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Honduras : L’oligarchie, les morts et la résistance

photo : juventudrebelde.co.cu

Au Honduras les assassinats n’ont pas arrêtés, ciblés, barbares, les escadrons de la mort honduriens n’en sont pas encore au niveau des massacres des paramilitaires colombiens, mais ils suivent de près à la fois la politique de terreur colombienne et les leçons apprises des dictatures chilienne et argentine.

L’oligarchie hondurienne savoure sa reconquête, mais cette victoire pourrait être de courte durée, en effet comme l’écrit Oscar Amaya Armijo, pour le moment la résistance du peuple hondurien reste pacifique et pleure ses morts sans porter de coups.
Mais il se pourrait fort bien que cela ne dure pas, et à ce moment là les oligarques risquent fort de moins rire et le Honduras d’être ensanglanté par une guerre civile que les dirigeants du pays peuvent encore éviter s’ils arrêtent de ne cultiver que leurs intérêts aux dépends de ceux de leur pays.

En ce qui concerne les personnes amoureuses de la vie, toute mort leur fait mal, qu’importe qui est le défunt.

Jusqu’à présent, c’est la Résistance qui pleure ses morts, les recueille et les enterre avec un stoïcisme messianique, et elle ne répond pas à tant d’agressions graves avec vengeance.

Ou comme le dit Luis Morel, vieux dirigeant du mouvement ouvrier hondurien, "la résistance est, jusqu’à présent, comme les chiens, qui reçoivent des blessures et courent uniquement pour se lécher" , avec une apparente résignation.

En réalité, c’est une proposition terrible ébauchée par ceux qui créent le pacifisme, appelez-cela christianisme, bouddhisme ou "gandhisme", les mouvements qui ne répondent pas (ou qui n’ont pas répondu) avec violence à la violence.

Existe-t-il réellement une culture qui croit que celui qui reçoit des coups sur la joue gauche offre la droite pour recevoir plus de coups ? Combien de temps dure une telle attitude dans une société marquée par la violence économique, sociale et politique ? Comment les personnes violentes conçoivent-elles ceux qui ne répondent pas aux agressions ?

Il est difficile de répondre à ces questions, puisque l’histoire n’est qu’une chronologie de la violence ou plutôt de l’infamie : Qui est-ce qui peut affirmer que l’on est pas encore à l’aube de la Communauté Primitive ? Est-ce que ce n’est pas est-ce qu’un échantillon de que nous vivons dans l’époque du troupeau après avoir été témoin de l’assassinat de l’adversaire comme quand ils se disputaient un fémur de Mammouth ?
N’est-ce pas un modèle du fait que nous vivons à l’époque de la meute témoin de l’assassinat de l’adversaire comme quand on se disputait un fémur de mammouth ?

L’absurdité est immensément douloureuse, comme par exemple au Honduras on a assassiné le jeune Gilberto Alexander Núñez Ochoa, chargé au FNRP d’éviter que des infiltrés ou d’autres ne provoqueront des affrontements contre les forces policières et militaires durant les marches contre la dictature. Cet agent du pacifisme a été abattu de manière vile avec violence, celle là même qu’a intronisé le régime conjuré. Son délit, même si on ne le croit pas, était d’éviter les agressions contre ceux-là mêmes qui l’ont tué.

Qui au sein de l’oligarchie, parient sur la violence contre le pacifisme de la Résistance, apparemment, ils pensent que l’angoisse et l’incertitude ne les balayera pas, et que leurs victimes tendront toujours la joue droite.

Cette vision étroite est extrêmement dangereuse et conduira irrémédiablement à l’entassement des morts, qu’importe sa provenance sociale. Alors, l’odeur pestilentielle de la mort emportera toute la structure de la société hondurienne.

Ce sera l’époque où l’oligarchie et la résistance se retrouveront dans les mêmes cimetières enterrant leurs parents ou dans les hôpitaux comptabilisant les mutilés. L’hécatombe sera irréversible, les pleurs rempliront tout à ras bord et il n’y aura plus la capacité pour pardonner.

A ce moment il n’y aura plus d’occasion pour le dialogue, poru que l’on s’apprécie, pour des accords civilisés, donc quand on tient le pouvoir par les armes la pensée s’avilit, elle se trouble, et l’on croit que ce pouvoir est universel et éternel. La seule issue pour la perversité devenue pouvoir c’est la mort.

L’oligarchie ne doit pas chanter victoire parce que les morts sont du côté de la résistance, puisque la violence engendrée, plus tôt que tard, fonctionnera comme un boomerang, retournant à l’endroit d’où elle est partie. Cela peut arriver même si on ne le veut pas, ainsi fonctionne la dynamique de la violence sociale, quand il n’existe pas de réponse pour résoudre la crise politique par la voie de la coexistence pacifique.

Qu’est-ce que les oligarques préfèrent, partager le pouvoir économique, politique et le bien-être social avec tous les honduriens ou "colombianiser" ce processus ? N’existe-il pas parmi les magnats une volonté politique pour préparer le destin du Honduras avec le FNRP ?

Les intérêts mesquins du gain oligarchique pèsent-ils plus que la vie ou la santé physique et mentale de milliers de honduriens ? N’y a-t-il pas d’arrangement possible ?

Sans réponse positive à ces questions, bientôt tous les coins du Honduras et son histoire future se rempliront de cadavres, ce ne sera rien de plus qu’une page écrite avec du sang.

Oscar Amaya Armijo

Source : Vos El Soberano "La oligarquà­a, los muertos y la resistencia"

Traduction : Primitivi http://www.primitivi.org/spip.php?article326

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