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Exit Hannah Arendt

Ses détracteurs lui reprochent ses équivoques, l’indétermination de ses concepts, le mouvement erratique de sa pensée. Ce qui pose problème, c’est plutôt l'obscure clarté de ses anathèmes contre les idées progressistes et le compendium avarié de ses présupposés anti-humanistes.

Omniprésente dans les manuels scolaires, elle passe pour une grande philosophe, et on ne compte plus les livres, articles et documentaires qui chantent ses louanges. Phare de la pensée politique moderne, elle aurait tout compris : la démocratie et le totalitarisme, la cité antique et la société moderne, le mensonge et la violence, la Révolution et les droits de l’homme. Portée aux nues par la doxa universitaire, elle figure au panthéon philosophique de l’Occident démocratique. Elle passe pour une référence obligée, un point de passage incontournable destiné à tous ceux qui veulent comprendre le monde contemporain, ses contradictions et ses impasses.

Il n’y a qu’un problème : Hannah Arendt est elle-même une impasse théorique et politique. Il suffit d’ailleurs de la lire avec un peu d’attention pour s’apercevoir qu’elle a tout faux. Non seulement sa lecture de l’histoire moderne est erratique, mais sa vision de la démocratie est passéiste et réactionnaire.

Des preuves ? Elles sont légion. Ne pouvant tout examiner en une fois, on s’intéressera à la conception arendtienne de la démocratie. Dans Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt explique que la seule égalité légitime est celle qui règne entre les citoyens, et non entre les hommes. L’égalité dans la cité antique, à ses yeux, est sans commune mesure avec l’égalité qui prévaut dans les sociétés modernes. Tandis que la cité grecque est une remarquable aristocratie politique, la démocratie moderne est le théâtre d’un conformisme généralisé, où l’esprit de compétition s’est dilué dans l’égalitarisme et la médiocrité ambiante.

Cet éloge passéiste de la cité antique s’articule à une analyse particulière de l’agir humain. Si Arendt distingue le travail et l’action comme modalités de l’activité humaine, c’est pour dévaloriser le premier, qu’elle attribue à « l’homme-animal social ». Le travail est soumission à la nécessité naturelle, tandis que l’action, à l’autre extrémité, représente la noble dimension de l’activité politique. C’est pourquoi il faut parler d’un « animal laborans » pour désigner le travailleur, lequel « n’est jamais qu’une espèce, la plus haute si l’on veut, parmi les espèces animales qui peuplent la terre ».

La politique visant à l’émancipation des travailleurs, poursuit Arendt, n’a donc abouti qu’à « courber toute l’humanité, pour la première fois, sous le joug de la nécessité » Le travail productif n’étant que l’asservissement à la nécessité, « les hommes ne pouvaient se libérer qu’en dominant ceux qu’ils soumettaient à la nécessité ». Pour que les citoyens puissent s’adonner à l’exercice du pouvoir, il fallait que la production de leurs conditions d’existence fût assurée par une classe subalterne. Pour Arendt, cet état de fait est intangible, et vouloir transformer la condition des travailleurs n’a aucun sens. La sublimation du citoyen appelé à incarner les vertus nécessite, de tout temps, le travail manuel de l’animal laborans.

Cette idée-force, elle ne cessera de la marteler. Se demandant, dans son essai sur l’insurrection hongroise de 1956, s’il est possible de faire marcher des usines dont les ouvriers sont les propriétaires, la philosophe répond sans détour : « En réalité, il n’est pas sûr du tout que les principes politiques d’égalité et d’autonomie puissent s’appliquer à la sphère de la vie économique. Après tout, la théorie politique des Anciens n’avait peut-être pas tort lorsqu’elle affirmait que l’économie, liée aux nécessités de la vie, requérait pour fonctionner la domination des maîtres ».

La lutte contre la pauvreté ? Inutile d’y penser. Ignorant superbement la lutte des classes, Arendt estime que « la vie humaine s’est trouvée en proie à la pauvreté depuis des temps immémoriaux » et qu’« une révolution n’a jamais résolu la question sociale ni libéré des hommes du fléau du besoin ». Alors que les démocraties modernes, par leur obsession du social, ruinent les chances d’une véritable aristocratie des égaux, la cité antique avait compris que l’esclavage était le prix à payer pour l’exercice héroïque des vertus civiques. « Toute souveraineté tient sa source première, la plus légitime, du désir qu’a l’homme de s’émanciper de la nécessité vitale, et les hommes parvinrent à cette libération par la violence, en forçant d’autres à porter à leur place le fardeau de la vie ». Voilà qui est clair, et la conclusion s’impose : « Rien, pourrions-nous dire aujourd’hui, ne saurait être plus obsolète que d’essayer de libérer le genre humain de la pauvreté par des voies publiques ; rien ne saurait être plus futile ni plus dangereux ».

Mais ce n’est pas tout. Cette conception aristocratique de la vie politique conduit Hannah Arendt à nier l’universalité humaine, quitte à pulvériser un concept-clé hérité de la philosophie des Lumières : « La distinction entre l’homme et l’animal recoupe le genre humain lui-même : seuls les meilleurs, aristoi, qui constamment s’affirment les meilleurs et préfèrent l’immortelle renommée aux choses mortelles, sont réellement humains ». Reprenant explicitement la critique réactionnaire des droits de l’homme formulée par Edmund Burke, Arendt récuse l’universalité des droits humains. A ses yeux, c’est un principe funeste qui aurait pour effet de « réduire les nations civilisées au rang des sauvages », de ces populations primitives en qui elle voit « des gens sans-droits, qui apparaissent comme les premiers signes d’une possible régression par rapport à la civilisation ».

Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’Arendt voue une admiration sans bornes à la Révolution américaine, menée par des propriétaires d’esclaves, et qu’elle rejette la Révolution française, qui abolit l’esclavage colonial. De même que, dans les années 1960, elle refuse toute portée politique aux revendications des Afro-Américains pour les droits civiques et relègue au second plan ce qu’elle appelle dédaigneusement la « negro question ». Toute philosophie est sous-tendue par une certaine idée de l’homme et de la société. Celle que défend Hannah Arendt participe d’une idéologie réactionnaire qui justifie rétrospectivement l’esclavage et congédie le progrès social comme une dangereuse utopie. Ses détracteurs lui reprochent ses équivoques, l’indétermination de ses concepts, le mouvement erratique de sa pensée. Ce qui pose problème, c’est plutôt l’obscure clarté de ses anathèmes contre les idées progressistes et le compendium avarié de ses présupposés anti-humanistes. Exit Hannah Arendt.

COMMENTAIRES  

28/12/2020 00:49 par Antar

Si Hannah Arendt vivait de nos jours, elle aurait sûrement participé à la rédaction du "Project for the New American Century", la bible des néocons.

28/12/2020 04:00 par alain harrison

Bonjour.

Et bien, cette dame est bien dans le continuum « « Crime contre l’humanité, l’ultime retour des barbares » » qu’elle semble réclamer, comme JPMorgans réclamait des états autoritaires que l’histoire récente semble bien confirmer, tout comme ces prophéties "bibliques" ou de Nostradamus que certains tentent d’auto-réalisé. Le mythe a cela de pratique qu’il est interprétable à souhait, tellement son écrit est nébuleux (les textes de Nostradamus en sont une démonstration éclatante)
Mais plus près de nous :

Les Lâches au pouvoir, ou « une main de fer dans un gant de velours »
par Mervis Nocteau

Commentaire :

Reflexo78 24 décembre 16:50
Interview d’Emmanuel Macron et témoignages de ses connaissances

A 2mn 10 il vous dit qu’il a une mission, qu’il est mystique et qu’il existe une transcendance, pour le reste de cette vidéo concernant ce personnage, je la laisse à votre réflexion :
A 3mn 00 à Alain Minc : « Macron, c’est vous qui avez conseillé à David Rotschild de le recruter ?

A 3mn 30, Son ancien patron chez Rostchild : »Dans la banque d’affaires, on apprend des techniques de manipulation d’opinion« 

A 7 mn 15, Macron : »La Bête de l’événement est là, et elle arrive"

https://cdn.lbryplayer.xyz/api/v3/streams/free/Macronisme-Luciferien-720P/7ab6df2d3b5611a0fac780cc43e8a5d99949434f/1f2290

Sur Agoravox.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-laches-au-pouvoir-ou-une-main-229702?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29

Comme disait l’autre :
Les extrémismes religieux enflamment aujourd’hui le monde et semblent donner raison à André Malraux qui prononçait au siècle dernier cette phrase devenue mythique : « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. » L’intellectuel français, auteur de textes aussi essentiels que “La condition humaine ” (1933), “L’espoir ” ...13 mars 2016

Krishanmurti : tout part de nous. Voir le faux du vrai et le vrai du faux. Le contenu de la conscience est son contenant et son contenant son contenu.

la maxime du temple de Delphes, "Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux",

La caverne de Platon

Koezybski : la carte n’est pas le territoire

Le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulateurs tous manipulés.

28/12/2020 07:53 par calame julia

Voilà ! voilà... et merci.

28/12/2020 08:39 par CN46400

En 2020 le courage n’est plus de critiquer Marx, mais de critiquer Hannan Arendt. Bravo donc à Bruno Guigue pour son courage....

28/12/2020 09:09 par J.J.

....ces populations primitives en qui elle voit « des gens sans-droits, qui apparaissent comme les premiers signes d’une possible régression par rapport à la civilisation ».

Bref, fort bien résumé par notre petit banquier : Des gens qui ne sont rien !
Les petits esprits également se rencontrent.

28/12/2020 10:27 par Tassedethe

Arendt et Heidegger : la destruction de la pensée (LIB TROPIQUES)

Entretien avec Emmanuel Faye :
https://www.youtube.com/watch?v=-pYvdS44VuE

28/12/2020 10:51 par barbe

Tout ça parce que ces deux immenses penseurs ont été critiques du libéralisme. Pitoyable e faye.

28/12/2020 11:29 par charclot

sans être philosophe (2 poul) j’a lu les origines du totalitarisme en entier et j’avais un peu mal à la tête dans mon manichéisme. Pour moi c’est bien ou c’est pas bien, par exemple, les fachos c’est pas bien , les anars c’est bien et j’ai content ...! Dans la vraie vie je rencontre des fachos qui sont de vrais anars cachés et des anars qui sont profondément des gros cons... C’est comme coller une étiquette confiture de fraise sur une boite de pâtée de campagne, ça surprend toujours. Du coup, comme j’ai la regrettable habitude de vérifier, je vais être obligé de me taper Condition de l’homme moderne et c’est vraiment pas sympa de me faire ça. Mes références sont plutôt dans l’antiquité moyenne orientale vu que j’ai été élevé dans la grande tradition de merde du catholicisme et que, jusqu’à preuve du contraire, l’origine de ce qu’on appelle, à tort, le christianisme est juive et que donc, selon Paul, n’étant qu’un rameau enté au tronc mère, je suis juif Mon approche de l’accès au pouvoir et à l’esclavage n’est donc pas identique à la greco-latinité puisque l’esclavage y semble limité contrairement à le Grèce, voir Grenouilleau, Delacampagne et autre)... Dés qu’il y a aristocratie, il y a perte de dynamisme. C’est valable partout... Et aujourd’hui aussi . C’est contraire au darwinisme, enfin presque, puisque,grâce à l’éthologie, on sait que l’aristocratie animale est d’essence femelle... et ça c’est contraire à la gréco-latinité puisque essentiellement phallique. Ce écrit, cela ne signifie pas que la société juive antique et contemporaine n’est pas tombé dans les travers de domination élitiste des peuples d’Attique puisque une continuité historique flagrante est que quand quelque chose est mauvais pour le peuple il se perpétue et s’amplifie... parce que les tenants et possédants ’ancestraux" limités à une perception cumulative et une identité prétendument génotransferable du pouvoir n’agissent ni plus ni moins comme le premier clébard venu et sont incapable de d’accepter la légitimité de l’intelligence autrement qu’en la corrompant... Et au regard des cent dernières années, les chemins de la corruption ont conduit l’humanité du fascisme et du nazisme, que fuit Hannah Arendt, au triomphe du libéralisme qui est cet esclavage où le soumis doit entretenir et payer ses chaines électroniques un peu comme les hébreux durent ramasser et fouler la paille pour Pharaon. Il n’est pas de doute quant aux lieux où dînent et dorment le milieu intellectuel et ses assesseurs, point ne faut mordre la main qui nourrit de peur de finir à la soupe pop... Ainsi donc bien qu’issue d’une pensée somme toute égalitaire, le virage vers la dictature n’est pas étonnant, ventre plein n’a pas d’oreille.

(du coup, je fais un compendium un peu nul mais quand même ; merci pour cet enrichissement vocabulaire

28/12/2020 13:56 par charclot

@alain harrison
2 Chroniques 9:13
c’est à méditer...Sachant que 555+111 est un chiffre d’homme (t’as vu j’ai pas écrit 666 ...argggghhhh...couic...pas glop pas glop) et que ce chiffre est étroitement lié à Salomon qui bascule de la sagesse à la folie, une teub mille femmes 1 Rois 11 etc etc... est avant tout le symbole du pouvoir qui bascule alors oui la bête est là mais elle n’est ni forcement où l’on nous fait regarder ni forcement affreuse ignoble et brutale, tout au contraire...et donc oui le siècle qui vient risque d’être religieux et non pas spirituel qui semble être la teneur originele de la citation apocryphe de Malraux et qui a donc un sens profondément différent, un peu comme la loi ou l’esprit des lois, le carbone et le diamant, le vélo et la bicyclette, l’amour et la baise, l’être et le Néanderthal.....Autant la pensée est légère et fluide autant le dogme est lourd et pesant de même à la fin du repas il pris du brun et l’étala sur la face du monde en disant "prenez et mangez en tous parce que c’est la seule chose que vous ne puissiez souiller !...et encore !!!!"

PS t’es de la famille de Harry ?

28/12/2020 14:55 par Elisa

Il est tout-à-fait stupéfiant qu’une "philosophe" aussi louangée, une intellectuelle dont les écrits sont convoqués par les principaux média pour avoir le dernier mot en matière de philosophie politique soit, semble-t-il aussi inculte dans ce domaine.
Même Aristote la démolit lorsqu’il précise que le travail servile ne se justifie que par l’absence de "robots".
Plus sérieusement, a-t-elle lu Rousseau que ce soit le discours sur l’inégalité et le Contrat social pour oser justifier un rapport de force comme fondement de l’état démocratique ?
Enfin sa volonté de mettre sur le même plan communisme, fascisme et national socialisme sous le terme de totalitarisme est une véritable indigence intellectuelle.
C’est ce tour de passe-passe qui a pourtant permis d’exporter toutes les guerres pour la défense du "monde libre" d’abord puis des valeurs démocratiques dans des pays qui n’avaient pas le bon goût de se soumettre aux diktats politiques, financiers et économiques de l’Oncle Sam !
Si Annah Arendt est tellement prisée aujourd’hui c’est bien sûr pour avoir trouvé la justification idéologique qui faisait passer les vessies néo-conservatrices pour des lanternes miraculeusement "progressistes".

28/12/2020 21:42 par Feufollet

Voilà encore une icône flambée
Au secours les pompiers
Il me manque trop d’eau pour éteindre l’incendie
Mais je ne crois pas que H. Arendt n’est plus que cendre intellectuelle
Son concept de la banalisation du mal
Vaut, à lui seul de rester une réflexion encore vivante
Pour le reste, je n’ai pas la compétence pour sa défense

29/12/2020 03:32 par Bruno

Hannah Arendt : « La distinction entre l’homme et l’animal recoupe le genre humain lui-même : seuls les meilleurs, aristoi, qui constamment s’affirment les meilleurs et préfèrent l’immortelle renommée aux choses mortelles, sont réellement humains ».

Bruno Guigue : « Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’Arendt voue une admiration sans bornes à la Révolution américaine, menée par des propriétaires d’esclaves, et qu’elle rejette la Révolution française, qui abolit l’esclavage colonial. De même que, dans les années 1960, elle refuse toute portée politique aux revendications des Afro-Américains pour les droits civiques et relègue au second plan ce qu’elle appelle dédaigneusement la « negro question ».

Je comprends mieux dès lors pourquoi cette dame fut l’amante du philosophe nazi Martin Heidegger. Au vu de sa conception toute fasciste de la société et de l’ordre qui doit la régir entre « seigneurs » et « esclaves », la révélation de ce qui sous-tend sa pensée apparaît effectivement plus clairement et c’est assez effarant au vu de sa biographie. Il est probable oui, qu’on ne perde pas trop de temps à lire cette philosophe bien en phase avec le néolibéralisme finissant et en voie de nécrose rapide. Oui, en y réfléchissant de façon plus ironique, Hannah Arendt fut en quelque sorte une « Ayn Rand » de la côte est des USA. Un tonneau plus ciselé mais contenant le même alcool frelaté.

Pas étonnant non plus que quarante cinq ans après sa mort, les américains à la peau sombre se fassent encore tirer dans le dos comme des lapins par les kapos du cru, vêtus d’uniformes de « policiers ». D’où le retour nécessaire et revisitée à la maxime initiale :
« L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».

29/12/2020 09:37 par charclot

@Bruno
Sur Ayn Rand ; on peut pas lui reprocher de manquer d’objectivité.....
« Je peux dire — et il ne s’agit pas d’une banalité patriotique, mais avec une connaissance complète des racines métaphysiques, épistémologiques, morales, politiques et esthétiques nécessaires — que les États-Unis d’Amérique sont le pays le plus grand, le plus noble et, dans ses principes, le seul moral de l’histoire du monde »
Si c’est pas mignon.... Bon après avoir fuit les soviets qui ne sont pas mes amis non plus, on peut "comprendre" au même titre qu’Arendt qui entre dans une relation morbide victime bourreau mais on peut aussi dire que dans les choix intellectuels la maturation permet de s’ouvrir a plus que sa pathos ou que son conditionnement pour accéder à une vision équilibrée du monde qui nous entoure et ainsi "objectiver" les propositions... Ce qui visiblement n’est plus présent chez Arendt après Les Origines du totalitarisme

29/12/2020 11:00 par Cinto

Oui, citer Arendt dans une copie de concours semble obligatoire, et on se débrouille comme on peut pour caser cette référence. Dans une copie de concours d’école commerciale, j’ai trouvé cette perle : "Comme le dit Hannah Arendt, dans l’année, il y a quatre saisons : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver". Voilà le niveau auquel on arrive quand on s’appuie sur cet auteur.

29/12/2020 12:30 par Autrement

Je ne partage pas la détestation de Bruno Guigue pour Hannah Arendt et je crois que la lecture de ses oeuvres est importante pour la réflexion sur l’histoire du XXe siècle, même si ses développements sur les "totalitarismes" (et autres) ont pu inspirer des plumitifs de droite : on en trouve un contre-poison par exemple dans ses étude sur "Qu’est-ce que l’autorité" ou sur "La banalité du mal".

Je n’aurais sûrement pas choisi les mêmes citations que lui (coupées de leur contexte...) pour présenter sa philosophie.

Je renvoie les intéressés au livre de Jacques Taminiaux : "La fille de Thrace et le penseur professionnel : Arendt et Heidegger", dont on pourra trouver ICIun compte-rendu détaillé. Il faut passer par la critique de Heidegger que fait Hannah Arendt pour comprendre les positions de celle-ci.
Un des concepts-clef de sa philosophie est celui de "natalité", c’est-à-dire la faculté qu’a tout individu, du fait même qu’il est né et unique, d’avoir sa propre initiative dans la réalité et de créer ainsi de nouveaux possibles.
On peut lire dans "La condition de l’homme moderne" :

« Il est dans la nature du commencement que débute quelque chose de neuf auquel on ne peut pas s’attendre d’après ce qui s’est passé auparavant. (…) Le nouveau apparaît donc toujours comme un miracle. Le fait que l’homme est capable d’action signifie que de sa part on peut s’attendre à l’inattendu, qu’il est en mesure d’accomplir ce qui est infiniment improbable. Et cela à son tour n’est possible que parce que chaque homme est unique, de sorte qu’à la naissance quelque chose d’uniquement neuf arrive au monde. »

Même si Hannah Arendt ne parle pas le langage de la lutte des classes, sa théorie de l’action ouvre des voies nouvelles pour celle-ci (dialectique de l’individuel et du collectif).

29/12/2020 13:16 par Ellilou

Si je me souviens bien d’une (longue et ennuyeuse) biographie de la dame lue il y a des années, elle était très amie avec la famille Cohn Bendit et ne tarissait pas d’éloge sur le petit Danny...ça vaut tous les compliments du monde ;-)

29/12/2020 15:25 par Assimbonanga

Très marrante la fausse citation d’Arendt et des quatre saisons. Enfin un élève doté d’une touche de délicatesse.
@Cinto, je dirais plutôt "Voilà le niveau auquel on arrive quand on s’appuie sur une école de commerce ! "Faut être maso pour payer ces boutiques et devoir se lover dans leur idéologie de surcroît. Ne pas négliger qu’avant d’être de commerce, elles sont commerciales. C’est un produit que vous achetez. C’est l’école qui prospère sur vos frais de scolarité, souvent vendus à crédit. Pour avoir quoi en retour ? Du vent, me semble-t-il. Et un tailleur jupe ou pantalon, comme à l’armée.

29/12/2020 18:07 par LaraM

Le mythe Harendt est mort... Ou plutôt révélé. J’ai découvert avec stupeur qu’au fil de mes années d’etudes on m’a servit des salades... Comme quoi, on ne cesse jamais d’apprendre.
L’Histoire crée les héros qui la rende glorieuse.
Un jour, peut-être, nous souviendrons nous de Bruno Guigue comme celui qui a osé dire tout haut ce que certains craignent de murmurer tout bas.

30/12/2020 10:46 par Assimbonanga

Je n’ai pas encore lu l’article de Bruno Guigue, mais j’ai lu le commentaire de Autrement. Du coup, je ne m’affolerais ni dans un sens ni dans l’autre. Faire avancer la réflexion ne consiste pas à prendre parti fourche à la main...

30/12/2020 11:27 par Walter Rizotto

@Assimbonanga :
Le mieux, c’est peut-être de se faire sa propre opinion après avoir lu les deux.

30/12/2020 12:08 par Assimbonanga

Je vous suis bien obligée, cher W@lter Rizotto, pour ce sage conseil.

30/12/2020 13:03 par Autrement

Je ne suis pas seule de mon espèce...Il n’est pas inutile de préciser que je dois mes lectures et réflexions sur Hannah Arendt à André Tosel, dont j’ai suivi le séminaire "Les logiques de l’agir dans la modernité", dans la période où il était professeur à la faculté de Besançon. Toute une année avait été consacrée à la philosophie d’Hannah Arendt, dont l’intérêt pour un marxiste est indéniable (y compris ses considérations sur la démocratie à partir de l’antiquité grecque), avec aussi la partie critique évidemment.

Il y a des contresens à éviter. Par exemple la critique de l’ "animal laborans" par opposition au citoyen libre et à l’ "aristos", est chez Arendt une critique, non du travail comme activité humaine, mais de ce que les marxistes appellent "le travail aliéné" (par la propriété capitaliste), par opposition à l’appropriation communiste et au libre développement de soi. L’exercice de la démocratie pose aussi le problème de "la compétence des incompétents" (thème repris dans un ancien article de l’Huma...)

Sur André Tosel voir ICI et ICI, avec la liste de ses publications.

30/12/2020 18:03 par Jean Yves Peillard

oui la critique est claire et ; puisqu’elle est "Omniprésente dans les manuels scolaires" c’est sûr qu’elle n’était pas révolutionnaire. Mais comme on ne sort pas de la cuisse de Jupiter, on n’avait que cela à manger, nous pauvres hères... Et en bon animal laborans voici des notes qui sont toujours parlantes (ci après) ; Elles ou ils font des sillons, plus ou moins profonds ; des contributions, à chacun de creuser ; mon préféré c’était "Eichman en vacance à Jérusalem" ; elle a lancé "la banalité du Mal sans trop le développer ( il faut voir ce que Terestchenko en a fait, c’est beaucoup mieux. Pourtant des "clowns" comme Eichmann, qui, par leur pouvoir bureaucratique envoient des millions d-hommes femmes et enfants vers la mort ou la mauvaise santé, c’est aujourd’hui, et on peut parler d’holocauste de la Terre, C’est ça pour moi le message principal à retenir d"Arendt. Ces néo-eichmann, ils sont sur la Pyramide ; il faut la démonter comme un Mac-donald ; commencer par le haut ; les milliardaires puis les millionnaires les grands actionnaires haut-gradés militaires puis haut fonctionnaires, banksters etc et peut-être qu’on sauvera la terre.

Quand à Heiddeger... vaut mieux aussi s’orienter sur son premier mari Gunther Anders c’est plus parlant aussi pour les prolé-terre.

notes :

p62 le procès eu pour effet boule de neige que beaucoup de SS « furent condamnés à de faibles peines » … en 1962 encore la moitié des magistrats en place avaient servit sous Hitler [voir aussi France ]
p66 "clémence dont les tribunaux allemand ont fait preuve à l’égard des nazis coupables de meurtres de masse."[...]
p68 "La logique du procès [...] aurait exigé que soit démasquée la complicité, dans la solution finale, de toutes les autorités, de tout les bureaux allemands [et français], de tous les fonctionnaires des ministères d’État, des forces armées, de leur état-major, de la magistrature, et du monde des affaires."
p106 milieu sioniste , notables en Palestine.
P122 pratique de l’auto-mystification condition morale de la survie
p134 litige sionisme bonne relation avec nazisme
p136 « De sorte que, pendant les années 30, alors que la communauté juive américaine avait le plus grand mal à organiser un boycott des marchandises allemandes, la Palestine était le seul pays à être envahi de toutes sortes de produits « made in Germany » »
p137 « mais ceux [GB] qui leur barraient l’accès à la nouvelle patrie ».[...] « Sélectionner jeunes pionniers juifs » parmi les juifs des camps de concentration. Ils étaient évidemment inconscients des implications sinistres de cet accord. »[En 1937 car en 1939 attitude gouvernement nazi contre pro sioniste]
p142 « En février 1939, tout était changé » Eichmann n’était plus le même.
P162 En 1938 George Bonnet (ministre) songea et consulta Ribbentropp sur un transfert des juifs français à Madagascar . »
[…]
p166 « Celle ci était calculée en fonction des « capacités d’absorption » des diverses installations de mise à mort, et aussi des demandes de travailleurs esclaves émanant des nombreuses entreprises industrielles qui avaient découvert tout le profit qu’on pouvait tirer de l’installation de filiales aux alentours des camps de la mort »[ IG Farben, Krupp, Siemens – Schuckert implantés à Auschwitz et aux environ du camps de Lublin 25000 morts à IG Farben sur 35000]
p210 juif parmi les groupes d’extermination
Conférence de Wannsee Janvier 1942 différenciation entre juif allemand et autres « autre culture »
p220 « problème pour les postes les plus élevés de la fonction publique qui venaient juste après les ministres, car ces hommes, colonne vertébrale de toute administration gouvernementale, étaient difficile à remplacer et Hitler les toléra, tout comme Adenauer devait tolérer ceux d’entre eux qui n’étaient pas irrévocablement compromis »[...] « Aux dire d’Eichmann, Heydrich « s’attendait aux pires difficultés. » Et bien, il ne pouvait se tromper davantage. »
p225 « Les défections des officiers SS commencèrent à se faire sentir que lorsqu’il fut certain que l’Allemagne allait perdre la guerre. »
p227 « coopération » juive « catégorie de privilège » p239 à250
p250 « Effondrement moral de la société juive respectable. »[..cite Jong ]« ceux qui ne voulaient pas ouvrir les yeux ont dû comprendre dès le début qu’ « accorder quelques exceptions afin de pouvoir d’autant plus facilement confirmer la règle générale était une pratique généralisé. » ».[…]
« Ce qui était moralement si désastreux dans l’acceptation de ces catégories privilégiées était que toute personne requérant d’une « exception » soit faite pour elle reconnaissait implicitement la règle, mais ce point semble avoir échappé à ces « hommes bons » . »
p265 Cavalerie SS épargnée à Nuremberg[…] Cas Becker homme d’affaire […]cas Kastner.[…]
P270 « et de ceux qui étaient assez malin pour prévoir le retour à des « conditions normales », dans lesquelles l’argent et les relations redeviendraient des atouts indispensables. »
p287 « Mais la population dans son ensemble était manifestement d’une indifférence totale. »[…] « le gouvernement de Vichy mis 7500 juifs de Bade dans le célèbre camps de concentration de Gurs ».[Pyrénées][…]
p291 Therensienstadt.
P292 « Car la vérité était qu’il n’existait pas une seule organisation ou institution publique en Allemagne qui n’eût été impliquée dans des actions et transactions criminelles, du moins pendant les années de guerre. »
p298 Zèle français « Le gouvernement de Vichy avait montré une « compréhension » véritablement extraordinaire à l’égard du problème juif et avait promulgué, de lui même, un grand nombre de lois anti-juives. »[…]
p300 « 4000 enfants de Drancy »
p301 Volte-face de la France lorsqu’il fut demandé d’inclure les juifs français.[…]été 1942 première rumeur sur la réalité de la « réinstallation ». […]
[chaque pays a réagit différemment]
p303 Belgique était gouvernée par Allemagne nazi « La police belge ne coopérait pas,[…] ni cheminots belges Ils s’arrangeaient pour laisser les portes ouvertes, ou montaient des embuscades »[…]
p315 Danemark 1943 « gouvernement danois, qui à leur tour, s’étaient dépêchés d’en informer les responsables de la communauté juives. Se démarquant nettement des dirigeants juifs des autres pays, ils répandirent ensuite publiquement la nouvelle dans les synagogues. »
p316 « Même là où les juifs rencontraient une réelle sympathie et où les gens étaient sincèrement prêts à les aider, ils devaient payer et les pauvres n’avaient aucune chance d’en réchapper. »
p333 « C’est la même histoire qu’on retrouve partout et toujours : ceux qui échappèrent au procès de Nuremberg et qui ne furent pas extradés dans les pays où ils avaient commis leurs crimes, n’ont jamais comparu en justice , ou alors ils ont rencontré la plus grande « compréhension » possible dans les tribunaux allemands. »
p344 les roumains dépassèrent les allemand dans la barbarie, puis aussi dans la volte-face, profit
p357 « privilège » des sionistes hongrois. Noter que les pays traditionnellement antisémites n’ont pas été obligatoirement favorable aux exactions.
P409 « Il est vrai que la domination totalitaire a cherché à instaurer ces oubliettes où faire disparaître tous les actes, bons et mauvais ; mais de même qu’étaient voués à l’échec les efforts fébriles des nazis pour effacer toute trace des massacres à partir de juin 1942[…] tous les efforts pour faire « disparaître » leur adversaires « dans l’anonymat et le silence » ont été vains. Les oubliettes n’existent pas . Rien d’humain n’est à ce point parfait, et il y a simplement trop de gens dans le monde pour rendre l’oubli possible. Il restera toujours un survivant pour raconter l’histoire. Car la leçon de ces histoires est simple et à la portée de tous. Politiquement parlant, elle est que, dans des conditions de terreur, la plupart des gens s’inclineront, mais que certains ne s’inclineront pas. Et de même, la leçon que nous donne les pays où l’on a envisagé la Solution finale, est que « cela a pu arriver » dans la plupart d’entre eux, mais que cela n’est pas arrivé partout. Humainement parlant, il n’en faut pas plus, et l’on ne peut raisonnablement pas en demander plus, pour que cette planète reste habitable pour l’humanité. »
p445 bombe Hiroshima crime de guerre non reconnu
p446 Tribunaux militaire international n’avaient d’international que le nom, lois du vainqueur.
P472 « Si l’on considère que son objectif principal – poursuivre, défendre,juger et châtier A.Eichmann- a été atteint, cela n’est pas très important, néanmoins la possibilité subsiste, plutôt déplaisante mais difficile à nier, que des crimes similaires puissent être commis à l’avenir. Les raisons de cette sinistre éventualité sont générales autant que particulières. Il est dans la nature des choses humaines que tout acte, une fois apparu et inscrit dans le cours de l’histoire de l’humanité, demeure dans l’humanité en tant que potentialité, longtemps après que sa réalité s’est fondue dans le passé. Aucun châtiment n’a jamais eu le pouvoir d’empêcher que des crimes soient commis. Au contraire... »
p475 « Tribunal de vainqueurs »
p493 logique de la défense E aussi bouc émissaire pour RFA et antisémitisme, gouvernement totalitaire etc. opinion de Hannah A : « Le procès devait avoir lieu dans l’intérêt de la justice et rien de plus. » cite un ancien détenu : « Le châtiment est nécessaire afin de défendre l’honneur ou l’autorité de celui qui a été lésé, afin que l’absence de châtiment n’entraîne pas sa dégradation. » »
p495 « Il n’était pas stupide. C’est la pure absence de pensée qui lui a permis de devenir un des plus grands criminels de son époque. »
p501 « Tous les textes s’accordent sur un point : nul n’est tenu d’obéir à des ordres manifestement criminels. »
p505 « n’ont que leur propre jugement comme guide ...en contradiction avec ce qu’ils doivent tenir pour l’opinion unanime. »
( Hannah Arendt "Eichmann à Jérusalem")

31/12/2020 05:31 par alain harrison

Pour être bien claire.

Krishnamurti n’a rien à voir avec les Harry Krishna.
Le temps aboli, discussion entre Krishnamurti et David Bohm (physicien).
Bonne lecture.

Autre chose.
https://odysee.com/@Mars_001:1/MAL-TRAIT%C3%89S-Covid-19-le-documentaire-CHOC:e

31/12/2020 10:33 par charclot

@Jean Yves Peillard

holocauste : sacrifice agréé par le dieu de Moïse pour la rémission des fautes commises ou l’appropriation de sa benediction...

Je n’ai pas l’impression que les nazis aient reçu un fax pour consumer les juifs, ni qu’il les ai agréé... Cette dérive du mot comme celui de génocide est malheureux. Il n’y a pas holocauste à moins de faire du nazisme une religion, ni génocide à moins que les juifs contemporains soient tous ethniquement apparentés mais, par contre, il y a eu religionicide qui peut s’apparenter à un combat idéologique entre paganisme et monothéisme....Bref...ça se développe sur des bouquins entiers, cependant là où je veux en venir c’est qu’il n’y a pas d’holocauste de la terre, il y a juste mépris....toujours lié à cette même mentalité phallique toute puissante.... Prends un bonhomme tout seul, il est souvent pépère mais en groupe, c’est mort...

01/01/2021 21:25 par lolo

bonjour,

ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain...elle a écrit des choses juste sur le totalitarisme et en général sur la philosophie du nazisme, les procès de Nuremberg par exemple.
je ne connaissais pas du tout son aversion pour l’égalité après les êtres humains ne sont pas des livres... ils les écrivent certes mais ils ne sont pas aussi ordonnés qu’eux ;)

bonne année 2021 !

02/01/2021 19:01 par Martz

Un article sans aucune référence dans le livre incriminé (édition, année, page), des citations hors contexte pas d’avant texte ni d’après, et le clou est dans ce genre d’associations : "Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’Arendt voue une admiration sans bornes à la Révolution américaine, menée par des propriétaires d’esclaves, et qu’elle rejette la Révolution française, qui abolit l’esclavage colonial."
Ainsi par amalgame l’admiration (où se trouve l’admiration sans bornes ?) de la révolution américaine = admiration de propriétaires d’esclaves et rejet (à quel endroit) de la Révolution Française = rejet de l’abolition. Bien joué

Puis les commentaires. Là on touche le fond. la plupart n’ont pas lu le texte sinon on devrait avoir des références pour étayer l’argument (lorsqu’il y en a un). La palme revient à l’association Arendt/Cohn Bendit bébé, largement suffisant pour jeter aux orties une oeuvre entière !
Qu’est-ce que penser ?

05/01/2021 00:49 par charclot

^@alain harrison
Non Harry harrison, l’auteur de Soleil vert... pouet pouet

06/01/2021 19:28 par Ludger Laguerre

Bruno Guigue devrait étudier l’histoire de la France coloniale
, pour éviter de falsifier les faits.
La révolution française de 1789 n’a rien à voir avec l’abolition de l’esclavage. Les esclaves révolutionnaires de l’armée indigènes de Saint Domingue ont dû donner une raclée à l’armée napoléonienne en Aout 1791 pour donner naissance à la nation haïtienne.
C’est la bataille de vertières – révolution des esclaves – qui a aboli l’esclavage sur l’Ile de Saint Domingue, et non la révolution française…

07/01/2021 05:37 par alain harrison

Bonjour.

Bien, je dois reconnaître que j’ai réagi plus vite que mon ombre dans mon commentaire plus haut :

28/12/2020 à 04:00 par alain harrison
Bonjour.
Et bien, cette dame est bien dans le continuum « « Crime contre l’humanité, l’ultime retour des barbares » » qu’elle semble réclamer, comme JPMorgans réclamait des états autoritaires......

Je n’en dirai pas plus, ne connaissant pas les écrits de Hannah Arendt.

Quand au soleil vert de Harry Harrison, je ne vois pas l’allusion... sinon que le pouet pouet est vraiment une réponse que j’attribuerais à un fan de Trump ou de Bolsonaro ? Tant qu’à être démago.

Lénine comprenais que le socialisme était impossible : nous ne sommes pas assez civilisé (un article sur LGS) __ pour réaliser cette utopie (moi).
Il serait étonnant que vous lisiez le livre, le temps aboli. Suivre et s’adapter aux évolutions enchevêtrées du libéralisme est une course perdue d’avance. Si nous n’arrivons pas à nous situer sur un terrain ferme.
La Constituante Citoyenne ?
Et il y a deux entités qui y travaillent, la FI annonce la Constituante pour la VIe République (direcrement) et les GJ cherchent à s’organiser en un mouvement citoyen (travailleurs, chômeur,......les petits commerçants (quand ils sont touchés de plein fouet ?) sont versatiles...) rassembleur (indirectement ?). Qu’est-ce qui fait obstacle à un réel rassemblement de la gauche ?

Un article intéressant qui donne une idée de quoi à l’air le marché du travail.

Renforcer les moyens d’action du syndicalisme pour garantir une citoyenneté sociale effective
Publié le 5 janvier 2021
Karel Yon
Chargé de recherches au CNRS, IDHE.S, Université Paris Nanterre

« « Il y a donc un indéniable paradoxe à vouloir faire de l’entreprise le lieu principal de régulation, alors que la notion même d’entreprise est de plus en plus difficile à saisir, avec le développement de formes d’entreprises en réseau, la multiplication des rapports de sous-traitance ou le recours au système de franchise. De surcroît, le lien des travailleurs à une entreprise clairement identifiée ne va pas toujours de soi. De nombreux statuts d’emploi ou d’activité autorisent en effet des relations intermittentes à l’entreprise (CDD, intérim, temps partiel, contrats de mission…), quand ils n’estompent pas l’idée même d’employeur (relations de travail triangulaires ou multi-employeurs et substitution du contrat commercial au contrat de travail avec l’intérim, le portage salarial, l’auto-entreprenariat). Le cas de McDonald’s en France témoigne par exemple d’un usage stratégique de la forme franchise et du travail intermittent des étudiants qui prive les salariés de leurs droits sociaux et syndicaux [4]. » »
https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/01/05/renforcer-les-moyens-daction-du-syndicalisme-pour-garantir-une-citoyennete-sociale-effective/

Ce que cela montre, c’est que nous sommes empêtrés dans du sable mouvant.

Ce qui se passe à Cuba et au Vénézuéla est critique par rapport à leur révolution "propre".
Le Brésil sera déterminant, selon qu’une partie importante de la population se rende compte des changements structurels nécessaires.
Il s ont avec Bolsonaro une échelle de comparaison avec Lula.

Et en France, la population n’a-t’elle pas une échelle de mesure entre le montage de l’UE et le programme du CNR, la question du système idéologique économique de l’un versus l’autre, soit la cotisation versus la finance ????

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