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Emmanuel Macron, ou l’oligarchie au pouvoir

Ci-dessous, un article rédigé il y a trois mois à l’invitation de l’1dex Mag, publication papier suisse qui possède un site web alimenté chaque jour.

En fait, on a tous eu la berlue : François Fillon n’a pas été éliminé au premier tour de l’élection présidentielle, et il a même remporté le second. Il a pu ainsi mettre en œuvre ses principales mesures : par exemple, une attaque contre les protection dont jouissaient les travailleurs par le biais de la « réforme » du Code du travail, le gel du point d’indice des fonctionnaires en attendant, en bonne logique, celui de leurs carrières, la suppression du jour de carence pour ces mêmes fonctionnaires en jouant sur les mots : désormais « absence » est devenu « absentéisme » ; la suppression du tiers payant généralisé suite à la pression des médecins libéraux ; la diminution de l’aide au logement pour les pauvres et le miséreux ; la fin programmée des juridictions prudhommales ; des avantages fiscaux pour les très riches (payés par les classes moyennes). La liste s’allonge quotidiennement.

L’histoire dira peut-être un jour à des observateurs stupéfaits que l’élection d’Emmanuel Macron fut le résultat d’un véritable complot. Certes, quand on parle de complot, on passe pour quelqu’un de droite. Mais enfin, tout de même, cette élection à la magistrature suprême d’un jeunot inconnu trois ans auparavant, même s’il prenait le thé chez Hollande, Minc et Attali (qui servait d’intercesseur avec le milliardaire Soros) ; une élection dans un fauteuil après la campagne la plus vide de politique de l’histoire de la République, en dépit ou grâce à l’abstention massive ; une élection qui vit le candidat de droite « qui ne pouvait pas perdre » balayé (à juste titre) par un scandale médiocre ; puis le Premier ministre socialiste écrabouillé dans une primaire dont les chercheurs en sciences politiques les plus subtils comprendront peut-être dans deux siècles les tenants et les aboutissants ; une élection où les médias dominants construisirent tous, au cordeau, la même image des candidats en présence. Tout cela était trop beau pour être honnête.

Une constellation ahurissante

Le nouvel enfant gâté de la République a bénéficié d’une constellation ahurissante. Les grands médias l’ont tous soutenu après la débandade de Fillon. Les hauts fonctionnaires ont reconnu l’un des leurs. Tout comme l’oligarchie financière. Macron a jailli au moment pile où les deux grands partis politiques de la gauche gestionnaire, le parti socialiste, et celui de la droite dure, Les Républicains, s’effondraient, décrédibilisés. Reprenant une image stéréotypée du discours publicitaire et commercial, les médias (qui avaient soutenu Juppé pendant deux ans avant d’avoir pour Fillon les yeux de Chimène) constatèrent que leur offre politique (plus de programme : une « offre ») ne répondait plus aux attentes d’une partie importante de l’électorat qui, à la vraie plate-forme politique progressiste de Jean-Luc Mélenchon, préféra le creux et la tautologie (« Notre projet va l’emporter parce que c’est notre projeeeet ») d’une substance sans fond (dans les deux acceptions du terme). Accessoirement, Macron eut la chance d’affronter au deuxième tour une Marine Le Pen dont la faiblesse et l’incohérence idéologiques éclatèrent, tout comme – ce que l’on pouvait subodorer – sa volonté de n’être en aucun cas présidente de la République. Ayant recruté un premier ministre de droite, des ministres de droite et s’étant bien gardé d’engager un seul ministre authentiquement de gauche, Macron sema la confusion et s’octroya une chambre des députés invraisemblable car peuplée d’amateurs n’ayant qu’une relation assez lointaine avec le terrain.

Vite, des erreurs !

N’ayant jamais connu de mandat électif, Emanuel Macron a vite commencé à pâtir de son immaturité en politique et de son manque d’enracinement dans la res publica. On l’a vu commettre des erreurs très grossières que ses qualités de fort en thème n’ont pu éviter. Il croit en une forme de pensée magique selon laquelle le dit est programmatique, performatif, et efface toutes les contradictions. Dire qu’on est « le chef des armées » en licenciant comme un malpropre un chef d’état-major qui n’a commis aucune faute, qui n’a pas manqué à son devoir de réserve, ne fait pas de vous le chef naturel des armées. Au contraire. En République, on n’impose pas son pouvoir par l’humiliation et par des coups de menton. On note par ailleurs que Macron le « jupitérien » a suscité, outre celle d’un général cinq étoiles, un nombre record de démissions au sommet de l’Etat : quatre ministres ont disparu sur simple suspicion mais ont tout de même retrouvé leurs fonctions de député, de député européen ou de maire. Ce qui posait un problème de logique. S’ils étaient coupables, pourquoi leur permettre de continuer à gérer la France, même à un moindre niveau ? Mais un François Bayrou étant moins dangereux à Pau qu’à Paris, Macron tira d’excellents marrons du feu sans y brûler sa morale personnelle. Pour vivre heureux, cachons les entraves à la marche en avant.

Sarkozy pensait que l’Afrique Noire n’avait commencé à exister qu’après avoir été colonisée par les Européens. Il avait l’excuse d’être un inculte profond qui ne savait pas que l’homme le plus riche de tous les temps fut Kanga Moussa, un empereur du Mali du XIVe siècle dont la fortune équivalait à trois fois celle de Bill Gates et qui ne se déplaçait jamais sans une suite de 70 000 personnes. Une telle richesse au sommet impliquait forcément une organisation, une civilisation, une culture phénoménales. Macron ne s’embarrasse pas de tout cela : il se contente d’insulter en évoquant le kwassa-kassa de Mayotte, d’affirmer, faussement, que les femmes africaines font sept à neuf enfants, après avoir décrété que la Guyane française est une île. Ah, le vernis des grandes écoles !

Les fers au feu de l’hyper bourgeoisie

Le patronat et la médiacratie ont prévu et ont contribué à l’écroulement du parti socialiste et de François Hollande (un président de la République empêché de se représenter, personne, à commencer par lui, n’y aurait pensé deux ans auparavant), ainsi que la glissade de François Fillon – en théorie gaulliste « social » – vers la droite le plus dure. On aura vu cet homme fade, produit de la bourgeoisie rurale, catholique et balzacienne, sans aucun charisme, écraser dans une primaire surprenante des personnalités aussi fortes et aguerries que celles d’Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy en s’alliant avec Sens commun, le parti d’extrême droite issu de la Manif pour tous.

Mais l’hyper bourgeoisie a toujours au moins deux fers au feu. Bien avant qu’éclate le « Penelope Gate », elle avait propulsé un autre de ses jockeys, le jeune banquier d’affaires et haut fonctionnaire issu de la bourgeoisie bien pensante amiénoise. Sans jouer les Cassandre, il faut espérer que l’oligarchie ne sera pas amenée, Macron ayant sombré dans l’impopularité la plus noire, à propulser une extrême droite modernisée, relookée comme on dit aujourd’hui.

Deux mots sur le couple Macron, un couple imposé par lui-même et par les grands médias (des centaines de couverture de magazine, des dizaines d’heures de chaînes d’info en continu). Emmanuel est le fils de deux médecins picards. Son père était un grand patron au CHU d’Amiens, sa mère généraliste. On sait désormais que sa grand-mère maternelle, Germaine Noguès, fille d’un berger illettré des Pyrénées, pur produit de l’Ecole de la République, elle-même enseignante aux idées progressistes, compta énormément dans l’éducation du jeune homme. Brigitte Trogneux descend d’une lignée d’excellents pâtissiers amiénois, de droite et catholiques. Ils se sont connus au collège jésuite La Providence, celui de Des Grieux dans Manon Lescaut, où Brigitte était le professeur de théâtre d’Emmanuel. A 20 mètres de “ La Pro ”, on trouve la Cité Scolaire plébeienne et républicaine, le secondaire laïc amiénois qui verra s’épanouir, outre l’auteur de ces lignes, le président du Sénat Gérard Larcher, l’écrivain René de Obaldia, la ministre Geneviève Fioraso, le compositeur Sylvain Cambreling et, ne l’oublions pas, le pilier de TF1 Jean-Pierre Pernaud.

Un banquier

Alors qu’il est nommé à l’Inspection des Finances, Macron choisit la banque. Il en parle comme d’« une école de rigueur et d’humilité » qui lui paraît « plus libre et entrepreneuriale ». Peut-être, mais comme la plupart des brillants enfants de la bourgeoisie française, Macron n’aura jamais fondé ni géré, une entreprise. A part l’entreprise France, évidemment.

Chez Rothschild, il pilote le rachat de Cofidis par le Crédit Mutuel puis l’acquisition, pour neuf milliards d’euros, de la branche lait maternel du groupe Pfizer par Nestlé, ce conglomérat qui a rendu dépendantes au lait en poudre des générations de mères africaines. Sa maestria lui rapporte des millions d’euros dont on ne sait toujours pas avec précision combien ont été dépensés et à quel taux ils ont été taxés par l’administration des Finances. En dix-huit mois, de 2011 à 2012, avant sa nomination comme secrétaire-général-adjoint de l’Elysée, il a gagné 2,4 millions d’euros chez Rothschild. Il a suivi à la lettre le conseil d’Alain Minc : « Pour faire de la politique aujourd’hui, il faut être riche ou ascète. Donc, commence par fabriquer de l’épargne, deviens banquier d’affaires. D’abord, tu seras libre (...) de conseiller des hommes politiques pendant cette période. Mais, surtout, tu gagneras bien ta vie pendant plusieurs années, et tu y gagneras ta liberté (François-Xavier Bourmaud Macron, l’Invité surprise, L’Archipel).

Macron a donc rapidement choisi le camp de la grande bourgeoisie, beaucoup plus haute que la sienne propre ou celle de sa belle famille. Son mépris pour la classe ouvrière date de loin. Il traite des travailleuses bretonnes d’« illettrées », il conseille à un ouvrier de « bosser » pour pouvoir se payer un costume comme le sien. Et puis il y a ce bref mais désormais célèbre épisode où on le voit deviser en marche (sic) avec le ministre Le Drian qui lui demande si les « concertations » (en fait des discussions informelles) avec les syndicats se sont bien passées. « Oui, ben c’est bien normal, parce que je ne leur ai rien dit. » Causez toujours, les syndicats, ça rentre par une oreille, ça sort par l’autre et ça ne m’empêchera pas d’anéantir cent ans de conquêtes sociales.

Une chose est sûre, complot ou pas complot : nous eûmes droit à l’élection la plus mise en scène de notre histoire contemporaine. A la grande joie, semble-t-il de nombreux électeurs, comme le releva Olivier Tonneau dans son blog Mediapart. Selon un sondage, analysait Tonneau, « 62% des Français pensent que le président de la République a raison de se mettre en scène, car c’est en le faisant qu’il pourra faire avancer les projets auxquels il tient. Le peuple Français est abîmé dans la contemplation d’un peuple imaginaire censé contempler Macron auquel en réalité personne ne prête attention. Ce ne sont pas les mises en scène de Macron qui l’ont porté au pouvoir mais la mise en scène du peuple aimant Macron, c’est-à-dire d’un peuple aimant les mises en scène. » C’est le peuple « sot, remuant, aimant les nouveautés » de Furetière dont chacun pense qu’il a besoin d’un roi. »

Pas de programme : un projeeet !

Macron aura gagné grâce à un « projet » (« C’est notre projeeet », hurlait-il lors des envois tautologiques de ses discours complètement messianiques) que pas un Français ne serait capable de décrire en dix lignes, ce au prix d’une abstention massive, à la présidentielle puis aux législatives, dont la signification fut violemment politique au point que la pratique du vote en France tend désormais à ressembler à celle des Etats-Unis. Pour le renouvellement de l’Assemblée nationale, seuls 43% des électeurs se déplacèrent, moins de 40% dans les quartiers populaires, à peine 30% chez les moins de 35 ans. Non seulement le Parlement n’a plus grand-chose à voir avec le pays réel mais le lien est désormais rompu entre la représentation nationale et la classe ouvrière et les employés (55% de la population globale), la paysannerie, les personnes âgées.

Avant même la campagne pour l’élection présidentielle, Macron a mis au point une méthode radicale pour appliquer ses contre-réformes, identique à celle qu’avait imaginée François Fillon. D’abord travailler dans l’urgence, y compris en pleines vacances estivales, même au prix de quelques couacs de Gribouille, pour sidérer la population et neutraliser les résistances syndicales. Un zèle, une célérité permettant de répondre aux desiderata de l’Union européenne concernant la prévarication du travail, la fin du statut de la Fonction Macron a démissionné de celle-ci et en est fier), la privatisation de la Sécurité sociale, la réduction des retraites, la baisse sans fin du pouvoir d’achat par la modération des salaires. Sans oublier le transfert sur les salariés des « charges » payées par les employeurs. Avec l’excuse, qui prend de moins en moins, de la modération des déficits publics voulue par l’Union européenne.

C’est une tradition bien française : les attaques des pouvoirs publics contre les conquis sociaux se sont toujours manigancées en dehors du champ démocratique. Souvenons-nous comment De Gaulle, qui n’avait accepté que du bout des doigts les progrès sociaux de l’immédiat après-guerre largement impulsés par les communistes, voulut être le fossoyeur de la Sécurité Sociale en 1967. En 1964, 1966 et 1967, trois rapports officiels proposèrent de séparer les risques encourus par les salariés de sorte que chaque branche de la Sécu fût financièrement autonome, le gouvernement pouvant ainsi agir directement dans leur gestion, jusqu’alors l’apanage des représentants syndicaux et patronaux. Le 22 juin 1967, le Parlement accordait au gouvernement le droit de légiférer par ordonnance. Il faudrait attendre les « événements » de Mai 68, puis le référendum perdu par De Gaulle en 1969 pour que soit préservée la Sécurité Sociale de 1945. Plus récemment, en 1991 et 1992, le gouvernement de Michel Rocard fit passer par ordonnances l’institution d’une Contribution sociale généralisée (CSG) visant à fiscaliser des cotisations sociales. En 25 ans, le taux de la CSG est passé de 1 à 7%. Pour, prétendument, augmenter le pouvoir d’achat, Macron a prévu de supprimer les cotisations maladie (0,75% du salaire brut) et chômage (2,4%) acquittées par les salariés, en échange d’une hausse de 1,7 point de contribution sociale généralisée (CSG) pour tous, actifs et retraités dont la pension est supérieure à 1 198 euros par mois (des personnes qui ne croulent pas sous l’argent).

Sus aux salariés et aux retraités !

L’offensive de Macron contre les salariés et les retraités est une hydre à quatre têtes qu’il espère immortelle, comme le polype d’eau douce. Outre la contre-réforme du Code du travail dont l’objectif final est d’affaiblir les salariés en les précarisant et en les mettant en concurrence, il y a la guerre contre les fonctionnaires, leur rémunération, leur avancement et leur statut. Les salariés du privé seront également affaiblis par la suppression des cotisations salariales chômage et maladie dès le 1er janvier 2018. Des pans entiers de l’Assurance publique seront livrés à la finance internationale. Sarkozy l’avait rêvé mais n’avait pas osé le mettre totalement en œuvre. Par la fiscalité, Macron continuera son travail de sape contre les Français. Outre la hausse de la CSG, la suppression, pour 80% des ménages, de la taxe d’habitation affaiblira les services publics communaux, donc le bien-être des usagers. Moins de crèches, des repas plus coûteux dans les écoles, des bâtiments publics laissés à l’abandon, des transports communs ruraux moins nombreux, c’est ce qui attend le quotidien des Français. Dans le même temps, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ne s’appliquera plus au patrimoine financier, au portefeuille d’actions des ménages les plus riches, mais seulement à leur patrimoine immobilier. Mais pour les Français « moyens », l’augmentation du coût de la vie sera drastique : renchérissement des produits de base, essence et tabac plus lourdement taxés. Décidément, avec Emmanuel Macron, son gouvernement et sa majorité parlementaire, le rapport de forces qui penche depuis le début des années soixante-dix en faveur de la bourgeoisie risque de produire des effets de plus en plus insoutenables pour le peuple, ceux « qui ne sont rien » comme l’a lâché le jeune président dans ce qui n’était peut-être pas un lapsus.

Pour se gagner les faveurs de l’opinion publique, pour aller au-delà de la faveur de 43% des inscrits, Macron et son gouvernement annoncent des concertations qui ne seront jamais ni statutaires ni véritables et il entend isoler la CGT (Confédération générale du travail) par rapport aux autres syndicats, partant du fait avéré que la CFDT (Confédération française démocratique du travail) lui est globalement acquise et que plusieurs dirigeants de FO (Force ouvrière) prônent la conciliation (Macron a eu l’habileté de nommer un cadre de FO au cabinet de la ministre du Travail). La tactique est cousue de fil blanc mais elle peut réussir : faire semblant d’accepter certaines revendications mineures de la CFDT, laissant ainsi ce syndicat de collaboration de classe libre de se réjouir d’« avancées » débouchant sur la signature d’accords finaux. Il faudra donc que les syndicats progressistes ne s’en laissent pas compter, comme on a pu le voir en Belgique avec les lois Peeters ou en Italie avec le Jobs Act.

La contre-réforme du Code du travail représente, malheureusement, un moment historique de l’histoire sociale française. Prenant le contre-pied des avancées que le pays a connues depuis 70 ans, elle donne le primat aux accords d’entreprise sur les accords de branche et la primauté du contrat sur la loi. Pour prendre un exemple simple, la caissière de l’hyper marché Leclerc d’Hénin-Beaumont aura un contrat de travail différent de celle de l’hyper marché Carrefour situé à deux kilomètres. Le temps de travail sera différent, mais aussi les grilles salariales, les conditions d’hygiène, les modalités de licenciement et de recrutement (plafonnement autoritaire des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif). Tout cela, naturellement, au nom de la création d’emplois et de la compétitivité des entreprises. Cela ne détournera pas ces deux caissières de voter pour Steve Briois, le bras droit de Marine Le Pen dans la ville.

Au diable la flexi-sécurité à la sauce danoise ! Le peuple français va plonger vers une véritable flexi-pauvreté, un peu comme celle qu’avait connue l’Allemagne après les « réformes » du marché du travail de 2003 à 2005 qui avaient, certes, fait reculer le taux de chômage, mais qui avaient également créé treize millions de nouveaux pauvres avant de produire des millions de retraités à 1 200 euros par mois. Les lobbies financiers vont donc prendre directement le pouvoir économique, avec l’aide des grands médias, propriétés de ce que le communiste Georges Marchais appelait en son temps « le grand capital ». Economique, le projet de Macron est également civilisationnel. La République française doit devenir une start-up nation, sa vie politique étant complètement managérialisée, à l’image du développement de son parti En Marche, la formation la moins démocratique depuis l’après Deuxième Guerre mondiale. Il faudra faire vite car l’adhésion des Français au macronisme ne concerne guère plus de 10% de l’électorat. Selon un sondage Opinionway, Macron (dont la cote de popularité personnelle ne cesse de chuter depuis trois mois) n’a recueilli que 55% d’adhésion directe parmi ses électeurs, 45% l’ayant choisi comme « vote utile » pour éviter un second tour Le Pen-Fillon.

Pour Macron et ses ministres, il s’agit d’accélérer la guerre de classes menée par la classe dirigeante contre les conquêtes sociales, culturelles et politiques résultant de la mise en œuvre du programme du Conseil national de la Résistance en 1944. Macron va satisfaire à l’injonction de l’ancien vice-président du Medef – ancien membre de l’Union des étudiants communistes – formulés en 2007 : « C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » Le Graal de Kessler, et désormais de Macron, est de « penser le risque non plus comme une prérogative de l’entrepreneur justifiant le profit, mais en l’étendant à la société tout entière ». « En Marche ! », donc, vers l’ubérisation de tous les rapports sociaux par une guerre d’attrition contre les statuts et les conventions collectives, contre les retraites par répartition, contre l’Ecole de la République, ses diplômes et ses concours de recrutement nationaux. Adieu la France républicaine et jacobine. Bonjour les Etats-Unis d’Europe, l’Union européenne des régions, l’alliance transatlantique. Adieu la langue française (« le français n’a pas besoin d’être défendu, selon le petit-fils de Germaine Noguès), bonjour le tout-anglais que le syndicat patronal Business Europe veut imposer comme la langue de l’entreprise (les cadres français de Renault pourront continuer à s’envoyer des courriels en anglais). Une des premières ralliées à En Marche !, l’ancienne présidente du Medef Laurence Parisot – pour qui, puisque l’amour est précaire, l’emploi peut l’être également – avait fait figurer tout cela dans son programme de 2011 Besoin d’Aire. Bref, il s’agit de faire oublier le « désastreux » Non du peuple français au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005.

Faire pire que Sarkozy et Hollande

L’un des tics de langage les mieux repérés de Macron est « en même temps ». Avec des phrases du style « Je suis pour la défense des travailleurs et, en même temps, pour la liberté des entrepreneurs ». Allant plus loin encore que le « gagnant-gagnant » de Ségolène Royal, cette expression nie la lutte des classes. Faisant croire que, par cette maîtrise du consensuel, il se situait au dessus des parties (et des partis puisqu’En Marche ! n’est un parti politique que latto sensu), il pouvait s’autoriser une posture qu’il qualifie de « jupitérienne », sans qu’on ait précisément compris ce qu’il signifiait par là. Pas grave puisque, chez les messies, le médium est le message. Mais il est apparu après quelques semaines de mandat, que « Jupiter » était une divinité aux pieds d’argile. Être plus antisocial que Sarkozy et Hollande réunis, imposer au Parlement et aux corps constitués des pratiques peu démocratiques ne suffisent pas à masquer que « Zeus » n’a strictement rien imposé à Bruxelles, qu’il est à la remorque d’Angela Merkel comme son prédécesseur et que sa soumission à l’oligarchie financière est totale. Il a déjà face à lui, vent debout, des étudiants qui n’ont pas accepté la diminution de l’Aide personnalisée au logement, sa remise en cause d’un baccalauréat national comme premier grade universitaire, des inscriptions à l’université aussi autoritaires qu’aléatoires. Pour leur part, les lycéens ne pourront accepter longtemps que leur examen final soit accordé au sein d’établissements secondaires concurrents et devienne un paquet de formations diplômantes départementales accordées sous l’œil des patronats locaux après un contrôle continu qui ne rimera plus à grand-chose, les compétences étant « rechargeables ».

Macron est en faveur d’un « pacte girondin » : continuer le travail de Sarkozy et de Hollande pour pulvériser la République une et indivisible (faites lire l’article 1er de la Constitution à dix personnes, cinq vous prendront pour un fou : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. ») au profit des grandes villes et de régions toujours plus étendues à l’allemande, faire disparaître les communes et les départements en tant qu’entités administratives et politiques. D’où la réduction récente de 13 milliards d’euros (à peine le tiers des avoirs de feue Liliane Bettencourt, mais tout de même) sur les subventions d’Etat aux communes. Par ailleurs, Macron souscrit, comme ses deux prédécesseurs, à la mise en place d’un gouvernement et d’un budget de la zone euro, d’une défense européenne intégrée à l’OTAN. Bref, il considère que la nation appartient au passé. En marche (sic) vers la sanctuarisation du noyau dur des traités actuels qui installent une austérité sans fin grâce à une gestion de l’euro par une Banque centrale européenne qui contrôle et décide des budgets nationaux et impose le concept giscardien mensonger de « concurrence libre et non faussée ».

Lorsqu’il a pensé ses équipes de direction, son management de la France, Emmanuel Macron a joliment brouillé les cartes en s’adjoignant des personnalités du secteur public et surtout de l’entreprise privée, sans vraiment s’embarrasser de conflits d’intérêts. L’assureur et financier Gilles de Margerie a été nommé directeur de cabinet de la ministre de la Santé. Il saura « réformer » les retraites dans le bon sens et articuler le rôle de l’Assurance-maladie et des assureurs privés. Dans cette optique, le profil de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne manque pas d’intérêt. Brillante professeur de médecine âgée de 55 ans, belle-fille de Simone Veil, elle est proche de grands laboratoires pharmaceutiques qui l’ont rémunérée. Comme par hasard, elle a décidé d’augmenter de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires pour les enfants. Son mari dirige l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dont la cotutelle politique est le ministère de la Santé. Le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe compte de nombreuses personnalités issues de ce qu’on appelle désormais la « société civile » (on disait autrefois « la population active »). Parmi elles, le très médiatisé militant écologiste et animateur de télévision Nicolas Hulot – qui avait flirté un temps avec les équipes de Jean-Luc Mélenchon avant de voter Hamon au premier tour de la Présidentielle – comme ministre de la Transition écologique et solidaire. Le ministre de l’Education nationale est Jean-Michel Blanquer, ancien directeur de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), première école de commerce française à s’associer aux grandes entreprises pour créer des chaires d’entreprise. Le jeune entrepreneur Mounir Mahjoubi (exemple remarquable de l’intégration réussie d’un immigré de deuxième génération) est nommé secrétaire d’Etat chargé du numérique. Il a rejoint le mouvement de Macron en janvier 2017 après avoir été proche de Ségolène Royal puis de François Hollande. Antoine Foucher symbolise, à lui seul, la pénétration du ministère du Travail par les patrons : il fut directeur général adjoint du Medef, avant de rejoindre Schneider Electric. Il est désormais directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Il lui reviendra la tâche de piloter les contre-réformes hostiles aux travailleurs. Muriel Pénicaud, fut elle-même directrice des ressources humaines de Danone puis de Dassault Systèmes. Chez Danone, elle organisa, malgré des bénéfices pour l’entreprise de près de deux milliards d’euros, un licenciement massif qui fit grimper le cours de ses propres stock-options. Dans les milieux patronaux et syndicaux, elle est connue comme une spécialiste du lean management, la gestion sans graisse, au plus juste, qui vise à accroître les marges au détriment de l’emploi et des conditions de travail.

Macron rime avec clarification

Quoi qu’il lui arrive, Macron aura été très utile à la France. En précipitant la fin d’un parti socialiste acquis depuis des décennies aux lois d’airain du capitalisme financiarisé, il aura opéré une vraie clarification du spectre politique français. Il aura ouvert, peut-être pas un boulevard, mais en tout cas une belle avenue à la gauche de gauche : la France insoumise, les communistes, et tous ceux pour qui le combat écologique est forcément articulé à une vraie transformation économique et sociale. Et il aura offert la preuve que les banques dirigent effectivement le pays, sans la caution, sans l’intermédiaire, des deux grandes formations politiques traditionnelles.

Macron dans le texte :

« Il y a la société Gad. Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. »

« Vous n’allez pas me faire peur, avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. »

« Le kwass-kwasa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent. »

« Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien. »

« Quels sont les problèmes en Afrique ? Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »

« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ».

« Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. »

« Le libéralisme est une valeur de gauche . »

« Les salariés doivent pouvoir travailler plus sans être payés plus, si les syndicats majoritaires sont d’accord. »

« Je n’aime pas ce terme de modèle social. »

« Etre élu est un cursus d’un ancien temps. »

« Les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher. »

« La France est en deuil d’un roi. »

« Je suis pour une société sans statuts. »

« Le chômage de masse en France, c’est parce que les travailleurs sont trop protégés. »

PS : le terme “ projet ” a infecté notre société de manière gravissime. Il y a quelques jours, je fais appel sur internet à un réparateur de machines à laver. Il me répond : “ Merci d’avoir fait appel à nous pour votre projet ”. Je réponds : “ Merci à vous de bien vouloir noter que ma machine est dotée de 12 programmes et non pas 12 projets ”.

COMMENTAIRES  

10/12/2017 13:33 par irae

Rien d’imprévu dans cet article très complet. Le jeunot promettait déjà depuis son entrée au gouvernement hollande. Bon que toute la mediacratie se soit démenée pour porter au pouvoir les intérêts de ses maîtres en diabolisant la FI tout en rendant séduisante la fille le pen n’étonne personne.

Reste la question mais où étaient les réserves de voix qui ont manqué à l’avenir en commun ? Et à qui incombe la responsabilité de la dispersion de ces votes à gauche ? Je vous laisse à vos réponses.

10/12/2017 15:58 par juan

il est pourtant une évidence au 2éme tour des élections présidentielles il y a eu un temps record d’abstention et de votes blancs mais c’est avec 62% que Macron est passé... loin du score d’Hollande en 2012 , tout à son importance
tout à été fait pour battre le FN en réitérant les rumeurs de 2002
une partie de la gauche de la gauche appelant à voter Macron le soir même du 1er tour ...
j’entends encore des amis dirent si Macron passe on pourra défiler , se réunirent avec le FN on ne pourra plus défiler , se réunirent ect..
tout d’abord Macron a travaillé sous le gouvernement Sarkosy ,il faisait parti de la commission Attali en 2008 et a fait parti du gouvernement Hollande ...
7 mois après les élections Macron travaille sa communication intelligemment , fédère presque tous les partis autour de lui on se bouscule au portillon pour entrer dans sa cour (Valls) , à tel point que même le FN est en grand recule
plus besoin des UDI ,LR ,MODEM , PS , Verts , Macron n’ a plus besoin de son propre mouvement en marche quelques officiers d’en marche suffisent amplement
les manifestations contre les ordonnances s’épuisent peu à peu , des amis de gauches qui disaient on pourra manifester ne sont plus dans la rue , les ordonnances de Macron passent , les délégués CGT sont en danger plus que jamais dans les entreprises , beaucoup d’ amis de gauche se referment sur eux-mêmes , rien ne se passe comme l’avait prévu la gauche
je pense que rien n’est écrit sur l’avenir politique de Macron , JLM a raison pour l’instant Macron gagne le point c’est certain

10/12/2017 18:08 par zgill.f

Merci.
Plus de fonctionnaires, plus de retraites, plus de salaires, plus d’assurances sociales.
Soit.
Donc, logiquement, plus de services publics, plus de durée de travail (comme aux USA, jusqu’à 80 ans peut-être...), plus de médecins (qui se tirent un obus dans le pied, les cons...).
Donc, plus d’Etat civil donc pas d’enregistrement de la naissance d’enfants qui ne naîtront plus dans des hôpitaux où ne resteront plus que des murs (cf la lettre ouverte d’un infirmier au directeur de l’hôpital Pierre Briquet de Châlons en Champagne) et donc l’obligation vaccinale, AUX CHIOTTES !
Vous me direz, on ne peut plus s’enfuir de la surveillance avec le "tout digital". Peut-être mais pour ceux qui pourront encore se payer l’électricité et au prix où celle-ci est en train de monter, pas sûr qu’on soit encore nombreux à pouvoir.
Pourquoi continuer à bosser pour un salaire de misère qui ne permet ni de consommer, ni de partir en vacances et qui ne permettra bientôt plus de rembourser les emprunts contractés (salut les banquiers...) ni d’espérer une retraite méritée.
Restera-t-il encore beaucoup de personnes pour accepter un travail salarié ?
Pas moi en tout cas.
Macron n’est qu’un fanfaron choisi pour sa plastique et sa docilité pour installer cet espèce de fascisme mou.

Qui sera le prochain colonel Fabien a donner le premier signal de l’assaut contre ces envahisseurs ?

COMMUNISME.

10/12/2017 18:20 par Assimbonanga

Tout à fait, Bernard ! Sans oublier de rappeler le conflit d’intérêt familial de Sarkozy : son frère est assureur privé, Malakof-Mederik. N’ayons pas peur de rabâcher.
En complément, voir ici, Muriel Ressiguier, député France Insoumise, à l’Assemblée Nationale : https://www.youtube.com/watch?v=rARFMtXQdUM
Ici, Leïla Saïb, à la 3è convention, https://www.youtube.com/watch?v=ld7tRLAISrU
Et en même temps qui donne toujours plus en plus de sa TVA et de sa CGS ? Le populo ! Téléthon, restau du coeur, secours populaire, ligue contre le cancer, etc etc etc Le peuple a bon cœur et il est infiniment patient.

10/12/2017 18:28 par CN46400

"Les grands médias l’ont tous soutenu après la débandade de Fillon."
Il me semble qu’ils l’ont soutenu bien avant (voir les couvertures des hebdos bourgeois durant toute l’année 2016). En 1848 un uluberlu a écrit ceci : "le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière". C’est donc des représentants de cette classe qui ont monté, et réussi, l’opération, pour le compte exclusif de la bourgeoisie. Laquelle n’est pas une "oligarchie" mais, pour un temps encore, la classe dominante qui capte, grâce à la division du prolétariat, l’essentiel de la plus value produite en France.

11/12/2017 01:34 par Georges SPORRI

L’armée française étant l’une des plus chère du monde , véritable gouffre à fric , je pense que le "conflit" entre Macron et le général qui pleure comme Soraya ( Stéphanie cocue si vous préférez ) n’était qu’une mise en scène et un test parfaitement menés et réussis ... Cela constitue à mon avis la meilleure manœuvre de Macron // Pour le reste il applique les méthode du Boston Consulting Group et ça marche parce les dirigeants syndicaux et PCF sont presque tous des corrompus ou des lâches , voire des sociaux traîtres !

11/12/2017 09:40 par CN46400

@ Sporri
" les dirigeants syndicaux et PCF sont presque tous des corrompus"
Des noms SVP pour faire un tri......

11/12/2017 09:45 par Assimbonanga

Les pauvres et les salariés payent la TVA à chacun de leurs achats. Les entreprises ( y compris agriculteurs) récupèrent la TVA. Sur le tracteur, mais aussi sur le quad, et en tirant un peu, sur le lave-linge ou le lave-vaisselle ou l’ordinateur toute chose justifiable dans une entreprise en lien avec la nature et l’alimentaire...

11/12/2017 10:36 par Assimbonanga

A-t-on l’origine socio-professionnelle des députés En-Marche ? Ce serait pour vérifier ce qui semble être l’évidence : leur société civile est un recrutement de patrons et professions libérales.
A la sortie de la guerre, il s’est passé une situation exceptionnelle où le prolétariat était en position de force, les syndicats forts et les syndiqués nombreux. Les communistes jouaient un rôle. Mais au bout de 70 ans, faut bien reconnaître que cela s’est usé. La combativité des gens du bas de l’échelle s’est amenuisée. Par le biais de tas de cas particuliers, chaque citoyen a quelque chose à perdre à une révolution, une remise à plat. Et ceux qui dorment dans la rue n’ont pas l’énergie pour s’unir sous des banderoles. Vivre chaque jour suffit à occuper les 24h d’une journée.
Macron le factice, fayot, cabotin formé par l’amour du théâtre, en quête de succès, n’a de cesse que de prendre dans ses bras ou se blottir dans les bras de. En revanche, rien n’est assez méprisant pour tout syndiqué de base ou insoumis élu ou militant. Tout ce qui sort de la France Insoumise est aussitôt dénigré, tourné en ridicule, moqué, déformé, haï par une presse empressée. On est vraiment dans les choux, repoussés aux marges.
Prochaine étape de la défaite, NDDL ? La gauche de droite commence à invoquer le referendum bidon qu’elle a organisé pour enfin en finir avec ce dossier. Les militants se mobiliseront-ils en plein décembre, à l’approche des "fêtes" ?

11/12/2017 11:18 par Georges SPORRI

@CN 46400 / Quand on cite une phrase on ne la coupe pas en 2 pour en modifier le sens ... On peut cependant se demander quelle mouche a piqué HUE et BRAOUZEC qui on appelé à voter Macron dès le mois de mars 2017 , en même temps que Cohn Bendit et Valls + de Rugy ...etc. Le discours justifiant ces trahisons était débile ( le si utile danger " Le Pen " , sorte d’épouvantail ... ).

11/12/2017 12:35 par MF

Macron ou un autre, la politique en France est imposée par les grandes orientations de politique européenne, elles-même élaborées par le grand capital. Macron a été choisi par le patronat français en coordination avec les autres décideurs de l’impérialisme euro-atlantiste du fait de son profil de confiance et de diverses qualités managériale (capcité de travail, expertise financière, qualités de communication, réseaux etc...) dans un contexte où il fallait une personnalité donnant l’apparence du renouveau alors que l’UMPS décline. Cependant, même s’il était le choix numéro 1, toute autre personnalité à sa place ne faisant pas le choix clair de la sortie de l’UE, aurait été contrainte d’appliquer cette politique. Cette contrainte résulte à la fois d’une structure juridique contraignante et inamendable sauf à la marge (changer les traités nécessite l’unanimité des états membres de l’UE) mais aussi de pressions immenses : fuites de capitaux, appareil d’état sous contrôle quasi-intégral de la bourgeoisie euro-atlantiste, des grands groupes contrôlant l’appareil de production, de groupes d’activistes plus ou moins violents sous contrôle atlantiste (islamistes, LDJ, antifas, identitaires,liés à l’ état profond français ou étranger etc...). Pour affronter de telles forces, il n’y a pas d’autre choix que de mobiliser le peuple autour d’une ligne claire de sortie de l’UE et de l’OTAN rapide et immédiate, car sans mandat et éducation populaire de masse sur ces bases précises et intelligibles, la bataille est perdue d’avance, l’ennemi étant le plus rapide. Donc même si je sais que cela va chagriner certains, même avec Mélenchon, évidemment avec Le Pen aussi, la politique appliquée aurait été sensiblement proche. (Au passage, pour ce qui est de la sortie de l’OTAN, la position de la France Insoumise donnée par son responsable aux questions de défense M.Kuzmanovic dans le nouvel obs est qu’elle prend 5 ans, ce qui n’est guère convaincant).
En conclusion, cessons de porter notre propagande contre le gouverneur euro-atlantiste du moment, qu’ils soit macron, hollande ou sarkozy, et mettons la sortie de l’UE au centre de la mobilisation et de la propagande.

11/12/2017 14:55 par Assimbonanga

L’éducation populaire, parlons-en ! On voit que ce qui attire les foule n’est pas l’éducation populaire. Zénith, stades de France, tourisme de masse, idolâtrie de Johnny, prosélytisme religieux, produits dérivés, voilà l’avenir. Ce week-end, France 2 a célébré successivement Dormesson, Hallyday et Vianney, jeune chanteur scout ayant emprunté son nom de scène au saint curé d’Ars. Notre jeune président, l’Emmanuel, a des intonations de faux-curé, et Wauquiez a réussi à monter sur la première marche de l’UMP. L’obscurantisme, l’ordre et la sécurité. L’Europe, voyons ce que sa sortie va apporter à la Grande-Bretagne. L’avènement des valeurs de gauche ?
On est mal. On est mal. Même si on a raison sur toute la ligne et qu’on est sympatoche : https://www.youtube.com/watch?v=6gsSnF8Uufk

11/12/2017 14:57 par szwed

Superbe synthèse Bernard Gensane, merci.
Emmanuel Macron le président des riches et des français-es qui trichent. Macron est un maquignon missionné par une bande organisée de malfaiteurs qui a réussi à vendre un mauvais cheval(projet) aux membres des ouvriers, paysans, classes moyennes et retraités qui ont voté pour lui. Ces mêmes français-es qui n’ont pas voulu croire au danger d’ un second tour mortifère Macron/Lepen

11/12/2017 15:15 par Georges SPORRI

@MF / Pfff !!! 5 semaines de grève générale + des manifestations monstrueuses + multiplication de subversions non violentes et on enterre les GOPE + le gouvernement Philippe - Collomb - Hulot dans le même cercueil / Le nationalisme franchouillard type Asselineau - Philippot - Dupont Gnangnan est l’archétype de la fausse solution ... Notre but stratégique doit être la dislocation de l’UE et pas un simple frexit ...

11/12/2017 15:35 par CN46400

@sporri
le "caméléonage" est une chose, la corruption est autre chose. Ni Hue, ni Brahouzec ne sont des dirigeants actuels du PCF...

11/12/2017 15:52 par CN46400

@ MF
La bourgeoisie doit adapter les super structures de son système à la puissance des forces productives quelle commande, et qui lui appartiennent. En clair, quand Renault estampille 16 millions de véhicules en 2016,il doit les vendre dans le monde entier, l’UE ne pouvant suffire...Lisez Marx et vous comprendrez que la sortie de l’UE se fera plutôt vers l’ONU que vers l’hexagone français. L’autarcie nationale n’a plus d’avenir :
Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l’est pas moins des productions de l’esprit Les oeuvres intellectuelles d’une nation deviennent la propriété commune de toutes. L’étroitesse et l’exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle. (K Marx Le Manifeste communiste-1848)

11/12/2017 16:23 par Xiao Pignouf

@MF, donc vous proposez Asselineau, je suppose...

11/12/2017 18:15 par Wilmotte Karim

@MF
Est-ce que le gouvernement de gauche Portugais applique les GOPE ?

11/12/2017 22:39 par Georges SPORRI

@ CN 46400 / D’abord vous citez une phrase en la coupant en 2 pour en modifier le sens / Puis , cher monsieur, vous me faites dire ce que je n’ai pas dit : une mouche ou deux mouches ont piqué HUE et BRAOUZEC / S’appelaient elles corruption, connerie, trahison ... je ne sais pas !

12/12/2017 11:27 par MF

@Georges Sporri
Pour le moment, les directions syndicales sous perfusion de la CES ne font que mener de défaite en défaite (on a vu où ils ont mené la mobilisation massive des retraites en 2010, quand c’est à ce point, ça ne peut qu’être intentionnel). Ce n’est pas près de changer. J’aimerais bien que les choses se passent comme vous le dites, mais sans lier les questions nationales et sociales, on arrivera à rien, car l’impérialisme s’oppose à la fois aux salaires et à la souveraineté nationale. Aucune révolution n’a jamais réussi sans que ces questions soient liées, y compris la révolution russe.
Dans l’hypothèse d’un gouvernement france insoumise, si on regarde ce qu’il s’est passé en Grèce avec Tsipras, ou en France avec Mitterrand, on ne peut que constater l’effet démobilisateur que peuvent avoir des négociations interminables pour "l’autre Europe" au sommet entre gouvernement national "de gauche" et commission européenne, le rapport de force institutionnel et économique favorisant cette dernière qui est à la fois juge et partie. Donc je doute que la grève générale aurait lieu dans un tel contexte.
Ce ne sont pas non plus les syndicats dont les bureaucraties sont sous perfusion de la Confédération syndicale européenne, avec le succès qu’on sait qui mettraient la pression sur un gouvernement "france insoumise", dont les membres sont membres du parti de gauche , lui-même membre du parti de la gauche européenne. Si vous voulez voir la façon dont les choses se passent, lisez le blog "Greek Crisis Now " de Grigoriou (en particulier les archives de 2015) ou bien regardez cette vidéo du sociologue jean-Pierre Garnier :
https://www.youtube.com/watch?v=TPAWA48K3zI
Enfin le Frexit serait un coup très fort porté à l’UE, qui serait probablement suivi par bien d’autres pays. C’est un plus sûr moyen de la détruire qu’en y restant. J’ai beaucoup de mal à suivre votre logique suivant laquelle on pourrait mieux détruire l’UE en y restant qu’en en sortant. Enfin "nationalisme franchouillard" est un mot qui montre un certain mépris de classe pour le peuple français de votre part, un mot valise associant tout et son contraire, et qui ne sert qu’à prolonger la soumission du peuple français à son impérialisme et aux impérialismes étrangers. Vos intimidations trotsko-mitterrandiennes ne sont plus d’aucun effet au-délà de cercles restreints de la bourgeoisie, petite ou grande.
@Karim Wilmotte, la montée en puissance et la pression exercée par le PCP, qui ne fait pas partie du gouvernement et qui lui est vraiment pour la sortie de l’UE et aussi pour la sortie du capitalisme, contrairement à la France Insoumise ( aux dirigeants PGE venus du P$ et du trotskisme), qui ne veut ni l’un ni l’autre (même en plan B, cf "le plan B c’est le plan A" de Mélenchon) a pu permettre d’obtenir quelques concessions de la part la commission européenne en matière de politique budgétaire pour mieux prolonger l’oppression et l’impérialisme. Une telle pression n’existe pas en France où les partis européistes font 99% des voix et où les syndicats sont sous la tutelle de la CES.
@Xiao Pignouf @Sporri, Asselineau fait une excellente éducation populaire et s’attaque aux structures mondiales de l’impérialisme que sont l’UE, l’OTAN, l’euro et le France CFA, s’oppose au renversement de Kaddhafi, Al-Assad, évite de prendre le parti des USA sur la question coréenne contrairement à Mélenchon, ce qui pour cette raison le place à la gauche de la france insoumise, ce qui explique sa censure médiatique contrairement à la France Insoumise,
Le "nationalisme" au sens péjoratif du terme ce ne serait pas quand on honore la mémoire de l’ancien ministre de l’intérieur pendant la guerre d’Algérie et geolier de la Françafrique, qu’on appelle au renversement des gouvernements syriens, lybiens, qu’on juge compréhensible la position américaine au sujet de la Corée du Nord.
L’éducation populaire a permis à l’UPR de faire passer en 10 ans, dans une censure médiatique intégrale, contrairement à la France Insoumise, de 12 à 30 000 adhérents. Pour le reste, le légalisme excessif est un problème et ce parti a ses limites. Je le juge comme une pièce du puzzle intéressante parmi d’autres. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois.

12/12/2017 14:19 par Georges SPORRI

@ MF / -1/ La différence entre toi, moi, Asselineau et do@mai68.org - ET - Mélenchon + FI c’est que nous ne sommes pas candidats crédibles ni pour PDLR ni pour l’AN ce qui nous dispense de définir un plan de travail réaliste et d’adopter un discours diplomatique .
-2/ Il ne faut pas sortir de l’UE , surtout pas par l’article 50 , trop cher - trop long - trop d’inconvénients , mais disloquer cette structure impérialiste - belliciste - ultra capitaliste ... MARX : la révolution communiste est mondiale , mais elle prend des formes nationales ( ce qui ne veut pas dire nationalistes ) ...
-3/ Le contexte est plus déterminant que la volonté politique / Pour qu’un parti type FI ( on pourrait imaginer mieux en supprimant les inepties écologistes de l’AeC ) accomplisse son programme il faut que son arrivée au pouvoir soit précédée par une crise sociale très intense ...
-4/ A mon avis Asselineau radote et dérivera vers l’extrême droite ( il a dragué Florian Philippot = signal clair ) . Mais j’en ai marre de ce faux débat !

12/12/2017 15:23 par Xiao Pignouf

C’est bon, MF, on connaît la chanson.

Vous refusez à JLM ce que vous octroyez à Asselineau, c’est-à-dire le bénéfice du doute.

Lorsque JLM dit qu’il veut renégocier les traités, voire sortir de l’UE par le plan B et de l’OTAN, que cela fait partie du programme de la FI, vous arguez (assez légèrement, je dois dire) que ce n’est pas réaliste et même que c’est du boniment. Quand c’est M. Asselineau qui parle de Frexit, c’est "Jacques a dit". Je vous renvoie donc votre image : qu’est-ce qui nous assure qu’Asselineau, jamais élu et énarque, fera ce qu’il dit ?

Tous les upristes qui passent ici tiennent tous le même discours. Et il y aurait matière à une certaine indifférence mutuelle, à distance. Seulement, ça ne leur suffit pas, vu que les idées de JLM sont plus fédératrices, il s’agit alors de venir le démolir ici, en espérant faire quelques convertis à cette occasion. En attendant, je ne vais pas, moi, esquinter son leader quand ça me gratte quelque part.

Je vais vous redire ce que j’ai dit dans un précédent commentaire : vous êtes tellement obnubilés par le Frexit (idée ô combien respectable au demeurant, mais qui est la seule que vous défendez en permanence) que cela vous permet de ne pas regarder en face la dérive droitarde de l’UPR, sans parler du parcours d’Asselineau.

Si ce dernier souhaite réellement sortir de l’UE, et peut-être même qu’on lui doit la paternité de cette idée, tabou jusqu’il y a peu, primo, il n’est pas celui qui la popularisera, deuxio, ses oeillades à Philippot, c’est un coitus interruptus.

12/12/2017 16:00 par Xiao Pignouf

@MF

Asselineau...

à la gauche de la france insoumise, ce qui explique sa censure médiatique contrairement à la France Insoumise

C’est vrai, Mélenchon est bien connu pour non seulement être traité comme un prince par les médias, au point que Macron le jalouse, et tant d’autres avec lui, mais en plus on le suspecte d’en dicter la ligne éditoriale...

Où le principe rhétorique de base est "plus c’est gros, plus ça passe...

Ainsi vous ne déviez pas d’un iota de ce que débitent au mètre vos copains... et personnifiez la monotonie : un choeur d’un seul ton...

12/12/2017 19:49 par MF

@xiao pignouf
1-Le plan B ce n’est pas la sortie de l’UE, ce n’est pas moi qui le dit mais c’est lui !
https://www.youtube.com/watch?v=RRhYXpm-GL4
Pour les autres contradictions et les ambiguités, je n’en vois pas autant à l’UPR dont la ligne est claire et intelligible, et qui informe sur ce qu’est vraiment l’UE
2-Je n’ai pas vu d’oeillade à Philippot, au contraire l’hostilité est grande et Asselineau lui-même a dit que Philippot s’est grillé en devenant un dirigeant du FN. Voir aussi les tweets anti philippot de l’upr.
3-Je ne dis pas que Mélenchon est traité comme un prince, je dis que la FI est depuis longtemps présente dans les médias alors que l’UPR c’est zéro. De la même manière, quand sur ordre de son ami Mitterrand, le FN fut sorti de l’ombre en étant invité à la télé, Le Pen était souvent fort mal traité (ce qu’il méritait) mais son exposition médiatique a fait du FN un parti de masse. Regardez sur Wikipedia la définition de Psychologie inversée pour comprendre.
Enfin, je ne pleurerai pas Mélenchon qui écrit dans son blog qu’Asselineau est de l’extrême droite et qui déclarait encore récemment que la sortie de l’euro c’était du maréchalisme et du repli sur soi.
4-Enfin "dérive droitarde de l’UPR", regardez la poutre dans votre oeil avant de voir la paille dans celle de l’UPR (cf soutien aux renversements de gouvernements en syrie et lybie , pour le blocus anti corée du nord dont j’ai parlé, bobards européistes, hommages à mitterrand etc..etc...)
5-Pour finir, je répète que l’UPR a ses limites, les références fréquentes à de gaulle ne sont pas ma tasse de thé, la timidité sur certaines choses aussi, mais dans la scène politique actuelle l’UPR est ce qui se fait de plus subversif en révélant des choses que les autres cachent et pour ceux d’entre vous qui à raison trouvent que la FI est trop timide sur l’UE et qui veulent la faire bouger sur la question, et bien seule une montée en puissance de l’UPR pourra faire bouger la FI, à supposer que ce soit possible, en foutant la frousse à ses dirigeants qui mentent tout le temps sur l’UE.

12/12/2017 20:00 par Wilmotte Karim

@ MF
1- Les GOPE ne sont pas les conditions budgétaires.
Est-ce que les GOPE s’appliquent au Portugal ?
Pour ce qui concerne le budget, le Portugal a largement amélioré sa situation sous le gouvernement "de gauche".
Donc, il ne peut pas être sanctionné.
2- Si les GOPE ne s’appliquent pas au Portugal, il va falloir sortir des arguments comme "article 50", "Frexit", etc.
Les GOPE ne sont pas impératif en droit européen, point barre !

12/12/2017 20:56 par Xiao Pignouf

@MF, vous prenez les gens pour des idiots ou quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette vidéo trafiquée que vous donnez en lien ? Vous ne pouviez pas donner le discours complet ? C’est trop long et fatigant pour vos méninges ?

« Si les autres n’en veulent pas (du plan A), nous le faisons quand même entre ceux qui sont d’accord », « le plan B, c’est le plan A maintenu », c’est-à-dire la sortie des traités, c’est-à-dire la sortie de l’UE... Regardez le discours complet au lieu de vous référer à des merdes qui pullulent sur Youtube...

C’est ça votre argumentation ? Des vidéos à 2 balles, ponctuée par les inserts d’El Risitas ? Si ça, c’est pas se tirer une balle dans le pied...

12/12/2017 21:54 par Xiao Pignouf

@MF

https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/florian-philippot-a-t-il-sa-place-74560
Ici, Asselineau fait une longue diatribe sur le FN, dont il critique le népotisme et l’accès aux médias, sans une fois faire mention de son idéologie raciste et xénophobe. Il continue en attribuant à Philippot les idées les plus proches de l’UPR (tout en l’accusant de plagiat) et il déclare, je cite « Que ce soit M. Philippot, que ce soit les gens qui ont claqué la porte de DLF (...), que ce soit les gens de France Insoumise (le rêve !) (...), donc toutes ces personnes, et tous les autres, tout le monde est bienvenu dans la maison du père, comme on dit à l’église (je savoure le jeu de mots "du père", "d’UPR")... »

Encore une fois, vous réduisez la FI à JLM, ce qui est une erreur fondamentale, opportune puisqu’elle vous évite de prendre en compte le groupe FI et son action à l’Assemblée. Mais on comprend que vous fassiez cette faute vu que l’UPR se résume à Asselineau. JLM a fait (selon moi) des erreurs de jugements sur certains points de politique internationale, mais non-déterminantes pour ce qui est de sa vision sur la politique intérieure.

Et on va, on peut, encore lui taper sur les doigts pour son vote pro-Maastricht mais il a déjà admis cette erreur, et beaucoup d’autres... https://www.youtube.com/watch?v=Sez9w07BP7w

Personne n’est infaillible surtout concernant des évènements dont les tenants et les aboutissements ne sont pas directement perceptibles, pour quelqu’un qu’on pousse toujours au faux-pas, je trouve qu’il s’en sort plutôt bien. Je le répète, il connaît ses erreurs passées, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. En revanche, lui et la FI ne feront jamais aucun arrangement avec les fachos.

Vous associez JLM à Mitterrand, c’est de bonne guerre, j’étais minot quand il est arrivé au pouvoir en 81 comme un prophète en son pays. J’en suis revenu et je le tiens pour responsable de pas mal de casseroles qu’on se trimballe encore aujourd’hui dont la famille Le Pen. Que JLM le conçoive comme son mentor, c’est son histoire, mais ce n’est pas à lui de rendre des comptes. Tout comme on peut rappeler d’Asselineau son passé auprès de Pasqua et De Villiers et lui faire grâce de se positionner aujourd’hui...

14/12/2017 10:47 par MF

@xiao @karim
Entre nous, c’est un débat vieux comme la société de classes, entre ceux qui veulent négocier le poids des chaînes et ceux qui veulent briser les chaînes

14/12/2017 14:13 par Xiao Pignouf

@MF, c’est pas en sortant une belle phrase que vous avez raison.

L’UPR prône une sortie complète sans se soucier des conséquences pour d’autres pays, bref, après vous, le déluge.

La FI préconise une sortie du carcan européen, si et seulement si de nouveaux traités pour une Europe sociale, et non plus libérale, ne sont pas possibles, avec d’autres pays qui voudraient suivre la France sur cette voie...

Bref, vous brisez vos chaînes, oui... mais pour vous barrer en loucedé et laisser les autres enchaînés. Ce programme rappelle bien des aléas de la décolonisation, au cours de laquelle nombreux furent ceux qui s’en lavèrent les mains.

14/12/2017 19:40 par Wilmotte Karim

@MF
Et ceux qui comme Asselineau ne prétendent même pas mener la lutte.

15/12/2017 10:40 par Assimbonanga

Cet Asselineau a bien des qualités et des compétences, surtout administratives. Toutefois, il me semble comme halluciné par le culte du traité de papier. C’est un peu comme s’il avait voué sa vie l’étude d’un seul objet, ce traité de papier. Humainement, y a quoi derrière, dans sa vie, dans sa relation aux autres, dans la solidarité et les inventions nécessaires ? Le petit coup d’aï, la créativité heureuse ?
J’ai lu son texte sur Chavez fourni par un de nos amis commentateurs : très bien ! Mais immanquablement, ça se termine par une injonction à adhérer et souscrire financièrement. Il émane une mauvaise odeur de ce procédé. Y a un truc pourri que j’ai encore du mal à saisir.... Une idée fixe ? Une polarisation ? Une obsession ?

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