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Thème : Gaza

« Tant que Gaza ne se révoltera pas, le monde ne fera rien », Michael Lynk (rapporteur de l’ONU sur la Palestine en 2019) (1)

Luk VERVAET

Il s'agit peut-être d'un de ces documents que la classe politique occidentale n'a jamais lu. Dans une interview remarquable, le rapporteur spécial des Nations unies sur la Palestine a déclaré ce qui suit : « Tant que Gaza ne se révoltera pas, tant que Gaza ne sera pas périodiquement bombardée avec les armes les plus sophistiquées au monde, tant que Gaza ne fera pas la une de la presse mondiale, le monde ne fera rien pour changer cette situation ». Ce qu'il a dit en 2019 n'est pas différent de ce que le Hamas a décidé de faire le 7 octobre 2023.

(Partie 3 : 7 octobre 2024, un an de soulèvement du ghetto de Gaza) Je me souviens des rares fois où nous avons été reçus en délégation au cabinet du libéral Didier Reynders, alors ministre des Affaires étrangères, sur le cas d’Ali Aarrass. (2) Nous y sommes allés pour plaider en faveur d'une intervention humanitaire minimale : une assistance consulaire de la Belgique pour ce Belgo-Marocain, accusé à tort de terrorisme, qui a failli mourir dans une prison marocaine. Et à chaque fois, les membres du cabinet tombaient du ciel lorsque nous leur parlions des piles de documents de l'ONU, des appels d'Amnesty et d'autres organisations de défense des droits de l'homme qui témoignaient noir sur blanc de la torture d'Ali Aarrass au Maroc. « Je n'en ai jamais entendu parler, nous ne le savions pas », affirmaient-ils. S'agit-il d'une pure hypocrisie ou d'une pure indifférence, qui sait ? Le fait est que tous ces rapports ont dû moisir quelque part dans un coin poussiéreux du ministère. Rien (…) Lire la suite »

« Des Palestiniens s’expriment – Notre vision pour la libération » par Ilan Pappé et Ramzy Baroud

Palestine Chronicle
Cet ouvrage, disponible à présent en français, est composé d’une trentaine de contributions rédigées, à l’occasion de ce projet de publication, par des intellectuels, acteurs, responsables de la société civile palestinienne. La réunion de ces contributions a été faite par M. Ramzy Baroud, journaliste, analyste, chercheur, écrivain palestinien résidant aux Etats-Unis, ainsi que par M. Ilan Pappé, écrivain, chercheur, universitaire israélien résidant en Grande-Bretagne. Comme ces deux chercheurs le développent en introduction, l’objectif central de ce livre est d’offrir un espace d’expression aux Palestiniens eux-mêmes, pour y conter, analyser, développer leur propre histoire. En effet le récit palestinien – dans et en dehors de la Palestine historique – est encore trop souvent monopolisé par des représentants dont la légitimité peut être mise en doute ou est fortement contestée, où par des personnalités non-palestiniennes du mouvement de solidarité, qui malgré leur engagement, (…) Lire la suite »

7 Octobre 2024

Djamel LABIDI

C'est bien connu. Le menteur ne se souvient pas de ses mensonges. C'est comme cela qu'il se fait souvent "coincer". C'est le cas pour l'affaire du mensonge, parmi bien d'autres, des "bébés décapités" lors de l'attaque du 7 Octobre 2023. Le récit israélien les a aujourd'hui étrangement oubliés.

Le président Biden, y avait apparemment cru un moment et s'est vite ravisé. Le mensonge était, celui-là, trop gros. Il n'y avait aucune image, aucun témoignage des parents, aucune inhumation publique, rien, un pur mensonge à la Goebbels. Aujourd'hui, un an après, on n'en parle plus. Mais les bébés palestiniens brulés vifs, fracassés, désarticulés, eux, sont bien réels. Il y a ceux débranchés des couveuses. Il y a aussi ceux alignés, par dizaines, emmaillotés dans leur petit linceul, comme de petites poupées de cire. Ce sont des centaines d'images dans nos yeux, dans les yeux du monde. Des images vraies, celles-là. Mais de ces bébés, les médias, complices de silence sur génocide, ne parlent pas. "Le pogrom" En ce 7 Octobre 2024, les bébés, les enfants de Gaza sont le dernier des soucis du système dominant en Occident. C'est la grande messe médiatique sur "le pogrom du 7 Octobre 2023". Le mot "pogrom" a tout de suite été imposé comme élément du récit. Il a été répété, diffusé, (…) Lire la suite »

7 octobre 2024, un an après le soulèvement du ghetto de Gaza, partie 2 : Élections démocratiques en 2006, et la mort en récompense

Luk VERVAET

Le 7 octobre commémore le soulèvement de Gaza. Un nouveau déluge médiatique sur « l'attaque terroriste du Hamas contre Israël » s'abat sur nous. Ainsi, nous entendrons que le 7 octobre a été « la pire attaque contre des civils juifs depuis l'Holocauste ». Le 7 octobre, dit-on, c'est le jour où tout a commencé : l'attaque israélienne contre Gaza, contre la Cisjordanie, contre le Liban, contre le Yémen, contre la Syrie et contre l'Iran. L'utilisation démagogique du terme « Holocauste » pour l'action du 7 octobre n'est pas seulement une insulte aux millions de victimes juives qui ont péri aux mains de la machine industrielle allemande nazie. C'est aussi une insulte aux Palestiniens, qui n'étaient en rien impliqués ou responsables du massacre occidental. Le 8 octobre 2023, cette comparaison démagogique devait surtout servir à justifier la guerre d'extermination programmée contre le peuple palestinien et ses alliés auprès des dirigeants et des peuples américains et européens : « Vous ne voulez pas avoir un deuxième Holocauste sur la conscience, n'est-ce-pas ? » Ce 7 octobre, revenons sur ce qui s'est passé au cours des vingt dernières années. Pour comprendre pourquoi, ce jour-là, la résistance palestinienne n'a eu d'autre choix que de sortir du ghetto de Gaza.

Civilisés contre barbares On nous le serine dès l'enfance. Jusqu'à ce qu'elle devienne une intime conviction : nous, Occidentaux, sommes la partie libre et civilisée du monde. Nous sommes aussi la partie la plus riche. Il s'agit d'une sorte de lobotomie collective et politique, destinée à nous faire oublier les crimes occidentaux dans l'histoire, en Palestine et ailleurs, et à nous rendre apathiques et indifférents à ce qui se passe là-bas. En notre nom et dans notre intérêt. Le reste du monde est non seulement pauvre mais, nous dit-on, il n'y a là ni démocratie ni liberté d'expression, comme c'est le cas chez nous. Le reste du monde est dirigé par des régimes non démocratiques, des dictateurs et, bien sûr, des fanatiques religieux. Pour les pires d'entre eux, les États-Unis ont inventé un nom spécial, l'Axe du mal, et ont dressé une liste internationale de terroristes. Une liste qui n'existe que dans notre monde occidental. Cette liste équivaut à une condamnation à mort, (…) Lire la suite »

De l’impunité des crimes de l’Occident à l’impuissance collective des peuples, jusqu’au bout de la menace apocalyptique, il y a les brins multiformes de la spirale de l’indigence pour tous : ultime état mental de notre humaine défaillance ! (Partie 1)

Erno RENONCOURT

Dans cette tribune, nous proposons une réflexion atypique, voire hérétique, pour repenser le sens et réapproprier les enjeux de la notion de ‘‘conscience’’ dans les nouvelles formes de lutte à conduire contre l’indigence multiforme que le capitalisme sème à grands vents apocalyptiques sur tous les continents et par toutes les saisons. Cette réflexion nous semble contextuellement nécessaire, car, dans sa perspective de faisabilité humaine de l’histoire, le matérialisme dialectique avait postulé que la condition sine qua non de la révolution dépendait de la transformation de l’aliénation capitaliste en puissance insupportable (Karl Marx et Friedrich Engels, L’idéologie Allemande). Or, le constat de l’évolution du capitalisme comme puissance monétaire insupportable est unanimement acté. Selon Marc Chesney, professeur de finances à l’Université de Zurich, « jamais dans l’histoire, il n’y a eu cette concentration de richesse en quelques mains ». Et cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle est dangereuse. Puisqu’au demeurant, cette oligarchie financière tient tant à ses avoirs économiques, qu’elle ne jure que par la croissance et l’abondance, et qu’elle est prête à rôtir l’humanité rebelle à ses indigences au feu nucléaire. En effet, cette oligarchie s’est arrogée tous les droits : elle a pendant longtemps maintenu en esclavage une grande part de la population mondiale, notamment dans les pays du Sud ; elle a mis en échec la démocratie et le modèle social qu’elle avait, contre son gré, octroyée aux populations du Nord, après la seconde guerre mondiale, dans sa volonté de faire échec au bloc communiste qui s’imposait, par son triomphe sur le nazisme, comme un modèle alternatif. Ayant manœuvré jusqu’à s’imposer comme unique modèle dominant, après l’effondrement du bloc de l’Est en 1991, cette oligarchie a tant voulu étendre sa croissance, qu’elle a muté son modèle économique néo-libéral de détérioration des écosystèmes et des espaces humains en géostratégie de la globalisation, dans l’optique d’absorber toutes les richesses du monde. On comprend aisément pourquoi Et se sentant menacée par les puissances émergentes qui veulent un monde multipolaire, moins soumis aux diktats de l’État unique sous contrôle de cette oligarchie financière et prédatrice, elle semble assumer le risque de conduire l’humanité au bord de la guerre apocalyptique.

De Gaza à Haïti : une même errance de la conscience humaine Et pourtant, quoique cette gangrène, qui sème le chaos et les précarités pour sa croissance et son abondance, soit, en cette fin du premier quart du XXIème siècle, unanimement reconnue comme puissance monétaire et totalitaire insupportable, l’humanité n’a jamais été aussi impuissante et éloignée des fronts de la révolution. En prenant les exemples de Gaza et de Haïti, nous pouvons modéliser les termes des problèmes que confrontent ces peuples par des équations équivalentes qui font intervenir des concepts invariance, impuissance et errance s’imbriquent et s’enchevêtrent comme des variables structurantes d’une même représentation du réel, d’un même monde aliéné, d’une même volonté de ceux qui ont tout de déshumaniser ceux sont tout par leur dignité ; et cela malgré l’éloignement géographique, culturel, historique de ces deux peuples et en dépit de la diversité des formes et des manifestations multiples de cette (…) Lire la suite »

7 octobre 2024, un an de soulèvement du ghetto de Gaza. Partie 1. L’Apocalypse

Luk VERVAET

Est-ce le soulèvement du ghetto de Gaza le 7 octobre 2023 qui a déclenché le génocide israélien à Gaza ? Ou, au contraire, la tempête d'Al Aqsa était-elle précisément un ultime soulèvement contre le génocide silencieux et planifié qui se déroule depuis des années en Palestine occupée et qui est maintenant entré dans sa phase finale sous les yeux du monde entier ?

Le dimanche 15 septembre 2024, quelques semaines avant le premier anniversaire de la tempête d'Al Aqsa, le ministère de la Santé de Gaza dénombrait 41 206 morts et 95 337 blessés palestiniens depuis le début de l'invasion et du génocide israéliens à Gaza. Une semaine plus tard, on comptait déjà 41 431 morts et 95 818 blessés. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. À l’instant où vous lisez ces lignes, il y en a sans doute déjà des dizaines, voire des centaines d'autres. « En réalité, nous parlons de centaines de milliers de Palestiniens », écrit Paul Larudee (1), dont plus de la moitié sont des enfants, qui sont morts à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Il n'y a pas seulement les 41 000 morts identifiés, ceux dont on sait qu'ils ont été tués. Il y a aussi ceux qui ont été tués indirectement : par la faim, par la maladie, par la soif. Ou parce qu'ils sont morts sans avoir été comptabilisés. Les bébés, les mères enceintes, les écoliers, tous ceux qui sont morts (…) Lire la suite »

“ Holy Redemption ” : Voler les terres palestiniennes

TRT

TRT World diffuse un film poignant sur la violence des colons juifs en Cisjordanie occupée Le documentaire jette un regard nuancé sur les souffrances humaines infligées par les gangs de colons soutenus par Israël, tout cela dans l'ombre de sa guerre brutale contre Gaza.

Alors que la guerre brutale d'Israël contre Gaza ne montre aucun signe d'apaisement, TRT World présentera en avant-première un documentaire d'investigation révolutionnaire, Holy Redemption, le 24 août dans l'historique salle de cinéma Atlas d'Istanbul. Le film met en lumière un second front de la guerre, sombre et largement silencieux : les colons sionistes illégaux qui volent les terres palestiniennes sous couvert du carnage israélien à Gaza, qui a tué 40 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre de l'année dernière. En décembre dernier, deux mois après le carnage de Gaza, l'unité d'investigation de TRT World a eu accès à un front important mais négligé : la Cisjordanie occupée. Les auteurs de Holy Redemption ont rencontré des activistes israéliens, des membres de la Knesset et ont infiltré les groupes de colons israéliens radicaux, notamment les célèbres Hilltop Youth, qui sont stationnés dans divers avant-postes, entièrement armés et (…) Lire la suite »

Le monologue de cendre d’une mère

Hassan TARFAOUI
Quel monde puis-je t’offrir ? Quel avenir t’attend, Dans ce désert où même les ombres se taisent. Les pierres murmurent les souvenirs des anciens, Ton père s’efface, englouti par l’obscurité d’une geôle, Et notre maison, balayée, Ne survit que dans l’écho d’un missile aveugle. Nous sommes les rescapés d’un brasier, Les épaves d’un naufrage, Témoins perdus d’une lignée en déclin. Que puis-je te donner ? Un lait aigre pour apaiser ta soif, Et dans mes veines la question : Pourquoi, nous, mères, Offrons-nous nos enfants à la gueule D’un ogre insatiable ? Les massacres se suivent, jour après jour, Nos morts fleurissent cette terre stérile, Bercés par une marée noire, Tandis que l’air, empoisonné, Étouffe des cris qui n’ont plus de voix. Nous errons sans fin, À la merci des vents de nos "protecteurs", Emportant nos tentes de misère, Dressées contre un ciel impassible. Le froid mord nos âmes, la pluie tombe, Larmes incessantes qui dissolvent nos rêves. Et (…) Lire la suite »

Anniversaire de Sabra et Chatila, sur le chemin sanglant des génocides d’Israël

Mehdi MESSAOUDI

Ce16 septembre a coïncidé avec le 42 e anniversaire des massacres de Sabra et Chatila, perpétrés par Israël et alors qualifié par l’ONU d’acte de génocide. D’un génocide l’autre, c’est l’heure atroce de celui commis à Gaza et en Cisjordanie occupée. Jacques-Marie Bourget était témoin de cette barbarie de Sabra et Chatila orchestrée par Ariel Sharon.

Q.Vous avez couvert en tant que reporter, ces massacres qui nous rappelaient d’autres massacres sionistes comme celui de Dyr Yassine. Quelle lecture faites-vous aujourd’hui sur ces tueries par rapport au génocide d’aujourd’hui de Gaza ? Jacques- Marie Bourget : En vivant le massacre de Sabra et Chatila en direct, puisque j’étais alors dans les camps, je n’imaginais pas que j’étais en train de vivre l’un des épisodes historiques d’une politique sioniste délibérée : l’éradication des Palestiniens. Sabra et Chatila, Tall el Zaatar, la Karantina, l’épisode de la Nakba en 48, n’étaient qu’une étape dans cette volonté secrète d’élimination. Gaza n’est que la suite, horriblement et intense, de cette feuille de route : les Palestiniens doivent disparaitre. Partir ou mourir. Aujourd’hui les choses sont claires. On attribue en général l’échec des « Accords d’Oslo » – qui disaient vouloir construire une paix – à Yasser Arafat. C’est abusif puisque jamais les sionistes n’ont envisagé la (…) Lire la suite »

Palestine : Un génocide normalisé - Le colonialisme dans tous ses états

Rosa Amelia Plumelle-Uribe
L’expérience montre que, historiquement, dans les situations de domination coloniale, tôt ou tard le colonisé fatalement déshumanisé, finit par adopter les méthodes de destruction violente, développées par le colonisateur. Cela expliquerait l’horreur des atrocités commises contre des civils israéliens le 7 octobre 2023 par des miliciens de Hamas. On apprend que ces Jeunes Palestiniens ont grandi dans ce qui, depuis 2007, est devenue la plus grande prison à ciel ouvert ; qu’ils y ont survécu aux bombardements souvent indiscriminés de l’armée d’occupation israélienne ; et qu’ils ont subi les humiliations quotidiennes inhérentes à la domination coloniale. Cela ne saurait justifier les condamnables atrocités du 7 octobre. Cela devrait nous rappeler que l’on ne peut pas déshumaniser une population et ensuite espérer qu’elle se conduise avec humanité. Nous le savons, la domination coloniale déshumanise le colonisateur autant que le colonisé. Et la solution à ce double désastre ne peut (…) Lire la suite »