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Enseignants, les nouveaux prolétaires

Cet essai décrypte comment l’organisation taylorienne de l’Éducation nationale entraine une prolétarisation des personnes, une perte de sens et une dévalorisation du métier avec des conséquences sur la santé des personnels, la souffrance au travail et la croissance des inégalités scolaires. Tout cet ouvrage peut se résumer en un questionnement : le travail des professeurs des écoles est-il en train de se prolétariser ? Pas de faux suspens, la réponse est oui, mais il reste à définir ce processus, à le mettre à l’épreuve, à le resituer dans son histoire, à le comprendre pour mieux pouvoir l’enrayer

Sortie du livre en librairie le 15 février

"Qui aurait pu prévoir, au pays de Jules Ferry, Ferdinand Buisson, Jean Zay et Albert Camus, que le maître d’école pourrait, un jour, être identifié au prolétaire asservi par la machine décrit par Karl Marx ou à l’ouvrier obéissant dans « l’organisation scientifique du travail » proposée par Taylor ? Et pourtant, Frédéric Grimaud fait ici la démonstration magistrale que c’est bien à cela que nous assistons.

En effet, au fil des pages de cet ouvrage, en une démonstration implacable, nous découvrons qu’avec l’habillage du « nouveau management public », le mariage des neurosciences et du néolibéralisme, l’hégémonie d’évaluations quantitatives et une avalanche de prescriptions en tous genres, les professeurs d’école sont assignés aujourd’hui à un statut d’exécutants, plus ou moins précarisés, sous l’œil de contremaîtres caporalisés chargés de veiller à leur docilité.

Situation que Frédéric Grimaud dénonce en multipliant les références et les témoignages. Mais situation à laquelle il appelle à résister en redonnant toute sa place au collectif des professeurs, nourri de controverses fécondes et militant inlassablement pour la dimension profondément humaine et vivante de leur métier".

Philippe Meirieu

L’auteur : Frédéric Grimaud est professeur des écoles à Martigues.
Docteur en sciences de l’Education, il mène des recherches sur le travail des professeurs des écoles.

 https://www.esf-scienceshumaines.fr/education-societe/449-enseignants-les-nouveaux-proletaires.html

COMMENTAIRES  

03/02/2024 21:17 par françois gerard

https://youtu.be/PWV7y6fnfmg?si=ujzZL_XcN_bivABn le lien pour une conférence sur ( l’école de la séduction ) donnée par Catherine Cazenave sur le site des cafés marxistes sur you tube. Les cafés marxistes sont la chaine théorique du PRCF. Si le lien de fonctionne pas, tapez café marxiste you tube et cherchez la vidéo. Passionnant

04/02/2024 10:35 par babelouest

Bonjour !
L’une de mes filles est devenue il y a quelques années professeur des écoles. Elle m’a dit qu’elle ne restera pas indéfiniment à ce poste : le jour où elle risquera une inspection, elle démissionnera pour ne pas être obligée à appliquer des directives que par avance elle refuse.

Pas étonnant qu’avec une telle ambiance, il soit de plus en plus difficile de recruter des enseignants ! On n’accepte pas tout....

04/02/2024 18:40 par Auguste Vannier

La contradiction qui peut faire imploser le système éducatif ou au contraire permettre aux enseignants de "sauver l’éducation scolaire publique" réside dans un niveau de qualification à Bac+5 (MEEF) et une activité prolétarisée par de multiples contraintes. Un qualification à Bac +5 (avec une dimension "recherche") devrait en faire une activité de conception et non d’exécution.
En effet pour avoir observé et analysé dans mon activité de chercheur environ un millier de "classes d’école, je peux témoigner de l’étonnante créativité/ingéniosité dont font preuves les enseignants pour "aider à réussir" (un parcours scolaire) plus de 70% de leurs élèves, dans des conditions pourtant le plus souvent peu favorables. Je peux témoigner aussi du "gâchis" produit par un réformisme incessant dont la seule cohérence semble résider dans une capacité à décourager toutes les meilleurs volontés Au point qu’on se dit qu’il y a une stratégie de sabotage du service public éducatif pour pouvoir finir par confier nos enfants au "Marché" de la concurrence libre et non faussée...Ce qu’on peut d’ailleurs voir à l’œuvre dans la casse de l’hôpital public.
J’ai toujours été étonné de lire de brillants essais polémiques/critiques sur le système éducatif public...pourtant rédigé par de talentueux produits intellectuels de ce système..."Étonnant, non ?"

05/02/2024 08:08 par François Jacques

Merci pour le lien sur la conférence, c’est édifiant !

L’école de la séduction, ou quand il n’y a plus d’arguments pour expliquer que de modèle international d’un point de vue éducatif, avec un un enseignement majoritairement public et un bon ou très bon niveau scolaire et des étudiants dans toutes les disciplines, notre pays est en 30 ans passé au 36e sous-sol : profs sous-payé, déprimés, mal formés et envoyés au casse-pipe, administration désorganisée, défaillante et carriériste... Avec des directives du genre "école de la séduction" (ou comment devenir une pute adaptée au monde moderne, profs comme élèves) , directives élaborées par des pseudo-spécialistes grassement payés, inspirées encore plus haut, plus loin, plus inaccessible par les grands axes et directives européennes...

Merci encore l’UE, je ne comprends pas comment, avec tous ces effets pervers et destructeurs de notre société + démocratie + économie, il y ait toujours aussi peu de partis politiques à gauche, mouvements de gauche (voire aucun) qui prônent le Frexit et le retour à notre souveraineté nationale.

06/02/2024 18:57 par Auguste Vannier

Discutant avec des amis de mon dernier post, une objection intéressante m’a obligé à préciser un point important :
Pourquoi continuer à former de potentiels enseignants à haut niveau (Bac+5) si la perspective stratégique des neo-libéraux est de faire imploser le système public d’éducation ?
Ce n’est pas contradictoire si le but final est de le remplacer par des services privés, car ceux-ci auront besoin de personnel éducatif de haut niveau. Les désabusés, les dégoûtés, les démissionnaires de l’Éducation Nationale seront recrutés par les organismes privés (comme cela s’observe déjà), évidemment à des conditions de rémunération et de travail plus attractives...Et cerise sur le gâteau, ce ne seront pas des fonctionnaires (ces salariés protégés, syndiqués, grévistes, et qui résistent trop aux injonctions de leur hiérarchie...)

07/02/2024 07:47 par Xiao Pignouf

Excellent débat également avec Bégaudeau sur PDH

https://youtu.be/KDeoqH7AuII?si=SXiDCKAjfAt2BTl0

07/02/2024 08:36 par Vanhove F.

La vidéo : 2h30 de perdues à regarder des jeunes pas rasés, tatoués, dans un décor de m... genre maison de la culture bordélisée version 1970. Et ça rigole entre copains et ça lâche 5 mn de bon en tout. La prochaine fois, précisez les passages utiles.
Je sais qu’ils sont impécunieux, mais ils ne sont pas obligés de se présenter comme ils n’oseraient pas pour un entretien d’embauche ou un premier rendez-vous. Et rien n’interdit de faire du rangement dans le capharnaüm. Ni de préparer leurs interventions.

07/02/2024 10:31 par françois gerard

Dany et Raz ont le mérite d’exister, mais je sens chez eux un début de grosse tête et de chevilles enflées. A suivre .

07/02/2024 12:40 par Xiao Pignouf

Faudrait savoir : soit ils ont la grosse tête soit ils font trop prolos... comme si les fringues et le décor importaient...

07/02/2024 15:47 par Vanhove F.

Ils sont chiants comme la mort, ils s’écoutent, ils nous tiennent pendant des plombes pour nous dire ce qui devrait durer 10 mn. C’est la dernière fois qu’ils me prennent en otage, même recommandés par un estimable et estimé lecteur.
S’ils m’invitent à un barbecue, j’y vais pas.

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