Les partisans de l’écriture inclusive n’ont pas tort quand ils disent que c’est abuser d’écrire : « Les participants » pour désigner un public composé de 999 femmes et d’1 homme. Notre langue n’interdit pas l’intelligence et nous aurions écrit : « L’assemblée, composée de 999 femmes et d’un homme… ».
Le Monde.fr, 10 mars 2018, n’a pas compris ça.
« Prise d’otages en Californie : le suspect et trois femmes trouvés morts ». Et, plus loin : « Un tireur et les trois employées qu’il avait prises en otage ont été trouvés morts lorsque la police… ».
Le Monde aurait pu écrire : « … trois femmes et le suspect ont trouvé la mort ». Et, plus loin : « La police a constaté le décès du tireur et des trois employées… ».
Bref, on pouvait mieux faire sans pour autant estropier (« mort.e.s » ou mort-e-s » ou mort(e)s, ou « mortEs ») une langue qui, parlée par 270 millions de personnes, ne nous appartient pas.
Mais il y a pire encore :
Titre de « 20 minutes », 10 mars 2018, pour le même fait divers : « Californie : Une prise d’otages dans une maison de retraite pour anciens combattants fait trois morts ». L’article : « Un ancien combattant américain […] a tué trois femmes avant de se donner la mort… » .
3+1= 4, même si le 1 est un assassin. Une vie est une vie (1).
Théophraste R. ( Atelier d’écriture et cours de math).
Note (1) : Madeleine Albright, secrétaire d’Etat de Clinton, avait ainsi répondu à une question sur le blocus US qui avait provoqué la mort de 500 000 enfants irakiens : « Je pense que c’était un choix difficile, mais oui, ça en valait la peine ». (Emission « Sixty Minutes » (CBS) du 12 mai 1996).