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Inventaire du contre-Printemps des Islamistes tunisiens [2/11]

Remarque préliminaire

Cet Inventaire est publié en onze Volets, numérotés de [1/11] à [11/11], dont l’ordinal et l’intitulé de chacun sont mentionnés dans le Sommaire qui suit, avec, à chaque fois, la mention du Sommaire et des Liens des Volets publiés.

Sommaire

1. Principale proposition discriminatoire relative aux Droits de la Femme dans le Projet de la future Constitution :

http://www.legrandsoir.info/inventaire-du-contre-printemps-des-islamis...

2. Deux petits textes qui tombent à pic : " Le féminin dans le masculin, le masculin dans le féminin " d’Edgar Morin et " La femme est un simple objet sexuel" de Rached Ghannouchi

3. Mainmise sur les Rouages de l’État et les Médias Publics

4. Appel à mes Compatriotes de Tunisie et d’ailleurs

5. Un cocktail de leurs forfaits

6. Des Ministres singuliers

7. Lundi 9 avril 2012, Lundi noir du Printemps Tunisien

8. Des Systèmes Administratif, Policier et Judiciaire binaires

9. Ah ! avec les Islamistes, qu’il fait bon d’être Franco-Tunisien de ce côté de la Méditerranée !

10. Un discours Caméléon

11. Supplique de tous les jours

2. Deux petits textes qui tombent à pic : " Le féminin dans le masculin, le masculin dans le féminin " d’Edgar Morin et " La femme est un simple objet sexuel" de Rached Ghannouchi

a. Une « Épreuve de Commentaire de Texte » au choix à l’attention de nos Constituants

Le premier petit texte, reproduit ci-dessous, est un extrait du dernier livre d’Edgar Morin, intitulé "La Voie-Pour l’avenir de l’humanité"et paru, chez Fayard, en 2011 :

"Nous devons savoir que chaque sexe porte en soi de façon atrophiée, récessive ou latente, la présence de l’autre sexe. Ainsi l’homme a conservé des tétons, et le clitoris féminin est un pénis réduit. Il ne saurait être question de dépasser le masculin et le féminin dans un quelconque unisexe, mais plutôt de compléter la tendance à l’égalité homme/femme par l’accroissement, chez l’homme, de caractères propres à la féminité (soins et tendresse), et, chez la femme, de caractères propres à la masculinité (carrières de responsabilité et d’autorité). Si la différenciation (génétique ? culturelle ?) entre les hémisphères cérébraux a développé dans l’hémisphère dit masculin les qualités d’analyse et d’abstraction et, dans l’hémisphère dit féminin, les qualités d’intuition et d’appréhension globale, hommes et femmes détiennent les deux hémisphères, et l’idéal serait d’associer le sens de l’abstraction et de l’analyse à celui de l’intuition et du global dans un plein emploi commun des « deux sexes de l’esprit »(…) Ce sont les femmes qui, dans un monde de mâles dominants, brutaux et bornés, ont sauvegardé la douceur et la tendresse. D’où la justesse de la parole d’Aragon : « La femme est l’avenir de l’homme », en ce sens que c’est toute la civilisation humaine qui doit intégrer les potentialités d’amour et d’affection du féminin. (…) En outre, à notre époque où les connaissances sont de plus en plus dispersées, compartimentées, les femmes sont peut-être mieux placées que les hommes pour saisir la complexité des grands problèmes de la vie personnelle et collective. ".

Quant au second petit texte, reproduit ci-dessous, il s’agit d’un extrait du livre de Rached Ghannouchi, intitulé " Entre le Coran et la réalité des Musulmans ", qui a été cité par "Al Maghrib", un quotidien tunisien de langue arabe :

"La femme est un simple objet sexuel. La différence entre les deux sexes repose, essentiellement, sur les fonctionnalités sexuelles, et les spécificités de la femme tournent autour de ses fonctions sexuelles (…) Chaque spécificité de la femme a un lien avec sa fonction sexuelle ou est le résultat de cette fonction, essentielle chez la femme et qui est le fondement de la nature féminine, alors que toute autre caractéristique reste secondaire, tout aussi fondamentale soit-elle » (sic).

Afin d’enrichir les débats qui vont se dérouler en séance plénière, concernant la discussion du Projet de notre future Constitution, qui a été arrêté par les diverses Commissions, et, principalement, sa partie relative à la Femme, je propose ces deux textes comme une « Épreuve de Commentaire de Texte » au choix à tous nos Constituants, et ce, avant que l’Assemblée Nationale Constituante n’entame lesdits débats. A cet effet, et à l’attention de ceux parmi eux qui ne sont pas initiés à la Pensée Islamiste, je vais rappeler succinctement, dans le prochain paragraphe, l’origine doctrinale Islamiste du troc de la Complémentarité contre l’Égalité, troc qui conduit à l’Équité Islamiste inégalitaire.

b. L’Équité Islamiste ne peut être qu’inégalitaire

Pour les Islamistes, la Complémentarité biologique des sexes de la Femme et de l’Homme induit, nécessairement, des destinées sociales et culturelles différentes et, donc des droits et des devoirs spécifiques différents qui ne sont, en aucun cas, similaires, identiques aux deux sexes. Et, par suite, cette différence biologique induit une différence dans les droits et devoirs, droits et devoirs pris par référence à la justice convenue : C"est ça "l’Équité Islamiste" des sexes, et ce, à l’instar de ce qui se passait aux États-Unis d’Amérique, à l’époque ségrégationniste, et en Afrique du Sud, à l’époque de l’Apartheid, où la différence biologique de peau des citoyens blancs et des citoyens noirs induit une différence dans les droits et devoirs, droits et devoirs pris par référence à la justice convenue. A l’instar, aussi, de ce qui se passe, aujourd’hui, en Israël et dans les Territoires Palestiniens Occupés où la différence ethno-culturo-spirituelle entre les citoyens juifs et les citoyens arabes induit une différence dans les droits et devoirs, droits et devoirs pris par référence à la justice convenue. Pour ce dernier point, j’invite le lecteur à consulter mon Article, intitulé " Trilogie Israélienne : 2. L’Etat d’Israël et la pratique de l’Apartheid ", paru sur le Lien :

http://www.legrandsoir.info/Trilogie-Israelienne-2-L-Etat-d-Israel-et-...

Autrement dit, pour les Islamistes, la différence biologique des sexes ne conduit pas, en matière de droits et devoirs, à l’ Égalité des sexes, mais à l’ Équité, considérée par référence aux principes de la justice, convenue, commune, qui, basée sur la différence sexuelle, maintient et reproduit la Complémentarité des sexes dans la division sexuelle du travail, la répartition sexuelle des tâches, des responsabilités,… Ainsi, pour les Islamistes, à chaque sexe son statut, son rôle, donc ses droits et devoirs, considérés par référence aux principes de la justice convenue, commune, qui sont, pour chaque sexe, les droits qui lui sont garantis par la Sharia (on y vient ) et les devoirs que lui impose la Sharia. Comme exemple caractéristique, le devoir de docilité est imposé aux femmes et non aux hommes, ce qui implique que, pour l’Équité Islamiste, la violence et le viol conjugaux, commis par l’époux, n’existent pas ! Mais, la Sharia est un ensemble juridique fluctuant, dans l’espace et dans le temps, dont la conception, l’interprétation et les applications ne font pas l’unanimité, et ce, même au sein des pays qui ont adopté la Sharia comme mode de gouvernance, compte tenu du fait que toutes les questions juridiques, dans son cadre, relèvent de l’Ijtihad (l’Effort Spirituel Individuel).

Ainsi, pour les Sunnites, il existe quatre écoles juridiques qui ne s’accordent pas sur des points importants. Quant aux Shiites, il suffit de se rappeler du cas de l’Ayatollah Khomeiny qui a interdit le contrôle des naissances, au nom de la Sharia, au début de son pouvoir, et qu’il l’a légalisé, toujours au nom de la Sharia, à la veille de sa mort. Aussi, la Sharia, qui attribue, déjà , à priori, des droits et devoirs inégalitaires aux femmes et aux hommes, ne peut assurer, non plus, l’Équité entre les personnes de même sexe au sein de la Oumma Islamique.

D’ailleurs, comme l’a noté Sadakat Kadri dans son Livre (" Heaven on Earth-A Journey Through Shari’a Law from the Deserts of Ancient Arabia to the Streets of the Modern Muslim World ", Farrar, Straus and Giroux, New York, 2012), c’est le Sultan Mehmet II, que l’Histoire a retenu pour avoir conquis Constantinople en 1453, qui initia l’écriture du premier Code Juridique Islamique, basé sur la Sharia, c’est-à -dire huit siècles après l’avènement de l’Islam ! En outre,Il n’a jamais existé de consensus autour de la définition du terme Sharia, alors, comme on le verra au paragraphe d. ci-dessous, qu’il existe un consensus autour de la traduction de ce terme en français

En conséquence, il apparaît, d’après ce qui précède , que la Sharia est une oeuvre purement humaine, hautement fluctuante, dont le terme qui la désigne est indéfinissable, constatation qui m’a conduit à affirmer que «  La Sharia est obsolète » et inviter à sortir « l’Ijtihad des oubliettes », lui qui « fait de chaque croyant un potentiel exégète », pour le libérer de « sa pratique désuète », comme je le mentionne dans mon petit Poème intitulé « Ma Profession de Foi » paru sur le Lien :

http://www.legrandsoir.info/ma-profession-de-foi.html

Ce petit Poème, composé il y a plus d’un an, m’a été inspiré par la déclaration suivante : « la polygamie est l’un des principes fondamentaux du programme à venir du mouvement Ennahdha. Nous défendons ce droit et cette liberté préservée en Islam. Nous sommes déterminés à introduire ce droit à la constitution tunisienne », déclaration, parue sur le Journal en Ligne « Investir En Tunisie », qui a été attribuée (faussement, semble-t-il) à Samir Dilou, aujourd’hui, Ministre des Droits de l’Homme et de la Justice Transitionnelle et Porte-parole du Gouvernement de la Troïka, et, à l’époque, Porte-parole du Parti Islamiste d’Ennahdha. Samir Dilou a, par la suite, opposé à cette déclaration un démenti, publié le 1er juin 2011 et reproduit dans le Lien ci-dessous :

http://www.tixup.com/societe/7074-ennahdha-la-polygamie-est-un-princip...

démenti où il a affirmé, en outre, que «  Le Programme d’Ennahdha ne comporte pas le point de la polygynie (…) et s’il y aura une révision du Code du Statut Personnel, ce sera uniquement dans le but de renforcer les Droits et les Acquis de la Femme » (sic). Autrement dit, dans la logique du Parti Islamiste Tunisien, le troc de la Complémentarité et l’Équité Islamistes contre l’Égalité constitue un renforcement des Droits et des Acquis de la Femme Tunisienne !

Dans tous les cas, quoique disent les Islamistes, cette Équité, déduite de la Complémentarité des sexes, ne peut être qu’inégalitaire et la femme y apparaît comme étant le noir des États-Unis d’Amérique et de l’Afrique du Sud ségrégationnistes ou le palestinien de l’Israël de l’Apartheid, étant donné que « la caractéristique essentielle de la pratique de l’Apartheid dans un pays est constituée par l’existence d’un système de lois dans lequel les groupes dominants et les groupes subordonnés ne disposent pas des mêmes droits ». Et, comme un prévenu en vaut deux, rappelons aux Islamistes Tunisiens que l’Apartheid est, d’après l’ONU, un Crime Contre l’Humanité, compte tenu de la « Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid » [Article 2, Résolution 3068 (XXVII) du 30 novembre 1973], Convention mentionnée dans le Lien suivant :

http://www.un.org/fr/events/mandeladay/apartheid.shtml

c. Une « Épreuve de Commentaires de Texte » à l’attention du Cheikh Rached Ghannouchi

Quant au Cheikh Rached Ghannouchi, je lui propose comme « Épreuve de Commentaire de Texte » ou bien, ce qui est encore mieux, comme sujet du Prêche du Vendredi 16 août 2013, Semaine de la date du 57ème anniversaire de la promulgation du Code du Statut Personnel, ce sublime texte que j’aime beaucoup et que je ne peux m’empêcher de reproduire chaque fois que le sujet s’y prête :

« Nous ne faisons pas assez pour l’épanouissement des femmes. Les considérer comme étant seulement aptes à enfanter et allaiter peut nuire à notre prospérité, alors qu’elles ont d’énormes capacités que nous avons étouffées par la situation de dépendance dans laquelle nous les avons mises, et qu’elles peuvent contribuer efficacement à la vie de la cité.

N’oublions pas qu’elles constituent les deux tiers de l’humanité : si on laisse ces deux tiers vivre comme des plantes ou vivre en parasite sur le compte du tiers restant, cela ne peut que conduire nos cités à la ruine et au malheur ».

Il s’agit d’un texte d’Ibn Roshd (Averroès, 1126-1198) qui a été traduit par moi-même, et ce, à partir du livre de Khalil Charf-Eddine : «  Ibn Roshd, al-shu"aa al akhir », Dar al-Hilal, Beyrouth, 1988, texte qui montre qu’Ibn Roshd est, sans aucun doute, le précurseur de la Défense des Droits de la Femme.

d. Les termes " Sharia" et " Ijtihad " dans le Coran

Dans le Coran, la prescription qui prime sur toutes les autres est l’Ijtihad (l’Effort Spirituel Individuel), prescription qui peut être considérée comme étant le Sixième Pilier de l’Islam ; étant donné que c’est la prescription la plus omniprésente, à travers diverses formes, dans le Livre Saint, et ce, contrairement au terme "Sharia " qui apparaît, dans tout le Coran, une et une seule fois, plus précisément dans le Verset 18 de la Sourate 45, et dans le sens de "Voie" , Verset qui dit : " Ø« Ù مَّ جَعَلْنَاكَ عَلَى شَر٠يعَة٠مّ٠نَ الْأَمْر٠" ("Puis, Nous t’avons mis sur la Voie de l’ordre " ). Quant à l’importance de l’Ijtihad dans le Coran, et, par suite, dans la vie du croyant, elle se justifie par le fait qu’en Islam, il n’y a ni Concile, ni Autorité Pontificale, ni Clergé, ni…, que seul Dieu sonde les coeurs et est seul juge de la relation qui l’unit aux hommes.

Il convient de rappeler que le terme" Sharia " est la transcription en caractères latins du terme coranique " شريعة " et de noter, dans ce contexte, que ce terme coranique est traduit, dans la quasi-totalité des Coran en langue française, par le mot " Voie " , dans un sens très proche de celui du mot « Voie » qui figure dans le titre du livre d’Edgar Morin, ci-dessus mentionné, et non par l’expression "la Religion" , "la Loi" , "la Loi Coranique" ou "la Loi Islamique " , comme on aurait tendance à le croire, fait que l’on peut vérifier dans la Liste des Coran en langue française, mentionnés en fin d’Article, traductions considérées par les spécialistes de la question, toutes cultures, toutes nationalités et toutes spiritualités confondues, comme étant les Traductions de Référence.

e. On a poussé la Sharia vers la porte et, par la grâce de l’Ijtihad des Islamistes, elle revient par la Fenêtre !

Comme il a été rapporté dans la chapitre précédent, le Parti Islamiste, par la voix de son Guide suprême, avait renoncé officiellement [sous la formidable mobilisation des Modernistes de tous bords, mobilisation qui s’est manifestée sous formes de rassemblements, sit-ins, articles, pétitions, tables-rondes, débats, interventions dans les espaces radiophoniques et audiovisuels,… ]de proposer, dans la future Constitution, la Sharia comme source obligée du Droit Tunisien. Cet abandon a été annoncé, par Rached Ghannouchi lui-même, le dimanche 25 mars 2012, lors d’un Meeting populaire, organisé par son Parti.

Mais, voilà , le mardi 4 septembre 2012, le groupe des Constituants Islamistes au sein de la «  Commission des Instances Constitutionnelles » de l’Assemblée Nationale Constituante a présenté une proposition appelant à inscrire dans la Constitution un « Conseil Suprême Islamique », comme « Instance Constitutionnelle », proposition établissant, en réalité, une Autorité Religieuse Constitutionnelle jouissant d’un Pouvoir parallèle qui risque de mettre en péril l’essence même de l’État Civil et Moderne qu’est la Tunisie d’aujourd’hui, réticences qui ont été partagées par des Constituants non Islamistes, membres de ladite Commission. Mais, les Islamistes ont été épaulés par l’Universitaire et Théologien Hmida Ennaifer, un des fondateurs du Mouvement Islamiste Tunisien, qui a été invité par ladite Commission pour être auditionné au sujet de cette proposition. Hmida Ennaifer a défendu, dans sa prestation, cette idée d’inscription d’un « Conseil Suprême Islamique » dans la Constitution en affirmant que « L’Article 1 de la Constitution stipule que la Religion de l’État tunisien est l’Islam. Mais, nous ne disposons ni d’un référentiel islamique en Tunisie qui confirme le contenu de l’Article 1 de la Constitution, ni d’une Autorité Religieuse scientifique et historique » (sic).

Après discussion, et en raison de la difficulté à trancher cette question par un vote ou par consensus, les membres de la Commission se sont accordés, le jeudi 6 septembre 2012, pour soumettre à la séance plénière de l’Assemblée Nationale Constituante la question de l’inscription du « Conseil Suprême Islamique » dans la Constitution.

En vérité, il convient de dire qu’il n’est pas nécessaire d’être un expert en Droit Constitutionnel pour se rendre compte que la Constitutionnalisation d’un "Conseil Suprême Islamique " revient à adopter la Sharia comme source obligée du Droit Tunisien.

En effet, il coule de source qu’une des prérogatives premières de ce Conseil serait de statuer sur la conformité des lois à l’Islam, comme l’a sous-entendu Hmida Ennaifar dans son audition. Or, pour les Islamistes, « il n’y a pas de différence entre l’Islam et la Sharia », d’après la déclaration, très officielle, de Rached Ghannouchi rapportée au chapitre précédent. Donc, une des prérogatives premières de ce Conseil serait de statuer sur la conformité des lois à la Sharia : CQFD !

Et, ce serait alors au bon vouloir de ce " Conseil Suprême Islamique " de spécifier de quelle Sharia il s’agirait ; qui plus est, comme il a été démontré ci-dessus, il existe une multitude de Sharia indéfinissables.

Dans ce cadre, l’Histoire a montré que la fluctuation, par essence, de la Sharia a conduit, plus d’une fois, à un Droit flou et à des Lois controversées,pour ne pas dire contradictoires. Par ailleurs, l’Histoire a montré, aussi, que par son instabilité, la Sharia s’accommode, parfaitement, de la surenchère dans les domaines social, politique et religieux , surenchère qui a été usitée, plus d’une fois, et qui peut l’être encore, plus que jamais, par des détenteurs obscurantistes d’un pouvoir s’autoproclamant gardien des valeurs morales et religieuses, pour imposer, constitutionnellement, leurs propres approches concernant, par exemple, le blasphème, les châtiments corporels, la polygynie, l’adultère, l’apostasie,... et, plus généralement, les Droits et Libertés de la Femme, la Liberté de Croyance, d’Opinion, d’Expression, de l’Artiste, du Créateur,… ou bien alors, pour nous imposer, constitutionnellement, tout un modèle de société qui soit conforme à leurs dogmes liberticides et inégalitaires.

En conclusion, le but caché de la Constitutionnalisation d’un "Conseil Suprême Islamique ", proposée par les Islamistes, est de faire de la Tunisie Plurielle, de l’Ouverture, de la Tolérance et du Bien-Vivre-Ensemble, carrefour, depuis trois millénaires, des Civilisations Universelles, non pas un "État de Droit", mais un "État de Fatwa" ; autrement dit : une "République Islamique de Tunisie".

..................................................

[1] R.Blachère (Maisonneuve & Larose, Paris, 1980)

[2] J. Berque (Albin Michel, Paris, 1995)

[3] N.Bin Mahmoud (Dar El-Fiker, Damas, 1985)

[4] H.Boubakeur (ENAG/Editions, Alger, 1989)

[5] A.D.Boureima(Darussalam, Riyadh, 2000)

[6] M.Chiadmi (Editions Tawhid, Lyon, 2006)

[7] G.H.A. Fakhri (Publications Al Aalami, Beyrouth, 2000)

[8]A.Harkat (Dar El-Fikr, Beyrouth, 2003)

[9] S.E. Kechrid (Dar El-Gharb El-Islami, Beyrouth, 1984)

[10] R.R. Khawam (Maisonneuve & Larose, Paris, 1990)

[11] D. Masson (Editions Gallimard, Paris 1967)

[12] S. Mazigh (Les Editions du Jaguar, Paris 1985)

[13] A. Penot (Éditions Alif, Lyon, 2005)

[14] Zeinab Abdelaziz) (AMAM, Jamahiriya Arabe Libyenne…, 2002) ; à ma connaissance, c’est l’unique femme musulmane qui a traduit le Coran.

[15] Traduction Officielle du Royaume de l’Arabie Saoudite effectuée sous la responsabilité de la Présidence Générale des Directions des Recherches Scientifiques et Islamiques, de l’Ifta, de la Prédication et de l’Orientation Religieuse, conformément à l’Arrêté Royal N°19888 du 16/8/1400 H. Cette Traduction, la plus répandue chez les francophones non- arabophones, apparait, en réalité, comme étant une variante de celle de Blachère [1] qu’elle suit de très très près. Elle est, à ma connaissance, la plus fondamentaliste (par ses remarques et notes ajoutées au texte initial) et est diffusée, souvent sans mention de l’origine, par plusieurs Maisons d’Edition éparpillées à travers le Monde. Elle est identifiable par sa Note 1 de la Sourate 1. qui commence par : « C’est la formule que prononce le Musulman au commencement de tout acte, se rappelant ainsi de son créateur et de son Guide et Lui demandant Son aide pour bien l’accomplir. Selon les commentateurs, il faut sous-entendre… ».

Salah HORCHANI

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