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Hervé Gourdel entre les mains du rebelle modéré et le terroriste clément

Je commence ce débat par la belle phrase d’Hervé Gourdel « Pourquoi chercher ailleurs alors que l’ailleurs des autres, c’est ici même ». Cette phrase donne une idée de la personnalité de cet homme. Dommage ! C’est ailleurs qu’il s’est éteint.

Son assassinat est une énigme qui a plusieurs interprétations. Un citoyen de Tizi Ouzou exprime sa tristesse « Je suis meurtri par l’exécution d’un ressortissant français alors que nous sommes une terre d’accueil où les gens sont ouverts et tolérants. Cet acte barbare nous replonge dans l’horreur des années quatre-vingt-dix ». En France, les Verts ont rendu hommage à cet homme dans le respect et la dignité « Gardons-nous des réactions guidées par la haine ou par la peur, que les terroristes recherchent à travers leurs actes cruels. La France, l’Europe et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour neutraliser ces groupes et retrouver une stabilité durable au Moyen Orient et en Afrique ».

Par contre, certaines personnalités politiques ont utilisé l’assassinat d’Hervé Gourdel pour faire surface dans une eau troublée de sang et retourner dans le décor politique macabre. Les opportunistes de la politique de guerre tel monsieur Sarkozy, le fouteur de pagaille en Lybie, ont saisi cette occasion barbare pour renaitre dans le sang d’un innocent nommé Hervé Gourdel. Le député socialiste Yann Galut dénonce les opportunistes sur Twitter « La récupération politicienne de l’assassinat d’Hervé Gourdel par Nicolas Sarkozy, qui l’a en plus fait savoir à la presse est indigne. Yann Galut reproche à Nicolas Sarkozy ou à ses conseillers en communication d’avoir fait fuiter cette information pour qu’elle puisse être rapportée par Europe1 » L’audace politique d’Yann Galut dévoile l’ambition et la prétention de la politique barbare.

L’assassinat d’Hervé Gourdel nous donne une image sombre de ce qui se déroule dans le monde et au Moyen Orient en particulier. Les choses au Moyen Orient sont très compliquées. Elles sont gouvernées par l’unique règle des renseignements « Ceux qui savent ne parlent pas et ceux qui parlent ne savent pas ».

David McCandless est l’auteur du site « Information is beautiful ». Voici comment il voit le Moyen Orient « Pas facile d’y voir clair au Moyen-Orient. A moins d’être un spécialiste de la région, il est complexe de saisir les relations entre les Etats, les différentes organisations et groupes djihadistes, ainsi que les affiliations liées à la confession religieuse, chiite ou sunnite ». Dans le même sens, Kaïd Ahmed disait presque la même chose dans un discours à la place des Martyrs devant une foule d’algériens après sa visite au Moyen Orient, quelques mois après la guerre des six jours en 1967 « Après ma tournée au Moyen Orient, j’ai constaté que tout le monde driblait comme Lalmas, la vedette du CRB. Je n’ai rien compris. J’ai constaté que les gens de là-bas ne voient pas les choses comme nous les voyons ici. Chacun a sa manière de définir l’ennemi. Nous avons perdu trop de temps en essayant de concevoir la vérité chez eux ». Dans ce discours, Kaïd Ahmed avait la témérité politique de dire aux algériens la pure réalité.

Pour mieux comprendre ce qui se passe au Moyen Orient, je commence mon analyse avec les paroles de Dominique de Villepin : « La coalition formée par Obama, s’engageant vers une troisième guerre d’Irak, est une décision absurde et dangereuse. On se précipite sous le coup de l’émotion et sous la pression de la politique intérieure. On voit la situation politique de la France et on peut s’inquiéter de voir un président s’engager dans cette affaire avec la crise intérieure. Il serait temps que les pays occidentaux tirent les leçons de l’expérience. Depuis l’Afghanistan, nous avons multiplié les interventions militaires, pour quel résultat ? Il y avait en 2001 un foyer de terrorisme central. Aujourd’hui nous une quinzaine. L’État islamique, ISIS, c’est l’enfant monstrueux de l’inconstance et de l’arrogance de la politique occidentale… »

Pour vérifier la sincérité dans les paroles de Dominique de Villepin, je me réfère aux paroles du général Wesley Clark. L’ex-commandeur suprême de l’OTAN, le général Wesley Clark, a bien dit en 2007, lors d’une interview télévisée, que la décision de faire la guerre à la Syrie a été prise par le président George W. Bush et ses faucons deux semaines après les attentats de New York et Washington. Le plan de guerre a été débattu lors de la réunion à Camp David, le 15 septembre 2001. Dans ce même lieu on a parlé d’intervenir militairement simultanément en Libye et en Syrie pour montrer l’aptitude d’action et la force militaire étasunienne.

Dix ans après les attentats de New York et Washington une autre réunion s’est tenue au Caire en février 2011. La réunion était présidée par John McCain. Bernard-Henry Lévy était parmi les délégués français présents dans ce rassemblement. La réunion a donné le signal des opérations secrètes pour commencer les manifestations du printemps arabe à la fois en Libye et en Syrie (le 15 février à Benghazi et le 17 à Damas). Dans cette réunion, des personnalités libyennes comme Mahmoud Jibril (alors numéro 2 du gouvernement de la Jamahiriya) et des personnalités syriennes comme Malik al-Abdeh et Ammar Qurabi se tenaient autour d’une table avec John McCain, Joe Lieberman et Bernard-Henry Lévy. Bernard Henri Levy n’a jamais caché ses intentions expliquant que « Le Printemps Arabe est bon pour Israël ».

Les artisans du printemps arabe ont décidé de réorganiser le monde arabe. Bernard-Henry Lévy et le sénateur sont au cœur de cette stratégie. Ils ont réussi à déstabiliser le monde arabe. Tous les indices démontrent que la réunion du Caire a lancé le « printemps arabe » en Libye et en Syrie. C’est dans ce rassemblement noir que l’extrait de naissance de l’enfant monstrueux ISIS est enregistré.

Chez nos frères égyptiens, ISIS est une reine mythique et une déesse en même temps. Cette déesse est funéraire, rusée, magicienne et épouse exemplaire. Elle revivifie Osiris, son bien aimé, après son assassinat. En Egypte, les frères musulmans pensent que des lettres d’ISIS forment dans une combinaison bizarre le mot SISSI. Même produit sous un nom lui ressemblant. Ils croient qu’ISIS a entouré le corps de son époux assassiné par de bandes pour en faire une momie. Tout le monde témoigne que Morsi a ramené Sissi. Comme ISIS, Sissi veut faire de Morsi une momie politique pour la revivifier au moment opportun. Et le « momiage » politique est connu en Egypte.

Pour les Étasuniens, le nom du monstre ISIS est fabriqué de toute pièce en groupant la première lettre des mots composant the la suite des mots « Islamic State of Iraq and al-Sham ». Le produit ISIS est une marque américaine. Hillary Clinton confirme que l’État Islamique de l’Iraq et du Levant DAECH ou ISIS a été créé par l’administration étasunienne ! Elle veut dire « Une propriété du gouvernement américain ». Les djihadistes de l’Etat Islamique sont équipés d’armes militaires étasuniennes. Ils utilisent des armes militaires étasuniennes destinées aux rebelles modérés en Syrie. L’expression « le rebelle modéré » est vague. Elle est synonyme de l’expression « le terroriste clément » ! Clément est un prénom français. Il n’a rien avoir avec la clémence de Dieu. Ce terroriste est mentionné dans les paroles de la chanson de Michel Fugain « Un certain Clément Jean Baptiste. Qui habitait rue Saint-Vincent. Voulant écrire un compliment. Trempa sa plume dans le sang. Qu’elles étaient rouges les cerises. Que nous chantait Monsieur Clément » [Jean-Baptiste Clément, chansonnier communard, auteur du “ Temps des cerises ” et de … “ Dansons la capucine ”, LGS].

Comme monsieur Clément, les Étasuniens ont toujours qualifié l’Émirat islamique ISIS de « combattants de la liberté » en Syrie avant d’inventer la résistance modérée. Le même scenario se répète. Ils ont inventé al-Qaida en Afghanistan. Une fois sa mission terminée, ils l’ont remplacé par ISIS. Les groupes terroristes sont comme les produits consommables. Ils changent d’emballage pour être mieux vendus. Chez nous, ISIS a remplacé OMO. Même produit dans un emballage diffèrent et sous un autre nom. Quel que soit leur usage, les terroristes procèdent aux mêmes abus : viols, tortures, décapitations, crucifixions.

Pour les algériens de la rue ISIS est un nettoyant. Ce détergent est souvent utilisé pour laver le linge sale des politiciens qui mènent le monde vers le désordre et le chaos. Chacun de nous a lu la publicité : ISIS lave avec la force des vagues. Après l’assassinat du guide de haute montagne, d’Hervé Gourdel, nous remorquons qu’ISIS ne lave plus avec la force des vagues. Il utilise le couteau et les balles comme monsieur Clément. L’acte de Clément est barbare, monstrueux, lâche, ignoble et inhumain. Tous les Algériens le condamnent.

L’histoire de monsieur Clément n’est pas une imagination. Je rappelle aux Algériens, qu’en mai 2013, le sénateur John McCain se rendait illégalement près d’Idleb en Syrie, via la Turquie, pour y rencontrer des leaders de l’« opposition armée ». Son voyage n’était rendu public qu’à son retour à Washington. Le sénateur McCain a rencontré le proclamé Khalifa, Abou Bakr Al Baghdadi. Le hasard a voulu que les ravisseurs d’Hervé Gourdel aient cité l’ami de McCain, après leur acte criminel. Il faut avoir le courage politique de dénoncer les coupables. John McCain, Joe Lieberman et Bernard-Henry Lévy sont indirectement impliqués dans la mort d’Hervé Gourdel. Ils sont responsables de son assassinat.

En conclusion : La stabilité chez nous crée un grand malaise au pays des marchands de stupéfiants où vit monsieur Clément. On se souvient d’Alain Juppé accompagné de Bernard-Henri Lévy et d’un certain Clément à l’hôpital de Tripoli. Je rappelle encore une fois aux algériens les paroles idiotes de l’écrivain français Pascal Bruckner, un cousin de Clément : « L’intervention de l’OTAN en Lybie a été très bien menée et a été exemplaire. Il n’y a pas eu d’intervention terrestre, on a permis aux Libyens de se débarrasser de leur dictateur. Qu’ils s’entretuent aujourd’hui, c’est malheureux mais ce n’est plus de notre ressort ». En plus clair, ces idiots intellectuels veulent que les arabes s’entretuent. Autrefois tout semblait ne pas les concerner, aujourd’hui c’est le chaos.

Soyons vigilants ! Nos soi-disant amis veulent nous draguer vers le chaos. Nous devons serrer nos rangs et s’aligner derrière notre armée. Fini les querelles politiques internes. Unissons-nous pour relever les défis de ce siècle. Les actes terroristes de tignetourine et l’assassinat d’Hervé Gourdel sont les empreintes des malfaiteurs qui prennent monsieur Clément pour un clément.

»» http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5204273
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Michael PARENTI
Analyste politique progressiste de tout premier plan aux États-Unis, Michael PARENTI, docteur en Sciences Politiques de l’Université de Yale, est un auteur et conférencier de renommée internationale. Il a publié plus de 250 articles et 17 livres. Ses écrits sont diffusés dans des périodiques populaires aussi bien que dans des revues savantes, et ses textes engagés l’ont été dans des journaux tels que le New York Times et le Los Angeles Times. Ses livres et ses conférences, informatives et (…)
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Je définirais la mondialisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales.

P.Barnevick, ancien président de la multinationale ABB.

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