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Emmanuel Macron, un putsch du CAC 40

Comment le candidat d’« En marche ! » a été entièrement fabriqué par des médias entre les mains du capital, et pourquoi il est encore temps de résister à ce coup de force.

C’était à la fin de l’été dernier, je venais de rendre le manuscrit du Monde libre. Mon regard errait devant les images de BFM TV, dans les vestiges d’une canicule parisienne achevée il y a peu. C’est alors que je compris brutalement que l’année 2017 serait terrible, et que la présidentielle à venir ne ressemblerait à rien de ce que ce pays avait connu jusqu’ici. La première chaîne d’informations en continu du pays, fleuron du groupe Altice-SFR détenu par Patrick Drahi, n’avait pas lésiné sur les moyens en ce 30 août 2016. Le tout pour couvrir un événement considérable, imaginez du peu : la démission du ministère de l’économie d’un jeune baron du hollandisme encore quasi inconnu du public deux ans auparavant. Un scoop d’importance planétaire, on voit ça, qui valait bien la mobilisation générale de toute les équipes de la chaîne détenue par ce milliardaire français issu des télécoms. L’étrange spectacle qui s’étalait sur les écrans du pays ce jour-là, c’était un chérubin en costume-cravate s’échappant du ministère de Bercy en navette fluviale pour remettre sa démission à l’Elysée, poursuivi par les caméras de BFM TV, le tout dans le style flouté et distant caractéristique de la paparazzade, de l’image arrachée à l’intimité d’une personnalité livrée bien malgré elle à la convoitise des foules. Comme l’Hyppolite de Racine, le futur ex-ministre en question, qui n’était autre qu’Emmanuel Macron, semblait ainsi être saisi par surprise en train de « traîner tous les cœurs après lui » sur la Seine, dans une étrange séance de ski nautique géant national. Ce que le téléspectateur ignorait à ce stade, c’est que ce sont les cœurs des patrons du CAC 40 qui battait la chamade pour lui depuis déjà un petit moment, et que tous avaient un plan pour la France : porter à la Présidence de la République le chérubin si compréhensif aux doléances du capital. A ce stade il n’était rien, mais ça n’était pas un problème. Ses Geppetto, les poches pleines de billets et les rédactions pleines de journalistes, étaient prêts à en faire tout.

La scène, totalement surréaliste, m’est toujours restée en mémoire. De même que la surexcitation des commentateurs en plateau, chargés de faire mousser le non-événement, et de faire passer la dérisoire péripétie pour en faire un événement susceptible de casser l’histoire du monde en deux. Ce jour-là, oui, j’eus le pressentiment que nous nous apprêtions à vivre une opération de propagande d’une dimension et d’une nature tout à fait inhabituelles. Une blitzkrieg médiatique à côté de laquelle les éditoriaux érotiques du « Monde » en faveur d’Edouard Balladur en 1995, ou les tribunes culpabilisatrices de « l’Obs » ou de « Libération » pour faire gagner le « Oui » en 2005, ne furent que de dérisoires et fort rudimentaires précurseurs. L’équivalent d’une longue-vue d’amiral de l’armée des Indes par rapport à un satellite d’observation de l’actuelle US army, pour prendre une comparaison d’ordre militaire.

Il est certain en effet que la situation dans les médias s’est spectaculairement dégradée depuis ces années là, jusqu’à faire chuter la France au 45ème rang du classement 2016 de la liberté de la presse établi par « Reporters sans Frontières », quelque part entre le Botswana et la Roumanie. Le tout à cause, contentons-nous de citer l’organisme international sur ce point, « d’une poignée d’hommes d’affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias qui ont fini par posséder la grande majorité des médias privés à vocation nationale. » Jamais une situation pareille de mainmise quasi totale sur la presse ne s’était vue en France depuis 1945. De sinistre mémoire, le quinquennat Hollande restera du reste comme celui de la victoire par KO du capital sur l’indépendance des rédactions. Le candidat PS s’était fait élire aussi sur la promesse de relever les seuils anti-concentration dans ce domaine. La loi naine dont son règne accouchera fin 2016, dite « Loi Bloche », s’empressera d’enterrer la chose au profit de la mise en place de dérisoires « chartes éthiques » censées garantir la liberté des journalistes. Autant fournir de simples casques de chantier pour protéger des salariés travaillant en zone irradiée. A rebours de ses engagements, François Hollande favorisera en 2015 le rachat de titres historiques comme « Libération » et « l’Express » par Patrick Drahi, géant des télécoms, connu pour ses emplettes par effets de levier hautement destructrices d’emplois, et son contorsionnisme invétéré en matière fiscale. C’est également sous ce quinquennat qu’aura lieu la prise de contrôle du groupe « Canal+ » par Vincent Bolloré avec les conséquences sinistres que l’on sait. Ou encore le rachat en 2015 du « Parisien » par Bernard Arnault, déjà propriétaire des « Echos » et premier annonceur publicitaire de la presse, bien connu également pour son progressisme social, sans parler de sa sympathie pour le populo. Mais aussi, après l’absorption en 2010 du quotidien « le Monde » par un trio d’investisseurs emmené par Xavier Niel, ogre concurrent des télécoms, l’avalement par ce même groupe de la quasi totalité de la presse social-démocrate mainstream, avec le rachat en 2014 de « L’Obs », là encore surveillé comme le lait sur le feu par le président de la République.

Ainsi ce dernier pensait-il encore, début 2016, en dépit de sa popularité exécrable, avoir mis autant d’atouts que possible de son côté pour la reconquête de son fauteuil présidentiel. Las, c’était sans compter sur Emmanuel Macron, le polichinelle que lui avaient mis dans le tiroir ses nouveaux amis du CAC 40. Avec son consentement, c’est là toute la perfection de la farce. Il y a quelque chose de biblique dans le châtiment d’un Président qui, après avoir renoncé à faire de la finance son ennemi, confia à celle-ci sa politique économique, et se vit poignardé dans le dos par elle, jusqu’à devoir désormais escorter publiquement ses ambitions élyséennes. Plus précoce que sa dupe élyséenne, il y a des années que Macron plaçait ses pions auprès des géants des médias. Déjà lorsqu’il était banquier d’affaires chez Rothschild, le protégé d’Alain Minc avait conseillé le groupe Lagardère pour la vente de ses journaux à l’international. Excellentes aussi, les relations entretenues par Macron avec le sulfureux patron de Canal+, Vincent Bolloré, dont on connaît la passion pour les démocrates africains et l’indépendance des rédactions. L’ambitieux ne s’en était nullement caché auprès du journaliste Marc Endeweld, auteur de « L’Ambigu monsieur Macron » (Flammarion). Très étroites également, celles qu’il a avec le fils de ce dernier, Yannick Bolloré, PDG d’Havas, géant de la communication mondiale. Avec le groupe de Patrick Drahi, c’est carrément la love story à ciel ouvert, même si en période électorale les pudeurs de carmélite s’imposent. Ainsi le Directeur général de BFM TV est-il régulièrement obligé de se défendre de faire une « Télé Macron », sans convaincre grand monde, tant les affinités électives sont en effet avérées entre le candidat à la présidence et l’entité Altice-SFR Presse. Lorsque Martin Bouygues et Patrick Drahi s’affronteront pour le rachat du groupe SFR, c’est Macron lui-même, alors secrétaire général de l’Elysée, qui jouera un rôle décisif en faveur de ce dernier. Et en retour, lorsque celui-ci décidera de se lancer dans la course à la présidentielle fin 2016, on ne tardera pas à voir rejoindre son équipe l’ancien banquier Bernard Mourad, hier encore directeur d’Altice Media Group, à savoir SFR Presse. C’est du reste « Challenges » qui sortira cette dernière information, le magazine aujourd’hui encore dirigé par Claude Perdriel, autre organe fervent de la macronôlatrie. Un agenouillement public à la fois si étouffant et si peu contestable que même ses rédacteurs, peu soupçonnables de déviances gauchistes, s’en plaindront sous la forme d’un communiqué.

C’est toutefois avec Xavier Niel, à qui le même Perdriel revendit l’Obs en 2014, que les relations avec le candidat Macron sont devenues au fil du temps carrément torrides. Entre capitalistes qui s’assument, désirant pour la France un destin de « start up nation », peuplée de benêts rêvant de devenir milliardaires, c’est peu de dire que le courant passe. Alors même qu’un reportage diffusé au 20 heures de France 2 annonçait début 2016 que le patron de Free s’apprêtait à financer les ambitions de l’autre, Niel est devenu plus taiseux sur la question. Difficile en effet d’admettre publiquement pour l’homme fort du groupe « Le Monde » son degré de proximité avec le candidat d’En Marche !, alors même que beaucoup accusent déjà le quotidien du soir d’être devenu le bulletin paroissial du macronisme. Interrogé sur LCP le 16 mars dernier, à peine Niel consentira-t-il à admettre que deux candidats pourraient convenir à ses convictions libérales, à savoir Emmanuel Macron et François Fillon. Un second choix qui ne surprendra que ceux qui ignorent que le candidat LR est l’homme qui lui accorda en 2009 la quatrième licence de téléphonie mobile, dans des conditions toujours restées opaques.

Etrangement, le programme de Jean-Luc Mélenchon semble aujourd’hui résonner beaucoup moins favorablement aux oreille de Xavier Niel, qui le comparait même dans une récente interview accordée au « Temps » à celui de Marine Le Pen. Exactement ce que font les éditorialistes du « Monde » à longueur de semaines – simple communion de vues, vous expliqueront les journalistes du quotidien, dont la perspicacité semble hélas souvent peu en rapport avec la fonction revendiquée de vigie démocratique. Une sorte d’« harmonie préétablie » qui arrange décidément tout le monde. Pour le dire avec les mots de Leibniz : la « substance » actionnariale n’affecte qu’elle-même – c’est-à-dire qu’elle ne passe, par exemple, jamais de coups de fils. Et cependant, toutes les « substances » journalistiques qui oeuvrent sous ses ordres semblent interagir causalement avec elle – c’est-à-dire par se mettre comme par enchantement à son exact diapason. N’y a t-il pas là une merveille tout à fait étonnante à étudier pour l’esprit ?

Lui aussi actionnaire du groupe « Le Monde », le milliardaire du luxe Pierre Bergé, n’aura pas réussi à s’abstenir de tweeter sa fougue macronienne pendant la campagne. « J’apporte mon soutien sans la moindre restriction à Emmanuel Macron pour être le président qui nous conduira vers une sociale-démocratie », lira-t-on ainsi le 30 janvier. Là encore, les journalistes du quotidien se sont contentés de détourner le regard. Trop occupés pour certains à scruter les atteintes oligarchiques à la liberté d’expression chez nos voisins. Une imprudence due au grand âge, entend-on mezza voce au « Monde », sans que rien permette de dire hélas que ce jugement soit un simple effet de la terreur subie. La facilité, et en réalité aussi le bon sens, pousserait à penser que les journalistes, sous le joug de leurs bailleurs de fonds n’osent plus bouger une oreille. La réalité est hélas plus complexe. Certains d’entre eux crèvent de peur, c’est un fait. Beaucoup d’autres en revanche ne sentent même pas le poids de leurs chaînes. Ils pensent réellement qu’entre la finance à face de chérubin et le lepénisme à visage féminin, il n’y a plus rien à choisir, à penser, à tenter. Ils ont du reste souvent été sélectionnés pour cette aptitude-là, cette étonnante faculté à faire sien ce qu’on vous commande de penser, cette soumission anticipée aux desideratas actionnariaux qu’il serait en effet malséant d’avoir ne serait-ce qu’à énoncer.

La presse n’ayant quoiqu’il en soit pas été très empressée à fournir la Carte du Tendre permettant de s’orienter dans les relations entre Macron et les tycoons français, les lecteurs vraiment obstinés auront dû se contenter durant toute cette campagne de rabouter des petits cailloux épars. Une enquête particulièrement bien informée de « Vanity Fair » sur la reine de la presse people, Michèle Marchand dite « Mimi », levait début avril un coin du voile sur les dîners privés organisés entre Xavier Niel et le couple Macron un an avant la présidentielle. « Quand lors d’un dîner avec les Macron, j’ai entendu Brigitte se plaindre des paparazzis, explique ainsi tranquillement Niel à « Vanity Fair », je lui ai naturellement conseillé Mimi. » Et la journaliste Sophie des Déserts de préciser que c’est le patron du groupe « Le Monde » qui organisa la rencontre à son domicile. Un hôtel particulier du Ranelagh, où il réside avec la fille de Bernard Arnault, patron de LVMH et autre grand fan du petit prince Macron, dont le CAC 40 voulait faire son loyal gérant élyséen.

Pourquoi aucun grand titre de la presse n’a-t-il trouvé utile d’enquêter sur ce genre de connivences menaçantes ? Pourquoi a-t-on eu au contraire l’impression étrange d’assister pendant toute cette campagne à un putsch démocratique au ralenti, avec un terrible sentiment d’impuissance ? Davantage qu’une intuition, c’est une certitude : si Emmanuel Macron devait être élu à la Présidence de la République, on se réveillerait en mai avec une nouvelle nuit du Fouquet’s, des révélations feuilletonnées sur toutes sortes de grands donateurs, de premiers cercles rappelant les pires heures du sarkozysme, de collusions d’une ampleur inédite entre très gros intérêts industriels, médiatiques et financiers. Partout l’argent rode autour de cette candidature, tout le monde le sait. Lorsque les conditions concrètes qui ont présidé à cette mise sur orbite sortiront enfin dans la presse, post festum, car elles finiront par sortir, ces choses là finissent toujours par sortir, les Français n’auront alors plus que leurs yeux pour pleurer. Entre temps, l’ISF sur les grands patrimoines financiers aura été supprimé, le code du travail ravagé à coups d’ordonnances, les services publics sévèrement amputés, les dividendes toujours mieux reversés. Un véritable continent oligarchique est là encore à demi-englouti, prêt à surgir sous nos yeux le 8 mai prochain, et personne n’a jugé bon jusqu’ici de le dévoiler aux citoyens. Surtout pas ceux dont c’est en théorie le métier, à savoir les journalistes. Au moment où ces lignes s’écrivent j’aperçois la pétition d’absurdité que celles-ci recèlent : comment la presse entre les mains de ces messieurs pourrait-elle enquêter sur sa propre nocivité et a fortiori sur la leur ?

Un tableau complet de l’ahurissante endogamie macronienne des médias français exige bien sûr pour finir de mentionner la dizaine de couvertures sur Macron réalisées en deux ans et demi par mon ancien journal, « l’Os », titre historique de la deuxième gauche également tombé dans les mains de Niel et ses associés à la faveur de l’effondrement de la valeur des médias depuis la fin des années 2000. Pendant ce temps, une seule « Une » consacrée à Mélenchon, candidat pourtant surreprésenté chez les jeunes et les intellectuels, dont ce journal aurait eu terriblement besoin pour survivre en cette période, et retrouver un peu de son lustre passé. Une autre à Hamon, candidat pourtant officiel du PS. Un éditorial sidérant publié à quatre jours du scrutin appellera carrément à voter Macron, en contravention flagrante avec le pluralisme de gauche revendiqué depuis toujours par la direction du journal. On ne pourra décidément pas dire que le job n’aura pas été fait manu militari pour dégager la route à celui-ci. On ne pourra pas dire que tous les helpers milliardaires de la place ne se seront pas mis en marche, et même en déambulateurs, pour le gandin aux envolées oratoires poussives. On ne pourra pas dire que tous les moguls des télécoms qui entravent désormais la libre circulation des opinions n’auront pas tout tenté pour gonfler la baudruche à grand renfort de panégyriques dans leur presse, et d’enquêtes jamais faites.

Comment se fait-il que dans de grandes rédactions comme « l’Obs » ou « Le Monde », on ne puisse identifier aucun titulaire de carte de presse se réclamant à visage découvert des idées de la « France Insoumise », quand tant de leurs confrères brament sans vergogne leur macronisme sur les réseaux sociaux ? N’est-il pas prodigieux que, dans des journaux se réclamant encore de la gauche, on ne puisse trouver nulle expression, sorti de l’espace dédié aux tribunes extérieures, en faveur d’un ex-sénateur mitterrandiste ne faisant somme toute rien d’autre que de se réclamer des fondamentaux historiques du socialisme ? Hélas j’en connais les raisons. Ce sont déjà celles que je donnais dans le « Monde libre ». Toutes les idées sont tolérées dans ces rédactions-là où, non sans stupéfaction, j’ai par exemple pu entendre un chef de service défendre le programme économique de François Fillon comme étant le meilleur d’entre tous début 2016. Toutes les idées, oui, sauf celles de la gauche debout contre le néolibéralisme. Toutes les idées, sauf celles aujourd’hui portées par un social-démocrate conséquent comme Jean-Luc Mélenchon, repeint par le Président de la République actuel en dictateur et en ennemi de l’Occident. Il est tout de même ironique que de telles paroles viennent justement de François Hollande, ami autoproclamé du « Monde libre » comme on appelait il y a peu ledit Occident, qui aura passé tant de temps sous son quinquennat à fréquenter les oligarques de la presse nationale pour tenter d’acheter par avance une élection, à laquelle il n’aura finalement même pas pu prétendre.

Entièrement revenus dans le poing du capital, situation inédite depuis les lendemains de la Libération, les médias auront en moins de deux ans réussi à transformer en possible présidentiable un ex-banquier d’affaires à peine sorti de l’œuf, n’ayant jamais décroché le moindre mandat électif. C’est peu de dire que chez le chérubin de ses messieurs, comme dans la philosophie sartrienne, le passage à l’existence médiatique aura de loin précédé l’essence politique. En faut-il d’ailleurs du mépris pour le peuple français, pour tenter un coup de force pareil. Macron, ce n’est pas seulement la continuation de politiques usées, celles qui ont lepénisé les classes populaires depuis trois décennies et rétabli un quasi esclavage pour certains peuples européens. Macron, c’est le retour du tâcheronnage sous couvert de modernité. Macron, c’est le 19ème siècle à travers les âges et son indifférence complète à la souffrance populaire, à peine barbouillé de couleurs acidulées et de Silicon Valley. Macron, c’est en réalité ni plus ni moins que le retour du Comité des Forges, et de sa fameuse presse, entièrement asservie par l’argent de la haute finance et celui de la grande industrie, dont les anciens résistants formèrent le rêve de débarrasser le pays à jamais, une fois les « Jours heureux » venus.

Mais me direz-vous, nombre d’« opérations » médiatiques destinées par le passé à peser sur la présidentielle échouèrent finalement. Une percée spectaculaire de Jacques Chirac, au printemps 1995, eut ainsi raison du sacre attendu d’Edouard Balladur, le candidat que la caste s’était choisi. Et il en alla de même en 2005, alors qu’une campagne d’intimidation littéralement terroriste menée par le « cercle de la raison », s’était pourtant abattu sur les partisans du « Non ». Tout ceci est absolument vrai. Au jeu de la pédagogie à coup de matraque, les médias peuvent parfois rater leur coup, même si pour une opération loupée de temps à autres , on pourrait dénombrer tant de leurs réussites passées inaperçues. C’est la raison pour laquelle l’écriture de ce texte ne m’a pas semblé entièrement vaine, à quelques jours du premier tour d’une présidentielle à nulle autre pareille. Tant que le mal n’est pas fait, tout peut encore être défait. Français, ne vous laissez pas voler cette élection.

Aude Lancelin

 https://audelancelin.com/2017/04/20/emmanuel-macron-un-putsch-du-cac-40/
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COMMENTAIRES  

22/04/2017 08:21 par calame julia

"La démission imminente d’Emmanuel Macron "traduit l’isolement" de François Hollande (François Kalfon PS, sur BFMTV) !
S’il y a une phrase qui me fait éclater de rire "aujourd’hui" c’est bien cette sortie...

22/04/2017 11:32 par Brigitte

un réel plaisir que la lecture de cet article digne d’un véritable journaliste tel que nous les espérons : tellement bien écrit et d’une analyse fondée et bien construite !
Merci encore pour nous avoir donné à lire de l’intelligence et de surcroît, cerise sur le gâteau, avec une belle plume.

22/04/2017 11:33 par Richard Pernollet

Bien sûr, vous avez raison. Mais qui lit encore la presse "nationale" française, c-a-d la presse locale de Paris ? A voir ses chiffres de diffusion de plus en plus ridicules sur tout le territoire, vous montrez bien que quelques milliardaires ont voulu investir en elle uniquement pour préparer les élections, mettre sur orbite la petite gélule Macron, à prendre douze fois par jour sur toutes les antennes. Après les élections, leur sera-t-elle encore utile ? A mon avis, personne n’est dupe, et c’est bien pourquoi nous sommes de plus en plus nombreux à lire (et à soutenir) des sites comme le Grand Soir, Investig’action, les Crises, Bastamag, The Intercept, Counterpunch, Démocracy Now, Mr Mondialisation... etc.

22/04/2017 12:58 par Louis St O

J’espère que non, mais ce texte n’est pas un tardif pour être partagé ?

22/04/2017 14:04 par SEPH

Emmanuel Macron est un imposteur de plus dans le marigot de ceux qui nous gouvernent depuis trop longtemps.

Ces discours constituent eux aussi des modèles de manipulation répugnante : jouant sur le sentimental et l’affectif, les phrases que Macron débite ne sont qu’un alignement de slogans, totalement vides du moindre raisonnement et du moindre programme construit. Il s’agit de la démagogie la plus pure.

Macron ce paquet de lessive en promotion dans les merdias n’est qu’un imposteur : derrière son sourire de premier communiant se cache la casse de la protection sociale, la généralisation des emplois précaires, la mise de l’éducation entre les mains des officines privées, la soumission de la France plus bas que terre pour que l’Empire s’essuie ses bottes de sang dessus,......

Bref, c’est la politique du MEDEF et des sionistes qui sera appliquée pour la plus grande joie de Gattaz (1) et de Rothschild (2) qui sont ses mentors.Tout ceci montre son intention ferme de faire cracher du sang aux "sans dent" comme dit son tuteur à l’Elysée.

Macron à Élysées, ce sont les banques au pouvoir notamment Rothschild et ses amis prédateurs au pouvoir  : à chaque changement de gouvernement, Rothschild réussit donc à placer quelques collaborateurs dans les petits papiers du pouvoir. On appelle cela « se mettre au service ». Macron perpétue la tradition. Il a laissé de tellement bons souvenirs que les banquiers ne sont pas près de l’oublier pour ses bons et loyaux services.

Macron est le candidat de la dictature de l’argent .

(1) Gattaz critique Fillon et juge « intéressant » le projet de Macron

(2) Au fait, il faisait quoi chez Rothschild, Emmanuel Macron ? http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20160830.RUE5451/...

22/04/2017 14:18 par Marie CT

C’est géant, chère Aude Lancelin, votre article !
Littéraire, bien sûr, à la hauteur de votre livre, c’est un régal, même s’il faut avoir un dictionnaire pas loin,
mais ça ne fait pas de mal,
et si fortement argumenté que les avocats qui auront (pourquoi ne pas parier sur l’avenir ?) à défendre Macron
auront leur dossier balisé !...
Et merci infiniment pour le plaidoyer pro-Mélenchon.
C’était effectivement urgent.
Pourvu qu’en ce samedi de silence beaucoup prennent plus de temps pour lire le Grand Soir !!!

22/04/2017 15:12 par Catus Imperator Rex Luminae

L’article en lien nous explique par a+b ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux. La confrontation prévue par les mondialistes dissimulés en pleine lumière (oxymore dont ils jouent si bien la partition – le dernier “attentat” en date en est un des symptômes les plus pétaradants…) derrières tous nos merdia serait Le Pen – Macron. Pour ma part, je ne le vois même pas au second tour le guignol mono-neurone au sourire mi-poulpe, mi-carnassier. Même la pensée magique assénée avec un telle régularité à un peuple déjà passablement crétinisé a des limites. (Ou pas

22/04/2017 15:31 par Catus Imperator Rex Luminae

Merci de ne pas tronquer mon message ! Je demande que vous le retiriez purement et simplement s’il ne vous convient pas.

22/04/2017 17:06 par legrandsoir

Nous n’avons rien tronqué, il était comme ça.

22/04/2017 15:56 par rey

Article à mon avis véridique sur Macron, beaucoup moins sur Mélenchon. Celui-ci découvre à toute allure certaines vérités auxquelles il était jusqu’ il y a peu étranger : dangers de l’ OTAN notamment (mais pas de l’ Europe : "restons sérieux !" nous disent d’ une même voix JLM et ses hologrammes) . A 2 doigts d’ un conflit nucléaire auquel l’ UE appelle à participer avec enthousiasme, il est temps en effet de s’ alarmer. Reconnaissons que, concernant la catastrophe sociale (chômage et paupérisation), il s’ est montré un peu plus éveillé (d’ ailleurs, n’ a-t-il pas appelé avec une belle énergie à voter en 2012 pour "l’ ennemi de la finance" ?), mais il continue de faire comme si les réformes importantes qu’ il promeut à juste titre avaient l’ ombre d’ une chance de passer dans une France soumise à l’ UE et à l’ euro.

22/04/2017 18:07 par legrandsoir

Celui-ci [JLM] découvre à toute allure certaines vérités auxquelles il était jusqu’ il y a peu étranger : dangers de l’ OTAN notamment (mais pas de l’ Europe...

C ’est à ce genre de contre-vérités qu’on peut juger que le lecteur est énamouré de l’UPR.

22/04/2017 16:35 par macno

je partage l’avis de Marie CT.
Pour ceux qui n’auraient pas encore visionné la vidéo d’une émission passée sur LCI concernant Emmanuel Macron, la voici :
https://www.youtube.com/watch?v=3zcrJhEWHI8
Aussi étonnant que cela puisse paraître sachez que cette vidéo est toujours en vie, qu’elle est indispensable et qu’elle rejoint l’article de Aude Lancelin et ce, avec autant d’intelligence !

22/04/2017 17:19 par Catus Imperator Rex Luminae

Au temps pour lui alors ! (C’était un raté, à cause des icônes ?! Bref, sans importance)

L’article en lien nous explique par a+b ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux. La confrontation prévue par les mondialistes dissimulés en pleine lumière (oxymore dont ils jouent si bien la partition – le dernier “attentat” en date en est un des symptômes les plus pétaradants…) derrières tous nos merdia serait Le Pen – Macron. Pour ma part, je ne le vois même pas au second tour le guignol mono-neurone au sourire mi-poulpe, mi-carnassier. Même la pensée magique assénée avec un telle régularité à un peuple déjà passablement crétinisé a des limites. (Ou pas)

https://networkpointzero.wordpress.com/2017/03/24/2017-le-coup-detat/

Cependant qu’en matière de coup d’état, c’est hélas à cette option qu’il faudrait en toute logique se rattacher. Un coup d’état perpétré par la frange (hélas minoritaire, mais je ne suis pas dans le secret des dieux) patriote de la Grande muette. Trois qualités fondamentales peuvent lui être attribuées : 1. Le sens du patriotisme – 2. Le sens de la hiérarchie – 3. La disponibilité et la maîtrise des armes.

Ne nous payons pas de mots, la fenêtre d’ouverture se réduit presque à vue d’œil. Si le nécessaire n’est pas fait dans un délais de 1 ou 2 ans, c’est plié pour les deux décennies qui viennent !

Autre cerise sur le bol de croquettes :

http://chroniquesitaliennes.univ-paris3.fr/PDF/44/Blatmann.pdf

23/04/2017 22:26 par polo

Helas les moutons ont porté Macron face à Lepen ,ils ont voté comme les médias leur ont sommé de voter
Ne dites pas merci à Hamon si il avait voulu la victoire de la gauche il aurait présenté sa démission
Melenchon serait au second tour Mais Benoit s’est vu Calife à la place du Calife avec son score infime
tout ça pour finir par soutenir Macron aux antipodes de ses idées

Je vois le cynisme profond a appeler ceux qui demain Micron pressera encore plus dans les entreprises ,pour faire des cadeaux aux puissants
à s’unir dans un front républicain pour barrer la route au Front national
le Cac 40 a bien gagné

L

23/04/2017 22:47 par Palamède Singouin

@ Polo
Des électeurs de Hamon, il y en aurait eu autant à aller vers Macron que vers Mélenchon.

23/04/2017 22:58 par T 34

La même merde des deux côtés, au second tour je reste chez moi.

24/04/2017 00:23 par vagabond

J’ai pensé rester chez-moi mais pourquoi ne pas mettre encore une fois un bulletin Mélenchon dans l’urne ?

24/04/2017 02:48 par 1,2,3, plouf, la droite et de retour comme toujours...MERDE.

Comme toujours en régime capitaliste et comme pour toutes structures hiérarchiques :
élection piège à cons

la révolution tranquille et pourquoi pas la force tranquille...
Mais pas de problèmes LGS et le lectorat vous êtes à 90% des retraités, happy baby papy boomer...

24/04/2017 10:47 par legrandsoir

...LGS et le lectorat vous êtes à 90% des retraités...

Bien vu ! On flemmarde dans nos pantoufles (à carreaux) en faisant gérer le journal (lire les articles, les mettre en ligne et vous répondre) par des petites mains basées au Maroc et en Roumanie.
Celles qui lisent les commentaires reçus peuvent ne pas être lettrées, pourvu qu’elles soient patientes, stoïques et indifférentes à l’injustice de certains lecteurs.

24/04/2017 07:27 par Mazon Michel

Ce matin, nous savons que le piège a encore fonctionné.

Avec la candidature dite très à "gauche" de Hamon les pauvres 6% du PS ont suffit à faire perdre Jean-Luc Mélenchon.

Et maintenant il parait que pour sauver la démocratie et les libertés il faudrait voter pour Macron.

Une fois de plus le piège, avec la complicité de Hollande et de la direction du PS a fonctionné et la peur du FN est le moteur du deuxième tour de cette élection où l’on vient de voir Fillon et Pierre Laurent appelé à voter Macron au second tour.

La nouvelle question qui se pose, que vont devenir l’extraordinaire résultat des 20% de Mélénchon ?

24/04/2017 09:13 par babelouest

Dès à présent, tous à la bataille des législatives ! Elle pourrait être décisive, malgré tout...

24/04/2017 09:23 par macno

@ Palamède Singouin « Des électeurs de Hamon, il y en aurait eu autant à aller vers Macron que vers Mélenchon. ».
Pas certain.
C’est ce que je m’étais dit au premier abord.
Mais en définitive je ne pense pas qu’il faille raisonner ainsi.
Une élection n’est pas seulement le résultat de voix qui s’additionnent mais d’espoirs qui se stimulent mutuellement.
Hamon aurait choisi de "renverser la table" en s’alliant avec la FI, la simple addition des sondages aurait déplacé le curseur du "vote utile" vers la Gauche, et ce dernier n’aurait pas pu de fait subsister chez Macron...
Hamon a consciemment poignardé la Gauche, il était là pour ça et pour le remboursement des frais de campagne.
Vous osez appeler ça "démocratie" ?

24/04/2017 09:50 par Assimbonanga

Hier, sur la pile, j’ai pris plusieurs bulletins Mélenchon. Ça peut servir ! Je les glisserai probablement dans l’enveloppe au deuxième tour pour que les socialo de mon patelin puissent bien les voir au dépouillement.
C’est peut-être con, mais j’ai envie d’être con, tellement je suis d’égouttée. Je crois que j’ai la haine...
Mais d’un autre côté, je reste qui je suis, je sais qui je suis et qui est comme moi. Je sais où mon camps. Il y a plein de gens sympa dedans et bourrés d’espoir de renouveau et de révolte bonne.
Nous existons. Et là, je ressens une joie et une fierté.

24/04/2017 14:31 par vagabond

C’est peut-être puéril de glisser un bulletin de JLM mais personnellement, si je me teaîne encore au bureau de vote, c’est ce que je ferai.
Je n’ai jamais cru à la démocratie, je suis convaincue qu’on peut tricher, et je n’ai jamais accepté d’élire un quelconque maître.
c’est la première et dernière fois. Je ne suis pas fan de JLM mais il représente certains de mes opinions et il a l’éloquence pour bien le faire.
Quelle amère déception de voir que l’intelligence que possède l’espèce ne lui sert à rien.
Quant au message puant sur le lectorat de retraités, son auteur est un de ces imbéciles de l’espèce. Beaucoup travaillent, tous ne sont, peut-être pas des ouvriers manuels mais ceux qui utilisent leurs cerveaux ne sont pas moins des esclaves brûlés intérieurement par le stress et les heures sup impayées. Parce que les Macron et cie financent les actions du patronat qui continue d’imposer un sous-effectif partout.
Alors j’ai la rage et me sens dans cette prison sans barreaux dont on ne peut pas s’échapper dont parlait Orwell.

Cependant, je ne pourrai pas voter Macron. Malgré le risque fasciste.

24/04/2017 20:01 par 1, 2,3, aux armes, etc.

Bien vu ! On flemmarde dans nos pantoufles (à carreaux)

En plus vous médisez sur les retraités, hou la la, c’est pas gentil pour les vôtres ...
Happy baby papy boomer/ la génération qui ne dégage jamais, immortel ...

LGS comme en 2017 soutient Mèlenchon en 2022 / jlm2022. La troisième fois sera la bonne pour la 6eme !
Insoumis +

24/04/2017 20:17 par 1, 2,3, aux armes, etc.

Quant au message puant sur le lectorat de retraités, son auteur est un de ces imbéciles de l’espèce.

c’est tellement vrai. Mon amour de paix.

Beaucoup travaillent, tous ne sont, peut-être pas des ouvriers manuels mais ceux qui utilisent leurs cerveaux ne sont pas moins des esclaves brûlés intérieurement par le stress et les heures sup impayées.

Les travailleurs manuels ne sont pas aussi : des esclaves brûlés intérieurement par le stress et les heures sup impayées ?
Ah ! Mais @Vagabonde peut être qu’ils n’ont pas de cerveaux ou pire, pas d’âme ...

24/04/2017 20:20 par legrandsoir

C’est pas bientôt fini cette guéguerre intello/ouvrier/retraité ?

25/04/2017 13:48 par bill

Merci pour cette analyse, mais voilà, maintenant, nous y sommes, même si un vent de démocratie a soufflé un moment autour des insoumis, il n’a pas passé le mur des médias (répétant en boucle poutine, castro, venezuela....), solidement construit par cette oligarchie.
Maintenant que faire ?
Regarder pendant 5 ans le FN mener son entreprise de destruction sociale et culturelle, ou le banquier distribuer ce qu’il reste de notre nation à ses amis milliardaires ?
En première analyse, et bien que ca heurte profondément mes convictions, la première option semble moins destructrice à long terme.
Lepen, un moindre mal ? vraiment ?
Économiquement, et sans sous estimer les dégâts annoncés (mais feraient-ils vraiment le quart de ce qu’ils disent ?), sans doute, mais si on se projette en 2022, quel serait le résultat sur les mentalités et sur le positionnement politique des francais ?
Est-ce qu’après 5 ans de Lepen, une candidature du type Mélenchon aurait plus de chances d’être entendue pour ce qu’elle est ?
C’est loin d’etre sur, rien ne nous dit qu’il n’y aurait pas un retour au bipartisme en réaction, ou pire, une candidature de type Macron ultra plébiscitée, et la, ca serait la double peine !
Alors que faire ?
Pour ma part, lassé de faire des calculs (surtout qu’ils ne sont que soustractions !), je vais continuer à voter Mélenchon aux 3 prochains scrutins, conscient de à la fois de l’inefficacité et de l’importance de ce choix, et garder quelques RTT septembre pour les nombreuses manifs qu’il nous faudra bien faire pour nous défendre...

On nous a dit "indignez-vous !", force est de reconnaitre que ca ne suffit pas, alors est-ce qu’il ne faudrait pas plutot passer à "insurgez-vous !" si nous voulons vraiment être insoumis ?

26/04/2017 10:10 par Palamède Singouin

@Macno

Vous osez appeler ça "démocratie" ?

Je n’ai jamais osé ce genre d’affirmation !!!

Tout ce feuilleton électoral me rappelle plutôt la série américaine "House of Cards". Je me demande si Macron-Hollande-Hamon ne sont pas coachés par une équipe de scénaristes hollywoodiens.
Synopsis là :
https://networkpointzero.wordpress.com/2017/03/24/2017-le-coup-detat/

29/04/2017 06:23 par alain harrison

La gauche doit inciter les Françaises et les Français à ne pas avaliser cette présidentielle.

Voyez en Argentine et en Grèce, il n’y a pas si longtemps, des gouvernements ingouvernables.....
Le Brésil un coup d’état......
Il y a une possibilité........

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