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Thème : Gaza

7 octobre 2024, un an après le soulèvement du ghetto de Gaza, partie 2 : Élections démocratiques en 2006, et la mort en récompense

Luk VERVAET

Le 7 octobre commémore le soulèvement de Gaza. Un nouveau déluge médiatique sur « l'attaque terroriste du Hamas contre Israël » s'abat sur nous. Ainsi, nous entendrons que le 7 octobre a été « la pire attaque contre des civils juifs depuis l'Holocauste ». Le 7 octobre, dit-on, c'est le jour où tout a commencé : l'attaque israélienne contre Gaza, contre la Cisjordanie, contre le Liban, contre le Yémen, contre la Syrie et contre l'Iran. L'utilisation démagogique du terme « Holocauste » pour l'action du 7 octobre n'est pas seulement une insulte aux millions de victimes juives qui ont péri aux mains de la machine industrielle allemande nazie. C'est aussi une insulte aux Palestiniens, qui n'étaient en rien impliqués ou responsables du massacre occidental. Le 8 octobre 2023, cette comparaison démagogique devait surtout servir à justifier la guerre d'extermination programmée contre le peuple palestinien et ses alliés auprès des dirigeants et des peuples américains et européens : « Vous ne voulez pas avoir un deuxième Holocauste sur la conscience, n'est-ce-pas ? » Ce 7 octobre, revenons sur ce qui s'est passé au cours des vingt dernières années. Pour comprendre pourquoi, ce jour-là, la résistance palestinienne n'a eu d'autre choix que de sortir du ghetto de Gaza.

Civilisés contre barbares On nous le serine dès l'enfance. Jusqu'à ce qu'elle devienne une intime conviction : nous, Occidentaux, sommes la partie libre et civilisée du monde. Nous sommes aussi la partie la plus riche. Il s'agit d'une sorte de lobotomie collective et politique, destinée à nous faire oublier les crimes occidentaux dans l'histoire, en Palestine et ailleurs, et à nous rendre apathiques et indifférents à ce qui se passe là-bas. En notre nom et dans notre intérêt. Le reste du monde est non seulement pauvre mais, nous dit-on, il n'y a là ni démocratie ni liberté d'expression, comme c'est le cas chez nous. Le reste du monde est dirigé par des régimes non démocratiques, des dictateurs et, bien sûr, des fanatiques religieux. Pour les pires d'entre eux, les États-Unis ont inventé un nom spécial, l'Axe du mal, et ont dressé une liste internationale de terroristes. Une liste qui n'existe que dans notre monde occidental. Cette liste équivaut à une condamnation à mort, (…) Lire la suite »

De l’impunité des crimes de l’Occident à l’impuissance collective des peuples, jusqu’au bout de la menace apocalyptique, il y a les brins multiformes de la spirale de l’indigence pour tous : ultime état mental de notre humaine défaillance ! (Partie 1)

Erno RENONCOURT

Dans cette tribune, nous proposons une réflexion atypique, voire hérétique, pour repenser le sens et réapproprier les enjeux de la notion de ‘‘conscience’’ dans les nouvelles formes de lutte à conduire contre l’indigence multiforme que le capitalisme sème à grands vents apocalyptiques sur tous les continents et par toutes les saisons. Cette réflexion nous semble contextuellement nécessaire, car, dans sa perspective de faisabilité humaine de l’histoire, le matérialisme dialectique avait postulé que la condition sine qua non de la révolution dépendait de la transformation de l’aliénation capitaliste en puissance insupportable (Karl Marx et Friedrich Engels, L’idéologie Allemande). Or, le constat de l’évolution du capitalisme comme puissance monétaire insupportable est unanimement acté. Selon Marc Chesney, professeur de finances à l’Université de Zurich, « jamais dans l’histoire, il n’y a eu cette concentration de richesse en quelques mains ». Et cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle est dangereuse. Puisqu’au demeurant, cette oligarchie financière tient tant à ses avoirs économiques, qu’elle ne jure que par la croissance et l’abondance, et qu’elle est prête à rôtir l’humanité rebelle à ses indigences au feu nucléaire. En effet, cette oligarchie s’est arrogée tous les droits : elle a pendant longtemps maintenu en esclavage une grande part de la population mondiale, notamment dans les pays du Sud ; elle a mis en échec la démocratie et le modèle social qu’elle avait, contre son gré, octroyée aux populations du Nord, après la seconde guerre mondiale, dans sa volonté de faire échec au bloc communiste qui s’imposait, par son triomphe sur le nazisme, comme un modèle alternatif. Ayant manœuvré jusqu’à s’imposer comme unique modèle dominant, après l’effondrement du bloc de l’Est en 1991, cette oligarchie a tant voulu étendre sa croissance, qu’elle a muté son modèle économique néo-libéral de détérioration des écosystèmes et des espaces humains en géostratégie de la globalisation, dans l’optique d’absorber toutes les richesses du monde. On comprend aisément pourquoi Et se sentant menacée par les puissances émergentes qui veulent un monde multipolaire, moins soumis aux diktats de l’État unique sous contrôle de cette oligarchie financière et prédatrice, elle semble assumer le risque de conduire l’humanité au bord de la guerre apocalyptique.

De Gaza à Haïti : une même errance de la conscience humaine Et pourtant, quoique cette gangrène, qui sème le chaos et les précarités pour sa croissance et son abondance, soit, en cette fin du premier quart du XXIème siècle, unanimement reconnue comme puissance monétaire et totalitaire insupportable, l’humanité n’a jamais été aussi impuissante et éloignée des fronts de la révolution. En prenant les exemples de Gaza et de Haïti, nous pouvons modéliser les termes des problèmes que confrontent ces peuples par des équations équivalentes qui font intervenir des concepts invariance, impuissance et errance s’imbriquent et s’enchevêtrent comme des variables structurantes d’une même représentation du réel, d’un même monde aliéné, d’une même volonté de ceux qui ont tout de déshumaniser ceux sont tout par leur dignité ; et cela malgré l’éloignement géographique, culturel, historique de ces deux peuples et en dépit de la diversité des formes et des manifestations multiples de cette (…) Lire la suite »

7 octobre 2024, un an de soulèvement du ghetto de Gaza. Partie 1. L’Apocalypse

Luk VERVAET

Est-ce le soulèvement du ghetto de Gaza le 7 octobre 2023 qui a déclenché le génocide israélien à Gaza ? Ou, au contraire, la tempête d'Al Aqsa était-elle précisément un ultime soulèvement contre le génocide silencieux et planifié qui se déroule depuis des années en Palestine occupée et qui est maintenant entré dans sa phase finale sous les yeux du monde entier ?

Le dimanche 15 septembre 2024, quelques semaines avant le premier anniversaire de la tempête d'Al Aqsa, le ministère de la Santé de Gaza dénombrait 41 206 morts et 95 337 blessés palestiniens depuis le début de l'invasion et du génocide israéliens à Gaza. Une semaine plus tard, on comptait déjà 41 431 morts et 95 818 blessés. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. À l’instant où vous lisez ces lignes, il y en a sans doute déjà des dizaines, voire des centaines d'autres. « En réalité, nous parlons de centaines de milliers de Palestiniens », écrit Paul Larudee (1), dont plus de la moitié sont des enfants, qui sont morts à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Il n'y a pas seulement les 41 000 morts identifiés, ceux dont on sait qu'ils ont été tués. Il y a aussi ceux qui ont été tués indirectement : par la faim, par la maladie, par la soif. Ou parce qu'ils sont morts sans avoir été comptabilisés. Les bébés, les mères enceintes, les écoliers, tous ceux qui sont morts (…) Lire la suite »

“ Holy Redemption ” : Voler les terres palestiniennes

TRT

TRT World diffuse un film poignant sur la violence des colons juifs en Cisjordanie occupée Le documentaire jette un regard nuancé sur les souffrances humaines infligées par les gangs de colons soutenus par Israël, tout cela dans l'ombre de sa guerre brutale contre Gaza.

Alors que la guerre brutale d'Israël contre Gaza ne montre aucun signe d'apaisement, TRT World présentera en avant-première un documentaire d'investigation révolutionnaire, Holy Redemption, le 24 août dans l'historique salle de cinéma Atlas d'Istanbul. Le film met en lumière un second front de la guerre, sombre et largement silencieux : les colons sionistes illégaux qui volent les terres palestiniennes sous couvert du carnage israélien à Gaza, qui a tué 40 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre de l'année dernière. En décembre dernier, deux mois après le carnage de Gaza, l'unité d'investigation de TRT World a eu accès à un front important mais négligé : la Cisjordanie occupée. Les auteurs de Holy Redemption ont rencontré des activistes israéliens, des membres de la Knesset et ont infiltré les groupes de colons israéliens radicaux, notamment les célèbres Hilltop Youth, qui sont stationnés dans divers avant-postes, entièrement armés et (…) Lire la suite »

Le monologue de cendre d’une mère

Hassan TARFAOUI
Quel monde puis-je t’offrir ? Quel avenir t’attend, Dans ce désert où même les ombres se taisent. Les pierres murmurent les souvenirs des anciens, Ton père s’efface, englouti par l’obscurité d’une geôle, Et notre maison, balayée, Ne survit que dans l’écho d’un missile aveugle. Nous sommes les rescapés d’un brasier, Les épaves d’un naufrage, Témoins perdus d’une lignée en déclin. Que puis-je te donner ? Un lait aigre pour apaiser ta soif, Et dans mes veines la question : Pourquoi, nous, mères, Offrons-nous nos enfants à la gueule D’un ogre insatiable ? Les massacres se suivent, jour après jour, Nos morts fleurissent cette terre stérile, Bercés par une marée noire, Tandis que l’air, empoisonné, Étouffe des cris qui n’ont plus de voix. Nous errons sans fin, À la merci des vents de nos "protecteurs", Emportant nos tentes de misère, Dressées contre un ciel impassible. Le froid mord nos âmes, la pluie tombe, Larmes incessantes qui dissolvent nos rêves. Et (…) Lire la suite »

Anniversaire de Sabra et Chatila, sur le chemin sanglant des génocides d’Israël

Mehdi MESSAOUDI

Ce16 septembre a coïncidé avec le 42 e anniversaire des massacres de Sabra et Chatila, perpétrés par Israël et alors qualifié par l’ONU d’acte de génocide. D’un génocide l’autre, c’est l’heure atroce de celui commis à Gaza et en Cisjordanie occupée. Jacques-Marie Bourget était témoin de cette barbarie de Sabra et Chatila orchestrée par Ariel Sharon.

Q.Vous avez couvert en tant que reporter, ces massacres qui nous rappelaient d’autres massacres sionistes comme celui de Dyr Yassine. Quelle lecture faites-vous aujourd’hui sur ces tueries par rapport au génocide d’aujourd’hui de Gaza ? Jacques- Marie Bourget : En vivant le massacre de Sabra et Chatila en direct, puisque j’étais alors dans les camps, je n’imaginais pas que j’étais en train de vivre l’un des épisodes historiques d’une politique sioniste délibérée : l’éradication des Palestiniens. Sabra et Chatila, Tall el Zaatar, la Karantina, l’épisode de la Nakba en 48, n’étaient qu’une étape dans cette volonté secrète d’élimination. Gaza n’est que la suite, horriblement et intense, de cette feuille de route : les Palestiniens doivent disparaitre. Partir ou mourir. Aujourd’hui les choses sont claires. On attribue en général l’échec des « Accords d’Oslo » – qui disaient vouloir construire une paix – à Yasser Arafat. C’est abusif puisque jamais les sionistes n’ont envisagé la (…) Lire la suite »

Palestine : Un génocide normalisé - Le colonialisme dans tous ses états

Rosa Amelia Plumelle-Uribe
L’expérience montre que, historiquement, dans les situations de domination coloniale, tôt ou tard le colonisé fatalement déshumanisé, finit par adopter les méthodes de destruction violente, développées par le colonisateur. Cela expliquerait l’horreur des atrocités commises contre des civils israéliens le 7 octobre 2023 par des miliciens de Hamas. On apprend que ces Jeunes Palestiniens ont grandi dans ce qui, depuis 2007, est devenue la plus grande prison à ciel ouvert ; qu’ils y ont survécu aux bombardements souvent indiscriminés de l’armée d’occupation israélienne ; et qu’ils ont subi les humiliations quotidiennes inhérentes à la domination coloniale. Cela ne saurait justifier les condamnables atrocités du 7 octobre. Cela devrait nous rappeler que l’on ne peut pas déshumaniser une population et ensuite espérer qu’elle se conduise avec humanité. Nous le savons, la domination coloniale déshumanise le colonisateur autant que le colonisé. Et la solution à ce double désastre ne peut (…) Lire la suite »

Gaza, perle de l’Orient objet de toutes les convoitises ou, pour les occidentaux, un simple campement pilonné où survivent et meurent quelques millions de réfugiés palestiniens

Henri MAMARBACHI
Gaza n’est-elle qu’un bout de terre, une enclave, une « bande » comme on la surnomme de nos jours (qita’ en arabe) ? Un simple campement pilonné où survivent et meurent quelques millions de réfugiés palestiniens, une « non-entité » ? Osons un retour sur le passé lointain — dont se réclament les nouveaux conquérants — pour raconter quelques épisodes de l’histoire de cette cité dont la splendeur remonte à l’Antiquité Trait d’union entre la Méditerranée, l’Afrique et le continent asiatique, point de passage et de contact de plusieurs civilisations, célèbre pour ses vergers dont les produits étaient partout exportés, la cité de Gaza, pourtant maintes fois saccagée, a défié d’immenses conquérants, d’Alexandre le Grand à Napoléon. « L’histoire de Gaza n’a rien à envier à celle de Bethléem et à Jérusalem », affirmait l’ancienne représentante de la Palestine en France Leïla Shahid sur France Culture en 2000, interviewée à l’occasion de l’exposition « Gaza Méditerranéenne », qui a eu (…) Lire la suite »

Paix ou catastrophe

Angelo D’ORSI
C'est la première fois, à ma connaissance, que le monde assiste en direct à un génocide, un génocide progressif : dans l'histoire, les génocides ont été nombreux, on le sait, et différents dans leurs modalités, avec un unicum représenté par Auschwitz, où la tentative d'élimination des internés a pris l'allure de l'organisation de l'usine. Mais des génocides qui ont eu lieu au cours des siècles, nous avons toujours appris post factum, des jours, des semaines, des mois, voire des années plus tard. Au contraire, depuis le 7 octobre 2023, nous suivons le génocide à la télévision, jour après jour, remplissant nos yeux et nos oreilles de nouvelles et d'images de mort, d'horreur, de destruction. Toute cette douleur ne nous dérange pas vraiment, nous Européens, récemment sortis des urnes, mais qui, parmi les candidats et les élus, protestera contre le fait que des sanctions ne sont pas prises contre Israël, comme on le fait et l'exige encore contre la Russie ? Qui, parmi les anciens et les (…) Lire la suite »

Deux monstres sur Gaza.

Djamel LABIDI

Israël était en négociation avec le Hamas pour les otages. Israël tue le négociateur.

Il faudrait savoir si pareil acte a jamais existé dans l'histoire humaine ? Tuer le négociateur. Assassiner le représentant du Hamas, Ismail Haniyeh. On a atteint ici le sommet de l'immoralité. L'Occident, celui qui appuie Israël, est, par cet acte, revenu à des milliers d'années en arrière, à l'état de la plus profonde sauvagerie. Pire encore, car c'est un acte conscient de son immoralité. Comment va-t-on vivre avec un tel Occident ? Pas une condamnation des dirigeants occidentaux. Pas même une réprobation. Pas même un soupçon d'indignation. Au contraire, le Congrès des Etats Unis ovationne debout Netanyahou. Cela donne la mesure avec laquelle l'Occident considère les Arabes, les Noirs, les musulmans, les Asiatiques, les Mexicains, les latino-américains, bref tout ce qui n'est pas occidental. Tout n'est que prétextes à tuer Le point extrême a été atteint. On assassine celui-là même avec qui on discute du cessez le feu, on tue celui avec lequel on discute de l'arrêt de (…) Lire la suite »