France 2, JT de 20 H, samedi 25 novembre 2017, extrait du discours de Jean-Luc Mélenchon à la convention de la France Insoumise à Clermont-Ferrand : « Nous venons de subir un revers. Il paraît que si je le dis, je démoralise. Non ! Je le dis, parce qu’on est démoralisés (applaudissements) » (A 12 mn 24 sur la vidéo).
La suite de la phrase était « ... dans certains secteurs de la société » (les applaudissements, sont à ce moment là).
Dans Télérama.fr, Samuel Gontier publie une enquête que j’aurais presque aimé signer sur les enfumages médiatiques. Hélas, l’auteur prend tout ça à la rigolade, refuse le mot censure (un simple « escamotage », prétend que les « les zélateurs » de la France insoumise « accusent », que « les militants »[…] crient à la traîtrise parce que France 2 a déformé les propos de Jean-Luc Mélenchon » .
Accusent, crient, zélateurs, militants, déformation, escamotage.
Vous le voyez le portrait du supporter aviné qui gueule (vocifère, éructe) parce que le but a été refusé ? Vous le voyez le tacle vicieux (troncature) rebaptisé « escamotage », geste-involontaire-dans-le-feu de-l’action ? Vous entendez ce : « Il n’y a pas pénalty » ?
Cependant, le mensonge de France 2 est si flagrant et si facile à prouver, après avoir été révélé par les réseaux sociaux, que les médias subventionnés, traînant les pieds, arrivant après la bataille, volant au secours de la victoire des Internautes, minimisant les faits, ne condamnant pas France 2, n’en appelant pas au CSA, laissant dormir le DECODEX du Monde et la Charte des journalistes, conviennent cependant que ce coup contre Mélenchon a été mal joué et qu’il faut s’en dissocier en douceur, sans pour autant accabler le menteur du service public.
De son côté, Le « Service Désintox » de Libération, quotidien expert en troncature, analyse froidement et sans juger celle de son confrère, dans un article où nous apprenons que Mélenchon « hurle sa détermination ». Beugle, braille, rugit ?
Esprit de caste, esprit de clan, loi de la mafia, choisissez. Ne sous-estimons pas cependant l’obligation pour un journaliste de ne pas se fâcher avec un autre média où il pourrait travailler demain.
Depuis (lundi, soit deux jours après !), France 2 a présenté des excuses publique et rediffusé la phrase telle que prononcée en parlant d’erreur de France 2 (à 30 mn 50).
Faute avouée, à 100% pardonnée ? Pas toujours. Le 3 février 2004, Pujadas avait annoncé par erreur au JT de France 2 que Juppé se retirait de la vie politique. Il été suspendu pour deux semaines et le directeur de l’information a dû démissionner. Pour ça !
Théophraste R. (Si je ne vomis jamais aux cabinets en écoutant Laurent Delahousse, c’est que la télé est dans une autre pièce).