RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

« La vérité nue » (bloguerosrevolucion)

Il est fort possible que dans les écoles et les universités, du haut des chaires des églises et dans les écoles militaires et même dans les familles, on enseigne, demain, aux jeunes et aux adultes, des valeurs essentielles pour la cohabitation des citoyens telles que la vérité et d’autres valeurs aussi tellement hors d’usage de nos jours.

Les valeurs, on doit les transmettre par l’exemple bien plus que par leur énoncé.

Nos leaders sont-ils des modèles à suivre et nos médias veillent-ils sur ces qualités indispensables pour un bon gouvernement ?

Il faut bien reconnaître que l’éducation de nos générations se trouve entre des mains apparemment invisibles : Mass médias qui se sont mondialisés et qui plongent nos enfants et nos adolescents dans un présent de fantaisies hors de leur portée, dans un consumérisme incontrôlable, en suivant des chemins scabreux où brille par son absence le souci de la prise en compte de la santé et de la préservation de la nature.

Les cercles fermés où se concentre le pouvoir voudraient enterrer la vérité pour continuer à régner sur un monde de mensonge. Les dénommés « dirigeants » mondiaux, type Bush-Obama, ou Blair-Aznar, ou les gérants de notre petit lopin de terre genre Martinelli-Uribe ou Calderon-Garcà­a, déclarent être les porte-parole de la vérité ; ils jurent sur la Bible que tout ce qu’ils disent et font est vrai alors qu’ils mentent avec un si grand cynisme qu’on se demande comment est-ce possible qu’ils occupent la place qu’ils occupent et qui diable a bien pu voter pour eux et être encore complice inconscient d’un si grand péché.

Ludwig Feuerbach, dans son essai sur « L’essence du christianisme », écrit : « Notre époque, sans aucun doute, préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être… Pour elle, le sacré c’est l’illusion et le profane c’est la vérité. Plus encore, à ses yeux le sacré devient plus grand au fur et à mesure que la vérité s’évanouit et que l’illusion grandit à tel point que, pour elle, le comble de l’illusion devient le comble du sacré ».

Nous savons tous - les États-Unis eux-mêmes en ont fait l’aveu - que l’invasion de l’Irak a été fondée sur le mensonge. L’Irak ne possédait pas d’armes nucléaires de destruction massive, vérité corroborée par l’ONU et par les envahisseurs eux-mêmes.

Avec cette action démente et anti-humanitaire, c’est un message dramatique qui a été délivré au monde : nous pouvons mentir en permanence et nous pouvons violer la souveraineté de n’importe quel pays au monde. Le but réel de cette invasion : imposer sa domination sur les ressources naturelles de l’Irak, particulièrement sur ce qui a un lien avec le pétrole et disposer autour de l’Iran, objectif militaire présent, de forces militaires prêtes pour une invasion.

Des analystes internationaux de premier plan signalent que d’abord l’Iran et ensuite la Corée du Nord sont les pays où pourrait être déclenchée une guerre nucléaire aux conséquences imprévisibles. Le combat pour la paix et pour un environnement durable est aujourd’hui le drapeau le plus rassembleur de tous les peuples du monde, au-delà des races et des credo politiques ou religieux. La paix nous concerne tous et les guerres et les conflits resteront toujours un négoce qui n’intéressera qu’une infime minorité.

Comme le dirait l’historienne Rocà­o Romero Barragán en rappelant ce que disait Jacques Derrida, nous vivons « … des théâtres de cruauté qui se présentent tous les jours dans la société du spectacle : un monde d’adorateurs d’images, iconophiles au sens le plus strict. Monde dangereux de messages dangereux ; dangers qui, comme cela se passait dans les histoires du Moyen à‚ge, exigent des chevaliers armés de modération qu’ils résistent aux sortilèges de la société du spectacle, hyperréelle et manipulable de l’histoire actuelle ».

Revenons à notre Amérique Latine et à nos Caraïbes. Comment avons-nous pu penser un seul instant que parce que les États-Unis et leurs alliés bellicistes avaient fort à faire avec le monde arabe et asiatique ils allaient oublier leur arrière-cour ? De quelle naïveté serions-nous coupables si une telle idée effleurait notre esprit !

Le gouvernement des États-Unis a déployé la IVº Flotte pour tenir sous sa surveillance totale les mers de notre continent et, face à leur relative décadence économique, ils essayent de montrer leurs muscles militaires pour maintenir à tout prix leur hégémonie. Le gouvernement d’Uribe a accepté sans aucune réticence que la Colombie soit un pion de plus sur ce macabre échiquier made in USA.

Les États-Unis se sont fixés comme but le Centre et le Sud de notre continent parallèlement aux autres fronts occupés dans le monde. Leur objectif fondamental est et sera, de tout temps, d’avoir le contrôle sur toutes les ressources naturelles, spécialement sur le pétrole et sur l’eau. Pour le succès de cet objectif, ils tentent, en Amérique Latine, de mettre en pièces tout gouvernement de gauche et ils se moquent totalement que ce dernier ait été élu démocratiquement.

Et ils se soucient encore moins de faire couler le sang entre des pays frères dans des conflits minutieusement ourdis qu’ils soient de faible, de moyenne ou de forte intensité.
Dans le cadre de cet objectif continental et toujours soutenu par les choeurs médiatique, ils rêvent de rayer Cuba et le Venezuela de la carte, car ce sont là leurs deux proies les plus convoitées qui constituent les plus formidables exemples de rébellion nationale et ils estiment indispensable de les réduire au silence.

J’ai reçu une information qui mérite toute ma confiance et je vous la livre pour que vous vous fassiez votre propre opinion : au final, les États-Unis ont investi plus d’argent pour déstabiliser Cuba par tous les moyens que la totalité de l’argent qu’ils ont investi dans le développement social de tout le continent. Incroyable, mais authentique. Depuis 1959, ils financent la contrerévolution, mais Cuba continue de bâtir sereinement, tout en ne baissant jamais la garde, son projet souverain.

Comme ils ont lancé au monde un message en Irak, les États-Unis viennent de lancer un autre message à notre continent à partir du Honduras. Le Coup d’État au Honduras a été pensé depuis l’Ambassade même des États-Unis et planifié grâce à ses agences : USAID, NED et autres qui prennent le masque d’organisations « sociales et humanitaires », grâce aux mercenaires patentés ayant leurs bases à Miami et grâce à des militaires formés et encadrés dans la base de Soto Cano, Palmerola, avec 500 soldats étatsuniens.

Le coup d’État au Honduras a été perpétré avec le consentement du gouvernement des États-Unis, de la Colombie et du Panama. Le gouvernement constitutionnel et démocratique de Manuel Zelaya a été démis par la violence. Les assassinats de syndicalistes, de journalistes et de défenseurs des Droits de l’Homme montrent au monde le visage de ce Coup d’État militaire qui vient nous rappeler ces temps du siècle passé qui connurent l’opération Condor dans le cône sud de notre continent.

Après le Honduras, ils en veulent plus ; d’autres vont suivre.

Le Costa Rica, un pays qui était un modèle de pacifisme, qui ne possédait même pas une armée nationale, vient de rompre avec cette historique tradition et vient de permettre que 7 000 marines s’installent sur son territoire ainsi que des navires de guerre étatsuniens dans ses ports. Au Panama, Martinelli, déshonorant ainsi le général Omar Torrijos qui a tant lutté pour la souveraineté nationale de son pays, autorise l’installation de 4 bases là même où était installée l’École des Amériques, cette École qui a formé des cadres militaires assassins qui ont rempli de honte et d’horreur leurs propres forces armées et leurs peuples et dont quelques-uns d’entre eux payent aujourd’hui en prison leurs crimes de lèse humanité.

Guantánamo, cette base qui est la plus ancienne hors du territoire des États-Unis, maintient 850 militaires contre la volonté souveraine du gouvernement et du peuple de Cuba. Des bases et des troupes à Aruba, à Curazao, en Colombie, au Paraguay au Pérou et dans d’autres lieux publics et secrets démontrent que les États-Unis masquent leur « lutte contre le narcotrafic et le terrorisme » pour soumettre les gouvernements et les peuples qui ne suivraient pas les diktats d’un Empire qui ne reconnaît pas les avancées dans la sphère sociale et économique de notre continent.

Toute cette invasion permise et non permise est soutenue par une vérité affaiblie infestée de mercenaires du mensonge.

Qu’un condamné de droit commun meure à la suite d’une grève de la faim qu’il a menée à l’instigation d’une bande de terroristes patentés avec résidence à Miami, tels Posada Carriles, Valladares et Montaner et le Bureau des Intérêts des États-Unis à La Havane, et voilà que les médias du monde entier sont atterrés devant ce drame. Jamais, face à un tel fait, une campagne médiatique aussi fracassante n’avait été déployée. Cependant, ces mêmes médias observent un silence terrifiant sur la fosse commune contenant plus de deux mille corps de victimes du paramilitarisme en Colombie… « Nous avons ici, le mensonge édulcoré, la tragédie maquillée et la tragédie des vernis qui, à leur tour, recouvrent des vérités qui font froid dans le dos ».

« Le média c’est le message avec le discours, l’orthographe et la syntaxe de son librettiste, il ne faut pas l’oublier » (Empire médiatique, p 11).

Parfois, nous oublions que derrière chaque information il y a un librettiste qui défend des intérêts déterminés et qui cache consciemment la vérité. Ce même librettiste est celui qui fait paraître l’information voulue par les puissants et qui met sous l’étouffoir des informations comme celles qui concernent les cinq jeunes antiterroristes cubains injustement emprisonnés aux États-Unis et seulement coupables d’avoir alerté leur peuple sur les attentats terroristes contre Cuba en préparation à partir du territoire des Etats-Unis.

Cela convient, ceci ne convient pas. C’est comme dans l’émission "La Nuit de RCN" de la télévision colombienne, dans laquelle, chaque nuit, les librettistes de cette chaîne fabriquent un film d’horreur en inventant des invasions, "Alerte ! Les Venezueliens nous envahissent avec l’aide des Iraniens et des Cubains !" et dans laquelle interviennent, en qualité d’invités spéciaux, des personnages comme Carlos Alberto Montaner, l’Ambassadeur des États unis en Colombie et bien d’autres, tous au service de la politique extérieure des États-Unis.

Il n’y a pas de doute possible : il y a une vérité nue qui refuse avec force de se laisser enterrer, tout en sachant qu’il reste beaucoup à faire dans ce monde, redressant des torts comme Don Quichotte au milieu de tant de mensonges et de tant de pouvoir avili. La vérité c’est comme ce soulier que ce journaliste irakien, Nuri Ak Maliki, a jeté sur Bush lors de la dernière visite de ce dernier à Bagdad. Le jet de ce soulier, c’était toute la dignité et toute la résistance d’un peuple bombardé avec des missiles et du phosphore blanc par ceux qui le pillent.

Un dicton populaire dit que le Christ est mort pour la vérité et qu’ils sont nombreux ceux qui sont morts et qui mourront pour la vérité. A la fin de toute histoire, toujours, la vérité l’emporte et le mensonge est vaincu, même si celui-ci s’appuie sur des missiles qui prennent pour cible des hôpitaux, des écoles, des foules célébrant un mariage, la population civile.

Pour finir, une phrase de Chomsky que j’adresse à tous mes collègues journalistes des médias publics, privés et alternatifs, à tous les étudiants en communication du monde entier : « L’apprentissage véritable, effectivement, a un rapport avec le fait de découvrir la vérité, mais non en imposant une vérité officielle ; cette dernière option ne conduit pas au développement d’une pensée critique et indépendante. Le devoir de tout maître c’est d’aider ses étudiants à découvrir la vérité par eux-mêmes, sans éliminer par conséquent l’information et les idées qui pourraient s’avérer embarrassantes pour les plus riches et les plus puissants, ceux qui créent, programment et imposent la politique scolaire ».

Virtin
19/7/2010

http://bloguerosrevolucion.ning.com/profiles/blogs/la-verdad-insepulta-por

Souces :

- Revue Deslinde Niro.46 juin 2010, p. 9.
- Noam Chomsky : La des- educación, p. 20 - Biblioteca de Bolsillo.
- Livre : à lvaro Angarita Millán : "Imperio Mediático"

Traduit par Manuel Colinas

URL de cet article 11118
  

Même Thème
La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler.
Bernard GENSANE
Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier. Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique elle-même est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.