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Alors que le chef du gouvernement espagnol actuel, Mariano Rajoy, défilait à Paris, derrière une banderole "Je suis Charlie", Javier Salutregi dormait en prison.

Le seul directeur de journal incarcéré en Europe retrouve la liberté

Javier Salutregi retrouve la liberté, jeudi 29 octobre, après sept ans et demi de prison pour avoir dirigé le journal Egin. Il était jusque-là le seul directeur de journal a être incarcéré en Europe.

A l’heure où la revendication de la liberté d’expression et de la presse bat son plein à travers le monde, l’ancien directeur du journal basque Egin a passé sa dernière nuit en prison. Javier Salutregi, seul directeur de journal européen incarcéré, va être libéré, jeudi 29 octobre, d’une prison espagnole. Après avoir passé sept ans et demi derrière les barreaux, Javier Salutregi va retrouver la liberté et les siens.

Tout commence le matin du 15 juillet 1998, à 4h20, lorsque 200 policiers espagnols se lancent à l’assaut des locaux du quotidien Egin et de la radio Egin Irratia, à Bilbo, Hernani, Gasteiz et Iruñea. Décision unique en Europe occidentale, le juge Baltasar Garzon ordonne la fermeture de ces deux médias d’informations, créés vingt ans auparavant. Cet ordre entre dans le cadre du dossier 18/98 issu de la politique de matraquage : "tout est ETA". Des centaines de personnes issues du monde syndical, associatif et culturel basques seront arrêtées et condamnées dans le cadre de ce même dossier, à des périodes différentes.

Egin et Egin Irratia employaient à cette époque plus de 200 personnes ; des dizaines d’entre elles seront arrêtées, et certains journalistes et membres du Conseil d’administration emprisonnés. Difficile de croire en une décision de justice dépourvue de politique. Interrogé sur la fermeture d’Egin, le chef du gouvernement espagnol de l’époque, Jose Maria Aznar (PP) avait en effet répondu : "Vous pensiez que nous n’oserions pas. Et bien, nous l’avons fait !".

L’esprit Egin n’est pas mort

Ils l’ont fait, mais l’esprit Egin n’est pas mort avec sa fermeture. Dès le lendemain, journalistes et sympathisants diffusaient un nouveau journal : Euskadi Informacion. Le premier numéro de quatre pages "Egin, egingo dugu" (faire, nous le ferons, en basque) est la preuve que le groupe ne cèdera pas à la politique répressive du gouvernement espagnol. Distribué de main en main, certains l’imprimeront à domicile pour le placarder sur les murs de leur quartier. Pas un jour ne passera sans que le Pays Basque, Nord et Sud, ne soit informé par ce quotidien. La mobilisation populaire est à l’époque très forte.

L’équipe, amputée de plusieurs membres, se relève, et publie le 2 janvier 1999, le numéro zéro du quotidien Gara. "Un journal d’informations du et pour le Pays Basque", qui a vu le jour grâce à une forte volonté populaire et une campagne de financement : "Mila miloi Baietz" (mille millions bien-sûr, en basque). En treize mois, l’association de développement de médias basques EKHE récolte 1 200 millions de pesetas pour financer le projet. Cette association d’actionnaires est à l’origine, par la suite, de la création de nouveaux médias, entre autres la radio Info7 et le Journal du Pays Basque.

Alors que le chef du gouvernement espagnol actuel, Mariano Rajoy, défilait auprès d’autres chefs d’État en janvier dernier à Paris, derrière une banderole "Je suis Charlie", Javier Salutregi dormait en prison...

»» http://mediabask.naiz.eus/eu/info_mbsk/20151029/le-seul-directeur-de-j...
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