RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La raison ou le chaos

Extrait de la préface d’André Tosel, Philosophe, Professeur émérite

Avec La raison ou le chaos André Prone dresse un ultime tableau de sa vaste fresque théorique intitulée « Capitalisme et Révolution », consacrée à une critique des divers aspects du capitalisme mondialisé et à la proposition de ce qu’il nomme un écomunisme combinant l’apport du mouvement communiste d’inspiration marxienne et l’écologisme. Nourri d’une culture fondée sur une connaissance effective des sciences de la nature, attentif à la transformation des rapports sociaux d’un capitalisme déchaîné, André Prone n’a cessé de montrer et démontrer que ce système universalisé au monde et pénétrant toutes les pratiques, loin d’être rationnel comme il le prétend, reproduit obstinément l’infini irrationnel de la valorisation du capital au profit de castes féroces, en dominant des masses immenses par des méthodes alternant une sophistication extrême et une brutalité accrue (…) L’originalité de la recherche d’André Prone s’exprime dès son titre. « La raison ou le chaos », cette alternative définit notre situation historique. Elle prend la place de l’alternative devenue lieu commun dans la tradition des mouvements d’émancipation quand ils s’affrontaient à des crises de grande envergure. C’est Rosa Luxemburg qui a formulé cette alternative en recourant aux termes « socialisme ou barbarie » dans les années de la crise du début du XXe siècle (…) On doit donc prendre au sérieux la transition logique et politique qui soutient le passage de la formule « socialisme ou barbarie » à la formule « La raison ou le chaos ». Elle est celle d’une nouvelle donne historique possible dans le présent de la crise paroxystique qui engendre pour les sociétés humaines une bifurcation qu’il est vital de savoir emprunter pour éviter le pire et qui devrait être le centre d’une politique émancipatrice (…)

Persuadé de l’imminence de la dimension paroxysmique de la crise généralisée actuelle, l’auteur s’évertue à montrer en quoi le système capitaliste de la totalité s’oppose fondamentalement à la raison. Pour ce faire, il s’attache à revisiter deux concepts philosophiques majeurs, celui de « La question de l’émancipation universellement humaine » de Marx, qui renvoie à l’opposition entre Profane et Sacré dans la lecture proposée par Domenico Losurdo sur les supposées contradictions présentes dans l’oeuvre de Nietzsche, et celui de « Vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison » avancé par Spinoza dans l’Éthique. Il met non seulement en exergue l’ensemble des faits générateurs de chaos consécutifs à ce système pervers au nom du sacré, mais tend à démontrer, à travers ce qu’il nomme « L’idéologie du sombre désir », l’émergence d’un néo-conformisme fascisant tout aussi déstructurant que le modèle permissif de consommation de l’après 68 avancé par Michel Clouscard. Il décrypte également dans la grande mutation technoécomique impulsée par le patronat, les profonds chamboulements en cours dans l’organisation de l’exploitation de la force de travail et l’extraction de la plus-value, avec leurs terribles conséquences sur les rapports sociaux et les conditions de vie des travailleurs. Enfin, André Prone nous dévoile comment le vandalisme de la marchandisation absolue et la politique de la terre brûlée fragilisent l’humanité et détruisent l’équilibre de l’écosystème naturel. Ce constat réaliste et alarmant l’amène à dénoncer l’état de grande difficulté des peuples pour y faire face et à proposer deux nouveaux paradigmes révolutionnaires pour nous sortir du chaos : l’écomunisme comme étape d’une émancipation universellement humaine et la praxis d’une raison commune à la recherche de l’éthique du désir.

L’éditeur

L’AUTEUR : Docteur en Sciences de la Terre et de L’Environnement, André Prone a mené, parallèlement à ses travaux universitaires et son engagement politique et syndical, tout un travail d’écriture poétique et littéraire à la recherche d’une compréhension des rapports sociaux et des relations humaines. Engagé depuis plus de dix ans dans l’élaboration d’une fresque historique autour du thème central Capitalisme et Révolution, il entend contribuer avec ce nouvel essai à l’éclosion d’un désir de vivre autrement sous la conduite de la Raison.

Vous pouvez commander cet ouvrage directement à votre libraire habituel ou sur le site internet : http://editions-harmattan.fr

Prix unitaire de 15€ • 140 pages

URL de cet article 31523
  

Même Thème
Comment la mondialisation a tué l’écologie
Aurélien BERNIER
Le débat scientifique sur la réalité du changement climatique a ses imposteurs. Mais, en matière d’environnement, les plus grandes impostures se situent dans le champ politique. Lorsque l’écologie émerge dans le débat public au début des années 1970, les grandes puissances économiques comprennent qu’un danger se profile. Alors que la mondialisation du capitalisme se met en place grâce à la stratégie du libre échange, l’écologie politique pourrait remettre en cause le productivisme, l’intensification du (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le rôle d’un bon journaliste est de s’en prendre aux abus de pouvoir des puissants. Et lorsque cela arrive, la réaction est toujours violente.

Julian Assange

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.