de propriétaire de labo d’analyses biologiques pour être proportionnelle et infliger le même sentiment salutaire de brûlure afin de ne pas être tenté d’avoir mal écrit à la main son attestation de sortie un jour de panne d’imprimante ?
1350€, au moins !

12/05/2020 11:26 par babelouest

Toujours le mot juste, @ Assimbonanga ! Quant à un type comme Bernard Arnaud, en cas de manquement, hop ! treize millions cinq cent mille à payer dans les 24 heures, une misère, quoi. Cela peut contribuer à financer les repas de ceux qui n’ont même plus les moyens de s’en payer (il y en a de plus en plus).

12/05/2020 13:57 par Georges SPORRI

Attention ! HULOT et BARRAU montent au créneau ensemble = alliance entre une tirelire stipendiée et un prophète fasciste. Ils prétendent que la crise du COVID 19 rend encore plus urgente la lutte contre le réchauf. Klimatik (trouble cognitif, non ?). Bien sûr HULOT ne propose pas un impôt de crise confiscatoire sur les grasses fortunes, il veut conserver ses 7 millions d’euros (= 46,2 millions de francs) de fortune personnelle... BARRAU, encore plus que les auteurs de l’article, a dû jouir dans son froc en constatant que le confinement exagéré, flicard, paperassier et pétainiste était accepté par la majorité franchouillarde désarmée, dépourvue d’esprit critique et parfois même acculée à une grève du zèle (seule opposition possible). Voir article sur Reporterre.

HULOT et BARRAU ne demandent pas la réouverture de tous les hôpitaux fermés depuis 1993 ! Ni la gratuité des masques républicains civiques laïques et obligatoires ! Ni le recrutement de 100 000 soignants supplémentaires dans les hôpitaux et 300 000 dans les EHPAD (cf. revendications du collectif "Bas les Masques") ! Ni un plan Epidémies + Risques majeurs doté d’un hôpital transportable et dépliable "Ten Fold Engineering" ! Etc...etc...etc.

Tout cela m’énerve beaucoup et j’espère vraiment qu’un tsunami de revendications immédiates va naître de cette crise qui a surtout frappé les plus démunis et dévoilé un état policier au service de l’incurie. Les divers fétichismes politiques vont cependant se mettre au service du système en utilisant cette crise et le discrédit du pouvoir pour proposer leurs recettes. L’écologie HULOT-BARRAU et tous ceux qui ne combattrons pas ces délires autoritaires sous prétexte de sôtério-planétisme sont les pires ennemis de la lutte des classes acharnée nécessaire pour résister à la paupérisation absolue qui vient.

12/05/2020 14:24 par jo nice

C’est quoi une gestion "techno-scientiste" ? et la "biopolitique" ?
ça fait un peu cyberpunk^^

12/05/2020 16:14 par Danael

Encore faut-il avoir des aptitudes cognitives pour parler de la décroissance et ou de l’écologie pour convaincre. Il y en a eu sur LGS de plus convaincants. La marmite avec les bons ingrédients c’est mieux pour l’appétit.

12/05/2020 20:40 par Feufollet

Bis répétita
La décroissance est l’avenir de l’humanité
Sans quoi, il n’y a plus d’avenir
Vous pouvez toujours encore tourner autour du pot
Avec des rhétoriques plus ou moins construites
Faire des danses incantatoires autour du pot
Rien n’y changera dans le destin de l’humanité
Changez vos paradigmes matérialistes
Changez vos logiciels et instruisez-vous dans l’optique
D’une décroissance socialement supportable
Retour vers un futur écologique dans vos cuisines et vos marmites
Si vous ne savez plus cuisiner votre subsistance élémentaire
C’est le dernier moment de réapprendre la cuisine de vos grand-mères
En bio, je vous en prie.
La révolution commence dans notre assiette

13/05/2020 09:09 par Maxime Vivas

Je croyais avoir lu l’indépassable ânerie inclusive sous la plume du gaucho-démago-inculte qui évoqua « les poilu-e-s de 14/18 ».
Avec l’article ci-dessus, signé (et non relu, semble-t-il) par des intellectuels honorables, je vois où est la bêtise grasse : « les plus vulnérabl-e-s ». Ha ! Ha !

Par ailleurs, l’article est bourré d’incohérence :
« …elles sont évidemment loin d’être aussi faciles pour tou-te-s… » = inclusive.
« … relier que celles et ceux qui sont préalablement séparé-e-s… » = inclusive.
MAIS  :
« Ce n’est pas « le pas de côté » que nous autres décroissants espérions… » pas de femmes décroissantes, donc.
« dont beaucoup hier étaient sur les ronds-points – qui sont aujourd’hui mis « en première ligne de corvée… » = pas de femmes.
« Mais ce n’est pas une guerre parce qu’il n’y a aucun ennemi à vaincre ni aucun humain… » Pas d’ennemie, donc, ni d’humaine.
« Confinés, accordons-nous quand même un temps de réflexion sur ce constat… » Seuls les hommes sont confinés, donc.

CONCLUSION :
Cet article a été mis en ligne après une lecture en diagonale. En principe, l’écriture inclusive n’a pas sa place sur LGS.
Figure connue des Gilets Jaunes toulousains, handicapée, harcelée par la police, jugée pour usage d’arme par destination (son fauteuil roulant), présidente de Handi-Social, Odile Maurin m’ecrit : « L’écriture inclusive est inadaptée au personnes qui ont des troubles DYS ou malvoyantes, aveugles. Donc je ne l’utilise pas… ».
Exclure des handicapés sous prétexte d’inclure les femmes (en confondant le genre des mots et le sexe des vivants), voilà où en sont nos féminist-e-s modern-e-s adept-e-s de la décroissanc-e-.
Maxime Vivas

13/05/2020 09:33 par Danael

Croissance ou décroissance , n’est-ce pas un faux problème ? Ce qui nous préoccupe c’est la prédation incontrôlée du grand capital. Et c’est lui qu’il faudra renverser tôt ou tard pour commencer en remettant aux mains des travailleurs, conscients de leur classe et rôle, le pouvoir de décisions sur le plan économique et politique. Le problème avec certains écolos c’est leur point de vue de classe petit bourgeoise qui fait écho à la grande bourgeoisie. Pour eux la classe ouvrière est d’emblée ce "rien productiviste" et donc il faut s’en remettre aux prophètes de malheur de leur préférence pour nous en sortir. Sauf que ceux qui nous ont sorti du malheur ( et non du bonheur comme le pensent ces intellos à deux sous) du confinement sont justement les travailleurs, ceux là même qu’on confine dans la décroissance des salaires et de l’emploi. S’ils trouvent que le chômage est compatible avec l’écologie , moi pas du tout. Donc, oui, il va falloir de meilleurs ingrédients et concepts. On pourrait commencer par le dernier article de Lordon à la pensée un peu plus complexe fort heureusement.

"Pour le coup, il y a bien un règne dont tous ces cinglés ne sont que les fonctionnaires symboliques et les ventriloques inconscients : le règne de l’économie précisément. Mais alors définissable comment ? Comme la tyrannie de la valeur d’échange autonomisée et fétichisée. C’est dire si Marx n’est pas près de sortir de notre horizon intellectuel."

Et cette tyrannie ce sont les travailleurs qui la reçoivent de plein fouet, ne l’oublions pas. Pour la suite du dernier article de Lordon :
https://blog.mondediplo.net/en-sortir-mais-de-quoi-et-par-ou

13/05/2020 10:02 par babelouest

D’ailleurs, dans une construction, dans un métal, dans un gâteau, les inclusions sont des faiblesses, non ? De toute façon l’Académie, dont c’est le rôle, a dit NON à l’écriture inclusive.

Et pour en revenir au sujet de cet "article"......... sera-ce le déconfinement (masculin) ou la déconfiture (féminin) ? Slurp !

13/05/2020 10:30 par Assimbonanga

Merci @babelouest. Il faut que je me méfie car j’ai observé qu’un compliment fait certes plaisir mais il désorganise la pensée et pousse à l’erreur d’inattention. Parenthèse refermée.
Guillaume Meurice m’horripile à bien des égards. Toutefois, je reconnais qu’il fait oeuvre utile en recueillant les témoignages du peuple des riches de Paris. Donc, on apprend dans ce micro-trottoir, à 3:49 mn du début, que les dames chics des beaux quartiers sont épargnées par les amendes. Elles n’ont pas à passer par la case répression, humilation, punition. Il leur suffit de causer bien avec les forces de l’ordre et de revenir s’installer au Ranelagh dès que ceux-ci ont le dos tourné. Elles ont pu passer un confinement des plus distingués et plaisants.
Ca rend d’autant plus saumâtres les amendes infligées aux pauvres des banlieues. Et les couvre-feux instaurés par des Estrosi ou des Ménard et destinés au bétail humain des quartiers chauds .

13/05/2020 13:42 par Georges SPORRI

La décroissance c’est le rêve d’un capitalisme qui serait compatible avec le maintien des quartiers-villages, des petites épiceries et de l’agriculture familiale et paysanne. Et autres niaiseries anticommunistes dont raffolent les petits bourgeois chargés de nous faire la morale et de nous vendre de la sobriété décente, de la frugalité heureuse, des vacances à moins de 60 km, des casseroles électriques laides chères dysfonctionnelles, des transports en commun = promiscuité = épidémie + flicages, contrôles et interdictions multiples...

(Commentaires désactivés)