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“La « grande explication » entre le peuple français, avec en son centre le monde du travail, et l’oligarchie n’a pas encore eu pleinement lieu en France : elle est devant nous”

Situation internationale avec une dangereuse escalade guerrière de l’OTAN et les provocations à la guerre de l’Axe impérialiste emmené par les États-Unis d’Amérique contre la Chine et la Russie, crise sanitaire mais également crise économique, crise politique en France, Georges Gastaud revient dans un entretien approfondi sur les perspectives et les possibilités d’actions pour les travailleurs de France. L’occasion également d’expliquer ce que sont les propositions de la campagne lancée avec comme chef de file Fadi Kassem pour imposer la seule voie de progrès social, démocratique, écologique et pacifique pour 2022, l’alternative rouge et tricolore. Entretien d’Initiative communiste avec Georges Gastaud, co-secrétaire national du PRCF – 2 juillet 2021

Initiative Communiste – Comment le PRCF apprécie-t-il l’évolution de la situation internationale à la suite de l’avènement de Joseph Biden ?

Georges Gastaud – L’avènement de Biden, dont Roussel, plus soucieux de coups médiatiques que d’analyses marxistes (quel gros mot !), a cru bon d’encenser la politique économique, ne signifie nullement un tournant vers la détente internationale, bien au contraire. En gros, Trump représentait et représente encore des secteurs du grand capital étasunien qui veulent recentrer la domination impériale de Washington sur l’hémisphère américain et sur le “made in America” industriel et agricole, bel et bien ravagé par des décennies de mondialisation néolibérale. À la clé, ce furent les pressions maximales (nullement allégées par Biden) de Trump dirigées contre Cuba et le Venezuela, le coup d’État sous influence en Bolivie, le bras de fer permanent avec la Chine dans le Pacifique, le soutien débridé aux faucons israéliens en Palestine, mais aussi le très relatif désengagement étasunien en Europe et la brouille permanente affichée par Trump à l’encontre de l’impérialisme germano-européen – ce dernier étant accusé par Trump, non sans raisons d’ailleurs, d’avoir tenté d’envahir le marché nord-américain en violant les accords monétaires inter-impérialistes fixant les rôles respectifs mondial et régional du dollar et de l’euro.

Biden et son parti « démocrate » représentent plutôt des secteurs de l’impérialisme yanqui qui veulent réaffirmer leur domination planétaire menacée par la montée des B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), par le non-alignement outrecuidant de la Russie (sortie jusqu’ici militairement victorieuse des affrontements géopolitiques indirects en Ukraine et en Syrie...) et par la montée économique et politique irrépressible de la Chine populaire.

Ce tournant euro- mondialiste de l’impérialisme étasunien amorcé par Biden signifie la relance maximale de l’O.T.A.N., une course aux armements insensée, analogue, voire supérieure en ses proportions, à celle des années trente et quatre-vingts du XXème siècle. Ce tournant euro-atlantique et germano-américain implique aussi la vassalisation accrue de l’U.E., qui se définit elle-même comme le « partenaire stratégique de l’O.T.A.N. », l’accentuation du réarmement allemand, l’inféodation programmée de la future “armée européenne” à l’Alliance atlantique.

Concrètement cela se traduit par des provocations incessantes de la Marine étasunienne, flanquée de ses vassales anglaise et française, en mer de Chine ou en mer Noire (on en est aux tirs de semonce), et une marche accentuée vers la guerre impérialiste (“froide” pour le moment) avec la Russie et la Chine, même si le poids militaire et nucléaire non négligeable de Pékin et de Moscou impose à Biden et Cie une certaine prudence dans les rythmes de l’affrontement, avec des phases subalternes de détente, de régulation et de négociations. Inutile de dire que cette politique d’affrontement géopolitique visant à obtenir, comme ce fut le cas au début des années 1980 la capitulation politique (Gorbatchev...) des régimes politiques russe et chinois au prix d’une menace militaire globalisée, comporte une dimension proprement exterministe : il est clair en effet qu’un affrontement militaire global aboutirait à notre époque à la pan- destruction de l’humanité, voire à l’extinction de toute forme de vie tant soit peu complexe sur Terre. Au passage, on mesure l’extrême hypocrisie des Euro-Écologistes « verts » (E.E.L.V.) et la frivolité politique de tous ceux qui ont pitoyablement cautionné E.E.L.V. lors des élections régionales récentes en se plaçant à la remorque des Karima Deli, Julien Bayou et Cie : ces écolos de guerre froide feignent en effet de combattre le réchauffement climatique, mais ils ignorent sciemment le risque très élevé d’”hiver nucléaire”, probablement suivi d’un emballement du réchauffement climatique, que comporterait une guerre nucléaire mondialisée. De même, ces Verts virant au kaki combattent à boulets rouges le nucléaire civil et E.D.F., mais ils alimentent en permanence la russophobie, la sinophobie, l’antisoviétisme à retardement et tout ce qui peut nourrir la course aux armes de destruction massive, armes nucléaires incluses. Pour nous au contraire, le combat environnemental est inséparable de la défense de la paix mondiale dans une perspective clairement anticapitaliste et anti-impérialiste.

Un mot encore sur le devenir de l’impérialisme français. Déstabilisé et affaibli centralement par les politiques euro-oligarchiques qui ont ravagé le « produire en France » depuis quarante ans, l’impérialisme français est à la ramasse dans toute son ancienne zone de domination africaine et proche-orientale. Massivement rejeté, voire vomi par les peuples de l’Afrique francophone (la langue française et la Francophonie étant par ailleurs abandonnées à elles-mêmes), impuissant à préserver du naufrage absolu son ancienne néo-colonie du Liban, piteusement défait et déconsidéré en Syrie où l’armée nationale syrienne a défait les protégés de Washington, d’Ankara, de Paris et de Riyad, harcelé sur toutes ses marches terrestres et maritimes par l’expansionnisme turc d’un Receipt Erdogan parrainé par l’OTAN, l’impérialisme français déclinant mais pas moins agressif tente de plus en plus, sous l’égide de Macron, d’européaniser et d’« otaniser » la Françafrique en difficulté (un peu comme il l’avait fait dans les années cinquante après la défaite de Dien Bien Phu, en passant le relais de la néo-colonisation aux Américains). On vient de voir le total changement de pied de Macron qui a brusquement mis fin à l’opération Barkane pour lui substituer une forme moins coûteuse et plus euro-atlantique de quadrillage de l’Ouest africain.

Sans rancune aucune à l’égard des suzerains américain et allemand qui ont pourtant laissé Paris totalement seule face à Ankara lors des accrochages maritimes franco-turcs récents en Méditerranée orientale et au large de la Libye, Macron a décidé, sans le moindre débat parlementaire, de redimensionner totalement la politique militaire française dans la perspective avouée d’un « conflit de haute intensité » : en clair, il s’agit de redéployer l’effort militaire français vers une guerre possible entre le bloc euro-atlantique et la Russie. C’est sur cette base qu’il faut interpréter le remplacement subit du général Lecointre par le général légionnaire Burckardt à la tête de l’état-major français. Non seulement ce dernier a mis à profit un “durcissement de l’entraînement”, mais cap est mis vers une subordination de plus en plus poussée de l’armée française aux campagnes de l’OTAN, pour une inféodation de plus en plus marquée de la « Françafrique » en repli partiel sur la « Franceurope » (armée européenne arrimée à l’OTAN) et sur la « Françallemagne » ; en effet, Berlin ne se gêne plus pour exiger publiquement que la France cède à l’U.E., faux nez de la nouvelle Allemagne impériale “réunifiée”, son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU. C’est aussi la rupture avouée de Paris avec la doctrine gaulliste de la dissuasion nucléaire puisque désormais, la force de frappe française est censée couvrir l’ensemble du sous-continent européen et plus seulement, comme c’était initialement le cas, les atteintes au territoire national.

Conclusion pratique : il nous faut de plus en plus défendre la paix mondiale, accentuer la dimension anti-impérialiste de notre combat, souligner la dimension anti-exterministe de la formule castriste « la (les) patrie(es) ou la mort, le socialisme ou mourir ». Cela implique de combattre du même élan ce que j’appellerai la « politique des cédilles impérialistes » : « Françafrique », « Françallemagne », « Franceurope », « Françamérique », voire « Françarabie » car il faudra aussi, tôt ou tard, briser les liens malsains de dépendance que l’oligarchie « française » a tressés avec les pétromonarchies, ces fourriers mondiaux du terrorisme islamiste. À la place, il faudra qu’émerge une « politique des traits d’union » associant à égalité une France nouvelle marchant au socialisme, aux pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie, et bien entendu, d’Europe. Cela suppose de rompre avec l’« économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (Maastricht) pour établir enfin une coopération égalitaire tous azimuts entre pays souverains sur fond de marche au socialisme dans notre pays, et si possible, ailleurs.

Le sombre tableau que je viens de brosser serait cependant erroné et désespérant si l’on omettait de voir que, comme le disait Mao, « là où il y a oppression, il y aura résistance » : bref, si l’on oubliait ce que Hegel appelait le « patient travail du négatif » et l’existence incontournable de la contradiction dialectique. Si l’impérialisme, quintessence d’un capitalisme mondial de plus en plus réactionnaire, pourrissant et fascisant, était si omnipotent que veut le faire croire son arrogance actuelle, il n’aurait pas besoin d’encourir le risque insensé de l’extermination nucléaire pour prix exorbitant du maintien de son hégémonie planétaire. Comme le disait plaisamment Einstein : « j’ignore avec quelles armes se mènera la troisième guerre mondiale, mais je sais déjà avec quelles armes se mènera la quatrième : avec des pierres et des bâtons ».

Or regardons les choses objectivement : malgré les énormes moyens (coups d’État et tentatives d’allumer de pseudo-guerres civiles sous influence de Managua à La Paz en passant par Caracas) investis par Washington pour déstabiliser Cuba, le Venezuela, la Bolivie et l’ALBA, ceux-ci sont toujours debout et les forces de gauche, fût-ce de manière contradictoire tant que des partis marxistes-léninistes ne dirigent pas les processus anti-impérialistes, repartent à l’offensive en Amérique latine.

Par ailleurs, chacun voit bien que l’idéologie néolibérale est sortie gravement affaiblie de la pandémie, tant les résultats médicaux des États-Unis, du Royaume-Uni, du Brésil et de l’Inde ont été désastreux, alors que Cuba donnait l’exemple de l’efficacité sanitaire du socialisme et que la Chine sortait la première de la pandémie au point que les cérémonies récentes du 100e anniversaire du PC chinois ont donné l’image d’une force tranquille s’affirmant à l’échelle de l’histoire et appelant toute l’humanité à construire une « destinée commune ».

Ajoutons à cela que malgré les moyens déployés pour écraser les Palestiniens, la jeunesse de Gaza a montré à nouveau que l’on ne réduit pas à l’esclavage des hommes et des femmes déterminés à défendre leur dignité « quoi qu’il en coûte ». De même, les rébellions de masse des jeunes tunisiens et algériens continuent de défier la répression. Quant au peuple russe, que les dirigeants occidentaux récompensent fort mal d’avoir joué le rôle principal dans la défaite de Hitler, il exprime massivement dans chaque sondage l’idée que le socialisme réellement existant était, expérience faite des deux systèmes sociaux historiquement concurrents, et malgré les lacunes et insuffisances de la première expérience socialiste historique de l’histoire, qualitativement et humainement supérieur au capitalisme.

La conclusion de tout cela est que l’on ne saurait éternellement contenir par la violence armée et par le bourrage de crâne médiatique cette évidence : l’irrépressible socialisation croissante des forces productives à l’époque de la mondialisation des échanges supporte de moins en moins l’appropriation privée criminelle des moyens de production et des richesses mondiales par une minorité toujours plus étroite d’États prédateurs et de richissimes oligarques irresponsables. En un mot, demeure prophétique la phrase par laquelle Georges Dimitrov concluait ses interventions au VIIème congrès de l’Internationale communiste : « les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire, l’avenir reste aux révolutionnaires ».

Initiative Communiste – Quelle te semble être la configuration politique à l’issue des élections régionales et départementales ?

Georges Gastaud – Avant de parler des régionales, qui ne sont qu’un symptôme et qu’un épiphénomène, il faut constater que notre pays est actuellement tenaillé par deux processus ultraréactionnaires complémentaires. D’une part, par l’euro- dislocation de la France et de la République ex-« une et indivisible » : elle se traduit :

économiquement, par la suite sans fin des euro-privatisations (SNCF, EDF, ADP...) et des euro-délocalisations (fin de la grande industrie métallurgique en France avec les fusions monopolistiques transcontinentales annoncées de Renault, PSA, etc.),
financièrement, par l’asservissement total de la France au moyen du « grand emprunt européen », avec pour première “contrepartie” de ce grand emprunt accepté par Merkel la reprise de la contre-réforme des retraites et la diminution drastique des indemnités chômage,
administrativement, par le « pacte girondin » cher à Macron et par la mise à mort doucereuse des communes de France, des départements issus de la Révolution jacobine et de l’idée même de territoire national : « métropolisation » des communes rurales et ouvrières, grandes régions à l’allemande, Communauté européenne d’Alsace, euro-département de Moselle, marche de fait de la Corse, voire de la Bretagne des Le Drian et autre Bolloré, vers le séparatisme régionaliste, mise en cause du français comme langue officielle commune de la nation par la Loi Mollac votée par les élus P.C.F., Verts et P.S., etc.,
socialement, par l’éradication en cours des conquis de 1945 (poursuite de la casse des statuts et des conventions collectives, poursuite de la paupérisation et de la précarisation massives des couches populaires et d’une part grandissante des couches moyennes, y compris de nombre de petits et moyens entrepreneurs),
culturellement, par la relégation systématique du français, encore « langue de la République » au titre de la Constitution, au profit du tout-anglais (communication interne et externe des grandes entreprises basculée au tout-globish, anglais devenant la seule langue d’usage des institutions européennes et érigé, par un simple décret de la sous-ministre Dominique Vidal, en langue officielle bis de l’Université) et par la destruction de ce pilier de la République française – fût-elle bourgeoise ! – qu’était l’Éducation nationale, notamment du bac national, premier grade universitaire, sans oublier le dépeçage blanquérien du lycée à la française et la démolition en cours des disciplines scolaires, maths, philo, etc.

Le second processus « en marche » est celui d’une fascisation, désormais galopante : empilement débridé de lois liberticides, stigmatisation obsédante des travailleurs musulmans accusés de « séparatisme » (alors que le pouvoir macroniste ferme les yeux sur, voire accompagne, le séparatisme régionaliste bien réel des élites bourgeoises en Alsace, Bretagne, Corse, Moselle, etc.). Il faut aussi évoquer l’accumulation, à l’instigation de la feuille extrémiste “Valeurs actuelles“, de « tribunes » émanant de hauts gradés factieux rêvant d’écraser la gauche et de quadriller les quartiers populaires, la honteuse manifestation policière organisée sous les fenêtres de l’Assemblée nationale en violation ouverte de la séparation des pouvoirs (avec la caution d’un ministre violant cette dernière – et avec la présence honteuse des “gens de gauche” Jadot, Faure, Hidalgo et Roussel...

Disons clairement qu’à ce stade, le refus du mot fascisation par certains milieux d’extrême gauche devient insupportable d’aveuglement, de pédantisme pseudo-marxiste et d’irresponsabilité militante. Le B.A.-BA de la lutte antifascisation consiste au minimum à nommer un chat un chat ! Bien évidemment, la fascisation, ce processus de dégénérescence de la démocratie bourgeoise en période de crise ouverte du consentement populaire, n’est pas – ou du moins n’est pas encore ! – le fascisme proprement dit ; mais elle en crée chaque jour davantage les conditions politiques, si l’on veut bien se souvenir que, selon la définition précise qu’en avait donné l’Internationale communiste en 1935, le fascisme est la dictature ouverte des milieux oligarchiques les plus réactionnaires brisant par la violence d’État les organisations du mouvement ouvrier et de la démocratie petite-bourgeoise, le tout sur fond de préparation à la guerre impérialiste. Bien évidemment, les modalités de la fascisation diffèrent nécessairement d’un pays à l’autre et d’une époque à la suivante ; mais son essence de classe impérialiste demeure une : la liquidation des libertés démocratiques, l’écrasement du syndicalisme de résistance sociale et le passage en force accéléré, au besoin par la force armée militaro-policière, des mesures antisociales du grand capital cherchant à restaurer ses taux de profit sans cesse rabotés par l’évolution même du capitalisme.

Bien évidemment, les deux processus d’euro-dislocation de la France et de fascisation sont solidaires : comment notre peuple pourrait-il en effet consentir à se laisser détruire par une « construction » euro-atlantique qu’il a lui-même refusée par son Non clair et net à la constitution supranationale de 2005 ? Dès lors, l’accentuation à marche forcée par les « élites » bourgeoises de l’intégration euro-atlantique ne peut que provoquer le dissentiment de masse de la population, notamment celui de la classe ouvrière et des couches populaires qui font, en réalité, tourner le pays. Et cela se traduit inévitablement par la montée en flèche de cette abstention prétendument « inexplicable » et « incivique » – en réalité, sourdement citoyenne et potentiellement insurrectionnelle – que l’on mesure à chaque élection européenne, qui a battu tous les records lors des Régionales et dont le poids influera sur la légitimité même des élections présidentielle et législatives de 2022. Rappelons que déjà 57% des électeurs inscrits avaient boycotté de fait le second tour des législatives 2017, les députés n’étant alors élus que par 46% des électeurs. Notons par ex. que Laurent Pietrazsewski, le « Monsieur Retraites » du Gouvernement Macron, a obtenu moins de 6% des inscrits aux Régionales des Hauts de France : LE PEUPLE NE CONSENT PLUS aux contre-réformes, c’est un fait majeur dont les communistes doivent prendre la mesure et tirer toutes les conséquences sur le terrain sociopolitique et “culturel” !

u fond, pour user d’une image passablement glauque, j’en conviens (mais c’est la réalité qui est sale et il faut la regarder en face !), mais tristement juste, les conjurés du Parti Maastrichtien Unique, ce PMU prétotalitaire faussement pluriel et toujours perdant pour le peuple qui s’étend du RN euro-rallié au PS et à EELV en passant par les L.R. et par LREM., ne cessent de violer en réunion “Marianne” (c’est-à-dire la France populaire et républicaine). La réponse de cette dernière, qui se débat continûment et qui ne consent pas à son viol permanent par le néo-“P.M.U.”, ni a fortiori à son exécution à petit feu et à son euro-écartèlement, est tantôt ce nouveau « cri sourd du pays qu’on enchaîne » de l’abstention citoyenne de masse, notamment de l’abstention ouvrière, tantôt le cri franc, clair, tonitruant, salutaire, des Gilets jaunes et/ou des syndicalistes de classe défendant les acquis du CNR contre le lâche abandon des états-majors syndicaux même pas capables d’exiger la démission des Blanquer, des Darmanin et autres Le Maire, ces despotiques proconsuls de l’U.E. qui tenaillent le peuple français. Sachons voir les signes de pré-insurrection civique et populaire derrière le masque “incivique” de l”indifférence française » dénoncée par les bien- pensants du “Monde“. Souvenons-nous qu’en avril 1968, l’éditorialiste du même journal titrait niaisement “la France s’ennuie”... Tant pis pour eux si ces Marie- Antoinette médiatiques ne voient rien venir, pas plus que Louis Capet, dit Louis XVI, n’a vu venir le 14 juillet 1789 et qu’il n’en a compris à temps la portée révolutionnaire !

Il faut dire aussi quelques mots sur le dispositif, lui aussi en crise grave voire explosive, de la domination politico- idéologique bourgeoise, et plus largement, de ce que Gramsci appelait l’« hégémonie culturelle ». D’une part, les forces macronistes représentatives du « bloc bourgeois » ne représentent plus, au sortir des régionales, qu’une infime portion de l’électorat global, que l’on se rapporte aux suffrages exprimés ou, pire encore, aux électeurs inscrits. Le R.N. lepéniste désormais rallié à l’euro et à Schengen est également en lourd recul, ce qui serait pleinement positif si cela n’ouvrait pas indirectement un espace politique au dangereux Zemmour, ce semeur de guerre de religions et de « choc des civilisations ». Le faux « duel » et vrai duo de la droite maastrichtienne classique (LR) et de l’euro- gauche plurielle, qui associe ou non selon les moments le PS maastrichtien aux euro-« communistes » du PCF-PGE. et aux antijacobins d’EELV, semble renaître de ses cendres quand on se fie à la réélection des présidents de région sortants par cette partie sagement conformiste et relativement âgée et aisée des électeurs qui va encore voter. Mais quand on regarde le nombre des abstentionnistes et la grève massive du vote à laquelle se sont livrés les électeurs ouvriers et jeunes, le duopole maastrichtien vraie droite/fausse « gauche » demeure, et de loin, incapable de représenter la masse du peuple – quand bien même leurs tenants (Jadot, Faure, Roussel...) se félicitent à qui mieux mieux des résultats obtenus. En réalité, l’ancrage populaire de l’euro-gauche rose-« rouge » pâle-verte a vécu, érodé et détruit par les politiques antipopulaires à répétition des sociaux- maastrichtiens Mitterrand, Jospin et autre Hollande-Valls flanqués ou pas de « ministres communistes ».

Terminons par une analyse des forces se situant, au moins en paroles, à la « gauche de la gauche ». En badigeonnant de rouge leurs professions de foi et en les ornant de l’emblème ouvrier et paysan renié par le PCF, les euro-trotskistes de LO ont refait quelque peu leurs forces, du moins en pourcentage des exprimés.
Les positionnements respectifs de LFI et du PCFont été, eux, carrément illisibles. Comment se présenter à la présidentielle comme des forces indépendantes du PS, tout en « suçant la roue » du PS et/ou d’EELV à ces régionales à l’occasion desquelles se jouait concrètement le pouvoir local ? En particulier, la subordination du PCF au PS et aux Verts était dénuée de dignité, voire d’instinct de survie, sachant que, au Parlement européen, les Verts et les « socialistes » ont voté, en septembre 2019, la résolution scélérate cautionnant l’interdiction des partis communistes des pays de l’Est et appelant à interdire l’emblème ouvrier et paysan de Kiev à Lisbonne ; il est vrai que l’entrée en fonction de F. Roussel au secrétariat général du P.C.F. a coïncidé avec l’abandon officiel de la faucille et du marteau par ce parti, la grande masse des militants validant de fait ce nouvel abandon. Résultat : le P.C.F. que certains voudraient, pour mieux fuir leur devoir pressant de reconstruction d’un parti communiste digne de ce nom, voir « à l’offensive » (« P.C.F. is back ! » comme l’a dit Roussel en cédant platement au tout-globish conformiste), a perdu son dernier département, le Val de Marne, et c’est d’autant plus triste que le P.R.C.F., nullement irresponsable sur le plan électoral, avait appelé les électeurs du 94 à préserver cet ultime vestige de feue la « ceinture rouge » de Paris.

Quant à LFI, elle s’est littéralement effondrée électoralement et Jean-Luc Mélenchon, qui semble de plus en plus naviguer à vue, est en graves difficultés, son agressivité verbale envers ses concurrents de la gauche traditionnelle (non moins agressifs à son égard) ne pouvant compenser le fait qu’il refuse désormais d’évoquer, ne serait-ce qu’à titre d’hypothèse, l’idée d’un Frexit progressiste (« l’U.E., on la change ou on la quitte », disait encore Jean Luc Mélenchon en 2017) : quel gâchis au regard de la belle performance mélenchonienne de 2017 ! De fait, les Clémentine Autain, Manon Aubry et autres partisans de l’euro-réformisme tout prêts à rallier une nouvelle gauche plurielle, comme on l’a vu à Paris, semblent avoir durablement supplanté dans la direction de LFI les éléments souverainistes de gauche ; ce qui signifie aussi un choix de classe délétère en faveur des électeurs bobos des grandes villes au détriment de la classe ouvrière martyrisée par l’Union Européenne. Une classe ouvrière sans laquelle pourtant aucun candidat réellement progressiste ne saurait accéder au second tour de la présidentielle ni, a fortiori, la gagner et, la gagnant, faire quelque chose de cette victoire. Nous regrettons cette évolution de LFI, qui n’était pas fatale et que nous avons tout fait pour conjurer.

Initiative Communiste – Quels sont alors les points d’appui sociopolitiques dont disposent la classe ouvrière, le monde du travail, la jeunesse populaire, les républicains patriotes, antifascistes et antiracistes pour stopper la fascisation et conjurer l’euro-dislocation « en marche » du pays ?

Georges Gastaud – Malgré l’apparence, ces points d’appui sont importants et la grande bourgeoisie le sait bien, elle qui n’est pas prête d’oublier, ni le Non de classe de 2005 (80% des ouvriers, 65% des employés, 65% des 18-25 ans avaient alors voté Non au TCE), ni le soulèvement spontané des Gilets jaunes s’attaquant frontalement aux « lieux de pouvoir », Élysée en tête, ni les luttes dures menées en 2019, juste avant la pandémie, par les syndicalistes de classe en dépit des états-majors syndicaux corsetés par la Confédération Européenne des Syndicats (pro-Maastricht), ni l’énorme ultime coup de semonce que constitue, à un an de la présidentielle, l’abstention têtue des 2/3 de l’électorat, de 4/5èmes des ouvriers et de 85% des 18/25 ans qui n’attendent plus rien des partis officiels.

out d’abord, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’oligarchie maastrichtienne acquise au « modèle » anglo-saxon veut liquider la France indépendante, l’imaginaire de notre peuple continue d’être habité par la symbolique de la Révolution française et par celui de la Commune, en particulier par cet article du préambule de la Constitution de l’An I, rédigé par Robespierre et que le PRCF fut le premier à exhumer en mai 2007, lors de l’avènement de Sarkozy : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour toute portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». Souvenons-nous des Gilets jaunes arborant le drapeau tricolore sur les Champs- Élysées et chantant le refrain insurrectionnel de la Marseillaise en novembre-décembre 2018 avec le projet afficher d’ « aller chercher chez lui » Macron et son équipe de nouveaux Muscadins.

La « grande explication » entre le peuple français, avec en son centre le monde du travail, et l’oligarchie n’a pas encore eu pleinement lieu en France : elle est devant nous.

Selon la manière dont les nouvelles forces d’avant-garde seront, ou non, capables de l’organiser et de lui donner un sens progressiste, cet affrontement de classes historique peut enclencher une seconde Révolution française qui, dans les conditions présentes, ne saurait être que patriotique (rupture avec l’UE), antifasciste (abrogation des lois liberticides, émergence d’une démocratie populaire participative) et tendanciellement socialiste : les communistes qui écrivirent le programme du CNR intitulé “Les Jours heureux” parlaient déjà en 1944 de « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale », une aspiration de masse qui, poussée à son terme, signifierait le socialisme pour la France. Si, en revanche, l’avant-garde ne se reconstituait pas à temps avec en son cœur un nouveau parti communiste de combat, un syndicalisme de classe offensif et une large Convergence Nationale des Résistances, il en résulterait un saut qualitatif fascisant aussi déshonorant pour notre peuple que mortifère pour la nation...

Ce que nous-mêmes, qui sommes tous des syndicalistes de lutte actifs, chômeurs ou retraités, pouvons d’ores et déjà recenser au sujet des outils réellement ou potentiellement à la disposition des militants populaires, c’est d’abord que, désormais, nos amis du Front syndical de classe ne sont plus seuls à militer pour que les syndicalistes de classe, notamment ceux de la CGT, osent se coordonner publiquement indépendamment des appareils euro-formatés qui n’ont amené que des défaites depuis le recentrage euro-réformiste de la Centrale sous l’égide des Viannet, Thibault et Le Paon. Désormais, un Laurent Brun, dirigeant de la Fédération nationale cheminote de la CGT, un Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT-Énergie de Paris et figure de proue de la résistance à l’euro-privatisation d’E.D.F., un Olivier Mateu, secrétaire de la CGT-13, un Jean-Pierre Page, ex-dirigeant du secteur international de la CGT, sans compter plusieurs U.L. ou U.D.-CGT de Tourcoing au Val-de- Marne qui se sont réaffiliées à la FSM (fédération syndicale mondiale), appellent, chacun à partir de sa réflexion et de sa pratique propre, à construire d’une manière ou d’une autre ce “tous ensemble en même temps” auquel le PRCF n’a cessé d’inviter depuis la création du Pôle en 2004. Cela suscite aussitôt la réaction de secteurs qui se qualifient eux-mêmes de « réformistes » dans un texte courageusement anonyme du 23 juin 2021 qui, tout en se réclamant de la « démocratie » – ben voyons ! –, somment Philippe Martinez de purger la CGT de ses éléments combatifs. L’enjeu de classes est énorme, de même que les conséquences pour l’avenir de la Nation : il s’agit de faire place nette pour l’hégémonie totale de la CES sur le mouvement syndical français, d’accentuer le rapprochement délétère de la CGT avec la CFDT jaunâtre (dont le président, le briseur de grève Laurent Berger, préside aussi la CES, preuve de l’attention extrême que l’oligarchie européenne accorde à la mise au pas du syndicalisme de lutte français) et de faciliter le « saut fédéral européen » voulu par Macron tout en restant les bras ballants devant la mise à mort des acquis gagnés par la CGT d’hier au prix du sang. Bien entendu, ces appels des chasseurs de sorcières « réformistes » à purger la CGT de ses militants rouges sont inquiétants : on peut même dire que cette chasse aux sorcières pseudo-syndicale, qui fait écho au néo-maccarthysme du Parlement européen, porte objectivement une dimension social-fascisante. Mais comme on peut compter sur les syndicalistes de classe pour ne pas se laisser intimider et comme notre pays possède par ailleurs une longue histoire de résistance et de résurgence du syndicalisme de classe[1], il se pourrait fort que cet appel indigne à la purge anti-Rouges totalement contraire à la culture du syndicalisme français se retourne contre ses instigateurs, sous-traitants de l’euro-réformisme supranational. Souvenons-nous qu’au dernier congrès de la CGT, les partisans de la FSM ont mis par deux fois en minorité la direction confédérale en lui imposant d’inscrire ce sigle dans la résolution d’orientation. Souvenons-nous que sur le terrain des luttes réelles, le seul qui compte en dernière instance, les euro-réformistes institutionnalisés compromis dans le “dialogue social” bidon de Macron pèsent peu alors que les syndicalistes de classe avant tout présents sur le terrain. L’essentiel est alors que les syndicalistes de classe s’unissent, qu’ils fassent front ensemble, qu’ils osent proposer ensemble une plate-forme revendicative unificatrice et une stratégie de lutte menant au « tous ensemble en même temps » en rejetant les diversions réactionnaires tendant à opposer les militants syndicaux aux militants politiques de la classe ouvrière (les Croizat, Paul, Thorez, qui apportèrent au monde du travail ses plus belles avancées étaient à la fois cartés au PCF, alors marxiste-léniniste, et à la C.G.T., alors “de classe et de masse” !).

Dans cet esprit, la commission Luttes du P.R.C.F., dans laquelle dialoguent des syndicalistes de divers secteurs, a mis en débat l’idée d’une grande manifestation de combat nationale à Paris dès la rentrée prochaine pour unir dans une seule protestation ce que nous appelons les quatre refus :

refus, suspension sine die et abrogation des euro-privatisations en cours ou annoncées ; –
refus des euro-délocalisations et des plans de licenciement (aéroports, Air France, Renault, Peugeot, Airbus, Bridgestone...) ;
refus des contre-réformes maastrichtiennes (lycée, bac, Université, hôpitaux, O.N.F., etc.) ;
refus des mesures liberticides (type « loi de Sécurité globale »), tout en exigeant offensivement le relèvement substantiel des revenus du travail et la taxation des profits capitalistes. Ce serait aussi l’occasion d’inviter à la fois les Gilets jaunes et les militants politiques progressistes à manifester ensemble sur le mot d’ordre : « Macron, le MEDEF et l’UE détruisent notre pays et nos acquis : ensemble bloquons leurs profits ! », de manière à fédérer les résistances en évitant le ruineux et défaitiste « chacun pour soi séparément » et les « journées d’action » saute-mouton qui ne servent qu’à épuiser la résistance tout en accroissant le découragement général.

Sur le plan politique, le PRCF interpelle les militants progressistes qui liront le présent entretien. Face à l’euro- dislocation et à la fascisation galopantes du pays, sachant que l’union des euro-gauches n’est qu’une variante rosie de la « construction » européenne et que le « souverainisme » à la Dupont-Aignan n’est qu’un rabatteur du RN comme on l’a vu en 2017, quelle autre perspective politique digne de ce nom reste-t-il objectivement, ne serait-ce que « par élimination », aux véritables progressistes que cette « Alternative rouge et tricolore » que porte, avec le PRCF et les JRCF en pleine dynamique, notre camarade Fadi Kassem avec en son cœur le Frexit progressiste, la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie, l’émergence d’une démocratie populaire participative de masse, la perspective affichée du socialisme pour notre pays ? Cette alternative patriotique et internationaliste à la fois est évidemment censurée par les médias ; mais si elle continue de croître dans le pays, si enfin les vrais communistes, les véritables progressistes, les syndicalistes de lutte lui apportent leur appui, fût-il critique et propositionnel, au lieu de se réfugier dans une posture de spectateurs attendant que l’Alternative soit parfaitement dessinée pour s’engager personnellement, alors oui, notre peuple reprendra l’offensive et surprendra le monde comme il sut le faire par le passé. De même les « coups médiatiques » d’un Roussel ne trouvant rien de mieux à faire que, tel jour, de moquer des soviets, tel autre jour de railler les kolkhozes, le lendemain de tourner en dérision le centralisme démocratique (« ô manière subtile de ramper devant la bourgeoisie ! », aurait dit Lénine !), voire de cautionner sans honte les “syndicats” policiers ultraréactionnaires ou de déléguer à MM. les préfets le soin de trier entre les bons et les mauvais sans-papiers[2], prouvent désormais que le devoir de reconstruire à temps un parti de combat capable de briser la fascisation et l’euro-dislocation s’impose à tout vrai communiste, à tout antifasciste sincère, comme une tâche d’honneur. Avec ses moyens encore limités mais son enthousiasme intact et sa transition générationnelle dynamiquement lancée au sein de sa direction nationale, le PRCF continuera de prendre ses responsabilités dans cette direction.

Georges GASTAUD

[1] En 1920, les dirigeants réformistes traîtres de la C.G.T., dirigée par Belin, futur ministre du Travail de Pétain, et Jouhaux, avaient exclu du syndicat, avec l’appui peu discret du patronat et du gouvernement bourgeois procédant à des licenciements massifs dans les chemins de fer, les militants de ce qui allait devenir la C.G.T.U. : or, dès 1936, la C.G.T. se réunifiait sous l’égide des éléments révolutionnaires emmenés par Gaston Monmousseau, Pierre Sémard, Jean-Pierre Timbaud, Ambroise Croizat et autre Benoît Frachon...
[2] Comme si les Manouchian, Epstein et autre Roger Landini, qui furent les fers de lance F.T.P.-M.O.I de la libération de la France, n’avaient pas été en leur temps des « clandestins » !

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/la-grande-explication-entre-le-peuple-francais-avec-en-son-centre-le-

COMMENTAIRES  

28/07/2021 19:29 par alain harrison

Bonjour,
J’ai lu une partie de la dernière réponse. Je lirai l’entièreté plus tard..

Voici une vidéo (18 min) qui semble bien cadrer avec cet article, à mon avis.

“85% DE NOUVEAUX VISAGES AU PRIMAIRES CHAVISTES, UN RENOUVEAU RÉVOLUTIONNAIRE”

Autant de questions posées par Thierry Deronne à Jesus Garcia,....

https://venezuelainfos.wordpress.com/2021/07/18/85-de-nouveaux-visages-au-primaires-chavistes-un-renouveau-revolutionnaire/..

La Constituante Citoyenne et le Parti de la Transition Citoyenne
Le nouveau paradigme économique
Le nouveau pacte social

Des outils pour le nouveau paradigme révolutionnaire : le paradoxe fondamental du capitalisme (voir la vérité d’une chose __Krishnamurti), (le su et le non su__ Korzybski), (le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulés tous manipulateurs__ de la condition humaine.
La vue d’ensemble nous donne accès aux tenants et aux aboutissements....... vous connaissez le reste... questionnement co.....

29/07/2021 04:42 par Georges Rodi

L’UE, 55% des français s’y étaient opposés.
Pas mal quand on y pense.

Et parmi les politiques, on y trouvait Charles Pasqua, Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre Chevénement, le PCF, le Parti des Travailleurs, Henri Emmanuelli, Laurent Fabius :) Arnaud Montebourg et... Jean-Luc Mélenchon.

De l’autre bord, F. Hollande et N. Sarkozy nous présentaient leur couple en une de Paris-Match.

Je ne sais pas pour vous, mais la liste ne me choque pas, car sur un sujet pareil, il n’y a plus de clivage droite-gauche qui compte.
Par contre, cette liste dit une chose importante : je m’efforce d’être réaliste, et je constate que pour sortir de l’UE, il n’y a qu’un referendum pour emporter le morceau car il faut agréger des voix éclectiques.
(Une preuve de plus, le Brexit, c’est un referendum.)

La sortie de l’UE n’est pas un bon plan pour un programme électoral, se présenter aux élections avec ce projet est voué à l’échec.

Vous imaginez le pain bénit pour les médias ? Tiens allez, par exemple :
- Monsieur JLM, expliquez-nous comment vous pouvez reprendre un thème éventé du RN ?
- Monsieur GG, pensez-vous que le Brexit soit un succès social et économique ?
(La sortie de l’UE, ça doit se préparer d’abord, pas se bricoler à la mode Boris Johnson.)

Sortir de l’OTAN, par contre, voilà un très bon sujet.
Cela fait plusieurs fois que je mets en lien sur LGS un article de Capital, et je vois bien que personne ne s’y intéresse… Ne vous inquiétez pas…
https://www.msn.com/fr-fr/finance/other/otan-2030-%e2%80%9cil-faut-stopper-ce-train-fou-avant-quil-ne-soit-trop-tard%e2%80%9d/ar-BB1euAX6?ocid=spartanntp

Voilà un sujet qui permettrait déjà de marquer le retour à une politique indépendante, plus ouverte vis-à-vis de la Russie et de la Chine, qui nous éviterait de dépenser des montagnes de fric dans des manœuvres militaires conjointes inutilement agressives… : il a raison d’en parler GG

C’est à la fois un sujet dissident vis-à-vis de l’Europe (un premier pas), unificateur en France, et économiquement sensé.

Alors, JLM, vas y mon gars.

29/07/2021 10:11 par robess73

bel article de georges gastaud .comme d habitude l analyse est parfaite.un bémol:présenter un candidat PRCFen 2022(qui fera entre 1 et 2 %) me semble etre une faute politique car ce sont des voix qui manqueront a JLM dont on peut regretter effectivement la frilosité sur le fréxit (inévitable de fait avec son programme)mais qui reste le seul en capacité de l emporter.avec un programme très complet.
réponse a georges pori :la sortie de l OTAN est une des prioritéS de JLM .

29/07/2021 12:02 par françois gerard

georges rodi, la contradiction de l’extrème droite, c’est qu’elle veut le beurre et l’argent du beurre
elle veut sauver la france de la domination oligarchique état uniène et européiste, mais elle ne veut pas sortir du capitalisme. Or, le capitalisme est maintenant dans une logique mondialiste sans frontière, sans état nation, seule la circulation du capital à la recherche de valorisation est son ADN et son crédo. Dans les années 1930, les communistes étaient censés être avec leur internationalisme les méchants anti france, les fascistes eux se voulaient les défenseurs de la patrie . la preuve absolue de cette contradiction est celle-ci : Comment être contre la destruction de la france sans vouloir remettre en cause ce qui cause cette destruction, c’est à dire le capitalisme. SEUL le socialisme peut défendre la patrie au sens progressiste du terme , car il coupera à la racine ce qui engendre sa disparition. L’auteur de l’article est georges gastaud, du PRCF. je trouve que cette organisation est la plus proche de la solution pour sortir du bordel actuel.

29/07/2021 18:22 par Georges Rodi

> robess73
Merci pour l’info, je vis en Chine depuis 15 ans et je n’ai pas trop suivi la politique française depuis.

Le sujet de l’OTAN m’intéresse quand je vois les pays européens débarquer en mer de Chine pour des manœuvres militaires, comme au bon vieux temps de la guerre de l’opium.

29/07/2021 18:25 par Georges Rodi

> robess73
... Et la même photo du G7, reprise par un fameux illustrateur chinois...
Sans commentaire...

29/07/2021 19:10 par babelouest

Comme d’habitude, pas un mot sur le Pardem, qui pourtant a accompli un travail considérable, tout en ne revendiquant pas un héritage marxiste qui rebute certains. C’est le parti le plus rejeté par les médias, sans doute parce que le plus intelligent, le plus porteur d’une vraie alternative. Un anti-mondialisme se différenciant nettement de trop d’alter-mondialismes piégeants. D’où sans doute cette animosité de l’auteur envers les membres du Pardem, qui pourraient lui voler son os. Je dis : les membres, parce que ce parti n’a pas de grande vedette, mais des spécialistes, qui de l’économie ou du monétaire, qui de l’international, qui du social.....

Cerise sur le gâteau, le Pardem cultive un partenariat de fait avec l’Association Pour Une Constituante. Un partenariat très logique. Il ne lui reste qu’à se rapprocher davantage avec les associations (nombreuses) de défense de,la langue française. Ce que fait le PRCF avec l’association C.O.U.R.R.I.E.L. . La lutte est nécessairement multi-directionnelle.

29/07/2021 20:05 par Georges Rodi

> françois gerard

J’ai de la famille à Toulon.
Leur souvenir de l’équipe municipale d’extrême droite, c’est une bande d’arnaqueurs qui ont supprimé les budgets des associations locales pour les détourner à leur profit.
Voilà pour l’essentiel. Les choses auraient changé ?

JM Le Pen était un orateur hors pair, Marine n’a aucun talent, elle surfe sur un mécontentement général, justifié, et sur l’idée qu’il ne resterait plus que le RN pour changer les choses.
L’emballage idéologique est très superficiel.
Les français ont le droit de vote, avec toutes les illusions, parfois dangereuses, qui vont avec, l’extrême droite en fait partie.

Je suis venu en Chine pour vivre un régime communiste.
Régime qui peut se vanter de certains succès.
Qui reconnaît ses erreurs, qui en analyse le pourquoi, qui se remet en question.
Qui accepte dans certains secteurs un capitalisme privé.

Beaucoup y voient une dichotomie… Non.
Les gouvernants occidentaux considèrent que le capitalisme est une fin en soi : le marché finira toujours pas régler les problèmes… C’est une croyance qui tient de la superstition.
Le marché ne s’intéresse plus depuis des lustres au capitalisme industriel, trop coûteux en investissements, trop risqué… Vive le capitalisme financier, les pompes à fric : abonnements, péages, loyers, prêts, taxes, assurances…

Les Chinois considèrent qu’il faut laisser une place -pas toute la place- au capitalisme pour ne pas se priver des retombées positives du dynamisme individuel.
Mais ce n’est pas une fin en soi.
Pour répartir les richesses, pour lutter contre la pauvreté, pour planter des arbres par millions chaque année, pour développer les services de santé, l’éducation… Compter sur l’économie de marché n’a aucun sens.

Ce qu’il faut entendre, c’est que le fonctionnement du CPC, c’est raffiné, planifié, attentif, évolutif, efficace, dévoué, directif, pratique.

Je vais donner un exemple disruptif.
En France, je me souviens de syndicats qui m’ont tant de fois pourri la vie avec des grèves ciblées pour un emmerdement maximum au prétexte qu’ils se battaient pour tout le monde.
C’est plus que de la langue de bois, c’est du massif.
En Chine, un responsable communiste local qui se permettrait de prendre une mesure occasionnant une gêne inutile se ferait immédiatement saquer.

Un autre exemple disruptif.
Mon amie chinoise est convoquée au commissariat pour un détail administratif.
Le commissaire la fait poireauter une heure, et comme arrive l’heure du repas, il lui demande de revenir l’après-midi.
Il se trouve qu’en Chine, il y a un service qui permet à chaque citoyen de se plaindre, elle le fait… Le commissaire a été dégradé 3 jours plus tard, sa paye réduite en conséquence.
Le gars est resté en poste dans le commissariat, un autre a pris sa place, c’est la vie.
Bienvenue en Chine :)

30/07/2021 12:51 par Xiao Pignouf

On ne peut qu’être globalement d’accord avec les propos de G. Gastaud, quand ceux-ci sont consensuels au sein de la gauche radicale.

Mais à y regarder de plus près, on tombe sur des écueils : sur certains sujets, souvent mal assumés, il est dans la posture. En effet, il lui paraît plus important de justifier la candidature de F. Kassem, qui aboutira à un score infime du PRCF, c’est-à-dire à rien, et ce au prix d’une nouvelle défaite de la gauche radicale. Pour ce faire, il pointe les désaccords « fondamentaux », notamment avec la FI, et souvent avec mauvaise foi.

Dans cette interview, qui ressemble à une interview de G. Gastaud par lui-même, il lui paraît nécessaire de démontrer par A + B pourquoi l’union avec la FI est impossible. En ce sens, il assume, quoique moins qu’un Roussel, le choix fait par le PRCF de jouer perso quitte à se prendre un mur et en reprendre pour 5 ans avec Macron. Et cela si sur la grande majorité des sujets la FI, le PRCF et d’autres micro-partis ont davantage de points communs que de divergences, si on prend la peine de regarder attentivement et de comprendre, ce que ne fait pas M. Gastaud.

En fait, il serait plus aisé de s’arrêter là et de conclure que M. Gastaud peut remballer sa vision du monde et tous ses beaux projets car en face de la certitude d’une Bérézina annoncée, tout ça, ce n’est que du vent, de l’air, de la mythomanie...

Mais, soit, je vais quand même justifier mon point de vue.

En ce qui concerne Biden, je suis évidemment d’accord avec lui. Si on ne s’est pas fait duper par l’arnaque Obama, on savait par avance que Biden ne saurait représenter la moindre évolution dans la politique étrangère américaine, voire est potentiellement un pas vers le pire, si l’on prend en considération la dangerosité bien plus importante du parti Démocrate américain par rapport aux Républicains de par sa capacité malsaine à repeindre toute action guerrière et impérialiste sous le vernis de la démocratie et ainsi berner les carpettes médiatiques occidentales. A ce propos, certaines déclarations récentes de JLM pourraient laisser penser qu’il se soit réjoui de l’élection de Biden alors qu’il s’agissait selon moi de mettre davantage les médias face à leurs contradictions vis-à-vis de la politique fiscale de la nouvelle présidence américaine portée aux nues par l’éditorialisme français alors qu’ils s’ingénient à dénigrer celle que propose l’AEC consistant peu ou prou comme aux EU à taxer davantage le capital.

La vision de M. Gastaud sur l’OTAN est tout à fait identique à celle prôné par l’AEC : la France doit quitter l’OTAN. Sans parler des propos de G. Gastaud, feindre d’ignorer voire nier l’existence de certains points du programme de la FI, comme la sortie de l’OTAN ou de l’UE est une technique éprouvée par ses opposants.

Au passage, on mesure l’extrême hypocrisie des Euro-Écologistes « verts » (E.E.L.V.) et la frivolité politique de tous ceux qui ont pitoyablement cautionné E.E.L.V. lors des élections régionales récentes en se plaçant à la remorque des Karima Deli, Julien Bayou et Cie : ces écolos de guerre froide

Voilà la première pique en direction de la France Insoumise visant à justifier une candidature solo du PRCF qui sera mortifère dans ses effets. Au premier plan de « ceux qui ont pitoyablement cautionné EELV », si on sait lire entre les lignes, on trouvera bien évidemment la FI... On opposera plusieurs points à cette vision manichéenne : d’abord, EELV est parcouru par différent courants dont il faudrait prouver que tous sont atlantistes. Je ne connais pas la position de Deli ou de Piolle sur ce sujet, est-ce que M. Gastaud a des sources autres que son petit doigt ? Ensuite, il s’agit des élections régionales et départementales dont les résultats auront des effets directs sur les populations de ces régions et de ces départements et aucune sur la politique étrangère française. On peut donc considérer en premier lieu que l’intérêt des dites populations prime sur la pureté idéologique. Enfin, M. Gastaud oublie que la FI n’est pas un parti politique mais un mouvement et que les initiatives y appartiennent à ceux qui les prennent.

Comment se présenter à la présidentielle comme des forces indépendantes du PS, tout en « suçant la roue » du PS et/ou d’EELV à ces régionales à l’occasion desquelles se jouait concrètement le pouvoir local ?

Les désistements respectifs du PC et du PRCF ne vont pas l’aider, c’est certain. Rien d’étonnant à ce qu’ils essaient de se tourner vers d’autres, et à ma connaissance le seul sur lequel ils comptent éventuellement, c’est Piolle, à condition bien sûr que celui-ci soit élu aux primaires. Et malgré le soutien à une élection locale de la FI au PS (l’intérêt des populations au dessus de la pureté idéologique, vous vous rappelez ? C’est ce qu’on appelle un moindre mal), il n’a pas fallu longtemps à ce dernier, par la main de Delga, de poignarder les premiers dans le dos...

le fait qu’il refuse désormais d’évoquer, ne serait-ce qu’à titre d’hypothèse, l’idée d’un Frexit progressiste

C’est un mensonge par omission. L’AEC contient toujours le Frexit. On peut considérer, au vu des résultats passés et ceux plus que probables des formations qui ont le Frexit en tête de gondole que ce n’est pas une stratégie payante. A l’instar de nombreux sujets tels que la décroissance ou la transition écologique, le Frexit a la capacité intrinsèque de faire peur à une large partie de la population et de repousser celle-ci. Une position frontale même si elle est courageuse est perdante pour le moment. Personnellement, je ne crois pas que le Frexit puisse venir d’un parti élu sur cette promesse. Quitter l’UE doit être le fruit d’un référendum au minimum, et non d’une élection à un pourcentage qui ne légitime plus l’application du programme. On ne peut pas faire quelque chose qu’on reproche à Macron. Et particulièrement en ces temps d’abstention massive.

De fait, les Clémentine Autain, Manon Aubry et autres partisans de l’euro-réformisme tout prêts à rallier une nouvelle gauche plurielle, comme on l’a vu à Paris, semblent avoir durablement supplanté dans la direction de LFI les éléments souverainistes de gauche

D’accord et pas d’accord.

Il est évident que certains éléments de la France insoumise (le groupe parlementaire, Mme Autain ne faisant pas partie de la FI) ne font pas l’unanimité. Je suis en désaccord total avec la position anti-chinoise assumée par Mme Autain (je suis d’ailleurs à l’origine d’une pétition de principe contre elle et pour son éviction du groupe parlementaire), je suis également en désaccord avec la vision qu’a JLM des émeutes hongkongaises que son logiciel attribue trop vite à une révolution populaire, je suis probablement en désaccord avec Ruffin sur certains point, avec Obono sur d’autres, avec Panot ou Fiat sur ceci, avec Quatennens sur cela...

Et alors ? Quand je vote FI, je ne vote ni pour Mélenchon, ni pour Autain, ni pour aucun de ses membres, je vote pour l’Avenir en commun.

Par contre, coller l’étiquette « souverainiste » sur la gauche ne donne aucune garantie de sa probité. Savez-vous dans quelles circonstances ces personnes ont quitté le mouvement ou bien répétez-vous les mêmes arguments fallacieux que l’extrême-droite souverainiste ? Georges Kuzmanovic, puisque vous semblez parler de lui (c’est le seul exemple probant valable) fricotte avec Onfray et n’a aucun problème à se réunir avec ce que la réaction et l’extrême-droite française, souverainiste et anti-communiste, compte de « grosses têtes »...

avec la caution d’un ministre violant cette dernière – et avec la présence honteuse des “gens de gauche” Jadot, Faure, Hidalgo et Roussel...

Bel exemple de grand écart argumentatif avec ce qui a été affirmé précédemment...

Vos points de suspension sont malhonnêtes. Ils sous-entendraient que d’autres « gens de gauche » y étaient. Jadot, Faure, Hidalgo et Roussel. Point. Et surtout, ne précisez pas bien sûr que la plus grosse formation de la vraie gauche avait refusé de s’y rendre...

Il me semble, M. Gastaud, que vous vous évertuez à justifier la course en solitaire que le PRCF a décidé de mener en dépit de tout bon sens et surtout en dépit de l’intérêt primordial du peuple. Je l’ai déjà dit maintes fois ici, et je le répèterai autant de fois que ce sera nécessaire : si le PRCF avait fait presque 20% aux dernières présidentielles et que Mélenchon fasse cavalier seul, j’en aurais autant pour lui. Le choix du PRCF n’est que le énième clou avec lequel on fermera le cercueil de la vraie gauche.

3 points de détail :

Parler de « grève du vote », c’est mettre une conscience politique dans la tête des abstentionnistes. Excusez-moi si j’ai des doutes.

Yanqui ? Honnêtement ? À vouloir trop franciser, ça en devient ridicule. Pourquoi dans ce cas, ne pas dire Américain ? Amerloque ? États-unien ? Ricain ? Gringo ? Le dictionnaire des synonymes, ça existe. D’ailleurs, au bout du compte, ça ressemble davantage à un mot chinois qu’à un mot français.

Receipt Erdogan ? Remplacer le prénom du président turc par un mot anglais n’est pas du meilleur effet. Recep.

31/07/2021 17:58 par alain harrison

Bonjour Georges Rodi.
« « Je suis venu en Chine pour vivre un régime communiste. » »
Êtes-vous encore en Chine ?
Combien de temps ?
Pourriez-vous élaborer plus, ici, ou un article publier sur LGS ?

Les témoignages détaillés demeurent sans doute un contre-poids sensé versus les nombreuses histoires (plis ou moins élaborées) d’en face. Pour voir le vrai du faux selon toute vraisemblance, raisonnablement.

Encore le rapport de forces, toujours l’esprit du vieux monde, dont l’expression "compétitivité*" exprime bien en soi. la notion de l’exploitation de l’homme par l’homme (rationalisé par Marx) et humoristiquement synthétisé pal le petit CARTOON (les patrons sont-ils indispensables).
* en fait, faire la guerre de toutes les manières et entre nous (déguisé__le su et le non su).

31/07/2021 19:26 par catherine Lassure

Bien sûr,on ne peut qu’être d’accord avec Mr Gastaud sur beaucoup de points évoqués,en particulier sur la situation internationale ,et puis j’apprécie particulièrement sa défense de la langue française:c’est un sujet très important ,rarement abordé.

Et pourtant ,il n’évoque guère ce qui se passe actuellement dans nôtre pays:les énormes manifestations contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale(même si ce produit n’a rien à voir avec nos vaccins classiques).
J’en suis à ma troisième manif à Paris et je n’ai jamais vu ça:une mobilisation de cette ampleur un 31 juillet ..
Et cette mobilisation s’est faite par les réseaux sociaux puisque les partis de gauche et les syndicats sont étrangement absents..
Mais je suis sûre qu’ils se féliciteront après coup de l’ampleur du mouvement qu’ils n’ont absolument pas vu venir.
Le peuple a pris la rue,pour défendre les libertés et les appareils politiques sont hors sol.

01/08/2021 08:00 par babelouest

@ Xiao Pignouf
Je pense qu’il est dommage de mettre en avant la FI à propos de la condition nécessaire mais non suffisante de la sortie de l’union européenne,ce n’est sans doute pas la bonne solution. C’est déjà ce que je reprochais en 2012 à l’Union de la Gauche dans son programme : cet aspect n’était abordé que dans le chapitre 7, et avec quelle ambiguïté ! alors que, qu’on le veuille ou non, c’est cela, ou ne rien faire. Gastaud le souligne, avec une certaine agressivité. De plus y accoler le terme "progressif" me paraît bien inutile, voire tendancieux parce que ce mot en soi peut être un mot-tiroir aux implications là encore ambiguës, à moins que ce ne soit pour se différencier complètement du programme de l’upr.

Oui, sortir de l’union est nécessaire, sinon aucune réforme ne pourra se faire dans le sens social.
Oui, BIEN SÛR, cette sortie doit s’accompagner de réformes profondes, comme l’effacement de si nombreuses et si calamiteuses lois depuis plus de dix ans.
OUI, tout cela PEUT se faire, malgré les doutes de certains.

En revanche,je suis d’accord avec Gastaud quand il s’agit d’employer le mot juste, en français, langue précise. Et sans avoir le plus souvent à inventer des mots nouveaux mal définis.

01/08/2021 11:47 par Xiao Pignouf

@Babelouest

Je pense qu’il est dommage de mettre en avant la FI à propos de la condition nécessaire mais non suffisante de la sortie de l’union européenne,ce n’est sans doute pas la bonne solution.

Pardonnez-moi, mais je ne sais pas si c’est à moi ou à M. Gastaud que vous attribuez cette mise en avant.

Personnellement, je ne crois pas, ni ne sais vraiment tout compte fait, si une sortie de l’UE est nécessaire et suffisante en soi pour régler nos nombreux problèmes. Certains ici en ont une certitude absolue et le seul fait d’en douter fait de moi un européiste à leurs yeux. Ce qui clôt d’emblée le débat. Mais c’est une tendance actuellement dans tous les débats et ça les rend inaudibles.

Je pense, avec tout le doute qui m’habite, qu’une sortie de cette UE est probablement une fatalité à laquelle nous devrons faire face un jour ou l’autre. Quand je dis « fatalité », c’est dans son sens propre, c’est-à-dire un évènement inévitable, et non dans son sens péjoratif. La question qui se pose alors, c’est dans quelles conditions ?

Est-ce par le biais d’un parti élu sur cette promesse, soit le PRCF, le PARDEM ou l’UPR ?

Deux raisons me rendent cette possibilité irréaliste. La première, c’est que ces micro-partis ne seront jamais élus, ou en tout cas pas dans les prochaines années. Beaucoup de raisons à cela, la première d’entre toutes étant leur invisibilité totale derrière le mur médiatique et ce, quelle que soit la qualité de leur programme (je n’y inclus pas l’UPR, parti de droite bonapartiste). L’autre raison, qui découle partiellement de la première, c’est l’impopularité majoritaire d’une sortie de l’UE. Je peux comprendre qu’on m’oppose le contraire, mais il faudrait des preuves pour cela. Il faudra donc d’abord changer les médias pour que ces partis puissent parler de leurs idées.

Est-ce par le biais d’une mort naturelle de l’UE, d’une explosion ou d’un délitement sur elle-même ? C’est en tout cas une probabilité plus grande, selon moi, que la précédente. Seulement, on n’en maîtrise pas la temporalité.

Est-ce par le biais d’un programme dont la stratégie est de mettre le ver dans le fruit, bref combinant stratégie et pragmatisme ? Face à la muraille médiatique, ce sera plus efficace, même si la difficulté reste grande. Je considère que c’est la tactique choisie par la France insoumise, au sein de laquelle il est indéniable que subsistent des européistes convaincus qu’on peut encore changer l’Europe, mais qui pourront laisser le choix au peuple face à l’impossibilité prévisible de le faire, par la Constituante et le référendum qui ne manquera pas de suivre. C’est mon point de vue, que ce ne soit pas celui de tout le monde, je le comprends, à condition de ne pas se faire une opinion contraire fondée sur des mensonges ou des omissions simplistes.

En outre, comme je l’ai dit dans mon premier commentaire, les taux d’abstention qu’on rencontre aujourd’hui rendent impossible l’application d’un programme en tout légitimité, en tout cas dans des aspects aussi cruciaux qu’une sortie de l’UE, et donc il faudra, quel que soit le parti élu, en passer par un référendum avec des règles strictes en matière de campagne pour éviter de retrouver les travers du référendum anglais.

@Catherine Lassure

Et cette mobilisation s’est faite par les réseaux sociaux puisque les partis de gauche et les syndicats sont étrangement absents..

Cette critique est récurrente chez vous, mais il me semble que lorsque Corbières a voulu joindre la manif, il s’est fait traiter de collabo par une foule d’idiots embierrés...

01/08/2021 19:16 par babelouest

"Pardonnez-moi, mais je ne sais pas si c’est à moi ou à M. Gastaud que vous attribuez cette mise en avant."
Désolé Xiao Pignouf, je n’ai donc pas été assez précis. C’est bien au PRCF que je remarque sa position en désaccord avec la FI. Celle ci professe depuis longtemps une position tellement ambiguë envers l’union européenne, que l’impression qui en sort est une approbation mitigée de l’union, mêlée d’une légère critique n’allant certainement pas jusqu’au rejet.

De toute façon l’ue n’est qu’un outil des Banksters pour imposer leurs programmes dévastateurs (je crains les suivants). Les conseillers apatrides ne se montrent pas, il paraît (non confirmé) que près de l’immeuble de la Commission se tiendrait un autre immeuble de bureaux, de la même taille, empli d’officines de lobbying très officiel. Les lobbys ? Il y en a de français comme la FNSEA des grands céréaliers, comme l’IUMM, comme EDF et sa nébuleuse nucléaire..... Quant aux pions, ils passent du public au privé de façon naturelle, et vice versa, comme le commissaire actuel au marché intérieur.

Bon mois d’août !

02/08/2021 03:31 par Georges Rodi

> alain harrison

Ecrire un article…
Je ne crois pas..

Lorsque je lis sur LGS un article d’André LACROIX, je mesure tout le travail de documentation, l’art d’écrire des paragraphes élaborés…
Mon format, c’est plutôt les commentaires, des petites phrases, sans vocabulaire compliqué.

J’ai essayé de lire « Dans le viseur de l’État », il y a des mots, des phrases que je ne comprends pas absolument pas.
Je dois savoir rester à ma place.

Et il y aussi le fait que je ne veux pas tomber dans un récit autobiographique.
Les expériences vécues que je livre avec parcimonie à l’occasion sont là pour donner aux quelques lecteurs une meilleure idée de la Chine, pas pour leur expliquer pourquoi j’ai décidé d’y aller.
Pour répondre à votre question, oui, je suis en Chine à l’heure actuelle, j’y vis, j’y travaille à temps plein depuis 12 ans, et j’y étais allé plusieurs fois avant cela.

05/08/2021 15:16 par cunégonde godot

babelouest :
@ Xiao Pignouf
Je pense qu’il est dommage de mettre en avant la FI à propos de la condition nécessaire mais non suffisante de la sortie de l’union européenne,ce n’est sans doute pas la bonne solution. C’est déjà ce que je reprochais en 2012 à l’Union de la Gauche dans son programme : cet aspect n’était abordé que dans le chapitre 7, et avec quelle ambiguïté ! alors que, qu’on le veuille ou non, c’est cela, ou ne rien faire. Gastaud le souligne, avec une certaine agressivité. De plus y accoler le terme "progressif" me paraît bien inutile, voire tendancieux parce que ce mot en soi peut être un mot-tiroir aux implications là encore ambiguës, à moins que ce ne soit pour se différencier complètement du programme de l’upr.

La FI, sa ligne politique, c’est M. Mélenchon, les autres suivent ou s’en vont. Et M. Mélenchon reste maastrichien jusqu’à nouvel ordre.

Oui, sortir de l’union est nécessaire, sinon aucune réforme ne pourra se faire dans le sens social.
Oui, BIEN SÛR, cette sortie doit s’accompagner de réformes profondes, comme l’effacement de si nombreuses et si calamiteuses lois depuis plus de dix ans.
OUI, tout cela PEUT se faire, malgré les doutes de certains.

(...) « aucune réforme ne pourra se faire dans le sens social » : aucune politique du tout, hormis celle dictée par l’oligarchie euromondialiste maastrichienne (Macron le meilleur dans ce cas). Il faut soutenir ceux qui, d’où qu’ils viennent, revendiquent un référendum sur le frexit (le PARDEM p.ex. si je ne me trompe), démarche réellement démocratique, lucide et honnête. Par ailleurs, sortir de l’OTAN sans sortir de l’ "UE" est simplement une pitrerie pour distraire la galerie des gogos "degauche".

En revanche,je suis d’accord avec Gastaud quand il s’agit d’employer le mot juste, en français, langue précise. Et sans avoir le plus souvent à inventer des mots nouveaux mal définis.

Moi aussi.

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