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Fin de l’écotaxe, l’allégeance royale

Marion d’Allard

Hier (jeudi 9 octobre) la ministre de l’Écologie et du Développement durable a reporté sine die l’écotaxe poids lourds sous la pression des transporteurs.

« Ségolène Royal et Alain Vidalis, après avoir échangé avec les responsables des fédérations professionnelles de transport routier (...), décident de suspendre sine die le dispositif de l’écotaxe.  »

En quelques phrases sur un communiqué de presse, les ministres de l’Écologie et des Transport ont signé, hier, un des plus emblématiques renoncements de ce quinquennat.

Les transporteurs avaient posé un ultimatum au gouvernement promettant une journée de mobilisation lundi. Ils ont remporté la partie et suspendu leur mouvement.

«  La moindre demande du patronat est toujours acceptée, sans aucune contrepartie. Nous sommes de plus en plus remontés.  » Pour Jean Delaunay, responsable de la branche transport routier à la fédération CGT des transports, la coupe est pleine. «  Depuis juillet 2013, les transporteurs ont tout fait pour reculer l’échéance alors que, même dans le dispositif initial de l’écotaxe, ils n’avaient qu’un rôle de collecteurs, chargés de répercuter le prix de la taxe sur la facture au client afin de faire payer le juste prix du transport routier  », poursuit le syndicaliste.

Face à la mobilisation, notamment en Bretagne, le dispositif avait déjà été largement édulcoré par Ségolène Royal, à peine avait-elle pris ses quartiers au ministère de l’Écologie. Dès lors l’écotaxe, rebaptisée péage de transit poids lourds et ne concernant plus que 4 000 kilomètres de routes nationales, épargnait soigneusement le réseau breton. Mais le cadeau n’était pas assez gros. Les transporteurs voulaient le statu quo, ils l’ont eu.

«  On peut dire qu’on a gagné, puisqu’on a enfin en face de nous deux ministres qui ont pris la mesure du sujet  », s’est félicitée Aline Mesples, présidente de l’Otre, fédération à l’origine des manifestations qui avaient mené à la suspension de l’écotaxe à l’automne 2013.

En attendant, le principe de pollueur = payeur, permettant la contribution du transport routier aux travaux d’infrastructure et au développement du transport propre (fluvial et ferroviaire), reste donc inappliqué.

Les annonces par Ségolène Royal de la création d’un «  groupe de travail  », de «  la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur  » ou encore de la taxation des profits des sociétés d’autoroutes ne sont pas de nature à ôter le sourire aux vainqueurs.

«  Je suis scandalisée que dans ce pays, le jour où on discute de la loi sur la transition énergétique, on ne soit pas capable d’avoir des mesures fortes pour lutter contre la pollution de l’air et d’avoir d’autres pratiques en matière de trafic routier  », a
vivement réagi hier Emmanuelle Cosse. «  Qui va payer pour la pollution de l’air ? Pour l’entretien des routes ? Ça va être encore les consommateurs, les citoyens et les
automobilistes  », poursuit la secrétaire 
nationale d’Europe Écologie-les Verts (EELV). Et pour cause.

Les transporteurs routiers exonérés

Le contrat passé avec la société Écomouv chargée de la mise en place et de la collecte des fameux portiques écotaxe reste à honorer.

«  Le gouvernement a annoncé une hausse de quatre centimes par litre de gasoil à compter de janvier 2015, dont la moitié servira à compenser les pertes de l’écotaxe  », explique Jean-Louis Delaunay. Excédé, il poursuit : «  Le pire, c’est que les transporteurs routiers ont réussi à s’en faire exonérer ! En clair, ce sont les propriétaires de véhicules diesel qui vont payer la facture de l’écotaxe.  »

Pour les seigneurs des routes, cette année, Noël est tombé en octobre...

Marion d’Allard

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COMMENTAIRES  

13/10/2014 14:16 par desobeissant

Le contrat passé avec la société Écomouv (dont Goldman Sachs est actionnaire) chargée de la mise en place et de la collecte des fameux portiques écotaxe prevoit un dedit de 800 millions € en cas de rupture du contrat

Le cadeau de Noel dont personne de cause ,mis en place pour retarder les consequences de la faillite de la plus grande banque portugeaise :

Accord des grandes banques contre un effondrement du système

Les grandes banques du globe se sont mises d’accord samedi pour modifier les règles de fonctionnement du marché de quelque 7.000 milliards de dollars de produits dérivés afin d’éviter que la faillite d’une d’entre elles ne provoque l’effondrement du système financier mondial.

Ces établissements, allant des américains aux asiatiques en passant par des européens, ont accepté d’abandonner le principe du débouclage automatique ("close out") des contrats si une institution financière se trouve en difficulté, a annoncé dans un communiqué l’ISDA.

L’Association internationale des swaps et dérivés (ISDA) est l’organisme représentant le secteur. C’est elle qui mène les négociations avec les autorités de régulation.

Selon elle, en cas de défaillance d’un grand établissement posant des risques pour le système financier ("Too big to fail") les banques vont mettre en place un délai pour donner davantage de temps aux régulateurs afin qu’ils trouvent une solution évitant une faillite "désordonnée" aux conséquences potentiellement explosives.

Cette solution contractuelle vise concrètement à suspendre temporairement le débouclage automatique des contrats.

La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 avait donné lieu à un débouclage massif de contrats dérivés avec la banque, ce qui avait provoqué le chaos sur les marchés financiers.

Cet accord sera effectif à partir du 1er janvier 2015, selon le communiqué. Les banques auxquelles il va s’appliquer sont : Bank of America, Bank of Tokyo-Mitsubishi, Barclays, BNP Paribas, Credit Agricole, Credit Suisse, Citigroup, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, HSBC, Mizuho Financial Group, Morgan Stanley, Nomura, Royal Bank of Scotland (RBS), Société Générale, UBS, Sumitomo Mitsui et UFJ.

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1536/Economie/article/detail/2085252/2014/10/12/Accord-des-grandes-banques-contre-un-effondrement-du-systeme.dhtml

14/10/2014 12:51 par Archer Gabrielle

Le système capitaliste est un décor de cinéma éphémère qui est maintenu tant bien que mal, comme la barre sans gouvernail d’un "voilier" fantôme ou tous l’equipage est capitaine.....!
Rien de tel pour qu’il sombre inexorablement vers le fond.....! (résultat final très prochainement) _ laughing out loud...

16/10/2014 12:41 par Feufollet

Ce qui m’irrite le plus, c’est que ces blaireaux arrive encore à rire (photo)
Quand les peuples galèrent
Je n’oublierai jamais la photo d’une rencontre entre T. Blair et N. Sarko
Il se fendaient la gueule comme deux collégiens farceurs
Après ça, j’ai compris qu’il y a ceux qui peuvent encore rire de tout
Et ceux qui sont encore sérieux face aux événement
Si le rire est nécessaire pour exprimer la joie dans l’empathie
Il est totalement inconvenant dans des circonstances de crises
Spectacle. Je ris, tu ris, rions ensemble, sur le Titanic en détresse

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