Discours du Prado, la Révolution du citoyen Mélenchon est Humaniste

Jean-Luc Mélenchon domine de la tête et des épaules cette campagne présidentielle.

Stratégiquement ses choix se sont révélés payants. En terme d’organisation de meetings populaires, personne sous la Vème république n’a jusqu’à présent pu se hisser à sa hauteur. Et la teneur du discours est haute. On eut dit que l’entière région de Marseille se fut déplacée massivement pour suivre ce meeting, où 120 000 personnes, une fois de plus après Bastille, se bousculèrent sur la plage du Prado.

On nous répétait que la société n’offrait plus de perspectives, Jean-Luc Mélenchon fait aujourd’hui clairement mentir ce mythe moderne.

En commençant l’an dernier par alerter les citoyens sur le déficit démocratique des institutions européennes, puis en les prenant à témoin sur la confiscation de l’information au profit d’une information pré-digérée, partielle, orientée, puis en allant porter le fer contre les Le Pen, pour à présent révéler l’imposture des politiques sociales façon P.S, puis informé encore sur les coups-bas financiers que Sarkozy et consorts s’ingénient à porter dans le dos des Français, tout, tout aura consisté chez Jean-Luc Mélenchon à faire tomber les masques, sur les discours trompeurs à faire la lumière, à dénoncer les officines de la vaste machine à dé-penser anti-démocratique. Puis à faire des propositions réformatrices concrètes et fortes, ce qu’on appelle aujourd’hui dans notre société timorée révolutionnaires.

Ce discours du 15 avril marque l’entrée à gauche de la renaissance des vraies valeurs libérales de la gauche. Pas celles, économiques, qui devoient au dernier degré le libéralisme XXI° siècle, devenu ultra, bien sûr.

Lorsque M. Mélenchon parle de la "renaissance" de la gauche, on entend un rappel des Lumières. Car ce combat là , déjà post-républicain, y ressemble. "Nous écrivons une page de l’histoire de la Gauche, nous sommes la renaissance de cette gauche qui ne transige pas et qui met ses rêves assez haut" . En effet, dans une période folle de primat du chiffre sur l’humain, de dictature et d’irresponsabilité mêlées des marchés financiers, il n’est point besoin d’être un centriste de droite pour être philosophiquement libéral.

On ne peut être plus clair lorsque M. Mélenchon prend pour exemple ce grand chantier que serait une harmonisation sociale et un pacte écologique des pays du pourtour de la Méditerranée, immense idée qui traverse la gauche républicaine à titre confidentiel* mais qui est enfin révélée, et qui donnerait "tant de travail" qu’une vie n’y suffirait pas. Et cessera alors "la guerre qu’on veut faire mener aux pauvres entre eux" . Si ça n’est pas libéral, je ne sais pas ce que c’est.
Suite sur l’à‚ne de Buridan

COMMENTAIRES  

16/04/2012 17:59 par babelouest

Le terme libéral est pris ici dans le sens que l’entendent les anglo-saxons, semble-t-il. En France, on dit plus volontiers "à gauche", autre culture politique. Car il s’agit là de la gauche à l’état pur, celle qui se soucie des humains dans leur ensemble face à des intérêts particuliers. Ceux-ci, selon une célèbre (hélas) École d’Économie, formeraient la fameuse (et inexistante) "main cachée" qui serait la somme de ceux-ci, somme parfaite et adéquate. Celle-ci est tellement adéquate que bien des villes US en sont mortes, tout simplement.

Jean-Luc Mélenchon combat pour les humains, il s’y est engagé comme rarement homme politique depuis très longtemps. Compte tenu des dernières années où le néolibéralisme a fait sciemment des ravages et voudrait continuer plus que jamais, ce qu’il veut mettre en place pourrait paraître révolutionnaire : ce n’est qu’un rétablissement audacieux des rapports humains selon une éthique qui empêche les plus salopards de se gaver aux dépens de tous les autres. Ce n’est pas si nouveau que cela : Zoroastre - ou Zarathoustra - avait déjà posé des principes qui y ressemblaient, il y a bientôt trois mille ans. Les opposants à cet ordre des choses résistent toujours, la peste soit sur eux.

J’ai ri, en lisant la première phrase de ce billet. Ce n’est pas que de la tête et des épaules que le natif de Tanger domine la situation : face à lui on ne voit que des nains courbés vers le sol, sous le poids de leur propre soumission à Lord Money, The Earl of the City. Pas très reluisant. (je mets à part les "petits" candidats, qui souvent ont autant de mérite que lui)

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