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Le déclin du capitalisme français et la lutte pour le socialisme

1er février 2008.


Le texte suivant est le document de perspectives qui sera discuté et amendé par les militants de La Riposte, à l’occasion de leur congrès national, les 1er et 2 mars 2008.


 Extrait du document :

L’intensification de la division internationale du travail est telle que la pression du marché mondial a une influence prépondérante - et, en dernière analyse, décisive - sur l’évolution interne de tous les pays, ainsi que sur les relations qui s’établissent entre eux à l’échelle mondiale. La position réelle du capitalisme français et les perspectives qui en découlent ne peuvent être déterminées qu’en tenant compte du contexte international. Ici, nous nous bornerons à souligner les aspects du contexte mondial qui influent le plus directement sur les perspectives pour la France.

La croissance économique relativement soutenue qu’ont connue les Etats-Unis, ces dernières années, s’est essoufflée. Cette croissance était qualitativement différente de la période des « trente glorieuses ». Elle s’est réalisée sur la base d’une intensification du taux d’exploitation des travailleurs, au détriment des conditions de vie de la vaste majorité de la population. Entre 1998 et 2007, la productivité des travailleurs américains a augmenté de plus de 30%. La demande intérieure n’a été maintenue que par l’endettement massif des ménages, notamment par le biais d’emprunts à taux variable, dont les subprimes. La spirale haussière des valeurs immobilières a massivement alourdi cet endettement. Mais comme nous l’avions expliqué à l’époque, il était inévitable que cette bulle spéculative éclate. Avec la saturation du marché de l’immobilier, qui est intervenue en 2007, un million de familles américaines surendettées ont été éjectées de leurs foyers. (...)

L’entrée sur le marché mondial de la Chine, de la Russie, de l’Inde et d’autres pays « émergents » a considérablement augmenté le volume des échanges internationaux, stimulant la production à l’échelle mondiale. La Chine est un marché immense qui a permis aux puissances occidentales d’écouler une part non négligeable de leur production. De plus, les conditions de travail des salariés chinois offrent aux grandes puissances une source de main d’oeuvre extrêmement rentable. Cependant, en retour, la Chine inonde le marché mondial de produits à bas prix. Pour l’année 2007, le déficit commercial de l’Europe avec la Chine avoisinait les 160 milliards. En même temps, les investissements directs à l’étranger réalisés par la Chine lui assurent une implantation de plus en plus forte sur tous les continents du monde - au détriment, notamment, des Etats-Unis et des principales puissances européennes.

De vives tensions existent entre les Etats-Unis, les puissances européennes et la Chine sur la question des taux de change. La baisse du dollar par rapport à l’euro a un impact négatif sur les économies européennes. La pénétration du marché européen par les marchandises chinoises ne cesse de progresser, renforcée par la dépréciation du yuan par rapport à l’euro. Le déficit commercial de l’Europe avec la Chine s’élève désormais à 170 milliards d’euros. Cette somme est encore plus importante que le déficit des Etats-Unis avec la Chine. (...)

Le ralentissement de l’économie américaine et la faible croissance de la zone euro tendent à restreindre leur capacité d’absorption des marchandises chinoises. En conséquence, la Chine se dirige vers une crise de surproduction, exactement comme ce fut le cas du Japon, par le passé.

Dans les pays européens, la croissance du PIB - relativement faible dans la plupart des cas - a été acquise au détriment de la majorité de la population. Pour sauvegarder leurs profits, les capitalistes doivent obligatoirement réduire la part des richesses restituée, sous une forme ou sous une autre, aux travailleurs qui les ont créées. A travers le continent, la classe capitaliste mène une offensive implacable contre les services publics, les conditions de travail, les droits des salariés, des chômeurs, des retraités et des jeunes, créant au passage une masse sans cesse grandissante de pauvres. En France, par exemple, près de 7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Sous la pression des Etats-Unis, de la Chine, la Russie et de l’Inde, le capitalisme européen n’a d’autre issue que d’imposer une régression sociale permanente.

La place qu’occupe l’Union européenne dans l’économie mondiale se rétrécie, ce qui ne peut qu’attiser les tensions entre ses pays membres. Ils s’affrontent à la fois sur le marché européen et sur le marché mondial. Les capitalistes de chaque pays s’efforcent de défendre leurs profits au détriment des autres. Ces antagonismes deviendront encore plus violents dans le cas d’une récession économique. (...)

Le recul du capitalisme français ne se limite pas au seul continent européen. A l’échelle mondiale, sur les plans économique, diplomatique et militaire, sa position s’affaiblit. Le conflit franco-américain au sujet de l’invasion de l’Irak en était une illustration flagrante. L’opposition de l’impérialisme français à la guerre en Irak s’explique notamment par les accords signés avec la dictature de Saddam Hussein, dans l’hypothèse d’une levée de l’embargo. Ces accords prévoyaient que la France aurait un accès prioritaire aux réserves pétrolières irakiennes. Incapable de faire valoir ses prétentions sur l’attribution des réserves pétrolières et le partage du butin de guerre en général, l’impérialisme français savait que l’invasion profiterait exclusivement aux capitalistes américains, et assènerait au passage un coup fatal à ses propres intérêts économiques dans la région. Et en effet, l’intervention américaine en Irak a réduit à néant, ou presque, le peu d’influence qui restait à l’impérialisme français au Moyen-Orient.

Les dépenses militaires de la France ne représentent que 5% du budget militaire des Etats-Unis. La France a participé à la première guerre irakienne, en 1991, ainsi qu’à la guerre en ex-Yougoslavie, en 1999. Ces interventions ont largement démontré les limites des forces militaires françaises. En Afghanistan, où l’impérialisme français s’enlise, aux côtés des Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dans une guerre que la coalition ne peut pas gagner, son apport militaire n’a qu’un caractère anecdotique par rapport au puissant dispositif américain. (...)

Les statistiques relatives à l’économie française donnent la mesure de ce déclin. La balance commerciale s’est dégradée de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie. D’un excédent de 23,8 milliards d’euros en 1997, la balance import-export s’est dégradée jusqu’à l’équilibre, plus ou moins, entre 2000 et 2003, avant de s’effondrer brutalement, passant de -4,78 milliards en 2004 à -22,9 milliards en 2005, puis -29,2 en 2006. Pour 2007, les dernières estimations prévoient un déficit commercial avoisinant les 40 milliards d’euros ! (...)

Les perspectives économiques du capitalisme français sont donc très sombres. Il recule dans la zone euro et sur marché mondial. Le solde de ses échanges commerciaux s’effondre. L’investissement stagne. Le taux de croissance est très faible. A plus ou moins court terme, une récession de l’économie américaine interviendra, provoquant une crise de surproduction internationale - surtout en Chine - dont les répercussions seront particulièrement sévères en France, compte tenu des graves déséquilibres de son économie. Après avoir longuement disserté sur la « mondialisation », certains « économistes » mercenaires du capitalisme nous expliquent à présent que l’Europe et la France ne seront pas nécessairement touchées par une récession américaine. C’est complètement faux. Si les Etats-Unis entrent en récession, toutes les économies européennes en subiront les conséquences. Il y a de fortes chances pour qu’une grave récession de l’économie américaine entraîne une baisse absolue de la production en France, en Italie et même en Allemagne. (...)

Cependant, même sur cette voie, le capitalisme ne résoudra pas ses contradictions. La régression sociale chez ses concurrents annulera les avantages compétitifs recherchés. Le résultat sera une contraction de la demande en France et chez ses concurrents, ce qui nécessitera de nouveaux sacrifices de la part des travailleurs. L’argument des capitalistes, selon lequel les sacrifices « consentis » aujourd’hui seront récompensés demain, est faux. Beaucoup de travailleurs imaginent que la crise actuelle est passagère, et que, d’une façon ou d’une autre, la croissance reviendra, et avec elle une augmentation du niveau de vie. Ils espèrent qu’il suffira de quelques ajustements douloureux mais salutaires pour « mettre de l’ordre » et remettre l’économie sur la bonne voie. En l’absence d’une alternative crédible de la part des partis de gauche, ce sentiment explique l’engouement initial d’une fraction significative des travailleurs vis-à -vis de Sarkozy.

Mais Sarkozy ne résoudra rien. Le déclin du capitalisme français est irréversible. Et la tentative de défendre, malgré ce déclin, les profits et les privilèges de la classe capitaliste, ne peut qu’attiser la lutte des classes. Cela finira par rompre l’équilibre social interne qui repose, en définitive, sur la relative passivité de la masse de la population. L’instabilité sociale et politique et les crises révolutionnaires à répétition qui se produisent en Amérique latine gagneront progressivement la France et l’ensemble de l’Europe. Telles sont les prémisses économiques et sociales de la prochaine révolution française. (...)

La presse et l’industrie audio-visuelle ont organisé une vaste manipulation de l’opinion publique, tout d’abord pour installer Ségolène Royal à la tête du PS, puis ensuite pour présenter Sarkozy comme l’incarnation de la « rupture ». Mais la victoire de Sarkozy et de l’UMP s’explique avant tout par la faillite politique de la direction du Parti Socialiste. Royal soulignait son « accord sur l’essentiel » avec Bayrou, dont la politique, à son tour, ne se distingue de celle de Sarkozy que sur quelques détails. Cette dérive droitière flagrante a repoussé beaucoup de travailleurs, dont une partie est tombée dans les filets de Sarkozy. (...)

Sarkozy a délibérément créé des attentes exactement contraires à ses véritables objectifs. Il a fait appel à des aspirations allant directement à l’encontre des intérêts de la classe qu’il représente. Avec Sarkozy, « tout devenait possible ». Le pouvoir d’achat allait augmenter, le minimum vieillesse allait faire un bond de 25%, le chômage serait réduit de moitié en cinq ans. Il serait le président des opprimés, des humiliés, des chômeurs et des « sans-grade ». Les discours de Sarkozy étaient parsemés de références aux grandes figures de l’histoire du mouvement ouvrier (Jaurès, Moquet, Gramsci, etc.). Il a flatté « la France qui se lève tôt ». Il s’est posé en défenseur des travailleurs, allant jusqu’à dénoncer l’avarice du patronat et des spéculateurs. Au grand désarroi des dirigeants « ministrables » de l’UMP, il a annoncé son intention d’accorder une large place, dans le futur gouvernement, aux représentants de la gauche. Ainsi, pendant que le PS se déplaçait vers la droite, les engagements et la tonalité de la campagne de Sarkozy allaient dans le sens inverse, vers la « rupture ».

Ce phénomène n’est pas le fruit du hasard. Il ne tient pas non plus, en premier lieu, à la personnalité de Sarkozy, même s’il faut reconnaître que l’ambition sans bornes, la soif de pouvoir et l’hypocrisie flagrante de cet individu l’ont aidé à opérer ce virage. La politique dite d’« ouverture » s’explique par l’opposition massive soulevée par la politique de Raffarin et de Villepin, surtout contre le CPE.

L’ampleur du mouvement avait profondément ébranlé la droite. La classe capitaliste sentait le sol se dérober sous ses pieds. Les stratèges les plus sérieux du capitalisme ont compris qu’il n’était plus possible plus gouverner comme avant. Il fallait chercher des nouveaux points d’appuis dans la société. Le capitalisme ne peut pas se maintenir uniquement, ni même principalement, par la contrainte. Il a besoin d’une base sociale, de relais d’influence et de confiance dans la société. Par le passé, le capitalisme français trouvait cette base dans la paysannerie et la petite bourgeoisie urbaine. Mais aujourd’hui, la paysannerie a pratiquement disparu. Le poids écrasant du salariat, dans la société, est tel que la stabilité de l’ordre capitaliste dépend essentiellement du consentement passif des travailleurs, de leur inertie, de l’espoir qu’ils nourrissent dans une possible amélioration de leur condition. (...)

La nouvelle orientation de la droite est un développement d’une grande importance symptomatique. C’est une indication - parmi bien d’autres - du fait que la France est entrée dans une période de grande instabilité sociale et politique, marquée par des changements brusques et imprévus. La classe capitaliste cautionne l’« ouverture » et les autres facettes peu conventionnelles du « sarkozisme » dans l’espoir de prévenir une explosion sociale. Ceci pourrait bien fonctionner pendant quelques mois. Au demeurant, en cherchant une nouvelle orientation, au point d’adopter une posture en opposition radicale à ses intérêts réels, la droite encourt de graves dangers. Comme le disait Alexis de Tocqueville, « le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. » Pris au piège de sa propre démagogie, contraint désormais à un double langage flagrant - au point parfois de le rendre quelque peu ridicule - Sarkozy est en train de créer d’immenses difficultés pour lui-même et la classe qu’il représente. Un jour, le gouvernement menace les pêcheurs de sanctions pénales implacables en cas de violation des quotas. Deux semaines plus tard, Sarkozy se déclare favorable à la « remise à plat » des mêmes quotas. Devant des dizaines de micros et de caméras, Sarkozy se déclare favorable à la suppression des 35 heures. Dès le lendemain, il prétend n’avoir rien dit de la sorte. Sarkozy double son propre salaire, et dit que les caisses de l’Etat sont vides. Il prône les heures supplémentaires pour les travailleurs qui veulent gagner plus, mais ne paie pas les heures supplémentaires déjà travaillées dans les hôpitaux et ailleurs. Les flottements, l’instabilité, la nervosité au sommet de la société risquent fort de la remuer jusque dans ses profondeurs.

Au-delà des traits personnels de Sarkozy, le rapport qui s’est établi entre lui, le gouvernement et le parlement s’explique par l’impasse dans laquelle se trouve le système capitaliste, qui signifie nécessairement une crise du régime parlementaire. La démocratie bourgeoise est un régime sous lequel chacun est libre de dire et d’écrire ce qu’il pense, mais où toutes les décisions importantes sont prises par les capitalistes les plus puissants. Sa stabilité dépend de la capacité de la classe capitaliste à faire des concessions, aussi mineures soient-elles, aux travailleurs. (...)

Sarkozy se met en première ligne sur toutes les questions. Il n’hésite pas à contredire et humilier ses ministres. Ceci n’est pas sans danger du point de vue des capitalistes. Ce n’est pas pour rien que les chefs d’Etat, en général, préfèrent ne pas se mêler directement et ostensiblement des affaires du gouvernement. En France, le président est supposé être un recours possible, « en dehors du gouvernement », pour désamorcer une crise, comme ce fut le cas avec Chirac lors du mouvement contre le CPE. En cas de besoin, il peut remanier le gouvernement, comme s’il n’était pour rien dans la politique de ce dernier. En se mettant en première ligne, Sarkozy limite considérablement la possibilité et l’efficacité de cette manoeuvre, en cas de crise sociale majeure.

Ce n’est pas pour rien, non plus, que les chefs d’Etat, en France comme ailleurs, cultivent une certaine réserve, pour ne pas dire un mystère, par rapport à leur vie personnelle, leurs loisirs et autres escapades. L’image « honorable » du président, les palais majestueux et imposants, le luxe de leurs décors, les cérémonies et le symbolisme qui émaillent la « vie de l’Etat » contribuent au prestige de ce dernier, à son pouvoir de fascination et d’intimidation. Sarkozy, à l’inverse, se comporte comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Grisé, intoxiqué même, par son ascension au sommet de l’Etat, il brise tous les tabous. Son allure de « nouveau riche », l’étalage sans vergogne de ses « amis » milliardaires, ses flatteries et courbettes devant les dictateurs et despotes du monde, la sollicitation des paparazzi pour le mettre en scène dans la presse à sensation, tout ceci pouvait amuser - ou en tout cas intriguer - la gallérie médiatique pendant quelques semaines. Cependant, encore une fois, cela finira par priver la classe capitaliste d’une arme importante, en détruisant le prestige personnel du principal représentant de leur Etat. Cette situation risque fort de contribuer à l’instabilité sociale, à la haine des possédants de la part de ceux qui ne possèdent rien. Il en était de même avec l’extravagance de Marie-Antoinette, à la veille de la révolution française. Il en était de même, aussi, dans les années précédant la révolution de 1870-1871, avec les amusements et les « horizontales » à la cour de Napoléon III.

N’oublions pas que c’est Sarkozy, par ses provocations et remarques brutales, qui avait allumé la révolte des banlieues, en 2005. Dans un contexte de tensions sociales grandissantes, il suffit parfois d’un incident, d’une offense ou d’un mot déplacé pour mettre le feu aux poudres. Alors que la précarité et la misère se généralisent, alors que l’inflation - dont le taux est très important pour bien des produits de première nécessité - plonge les travailleurs les plus mal payés dans la détresse, Sarkozy se prélasse et s’exhibe dans un luxe débridé, ce qui est vécu comme une provocation. Il répond avec un mépris ostensible aux journalistes qui, selon lui, voudraient le priver de son « droit au bonheur ». Ce côté incontrôlable et imprévisible de Sarkozy commence à inquiéter sérieusement la classe dirigeante. Et de leur point de vue, cette inquiétude est entièrement justifiée. (...)

Pour éviter une confrontation majeure avec les travailleurs, Sarkozy mise directement sur les directions confédérales des syndicats. La défaite de la grève des cheminots pour la défense des régimes spéciaux était la conséquence directe de la complicité de ces directions. Les dirigeants anciennement réformistes « accompagnent » aujourd’hui la contre-réforme. Ils se sont transformés en police économique pour le compte des ministères et des capitalistes. Le processus est particulièrement flagrant dans le cas de la CFDT. Chérèque est un agent conscient des intérêts capitalistes. Il parle et se comporte en conseiller stratégique du gouvernement et du MEDEF. Il les met en garde contre la tentation de mener des contre-réformes sur plusieurs fronts à la fois, car ceci, explique-t-il, exposerait le gouvernement au danger de mouvements généralisés. Il conseille au gouvernement de céder des contreparties susceptibles de diviser les différents corps de métier. Il signe systématiquement des accords se traduisant par une baisse des conditions de vie des travailleurs. Mailly et la direction de FO emboîtent le pas de la CFDT. La seule différence est que FO adopte une posture - purement formelle et verbale - plus « combative » dans un premier temps, avant de signer.

C’est la CGT qui constitue, de loin, l’organisation syndicale la plus puissante en France. Sa capacité de mobilisation dépasse très largement ses effectifs. Plus que toute autre structure syndicale, elle regroupe les éléments les plus combatifs et les plus conscients de la classe ouvrière. C’est précisément en raison de son enracinement social que la CGT connaîtra une série de crises internes dans la période à venir.

Le comportement de la direction confédérale de la CGT suscite l’hostilité - ou, au moins, la profonde inquiétude - de nombreux militants, surtout depuis la défaite de la grève pour la défense des régimes spéciaux (défaite que Thibault présente comme une victoire !). Déjà , lors de l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, au lieu de sonner l’alarme et d’oeuvrer pour mobiliser les travailleurs, pour les inciter à préparer la résistance aux attaques inévitables de la part du nouveau gouvernement, Thibault a voulu les endormir en déclarant qu’il n’y avait aucune raison, a priori, de craindre la politique du gouvernement, et qu’il ne fallait pas lui faire un « procès d’intention ». Il fallait « attendre pour voir » si les engagements de ce dernier - et quels engagements ! - seraient tenus. Il fallait « juger son action sur pièce ». Dans la grève contre la réforme des régimes spéciaux, Thibault, Le Reste et la direction confédérale ont joué un rôle scandaleux. Il considéraient la réforme comme justifiée, et ne demandaient qu’à en négocier les « modalités ». Ils ont fait une concession impardonnable lorsque, quelques heures avant le début de la grève et sans consulter les grévistes, ils ont accepté des négociations séparées, au niveau de chaque entreprise, ce qui ne pouvait que semer la confusion chez les travailleurs et affaiblir la mobilisation.

Compte tenu du déclin du capitalisme français, qui, pour préserver les profits et le pouvoir de la classe capitaliste, doit impérativement imposer des sacrifices aux travailleurs, augmenter le taux d’exploitation de ces derniers et extraire toujours plus de profit de chaque heure de travail, il est tout simplement impossible d’obtenir des améliorations significatives par la négociation « à froid ». Les employeurs ne feront des concessions que s’ils sont pris à la gorge par une grève - ou, dans le meilleur des cas, par la menace imminente d’une grève. Avec plusieurs millions de chômeurs et la généralisation de l’emploi précaire et de la misère, les capitalistes sont en position de force. (...)

Lire l’ensemble du document sur le site de La Riposte www.lariposte.com




Accord sur le contrat de travail avec le MEDEF : ce que des organisations syndicales de salariés ont osé signer, par Richard Abauzit.

Le mouvement social d’automne 2007 : l’histoire d’une opposition entre la base et la tête, entre les travailleurs, la jeunesse et les appareils syndicaux et politiques, par Laure Jinquot.

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