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Le fiasco sans fin de la zone Euro (Counterpunch)

Imaginez qu’un chef des pompiers, par souci d’économie, décide de ne pas utiliser plus de 4000 mètres cubes d’eau pour éteindre un incendie. Pensez-vous que les citoyens continueraient de soutenir cette décision si la ville était en feu ? C’est pourtant cela que font les leaders de la zone euro dans leur gestion de la crise de la dette. La banque centrale (BCE) détient virtuellement des ressources sans limites (comprendre : la planche à billet) pour défendre la dette des états individuels et pour agir comme préteur ultime, mais les eurocrates ne veulent pas en entendre parler. Ils refusent d’utiliser la BCE comme on utilise les banques centrales dans le reste du monde. Ils préfèrent réinventer la roue en improvisant un génial fond d’urgence (Fond européen de stabilisation financière ou FESF) largement financé par l’emprunt et qui ne garantit que 20 % des premières pertes ("first loss") sur les obligations souveraines. C’est ainsi, par exemple, que si l’Italie se retrouve exsangue l’année prochaine et ne peut pas rembourser ses dettes, celui qui détient des obligations récupérera un fastueux 20 cent par dollar. Une affaire formidable !

Vous rendez-vous compte à quel point c’est ridicule ?

Voyez vous mêmes : les obligations du trésor étasunien sont entièrement garantis, capital et intérêt, par les Etats-Unis d’Amérique. Qu’est-ce qui garantit les obligations italiennes ? Les obligations portugaises ? Les obligations irlandaises ?

Selon ces nouvelles dispositions, ils vont être "partiellement" garantis par un fond d’assurance aléatoire et insuffisamment capitalisé. Cela devrait rassurer les investisseurs !

Est-ce ainsi qu’on dirige une confédération d’états qui représente des milliers de milliards ?

Et le FESF n’est qu’une partie du dernier fiasco de l’euro. Il y a aussi un véhicule spécial d’investissements qui sera utilisé pour attirer les investissements étrangers (comprendre : la Chine). Les dirigeants européens s’imaginent que les Chinois sont si avides de profits qu’ils vont se jeter sur des milliards de ces obligations européennes (toxiques) pour les empiler dans leurs caches d’UST. On peut toujours rêver. Apparemment Nicolas Sarkozy s’est déjà donné la peine de démarcher les leaders chinois en quête de futurs investissements. Mais jusqu’ici sans succès. En fait, loin de faire la queue pour investir en Europe, les investisseurs la quittent aussi vite que leurs pieds le leur permettent.

Le bon bateau Europe fait eau de toutes parts et c’est pourquoi l’embellie boursière d’hier a été une telle surprise. Dès que Wall Street a eu vent de "l’ACCORD" européen de jeudi, le Dow Jones a grimpé en flèche, de plus de 300 points le jour même. Moins de 24 heures plus tard, cependant, l’atmosphère est beaucoup plus sombre. Les détails (coupes de la dette grecque, recapitalisation des banques, FESF, etc) sont des points critiques et comme ils sont imprécis, cela engendre beaucoup de scepticisme.

Voici ce qu’on lit sur Bloomberg ce vendredi :

"Les actions étasuniennes ont baissé, réduisant la reprise hebdomadaire la plus difficile depuis janvier, selon l’indice S & P 500* et la surveillance des dernières mesures de l’Europe pour contenir la crise de la dette souveraine dans la région s’accentue..."

"le diable est dans les détails" a dit Don Wordell, un gestionnaire de fonds du RidgeWorth Capital Management, basé à Atlanta, qui gère environ 47 milliards, lors d’un interview téléphonique. "L’Europe fait tout ce qu’elle peut pour résoudre ses problèmes. Cependant beaucoup de gens se demandent comment le plan va fonctionner et comment ils vont régler leur problème de dette." (Bloomberg)

Ah oui, "les détails". Un des détails qui a été clarifié est le fait que les marchés du crédit n’ont pas "embarqué", en fait les écarts de crédit** se sont moqués des belles paroles et ils continuent de se creuser.

Selon Reuters :

"Les coûts des emprunts italiens ont grimpé à des niveaux records vendredi, soulignant la vulnérabilité du pays au coeur de la crise européenne de la dette et révélant les doutes du marché sur la capacité du gouvernement du premier ministre Silvio Berlusconi à mettre en place des réformes vitales.

L’Italie, la troisième économie de la zone euro est encore une fois au centre de la crise de la dette et on voit grandir les craintes que ses coûts d’emprunt n’atteignent des niveaux qui dépassent la capacité de l’Union de l’aider dans le contexte de l’instabilité politique chronique à Rome". (Reuters)

Les possesseurs d’obligations n’ont donc pas été dupes du battage médiatique autour de "l’ACCORD". Les intérêts continuent à grimper ce qui signifie que ce sera plus dur pour le premier ministre Bunga-bunga de financer le gouvernement italien. Après tout, à quoi sert une police d’assurance (FESF) si vous ne trouvez pas de fonds ? Voilà la question ! Malheureusement il y a encore moins d’acheteurs. Pourquoi ? Parce que les investisseurs ont perdu confiance dans la capacité des Eurocrates à régler la situation. Tout le monde se moque du grand tas d’argent de la zone Euro. (Le FESF sera de 1400 milliards de dollars). Ce qu’ils veulent c’est la garantie totale et absolue d’une institution capable de tenir ses engagements quels que soient les problèmes. C’est si difficile à comprendre ? C’est normalement le boulot des banques centrales.

Selon Bloomberg :

"Le taux auquel les banques basées à Londres disent qu’elles peuvent emprunter en dollars (Libor***) pour trois mois a augmenté pour le 35ième jour consécutif, c’est la plus longue période d’augmentation depuis novembre 2005...

L’écart de crédit Libor-OIS dollar, le signe que les banques répugnent à prêter, a atteint 34,66 points de base... Le plus haut niveau en clôture depuis le 3 juin 2009.

L’indicateur d’écart de taux TED (Ted spread) ou la différence entre ce que les prêteurs et le gouvernement des USA paient pour emprunter pour trois mois est passé de 41,46 points de base hier à 41,79 et atteindra sans doute son plus haut niveau en clôture depuis le 23 juin 2010." (Bloomberg)

D’accord. Donc les voyants clignotent à nouveau et les annonces d’hier n’ont apporté aucune amélioration. Les banques répugnent toujours à prêter et les conditions du crédit continuent à se resserrer. Et maintenant que les banques européennes vont être forcées d’augmenter leur capital, vous pouvez parier sur un nouvel effondrement catastrophique du crédit.

Voyez ce qu’en dit Bloomberg :

"Les banques européennes disent qu’elles doivent réduire leurs actifs pour répondre à la demande des états de recapitalisation plus rapide que prévu pour les protéger de la crise de la dette souveraine. Cela pourrait provoquer un effondrement du crédit aux entreprises et aux particuliers dans les 17 pays de la zone Euro, et engendrer une récession économique selon les analystes de Citigroup Inc. et Deutsche Bank AG.

Les leaders se réunissent aujourd’hui à Bruxelles pour approuver une plan d’augmentation des capitaux des prêteurs d’environ 100 milliards d’euros (139 milliards de dollars). Les banques disent que, pour se faire, elle seront amenées à rapetisser plutôt qu’à diminuer les profits des actionnaires, un scénario qu’elles veulent éviter en partie du fait que la valeur de leurs actions a diminué de 30 % cette année..."

"L’histoire montre que la recapitalisation des banques fournit le catalyseur de l’effondrement du crédit" lit-on dans une note du 20 octobre. "Le Japon l’a appris en 1998 et les USA et l’Angleterre en 2008. C’est au tour de l’Europe d’apprendre cette leçon."

Les banques européennes ont annoncé qu’elles allaient enlever plus de 775 milliards d’euros de leurs bilans sur les deux prochaines années pour réduire les besoins de financement à court terme et parvenir aux 9 % de capital légal demandé par le Comité de Bale sur le contrôle bancaire avant la date butoir, selon les données dont Bloomberg dispose….

"Les banques doivent diminuer leur niveau d’endettement mais si elles décident de le faire en réduisant leurs actifs au lieu d’augmenter leurs fonds propres cela aura des conséquences néfastes sur l’économie" selon Simon Maughan, chef des vente de Global Holdings Ltd. à Londres." ("European Banks Warn of Credit Drought" , Bloomberg)

Et donc les leaders de la zone Euro —après avoir déjà déclenché une mini-dépression dont on ne voit pas la fin chez les PIIGS — s’apprêtent à intensifier le déclin en forçant les banques à mettre sur le marché des centaines de milliards de dollars d’actifs, ce qui fera baisser les prix et augmentera la détresse des marchés financiers. En voilà un beau projet ! L’alternative serait que les gouvernements individuels recapitalisent les banques à leurs propres frais ce qui exigerait d’augmenter les impôts, de réduire les services publics et entraînerait (et c’est là que le bat blesse) une dégradation importante par les agences de notation. C’est donc une situation perdant-perdant.

Et qu’en est-il des "dépôts de nuit" que les banques ont pris l’habitude de faire à la BCE parce qu’elles ont peur de laisser leur argent dans d’autres banques ? Cela a dû s’améliorer n’est-ce pas, maintenant qu’un accord "général" a été conclu ?

Voici ce qu’on lit sur Bloomberg :

"La banque centrale européenne dit les banques ont augmenté au maximum les dépôts de nuit en plus de deux semaines.

Les banques de la zone Euro ont confié 218,1 milliards (308,8 milliards de dollars) à la BCE la nuit dernière, par rapport aux 204,4 milliards de la veille, ce qui représente la somme la plus importante déposée depuis le 10 octobre. Elles ont emprunté 2,7 milliards d’euros de fonds d’urgence la nuit dernière au taux marginal de 2,25 %, par rapport aux 1,8 milliards de la veille." (Bloomberg)

Tout a empiré. La zone Euro est en train d’exploser et elle explose parce que les politiques mises en oeuvre sont, comment dire, idiotes, c’est à dire qu’elles ne peuvent pas marcher. Les investisseurs savent qu’elles ne peuvent pas marcher et c’est pourquoi ils fuient massivement l’Europe.

Faut-il leur en vouloir ?

Mike Whitney

Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2011/10/28/the-never-ending-eurofiasco/#.TqujsKzCbdE.email

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

Notes :

* Le S&P 500 (SPX) est un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines. L’indice est possédé et géré par Standard & Poor’s, l’une des trois principales sociétés de notation financière. (Wikipedia)

** Le spread de crédit ou spread vient d’un mot anglais qui veut dire écart, désigne l’écart de taux actuariel entre :

une obligation émise par une entreprise, une collectivité territoriale ou un organisme ;

et un emprunt d’État théorique qui aurait les mêmes flux financiers.

En France, il est officiellement nommé « écart de crédit » (arrêté du 7 juillet 1994 (J.O. du 31 juillet 1994)). (Wikipedia)

*** Il s’agit, pour une devise considérée et pour une échéance donnée, du fixing calculé chaque jour ouvré à 11h (heure de Londres) et publié par la British Bankers’ Association (BBA), d’un taux moyen auquel un échantillon de grandes banques établies à Londres prête "en blanc" (c’est-à -dire sans que le prêt soit gagé par des titres) à d’autres grandes banques.

Le LIBOR 3 mois Dollar sert de base à l’un des contrats à terme les plus actifs du monde, véritable marché directeur des taux d’intérêts américains à court et moyen terme : le contrat eurodollar. Ce contrat se traite notamment sur le CME à Chicago, le LIFFE à Londres et le SGX à Singapour. (Wikipedia)

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COMMENTAIRES  

30/10/2011 11:25 par Safiya

Encore et toujours la bonne sagesse populaire : Ils n’ya que les rats qui quittent le navire...

30/10/2011 13:21 par dominique

Je recommande chaudement cette petite vidéo qui illustre de manière claire et imagée le problème traité dans cet article

http://www.youtube.com/watch?v=ZE8xBzcLYRs

30/10/2011 13:48 par lisa

Les gourou européens ont méme sollicité l’aide de la Chine, à défaut de la guerroyer, préférant des proies faibles qu’ils attaquent en groupe (otan). Bref, la fuite en avant et le bricolage ! Dire que ces technocrates en cravatte décident pour des milliards d’individus !!! En somme, nous sommes leurs cobayes !!!

30/10/2011 14:29 par AP Kotchik

"(...) les bonds du trésor étasunien sont entièrement garantis, capital et intérêt, par les Etats-Unis d’Amérique. (...)"

Oui ! Garantis en monnaie de singe... Beati pauperes spiritu !

30/10/2011 15:04 par yapadaxan

Le capitalisme est parvenu au stade ultime de son développement. La crise actuelle est celle d’une longue agonie. Que peut-on et doit-on dès lors observer ?

1. Que les socialistes (et leurs alliés communistes européistes) sont les alliés loyaux de ce capitalisme, aux côtés de la droite traditionnelle et de l’extrême-droite fasciste).

2. Que les recettes du système trouvent des réponses dans le sens de l’aggravation des conditions sociales par la mise en place de programmes d’austérité qui s’additionnent. Salaires en pleine stagnation ou en baisse, augmentation des impôts, directs et indirects, allongement de la durée du travail, augmentation du chômage de masse, frappant y compris les jeunes, de sorte que les vieux travaillent et que les jeunes chôment...

Les services de la fonction publique, sous prétexte de réduire les dettes publiques, se voient dangereusement allégés de leurs salariés : hôpital, enseignement, police, ou privatisés : France Télécom, EDF-GDF, avec compression des personnels et ses conséquences : les suicides d’agents...

3. Le recours à la guerre. Alors que, si l’on promène ses regards vers l’horizon, on aperçoit des pays entiers en ruine (Irak, Afghanistan, Libye), la menace ciblant d’autres pays se fait à voix de plus en plus haute : Syrie et Iran.

On pourrait se demander jusqu’où cette politique de guerre veut nous conduire. Revenons donc au début : la crise. Toucher à la Syrie ou/et à l’Iran sera la dernière étape, car la véritable cible, c’est la Chine. Toutes ces guerres sont autant d’étapes et de prétextes qui conduisent à une guerre contre la Chine. Pourquoi la Chine ? Parce qu’elle est en passe de devenir la super puissance quand les USA abordent leur déclin. Avec toutes les conséquences qui en découlent d’autant plus que la Chine entraîne dans son sillage d’autres pays émergents.

La crise comme symptome finissant du capitalisme occidental, l’émergence de puissances susceptibles de remplacer le bloc occidental, l’imminente intervention des peuples dont on aperçoit les premières ébullitions, tout ça crée les conditions d’un dépassement de civilisation à un niveau planétaire.

Les conditions sociales, en comparant les peuples, ont atteint un niveau sensiblement égal. Les sociétés partagent une culture et une vision du monde très proches. La mondialisation a fait son oeuvre sur le mode des contradictions du capitalisme. Les formes de pensée, d’un continent à l’autre, les références culturelles et sociétales sont quasi communes. A regarder comment le phénomène populaire des mouvements arabes s’est propagé, on conçoit aisément que des mouvements sociaux peuvent apparaître quasi en même temps sur tous les continents.

La menace d’une révolution mondiale n’est plus une chimère, mais bien une possibilité d’aujourd’hui. Il suffit de s’emparer de réseaux sociaux et d’y répandre des mots d’ordre suffisamment mobilisateurs...

C’est pourquoi, il est urgent, du point de vue du capitalisme, de créer ses conditions à lui pour se maintenir. Une guerre mondiale est sa seule issue, celle capable de renouveler la main d’oeuvre sur les centaines de millions de morts et l’industrie sur les champs de ruine.

30/10/2011 15:57 par rouge de honte

Salut,

AP Kotchik : Ce n’est pas la monnaie de singe le problème, tout le monde se fiche de payer sa rolex avec de l’or ou avec de la monnaie de singe.

Le dollar américain est garanti c’est vrai : il est garanti avec des canons.

L’otan en est la preuve, c’est la seule raison de sa création.

30/10/2011 17:18 par AP Kotchik

C’est vrai ce que vous dites Rouge de honte, mais l’OTAN fonctionne aussi grâce à de la monnaie de singe, une armée sans argent ne peut plus fonctionner, que le reste du monde cesse de jouer à ce jeu de dupes et l’empire serait paralysé, c’est ce qui leur pend au nez à mon avis...

30/10/2011 18:22 par lisa

Franchement, regardez la situation ; quand en face ils continuent juste pour continuer alors que c’est la défaite, on continue juste pour continuer, parce qu’ils continuent.

Le message essentiel de la France, mais qui peut expliquer tout le reste, est qu’elle voulait réformer le système intérieur de la Libye, et surtout son système extérieur. Sarko est allé en guerre avec l’accord de la France et il a perdu.

La seule chose qui fait croire que cette guerre est gagnée pour lui est un effet psychologique. TOUT ne repose que sur le SCÉNARIO médiatique de la mort de Kadhafi… C’est tout ! ça ne repose que sur l’absence du GUIDE !

Mais, quand on sort de là , du genjutsu TV, on se rend compte que l’OTAN était bel et bien battue et ne pouvait pas aller plus loin, elle ne laisse que des légendes de troupes au sol et un plan médiatique de retrait. La France va tellement mal, avec l’Europe, qu’il a fallu un sauvetage chinois. Les USA sont tellement fous qu’ils ont essayé de dévisser l’Europe, contrés par la Chine. Dieu seul sait ce qu’ils vont faire, mais ils sont à l’asphyxie eux aussi, et l’enlisement n’était plus possible ; les retraits s’alignaient déjà bien avant le 31 octobre.

source : mai68.org

30/10/2011 18:42 par Palmer

Ce n’est pas que l’économie de la zone Euro qui est un fiasco, c’est la totalité du système capitaliste qui commence à s’écrouler, nos amis Yankee oublient de balayer devant leur propre porte, mais c’est pourtant de chez eux que viendra l’effondrement généralisé.

30/10/2011 20:29 par rouge de honte

Je pense exactement le contraire, le monde a un fusil sur la tempe qui est chargé d’atome pas besoin d’argent pour appuyer sur la gachette. Prenez l’exemple de l’ex urss les bombes de l’époque sont encore en fonction...Le monde continuera à prendre cette monnaie de singe les mains tremblantes et les yeux baissés. Vous verrez que très certainement le dollar va reprendre de la valeur.

L’otan a effectivement gagné la guerre en Libye mais pas sur le plan humain, l’otan a gagné car le dollar a été sauvé par deux phénomènes :

Le premier a été de montrer au monde qu’il y a une coalition cruelle prête à tout pour faire valoir sa supériorité. Plus personne n’en doute surtout pas ceux qui sentent l’acier du canon sur leur tempe.

Le deuxième, en détruisant le socialisme et le nationalisme Libyen, l’otan a détruit les idées qui auraient pu naitre des révolutions arabes en suivant le désir Libyen des nationalisations dans une afrique unie avec une monnaie commune.
Les pays de la zone euro protège le dollar dans cette coalition de bouchers en mettant leurs mains tremblante dans le sang des opprimés. Revenir à des monnaies nationales en servant le dollar au détriment de l’euro est très certainement à leurs yeux un moindre mal.

30/10/2011 20:49 par lulu

@ yapadaxan

Que les socialistes (et leurs alliés communistes européistes) sont les alliés loyaux de ce capitalisme, aux côtés de la droite traditionnelle et de l’extrême-droite fasciste).

Les communistes alliés de la droite et de l’extrême droite fasciste........

Marre de lire et d’entendre sens arrêt des conneries pareilles. Tu pourrais préciser, STP ?

30/10/2011 21:25 par AP Kotchik

30/10/2011 à 20:29, par rouge de honte
" (...) Je pense exactement le contraire, le monde a un fusil sur la tempe qui est chargé d’atome pas besoin d’argent pour appuyer sur la gachette. (...)"

Vous me donnez vous-même l’argument que j’allais vous rétorquer :

" (...) Prenez l’exemple de l’ex urss les bombes de l’époque sont encore en fonction...(...)"

Votre proposition concernant la Russie est tout à fait exacte, l’arsenal d’apocalypse russe est on ne peut plus opérationnel [1], c’est précisément la raison pour laquelle les USA ne peuvent pas se servir du leur...

[1] Notez que c’est une des rares choses qui fonctionne parfaitement en Russie aujourd’hui !

30/10/2011 21:40 par yapadaxan

La mission naturelle des communistes est d’oeuvrer au changement révolutionnaire par le renversement du capitalisme.

Le choix qu’en définitive ils ont fait consiste à accompagner l’intégration européenne. Et c’est cette Europe qui, avec l’OTAN et les USA, part en guerre contre les pays musulmans. Ne pas voter la guerre au Parlement français ne suffit certainement pas à en faire des (les communistes) "internationalistes". D’autant moins que, par Front de Gauche et PGE interposés, ils sont les alliés politiques du PS, qui, lui, a voté POUR la guerre en Libye.

Le PCF, s’il était révolutionnaire, organiserait une camagne anti impérialiste de grande ampleur. Qui ne se souvient de ses positions à l’époque des guerres d’Algérie et du Vietnam ? Qu’en est-il, aujourd’hui, devant son silence coupable et complice face à l’agression en Libye et en côte d’Ivoire ?

Il en va de même de son attitude face à la crise ? Des manifs ? Des grèves ? Une campagne offensive dénonçant la perte de nos acquis sociaux ?

Le PCF, dilué dans le FdG, se limite DELIBEREMENT, aux élections à venir. Il est électoraliste et à peu près réformiste. Or les dimensions de la crise sont telles que toute solution réformiste n’est, au mieux, qu’illusoire.

De sorte que, compte tenu des forces politiques actuellement engagées sur le terrain, les partis qui ne s’opposent pas frontalement au capitalisme sont donc les alliés objectifs de celui-ci et sont donc, entre eux, objectivement alliés.

Regardez donc l’état du monde : en Occident, un salariat plumé, éreinté, se préparant à subir un nouvel assaut antisocial et antipopulaire. Regardez donc la Grèce, mais aussi l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la France. Et même les USA... Regardez les guerres qui s’abattent sur le printemps arabe.

Jamais. Je dis bien : JAMAIS, au cours de l’Histoire, les peuples n’ont eu à subir un tel assaut de classe.

Et pensez-vous que Mélenchon soit vraiment LA seule et bonne réponse ?

30/10/2011 22:02 par sam

à yapadaxan

contrairement au contributeur précédent, je ne suis pas choqué par ton propos, car tu précises bien que ce sont les "communistes européistes" qui sont alliés de la droite, objectivement, c’est vrai, laisser croire qu’on peut bâtir une "europe sociale", et pourquoi pas un reich humaniste... les renégats sont les renégats, comme ils le furent fin des années 30 et début 40 - ceci dit, cela met en dehors de l’anathème la majeure partie des militants communistes ; force est de constater que la "non-direction" du PC, en emboîtant le pas à la social-démocratie, s’est enterrée elle-même, et qu’aujourd’hui, on peut se demander à quel point elle a pu être infiltrée par des éléments adverses... difficile à admettre pour les militants sincères, porteurs de l’héritage glorieux du PC (sans ironie)...

mais ce n’était pas l’objet de mon commentaire : en accord total avec le tien, excepté ceci (et sans avoir un goût prononcé pour le chipotage - je crois que c’est important) : La menace d’une révolution mondiale n’est plus une chimère, mais bien une possibilité d’aujourd’hui. Il suffit de s’emparer de réseaux sociaux et d’y répandre des mots d’ordre suffisamment mobilisateurs...

c’est le "il suffit" qui me paraît... insuffisant...

j’ouvre le débat qui, à mon sens, est le plus important du moment...

30/10/2011 23:10 par lulu

@ yapadaxan

De là où je suis, je ne vois que 2 choses :

1) Une fédération PC qui appelle CHAQUE jour à la mobilisation : manifestations, soutiens, boycott, et j’en passe, souvent en partenariat avec les associations, syndicats et partis alternatifs.

2) Des citoyens qui REFUSENT de se mobiliser.

30/10/2011 23:17 par yapadaxan

Je comprends ta réticence. Ecrire dans ce format contraint à consenser son propos et à recourir à des ellipses effectivement dommageables.

Ce que je veux dire, c’est que les actions peuvent être coordonnées quasi instantanément. Pour le reste, il va de soi que les éléments révolutionnaires doivent présents et actifs au coeur des luttes sur tous les continents. Pendant les moments de crise, quand les foules sont dans la rue, l’élan collectif fait progresser la conscience de classe, aussi bien dans l’action que dans l’idéologie. C’est un peu tout ça que je voulais dire.

Ceci étant, c’est tout un débat et j’en suis bien conscient.

31/10/2011 07:17 par rouge de honte

 Votre proposition concernant la Russie est tout à fait exacte, l’arsenal d’apocalypse russe est on ne peut plus opérationnel [1], c’est précisément la raison pour laquelle les USA ne peuvent pas se servir du leur...

[1] Notez que c’est une des rares choses qui fonctionne parfaitement en Russie aujourd’hui !-

C’est pour cela que la Russie subit des guerres satellitaires et que la coalition cruelle passe par la Syrie et l’Iran (on ne peut oublier l’afrique ces jours)pour atteindre son objectif de contrôle des énergies. Ne croyez pas que les cruels ne s’en serviront pas, ils ne s’en serviront pas contre une autre puissance nucléaire mais contre une puissance classique n’en doutez pas tout est question de justification.

Soit dit en passant la Russie est encore le seul contre-poids face aux cruels. Leur façon d’agir le prouve chaque jour. Hormis les bombes, le cerveau de la Russie fonctionne aussi parfaitement.

31/10/2011 08:54 par yapadaxan

à lulu

Refusent de se mobiliser ?

Et je crois entendre, dans le ton de ta voix, une sorte de reproche.

Se mobiliser pour Mélenchon ? Tu m’étonnes, camarade !

Tu as déjà accompli 50% vers ta prise de conscience. Reste à parcourir les 50% restants.

Dis-moi clairement : que propose le PCF contre la crise, qui laisse les travailleurs indifférents ?

Parce que, camarade, si tu es MARXISTE, qui faut-il remettre en cause : le parti ou les masses ? Je serais toi, camarade, je conclurais : les masses, les travailleurs, ne se reconnaissent plus dans le Parti. Qui a changé : le Parti ou les masses ? Les intérêts des travailleurs ne sont plus dans le renversement du capitalisme ou dans l’élection de Mélenchon ?

Tu ne voudrais pas suggérer l’idée que la ligne du Parti est juste et les masses à côté de la plaque ? Le Parti des travailleurs ne saurait pas se faire entendre, se faire comprendre ?

Ne vois-tu pas que tu es idéologiquement et politiquement dans une impasse ?

31/10/2011 19:37 par lulu

@yapadaxan

Mon commentaire n’était pas adressé comme un reproche, mais comme un élément factuel qu’il faut prendre en compte.

Sur le reste et en vrac :

La provocation est, ici, inutile : le spectacle lamentable des libertaires, anarchistes et communistes Grecs se tapant dessus en marge des manifestations n’a réjoui que les tenants de l’ordre établit et les alliés objectifs d’un système corrompu jusqu’au dernier degré.

Maintenant, ce que nous pensons à titre individuel n’a au fond, aucune importance. Ce qui compte, c’est la dynamique d’ensemble. Et à ce titre, il faut regarder le mouvement général en face : les victimes ne se mobilisent pas, y compris sur les sujets qui les touchent directement, et la plupart du temps en parfaite connaissance de cause. Pire, elles vont élire un nouveau bourreau en chef. Et ça fait des années que ça dure.

Dans ce contexte, le PCF ratisserait trop large et la solution serait la revolution initiée par la minorité avant gardiste pure, dure, inflexible. L’intervention de l’OTAN en libye est une guerre impérialiste. C’est evident. Mais il y a un autre sujet qui n’est pas abordé : La « revolution » libyenne n’était-elle pas le fait d’une minorité « éclairée » (au moins médiatiquement) ? On voit pourtant ce qu’elle est devenue : la victoire des forces réactionnaires, acclamés par les colonisés. Et c’est tout ce que pourra apporter une telle « révolution » en l’absence de projet alternatif clair et partagé : déblayer un roitelet pour mettre en place un empereur.

Quand au programme du front de gauche, à l’heure actuelle il est evident que c’est le seul susceptible, dans un premier temps, d’ouvrir une brèche dans le mur idéologique, un espace de réflexion qui déverrouille progressivement une pensée massacrée par des décennies de propagande capitaliste. Mais de toute façon, ça n’a pas beaucoup d’importance, ce programme se radicalisera obligatoirement puisque la conscience est à ce point atomisée, qu’il faudra des années durant affronter une adversité polymorphe et impitoyable, pour espérer redonner un sens politique concret au mot solidarité.

Sur le débat de la méthode, de toute façon, il ne sera jamais résolu au pied d’un article de journal (même aussi prestigieux que LGS), mais bel et bien dans la rue et dans les urnes.

31/10/2011 20:00 par sam

je ne vois pas ce que tu veux dire avec la "minorité éclairée" qui aurait fait la "révolution" ; est-ce que ça signifie que, comme tant d’autres, tu penses qu’au départ la "révolution" libyenne était le fait des masses populaires et qu’on leur aurait confisqué celle-ci ?

pour moi, c’est une grave erreur

camarade, dans la guerre de classe que nous vivons, nous avons besoin d’un état-major réel, qui donne des directions, et non pas d’un petit parti électoraliste qui attend des masses qu’elles daignent bien se bouger ; la situation est telle que les gens ne croient pas, ni aux élections, ni aux manifs - même quand ils y participent

nous avons besoin, pour mobiliser, d’un discours révolutionnaire, qui dise le réel, l’impérialisme, l’exploitation, la crise du capitalisme, qui n’emboîte pas le pas aux va t’en guerre

quand mélenchon parle d’Europe sociale, il ne parle pas à ses troupes mais à l’aile gauche du capital

et je voterai pour lui quand même

MAIS C’EST UN DETAIL

l’essentiel n’est pas là  : on voudrait tous avoir un PC à la hauteur, ça aiderait les masses à y voir plus clair, et donc à agir ; en définitive, 2012 est, comme je le disais, un détail

moi je ne crois pas en cette possibilité, il faudra reconstruire un parti en dehors du PC, la mutation a été trop loin

et c’est dommage, mais le sens de l’histoire est celui-là , et c’est le PC autophobique qui a fait ce choix

02/11/2011 17:27 par Pascal Beaugeard

Vacillant de par sa propre irrationalité, le système offre l’opportunité d’enfoncer des "coins" dans l’édifice.

En bon « political player » à l’esprit préhensile affûté, Mélenchon, qui est loin aujourd’hui d’être quantité négligeable sur l’échiquier politique, c’est engagé dans la brèche avec forces idées et un talent certain.
Mais qu’elle sera sa posture quand viendra l’heure de la "barre à mine" et de la "dynamite" afin de forcer le passage sur sa gauche ?

- raidissement de caste et dénonciation de dérives idéologiques
- ou bien prendra-t-il le train révolutionnaire. Diluant de facto sa position prééminente dans la masse.

Là se constitue la limite de confiance que j’accorde à cet homme. Le poids politique de son engagement en faveur de la recolonisation économique de la Libye allégeant d’autant celle-ci (ma confiance).

Quand à l’état-major réel dont-il est fait mention plus haut, ne doit-il pas être issu de la société civile débarrassée des multiples parasitages entretenus par le personnel politique et syndical professionnel. Ces derniers étant au mieux, cautions du système, au pire, séides aux ordres.

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