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Egypte : Ce n’est pas un coup d’Etat mais un coup de balai !

Les légalistes, nourris à la mamelle du démocratisme, poussent des cris de vierge effarouchée suite à l’intervention de l’armée égyptienne qui a mis HS (Hors Service) les dérives autoritaires du régime Morsi « élu » en 2012, dérives inscrites dans la doctrine de l’islamisme mondial dont fait partie la secte des Frères musulmans matrice du sieur Morsi…Tout comme en 1992 ils ont poussé les mêmes cris lorsque l’armée algérienne, répondant aux manifestations organisées par le Comité National de Sauvegarde de l’Algérie (CNSA), à mis un terme à la course vers l’abîme islamiste. Auparavant, le parti islamiste (l’ex-FIS aujourd’hui recyclé dans différents partis islamistes) a prévenu les algériens, bien avant les élections, qu’ils devraient « changer leurs habitudes vestimentaires et alimentaires ». Fait significatif : les femmes sont toujours au devant lorsqu’il s’agit de confiscation démocratique, parce que, comme en Algérie en 1992, elles sont les premières victimes de l’islamisme et comme dirait un intellectuel de renommée mondiale , en l’occurrence Vladimir Illitch Lénine, « Les femmes sont le baromètre de la société », descendirent les premières à la PlaceTahrir comme cela fut dans Algérie de 2992.

A ces « légalistes », rappelons que l’éviction de Morsi, accompagnée de l’annulation d’une Constitution votée au pas de charge par la majorité des Frères musulmans, survint après plusieurs mois de manifestations pacifiques mais non moins révoltées, à la Place Tahrir, véritable épicentre sociopolitique d’Egypte. Il faut rappeler aussi à ces « légalistes » ignorants des réalités que moins de deux ans après son avènement, le régime Morsi a permis l’explosion des produits alimentaires, notamment les produits de première nécessité. Et ce n’est pas peu, pour qui connait le revenu de l’Egyptien moyen. En cela, le régime s’est conformé aux préceptes impitoyables du capitalisme. Alors que pour cela, il suffisait au nouveau régime de signer quelques décrets en faveur de la justice sociale.

Au mois de mai, l’inflation annuelle s’élevait à 9 %.

Au premier trimestre 2013, le taux de chômage s’établissait à 13,2 %, contre 12,6 % un an plus tôt.

Quant à la justice sociale, l’une des principales revendications de la révolution, dans un pays où, en 2011, quelque 25 % de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, elle n’a jamais semblé être la priorité de Morsi. Ainsi, la nouvelle politique fiscale adoptée fin mai fixe à 30 % seulement le taux d’imposition des revenus supérieurs à 5 millions de livres (530 000 euros) par an. En France, qui n’est pas un modèle de référence en matière de justice sociale, un revenu équivalent est taxé à 45 %. « On ne peut guère attendre des Frères qu’ils réduisent les inégalités au vu de leur programme économique en tout point semblable à la politique néolibérale des Moubarak , estime Alaa al-Din Arafat, chercheur associé au Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales, comme l’affirme le Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociale (Cedej).

Alors pourquoi les égyptiens ont-ils fait la révolte qui a chassé Moubarak pour se retrouver dans les mêmes travers ? Il faut, encore, et à ce propos, rappeler Gamal Abdel Nasser, tiers-mondiste et surtout chantre de la justice sociale. En Egypte, même ceux qui n’ont pas vécu en son temps, ont la nostalgie de cette époque, époque où l’Egypte rayonnait sur la scène mondiale non pas par son à-plat-ventrisme envers les Etats-Unis et Israël mais par sa quête permanente de la liberté.

Ces « légalistes » ne se sont pas émus lorsque Morsi fit charger la police contre des manifestants pacifiques, causant plusieurs morts par balles

En ce sens, ces « légalistes » rejoignent, à l’occasion de ce Hors Service, l’Occident, avec les Etats-Unis en tête.

En effet, quelques heures après l’éviction de l’imposteur Morsi, Barack Obama se dit « profondément inquiet »« profondément inquiet . A cette occasion il appelé à « réviser l’aide militaire américaine au Caire ».

Ses subordonnés européens ne sont pas en reste :

Celle qu’on appelle dans les couloirs de la Commission européenne « la p… des Etats-Unis », Mme Ashton, présidente de la Commission européenne, « appelle toutes les parties è retourner rapidement au processus démocratique », c’est-à-dire retourner à la case départ, cette case que justement les Egyptiens contestent.

Le Royaume Uni, pour sa part, déclare que « La situation est clairement dangereuse … Le Royaume Uni ne soutient pas une intervention militaire pour résoudre des problèmes dans un système démocratique ». Ce qui n’a pas empêché ce pays, en passant, de faire intervenir des moyens militaires disproportionnés en Irlande.

Aujourd’hui, en Egypte, l’espoir des caciques résident en la personne d’El Baradei., un individu qui n’a rien d’un passé révolutionnaire ni d’opposant. Cependant il pourrait satisfaire aux désidératas capitalistes dont il est un fervent partisan. A ce titre il pourrait être le candidat occidental à la prochaine élection présidentielle égyptienne ;

La rupture de l’Egypte avec son passé du 20ème et le début du 21ème siècle se mesure à l’aune de sa rupture ou pas de ses relations avec l’Etat criminel d’Israël. Cette rupture signifierait la rupture de sa relation de vassalité avec les Etats-Unis d’Amérique. Mais nous nous rappelons que le dénommé Morsi avait déclaré, à l’occasion de son discours inaugural lors de son intronisation que « Nous respecterons les engagements internationaux pris par le précédent régime ». Par engagement internationaux, il faut comprendre les Accords de Camp David pris par Anouar Essadate, accords à l’occasion desquels l’Egypte devint la moquette d’Israël.

Au niveau intellectuel - ces intellectuels honnis par tous les régimes capitalistes - citons le palestinien Khader Bichara, professeur émérite à l’université de Louvain (Belgique) :

« Ce n’est pas un coup d’Etat militaire classique puisque l’armée ne s’installe pas aux commandes en Egypte, mais on peut facilement l’appeler un coup de balai… L’armée s’est très inquiétée de la polarisation croissante de la société égyptienne et de la descente aux enfers qui s’annonçait en Egypte, et donc là elle a voulu mettre les pendules à l’heure et rappeler que ce n’est pas parce que Morsi a été, semble-t-il, démocratiquement qu’on va assister impassible à un processus d’islamisation de l’Egypte, c’est-à-dire de leurs codes, de leurs normes, à une société égyptienne aujourd’hui moderne, très jeune et connectée au reste du monde ».

Pur sa part, Fréderic Encel, spécialiste français des Relations Internationales, a déclaré à RFI : « Les Frères musulmans ne sont pas un parti progressiste et ne se sont pas montrés, historiquement, comme des amoureux de la démocratie. Aujourd’hui, l’Egypte, par démocratisme, court le risque de se diriger vers une élection à l’algérienne, avec des islamistes qui pourraient prendre le maquis. Une opposition violente, donc, avec leurs alliés salafistes ».

« Morsi et les Frères musulmans ont échoué, affirme Ashraf al-Sherif, professeur de sciences politiques à l’université américaine du Caire. Ils n’ont réussi à introduire aucun changement et n’ont réalisé aucun des objectifs de la révolution. Ils reproduisent les politiques de l’ancien régime sous une forme nouvelle. » (Jeune Afrique du 04/07/2013)

Cependant, la rupture véritable avec le passé honteux du 20ème siècle, si rupture il y aura, se mesurera à l’aune des relations égypto-israéliennes. Ce que n’ont pas exigé, et n’exigeront JAMAIS, le Frères musulmans égyptiens dont est issu le bouffon appelé Morsi.

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(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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