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Einstein à Gaza, plus un bilan.

photo : http://www.chromasia.com

« La machine a gagné l’homme, l’homme s’est fait machine, fonctionne et ne vit plus »
(Ghandi)

Il est inutile de présenter Albert Einstein, physicien hors pair qui s’est également exprimé sur beaucoup de questions. Plus d’un demi-siècle après sa mort, ses positions restent pertinentes. Les dirigeants Occidentaux d’abord, les frères d’Einstein ensuite, et le reste du monde, considéré comme tel, connaissent certainement la profondeur de ses idées. Qu’aurait dit le père de la relativité s’il voyait une armée israélienne sophistiquée, bombarder des enfants ? Des enfants tels des lucioles, sous le ciel de Ghaza, là où des Drones bourdonnent.

Einstein qui pense que « l’argent pollue toute chose et dégrade inexorablement la personne humaine » déclare aussi ne pas pouvoir comparer la générosité d’un Ghandi qui incarne pour lui, le plus grand génie politique de notre civilisation, à la générosité d’une « quelconque fondation Carnegie. » En lui plaquant l’adjectif « quelconque », Einstein affiche son mépris envers la fondation américaine supposée être une ONG pour la paix internationale. Notons que cette structure a été de tout temps dirigée par une succession ininterrompue d’anciens responsables des services secrets américains, depuis sa création en 1909. Sonnant bien avec Carnage, la Carnegie est bien implantée à travers des filiales, dans certaines parties du monde. La Carnegie, l’un des « think tanks » les plus fortunés de la planète, une organisation d’influence et de pression liée à des groupes financiers que nous entretenons, nous les consommateurs, en participant significativement et du même coup, au surarmement d’Israël.

Einstein qui dit : « Mais si dans la vie économique, l’égoïsme, monstre sacré, entraine des conséquences néfastes, dans la vie politique internationale, il cause des ravages plus atroces ». Einstein qui écrit au président Roosevelt en 1945, pour le prier de renoncer à la folle entreprise de réaliser la première bombe atomique de l’Histoire. Ce même Einstein qui milite pour un désarmement atomique total jusqu’à sa mort en 1955. Suite aux massacres d’avril 1948 de Deir Yassine, perpétrés par l’Irgoun contre plus d’une centaine de Palestiniens, selon les historiens, Einstein cosigne alors une lettre de condamnation. Comment aurait réagi cet humaniste face à ce macabre bilan de 1300 morts Palestiniens dont 410 enfants, en 22 jours et 5300 blessés, alors que du côté israélien, on compte dix militaires et trois civils tués ? Où se situe la terreur ?

En 1952, Einstein oppose un niet catégorique à Ben Gourion qui lui propose la présidence de l’Etat hébreu. Il qualifie aussi de trafic abominable, l’industrie des armements qui représente selon lui « le plus terrible péril pour l’humanité ». Ce pacifiste irréductible qui dit : « je hais violemment l’héroïsme sur ordre, la violence gratuite. La guerre est la chose la plus méprisable. Je préfère me laisser assassiner que de participer à cette ignominie » Invité à s’établir à El Qods, Einstein coche dans son carnet : « le coeur dit oui …..mais la raison dit non ». Lors d’un discours en Palestine, Einstein proclame : « Nous devons résoudre, noblement, publiquement et dignement, le problème de la cohabitation avec le peuple frère des arabes ». Notons également qu’il a toujours nommé Palestine cette terre, centre de gravité des religions monothéistes, aujourd’hui déchirée.

Alors Raser Ghaza et ses écoles ? Gazer Gaza et ses lucioles ! Dites nous donc cousins, pourquoi vous tuez des bambins ? Larguer les bombes, avec une telle haine, une telle violence. Narguer toutes les conventions, toutes les instances. Vous usez d’extrémisme pour nourrir celui des autres. Il semble vous plaire de fabriquer des kamikazes. L’argent, le pouvoir et la guerre, est ce la trinité de ce millénaire ? Pourtant, à l’Etat hébreu, l’Autorité palestinienne a largement tendu la main par une reconnaissance en ne réclamant que les deux dixièmes de la Palestine historique. Où se situe le jusqu’au-boutisme ? Aux dirigeants Occidentaux, nous disons que beaucoup parmi nous sont déboussolés, car en lisant vos penseurs, vos hommes de science et vos humanistes, nous sommes encore plus déboussolés. Enfin, certains ne retiennent pas les leçons, dixit le général Giap. Car l’Histoire ancienne ou récente, nous apprend que des empires bafouant la dignité humaine se sont écroulés en moins de deux, et parfois sans effusion de sang. Mais qui nous dit que les USA vont perdurer en tant que puissance ? Qui pouvait imaginer il y a seulement quelques années qu’un homme de couleur allait s’installer à la Maison Blanche ? Ghaza. La force et le courage c’est de faire la paix, pas la guerre. Gaza embaumée au phosphore. La montre tourne dit un adage arabe ; le temps est réversible signale Einstein. L’espoir est de voir la montre tourner vers une paix juste. Salut, Shalom, Paix.

Rachid Brahmi.
Universitaire (Oran-Algérie)

Références :

(1) Albert Einstein, Comment je vois le monde, réédition Flammarion, 1979.

(2) http://www.voltairenet.org/article14683.html

(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein

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