RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Alexis Zorba - Nikos Kazantzakis

Ouvrir ce livre, c’est prendre le risque de se faire un ami. Pourquoi le risque ? Parce que Zorba, ses pulsions, son esprit instinctif, vous poursuivront toujours pour vous rappeler à l’ordre et vous mettre en garde : si mourir est la seule certitude, vivre pleinement est alors la seule obligation.

RB

Extraits :

(p. 21)
« Le seul moyen de se sauver soi-même, c’est de lutter pour sauver autrui… »

(p. 155)
« Ça suffit Zorba. Chaque homme suit son chemin. C’est comme les arbres. T’en es-tu jamais pris à un figuier parce qu’il ne faisait pas de cerises ? Alors tais-toi ! »

(p. 160)
« Là est le vrai bonheur : n’avoir aucune ambition et travailler comme un damné, comme si on avait toutes les ambitions du monde. Vivre loin des hommes, les aimer et n’avoir pas besoin d’eux. Bien manger et bien boire à Noël, puis se retirer dans la solitude, loin de tous les appâts, avoir les étoiles au-dessus de soi, à gauche la terre, à droite la mer, et prendre conscience, tout à coup, que la vie a accompli son dernier exploit dans ton cœur : devenir un conte de fées. »

(p. 162) :
« Je me souvins d’un matin où j’avais trouvé un cocon dans un pin, au moment où son écorce se fendait et où le papillon s’apprêtait à sortir. J’attendais, j’attendais, mais il tardait, et j’étais pressé. Je me penchai alors sur lui et me mis à le réchauffer de mon haleine. Je le réchauffais avec impatience et le miracle commença à se produire sous mes yeux, à un rythme plus rapide que celui de la nature. L’écorce s’ouvrit entièrement, le papillon apparut. Mais je n’oublierai jamais l’effroi qui me saisit à cet instant : ses ailes fripées restaient collées, son petit corps tremblant luttait pour les déployer, mais n’y parvenait pas. Je m’efforçais de l’aider en lui soufflant dessus. En pure perte. Il avait besoin d’une maturation et d’une ouverture patientes au soleil, et il était trop tard. Mon souffle avait contraint le papillon à se montrer avant l’heure, ridé, prématuré. Sorti avant terme, il s’agita désespérément et mourut peu après au creux de ma main.

Je crois que le cadavre duveteux de ce papillon est le poids le plus lourd que j’ai sur la conscience. J’ai profondément compris cela aujourd’hui : c’est un péché mortel de forcer les lois éternelles ; on a le devoir de suivre avec confiance le rythme pérenne de la nature.

Je me juchai sur un rocher pour me pénétrer en toute tranquillité de cette pensée. Si je pouvais, me disais-je, gouverner ma vie sans ces impatiences hystériques ! Si ce petit papillon, que j’ai tué pour avoir été trop pressé de l’amener à la vie, pouvait voler toujours devant moi et me montrer le chemin ! Et qu’ainsi un papillon prématurément disparu aide une âme sœur, une âme humaine, à ne pas se hâter et à prendre tout son temps pour déployer ses ailes ! »

(p. 343) :
« Je peux me tromper, Zorba, mais je crois qu’il existe trois sortes d’hommes. Ceux qui ont pour but de vivre leur vie, comme on dit : manger, boire, aimer, s’enrichir, devenir célèbre… Et puis il y a ceux qui ne se donnent pas pour but leur propre vie, mais celle des autres : ils ont le sentiment que tous les hommes ne font qu’un et ils s’efforcent de les éclairer, de les aimer, de les aider autant qu’ils le peuvent. Et enfin, il y a ceux dont le but est de vivre la vie de l’univers : tous, hommes, animaux, plantes, astres, nous ne sommes qu’un, nous sommes une même substance qui mène le même terrible combat. Quel combat ? Transformer la matière en esprit.
Zorba se gratta la tête. »

(p. 366) :
« L’homme, ce malheureux, a élevé autour de lui une haute palissade infranchissable, s’est retranché dans une redoute fortifiée où il s’efforce de mettre un peu d’ordre et de sécurité dans sa petite vie quotidienne, dans son existence matérielle et spirituelle. Tout, dans cette enceinte, doit suivre les chemins tracés, la sainte routine, obéir à des lois simples, faciles à comprendre, pour nous permettre de prévoir avec quelque assurance ce qui va advenir et comment nous comporter. Dans cette place forte protégée contre les violentes incursions du mystère, règnent les petites certitudes rampantes, ces mille-pattes. Mais il n’y a qu’un seul ennemi mortel et honni, contre qui depuis des millénaires tous les hommes se sont ligués : la Grande Certitude. C’est cette Grande Certitude qui avait maintenant franchi le rempart et fondu sur moi. »

RB

URL de cet article 29436
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Les éditocrates - Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle, Aude Langelin
Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leur nouveau livre envahit les tables des librairies. « Ils », ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) tout et, à (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) je suis d’accord avec le fait que le tsunami a été une merveilleuse occasion de montrer, au-delà du gouvernement des Etats-Unis, le coeur du peuple américain.

Condoleezza "oui, j’ai un grain" Rice
devant la commission sénatoriale des relations étrangères US - janv. 2005

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.