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La faim des temps : L’ultime cercueil de l’Univers

Hui

Contraction de à le jour d’hui, où le a le sens d’un dém. L’a. fr. hui, hoi « le jour où l’on est », attesté dep. ca 1100 (Roland ds Gdf.), est empr. au lat. h ?die « id. », lui-même contraction de h ? die

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On devrait donc plutôt dire que c’est la réalité tout entière qui « passe », et non le temps lui-même, qui ne cesse jamais d’être là à faire justement passer la réalité. Ainsi discerne-t-on, à l’intérieur de l’écoulement temporel lui-même, la présence surprenante d’un principe actif qui demeure et ne change pas, par lequel le présent ne cesse de se succéder à lui-même (« Le temps lui-même en l’entier de son déploiement ne se meut pas et est immobile et en paix » , pour reprendre les mots de Heidegger). Ainsi donc, voulant dire que le temps est ontologiquement associé à la labilité et à la fuite, on se retrouve à devoir envisager son … immobilité ! Étienne Klein

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La créature «  charnelle » a faim de temps. Mais dans un seul jour, parfois, nous délaissons ce que nous croyons vraiment «  inutile ». Or, cet «  inutile » n’est qu’un trie de l’intellect. La chair garde la chair… Mais en dessous, en creusant, en s’attardant, la plus belle et la plus grande chose de ce monde est de s’arrêter sur ce qu’on a vécu, pas à pas, cellule par cellule, grain à grain, délicats, possiblement glissant entre les doigts de l’esprit.

La beauté est une lueur… Mais pour la saisir, pour en croître, il faut les grandes mains de l’âme…

Oui, le corps a faim des «  choses », l’égo a soif pour se satisfaire dans cette vie. Nous courons les demain pour nous satisfaire, les images fixes, alors que tout est en mouvement. L’humain, fripé, encagé dans ses sens, trempé dans l’effervescence que trop dénaturée par la les gifles continuelles de petits malheurs qu’il crée, en dieu déchu qu’il est, perdu, constamment flapi, exténué, perd de son essentiel dans une surexcitation sociale. Le monde a créé ses propres démons, et le feu est le feu que nous alimentons par le souffle géant qui nous bombarde chaque jour.

Mais chaque jour peut être une vie…

Hui

Il n’y a pas qu’un temps… Il y a des temps. Comme des mesures en musique.

Oui, hui…

Ce matin, en me levant, pendant que la bruine luisait tout sur le sol, comme si les larmes d’une certaine tristesse s’étaient imbibés dans les herbes, le bois, la voiture, et la vision de objets lointains. Le ciel était lourd. Trop lourd !…

Je suis sorti, j’ai regardé chaque goutte, chaque sculpture d’eau, avec autant d’attention qu’il m’était possible. En séparant la tristesse de mélancolie dont nous sommes embués , la lumière manquante, l’interprétation parfois empoisonnante.

L’intellect boit tout, mais l’âme se doit d’être un filtre…

On voit alors que la beauté existante est utile et non pas seulement une aigreur dont on se nourrit. Il faut ouvrir sa vision à la nécessité de la nature de planter ses gouttes en masse, de nous arroser en une douche qui atteint nos âmes. Mais elle ne le fait que pour la nature. Nous ne pouvons pas voir la joie des plantes de se nourrir… Nous ne percevons que notre manque d’éclairage, sans doute lié à nos vies plus profondes, d’un monde autre.

La douleur n’est qu’un ventre pour l’enfantement d’une joie, d’une reconnaissance et d’un pouvoir de transformation.

On ne peut pas séparer les gouttes de la mer et le plaisir de naviguer sur l’eau…

***

De par ce petit voyage vers Québec, à la vue des arbres déjà défoliés, je ne songeais pas à rien, car il ne faut pas interpréter le sens de ce que nous voyons, mais simplement le regarder.

Nul besoin d’une formule ou d’un OM pour prier. Prier ne s’adresse pas à quelqu’un d’autre. Prier s’adresse à soi. Et, en même temps, à tous. Mais la plus belle prière est de chanter ou chantonner. Ce petit exercice qui allie la parole aux vibrations efface complètement la nature de l’esprit qui divague dans son torrent de pensées, tout bouillonnant.

Chanter, suivre le rythme est retrouver, sans cérémonie, délavant toutes les strates du temps qui finissent par nous bouchonner.

Le tunnel, c’est nous qui le créons. L’égo est un cheval sauvage…

On ne peut pas danser si on est en déséquilibre.

Le web est saturé d’analyses. Changent-elles quelque chose en vous ? Sinon qu’une nouvelle couche de malheurs dans lequel vous vous laisser noyer ?

Il y a l’eau et la boue.

La chair, l’intellect, s’en délectent. Mais en même temps, il fige tout cela dans un cursus à grand risque : la vitrification.

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Il y avait bien des années que je n’étais pas passé dans un centre d’achats. Je me suis assis sur un banc, regardant les gens passer, puis j’ai levé les yeux vers les décorations de Noël. Une petite lumière scintillait, pendant qu’en bas, il y avait un défilé d’humains. Regarder sans juger, comme les arbres, c’est voir un peu…

J’imaginais qu’ils cherchaient des cadeaux.

Je suis sorti. Les nuages étaient là . Mais encore faut-il voir au-delà , les déchirer, se dire qu’ils ne sont pas notre tristesse d’automne, mais encore une illusion de nos êtres mais une nécessité de la nature.

Choisir de voir c’est en même temps se débarrasser de la notion du choix de ce que l’esprit, l’intellect choisit.

L’âme, elle, quand elle reste ouverte et silencieuse, ne choisit pas, ni ne se laisse enfouir.

Au fond, il n’y a pas de recette. L’art est une manière d’éviter les recettes. Mais la meilleur manière de les éviter est de se mieux connaître, de s’attarder, de ralentir…

Peu importe les douleurs des ciseaux sur les sculptures, l’effroi des mots et des formules auxquelles nous tentons tous d’échapper, le seul art qui demeure, reste et perdure, est celui de se sculpter à partir des outils des autres mais en délaissant leurs oeuvres.

Car, nous sommes l’oeuvre.

Il n’y en a pas d’autres. Même les arts que nous utilisons - parfois par péché d’égo - parfois par soucis de lutte sociale d’entre les arts, nous avons, inconsciemment, intuitivement une route à tracer par nos trouvailles et le débarras des peurs et des jugements.

Il n’est pas aisé de s’approvisionner et de se nourrir à l’humilité des arbres.

Eux, ignorent qu’ils sont regardés avec autant de fascination. Qui sait ? Peut-être l’Univers a-t-il créé une manière de la faire sans que nous la connaissions ?

Possible… Probablement invisible…

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Mon père disait qu’on mourait chaque soir en s’endormant…

Peut-être avait-il raison, en un sens… Car l’erreur est d’attendre le lendemain pour être «  heureux ».

Il restera toujours la lutte entre les humains, la méfiance, la raison d’avoir raison, la peur d’avoir tort, etc. Les conflits de travail, l’esclavage, la culture de l’intellect au service des amputés de l’âme de ce monde, demeureront toujours.

Il n’y a pas de réelle évolution des structures. L’Humanité, tout au long de son histoire n’a pas cultivé réellement cette graine de dieu en nous. De par ses énormes et fourbes structures, elle vous nivelle au ras des ambitions matérialistes toujours et plus encore subsistantes.

C’est bien ce qui contribue à la fixité des hordes, à leur agglutinement artificiel configurée par les «  meneurs ».

Ils enterrent des dieux et des hui. Pour eux, c’est toujours demain, et la vie est toujours un «  projet » à réaliser.

Le temps n’a jamais rien réellement réalisé. Même s’il a eu des siècles pour le faire. Nous sommes à la case départ : l’esclave est bien nourri, soit.

La solidarité humaine peut bien passer par une structure… Mais si la poutre que nous sommes est faible, nous ne pouvons pas soutenir la structure sociale qui nous mènera à la paix.

Ce qu’ignore le «  structuraliste », c’est qu’il y a nécessité de parfaire l’un pour parfaire les autres.

C’est la raison pour laquelle si peu d’hommes ont échappé à tous les systèmes empoissonnant.

Pourtant, ce sont eux la base de notre culture de notre développement personnel.

Beau leurre ! Les travailleurs sont payés en temps et non pas en valeur réelle.

Par qui ?

Par ceux de la monoculture… Celle des masses.

Il faut donc échapper au temps, à l’outil, et au nivellement.

Le pixel de votre écran, c’est vous.

L’image de votre écran, c’est ce «  nous ».

On nous a appris à vivre à l’envers : les grands projets ne sont pas les pyramides de Gizeh, les grands projets c’est de saisir que le temps n’est pas à vendre, ni l’esclavage, ni l’authenticité humaine.

Le grand projet est une oeuvre personnel désinfectée d’un peu d’égo, participante, mais dans un système qui aura compris.

Ce ne sont pas Allah, ni Jésus, ni d’autres prophètes, ni les malicieux organisateurs mondialistes qui règleront le sort du monde.

Nous assistons, au 21e siècle à une étrange «  mixiture » de dieux issus de l’antiquité, de gourous «  moderne », d’un grand désir de réussite sociale, sans réussir vraiment.

Nous sommes donc à un point de convergence entre les retrouvailles de l’âme et de la grande déchirure des produits vendus, des modèles sidérants d’athéisme - malgré toutes les façades de fausses religions en luttes, toujours en luttes, mais défibrées par la faim des temps.

L’Homme tiraillé… Il est acheté et vend en même «  temps »…

C’est le point des retrouvailles ou de la déconfiture complète et planétaire.

Analysons tant que nous voulons, nous ne règlerons rien. Car la petite lueur risque non seulement d’aller au tombeau, mais de faire de la planète le premier cercueil de l’Univers.

Gaëtan Pelletier

4 novembre 2012

La Vidure

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