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Les banlieues prisonnières du sarkozysme, Didier Estoppey.








Le Courrier, mercredi 28 Novembre 2007.


Les banlieues parisiennes viennent de vivre une troisième nuit sous haute tension. Au sortir de deux premières nuits d’émeutes qui ont fait plus de 80 blessés parmi les forces de l’ordre, Villiers-le-Bel était presque placée en état de siège, hier soir, en vue de nouveaux débordements. Cette cité du nord de Paris, qu’on décrit comme n’étant de loin pas la plus sinistrée, avec ses espaces verts et ses zones pavillonnaires, est en passe de remplacer Clichy dans les mémoires. Clichy où la mort de deux jeunes gens pourchassés par la police, en octobre 2005, déclenchait une vague d’incendies dans les banlieues françaises. Un brasier attisé par un certain Nicolas Sarkozy, qui avait dénoncé avant ces incidents une « racaille » qu’il entendait nettoyer au Kärcher.

Deux ans plus tard, c’est comme si l’histoire se répétait. Deux adolescents qui, une nouvelle fois, perdent la vie dans l’ennui mortel d’un dimanche après-midi, lors d’un choc avec la police survenu dans des circonstances encore troubles. A nouvelle étincelle, nouveau brasier. Car la poudrière demeure. Personne en effet, parmi les élites dominantes de l’Hexagone, n’a cherché à tirer les enseignements des émeutes de l’automne 2005. Les autorités locales comme les intervenants sociaux cités par la presse française s’accordent, au contraire, pour décrire une situation qui s’est encore détériorée dans les banlieues. Plutôt que d’y renforcer le maillage social, les autorités ont accentué la répression. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, a ainsi décidé de détacher en permanence dans les banlieues des CRS spécialisés dans la guérilla urbaine plutôt que d’y développer un îlotage de quartier et une police de proximité.

Le gouvernement évite cette fois les déclarations fracassantes. Nicolas Sarkozy, devenu président de la République, observe prudemment la situation de Chine, où il est allé signer quelques contrats. Réputé hyperactif et omniprésent, le chef de l’Etat est resté en retrait, laissant ses ministres aller au front. A l’image de celle qui lui a succédé à l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui demandait hier l’aide de la population des banlieues pour « isoler ceux qui sont les délinquants ». Cet appel à la délation pourrait faciliter les amalgames et la criminalisation de l’ensemble de la jeunesse des banlieues. Un peu à l’image de la stratégie du gouvernement à l’égard des grévistes du métro et de la SNCF, accusés de prendre en otage le peuple des travailleurs. Il y a six mois, fort de son bon score, Nicolas Sarkozy prétendait vouloir être le président de tous les Français. Son gouvernement continue pourtant allègrement à casser la France en deux. Le président a beau chercher à divertir les foules en alimentant la presse people des « sarkozettes » qu’on lui prête : des réalités plus crues n’auront de cesse de se manifester. Car la France d’en bas reste bel et bien prisonnière du sarkozysme.

Didier Estoppey


- Source : Le Courrier www.lecourrier.ch






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