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Les Intouchables : une "métaphore sociale"

On reste perplexe devant les gros succès de films français, partagé entre : "c’est certainement un film démago" et : "si tant de gens aiment, il doit y avoir une bonne raison". Dans le cas d’Intouchables, la perplexité s’accroît devant les réactions des revues les plus libéralement correctes, Les ’Inrocks et Libé : curieusement, leurs critiques ont, à la vue de ce film, redécouvert la lutte des classes et se sont scandalisés de le voir occulter la violence des rapports de classe ! A vrai dire, il suffit de lire le sujet pour leur donner raison : un jeune des cités est embauché comme assistant à domicile par un millionnaire tétraplégique ; tous deux vont s’épanouir grâce à l’amitié qui naît entre eux.

Il reste alors à se dire que Libé et les Inrocks, dans leur obsession anti-populiste, ont raté un niveau d’analyse : le film est sans doute naïf, et le grand public le reçoit naïvement, mais il y sent peut-être la présence des valeurs qui sont à la base même de la lutte des classes : un modèle de société fondé sur la bienveillance et l’entraide, à l’opposé du modèle libéral de concurrence et d’animosité de tous contre tous ; le succès d’ Intouchables montrerait donc que le "peuple" n’a pas renoncé à ses traditions de solidarité et constituerait un signe positif.

Après avoir vu le film, on déchante : on n’a rien vu de la belle histoire d’amitié attendue ; les sentiments y ont en fait très peu de place. Ce qu’on voit, c’est une succession d’épisodes tape-à -l’oeil destinés à faire saliver le consommateur qui sommeille en chacun de nous. On se croirait d’abord au Salon de l’auto : Driss, le nouvel assistant, soulève la housse qui recouvre la Maserati, délaissée au profit d’un véhicule plus massif, pouvant accueillir le fauteuil roulant, et fait gronder le moteur du bolide, nous invitant à apprécier sa puissance et sa souplesse ; puis, on est au Salon de l’immobilier, ou dans les pages en papier glacé d’Art et Décoration : Driss va occuper une "suite" équipée d’une salle de bain époustouflante ; extasié, il demande à la gouvernante qui le fait visiter de lui laisser encore quelques minutes pour contempler la vasque à l’ancienne, le fauteuil à capuchon et tout ce qui fait de la salle de bain un salon luxueux - et le spectateur aussi souhaite que la caméra s’arrête un peu plus sur l’image ! On va ensuite de salons de thé de luxe en hôtels de luxe ; l’apothéose, ce sera le voyage en jet privé (avec champagne à volonté) et la sortie en parapente, académiquement filmée comme un ballet aérien. Enfin, l’épilogue nous montre le vrai Philippe Pozzo di Borgo et le vrai Abdel dans un paysage de montagnes qui rappelle une récente campagne de pub pour des séjours au Maroc, dont le slogan était à peu près : "le pays qui vous agrandit l’âme". On s’attend à voir apparaître, dans le générique de fin, toutes les sociétés dont on a ainsi fait la promotion (mais la rubrique "remerciements" défile trop vite !). Il n’est en effet pas possible d’y voir une intention de critique sociale : tout ce luxe n’est qu’une compensation due aux souffrances du tétraplégique.

Mais il faut revenir à la Maserati et à la scène initiale de course-poursuite, qui a déchaîné l’enthousiasme du critique du Monde, J. Mandelbaum : "La scène se déroule nuitamment sur les quais parisiens à 200 à l’heure, vitesse approximative d’une Maserati fuselée" ; Driss dépasse tous les véhicules en roulant à contre-sens (serait-on passé dans Taxi IV ?), "sous l’emprise vraisemblable d’une substance illicite" ; encore plus fort : le but est de se payer la tronche des policiers qui les arrêtent, en faisant croire à une urgence motivée par une crise d’asthme du handicapé, qui joue son rôle de compère en bavant tant qu’il peut : là , on pourrait penser aux Idiots, mais le but de Lars von Trier était de dénoncer, derrière une communauté de bobos qui "brisent des tabous", une entreprise de manipulation. Rien de tel ici : les spectateurs, revenus à l’état de potaches, sont invités à apprécier la bonne blague (certains, qui ont vu les émissions de promo à la télé, ajoutent même avec gourmandise : "et encore, ce n’est rien : en vrai, ils ont fait bien pire".) On se demande ce qui enthousiasme le plus le critique : l’usage de drogues au volant, l’excès de vitesse, l’insulte à agents ?...

Cette "bonne blague" réunit en fait tous les ingrédients de la société berlusconienne (cf l’article : Berlusconisme, suite ou fin ? dans Le Monde Diplomatique de décembre) : fièvre de consommation, incivismes de toute sorte, mépris de la loi, hédonisme comme valeur suprême, complicité cynique entre riche classe dirigeante et simples citoyens, prêts à tout pardonner à celle-là , pourvu qu’elle les laisse se livrer à leurs petits arrangements à leur échelle (même le bunga bunga est présent, dans la scène où des masseuses asiatiques s’occupent des deux héros : face au drame de la tétraplégie, on ne va pas poser la question morale de la prostitution !).

Mais il faut aller plus loin : l’association entre "la Vieille France" coincée et "la force vitale de la jeunesse issue de l’immigration" (selon l’expression de Mandelbaum) rappelle une collusion classique, déjà dénoncée par Marx, entre la classe dirigeante et le Lumpenproletariat, unis contre les travailleurs, ici représentés par les policiers victimes de la blague de l’aristo et du loubard (Pasolini, déjà , avait "scandaleusement" pris parti, en 1968, pour les policiers qui recevaient des pavés contre les étudiants fils à papa, qui faisaient leurs gammes de futurs chefs sur les barricades ; depuis, certains sont en effet devenus des dirigeants libéraux
célèbres, tel D. Cohn-Bendit). Mais la meilleure illustration de cette collusion se trouve dans La Règle du jeu, de Jean Renoir (1939), où l’on voit le Marquis et le braconnier monter ensemble des "bonnes blagues" contre le garde-chasse Schuhmacher, salarié du premier.

Et il faut finalement revenir à la question des rapports de classe soulevée par Libé et les Inrocks. Le film repose bien sur une mystification : le job d’Idriss, un de ces emplois de "service à la personne" dont on parle beaucoup en ce moment, est sublimé en une belle histoire sentimentale. Son caractère dégradant (il s’agit notamment de "vider le cul" du paralysé) est effacé à la faveur du climat de cordiale rigolade qui règne entre les deux héros. De salaire, il n’est jamais question ; certes, le millionnaire n’a aucune raison d’être pingre ; mais il est significatif que la seule enveloppe qui circule entre employeur et employé soit celle qui contient les 11000 euros, prix auquel Philippe est arrivé à vendre la croûte peinte par Idriss à ses moments perdus. La réalité des rapports salariaux est remplacée par un mode fantasmatique de circulation de l’argent.

On peut aussi s’interroger sur la solution qui est proposée aux jeunes des banlieues : la promotion sociale par les services à la personne cela signifie accepter comme seule alternative au chômage, à la délinquance, à la prison de devenir les larbins des riches, d’accepter la fatalité du "job", le sous-emploi précaire sans qualification. Le film me rappelle un documentaire sur les Etats-Unis, dont une image montrait un Noir agenouillé aux pieds d’une Blanche obèse, pour nouer ses lacets, qu’elle ne pouvait atteindre. La vision de la société donnée par ce film est du reste une vision à l’américaine : on commence par "vider le cul" des riches et on devient entrepreneur, voire millionnaire soi-même. L’épilogue montrant le vrai
Abdel, derrière le fauteuil roulant, dominant les montagnes marocaines (et lui-même devenu patron) insiste lourdement sur cet aspect "success story".

On aimerait croire à un instinct profond des foules, récompensant le petit film sympa, porteur de valeurs populaires. Mais, comme pour les Ch’tis, le succès semble plutôt s’expliquer par un battage médiatique redoutablement efficace. En ces temps de crise, on n’offre pas au public un message de solidarité, mais des images d’un luxe imaginaire, et un modèle de réussite qui, s’il est "vrai", est tout autant exceptionnel : entre le triomphe final d’Idriss et les scènes (conventionnelles) où il tient les murs avec ses potes de la Cité Berlioz, s’ouvre un abîme qu’on ne franchit que par le fantasme.

Rosa Llorens

Rosa Llorens est normalienne, agrégée de lettres classiques et professeur de lettres en classe préparatoire. Elle a la double nationalité française et espagnole.

COMMENTAIRES  

06/12/2011 11:41 par Sébastien

Analyse pertinente, qui, si elle n’était pas signée, aurait pu l’être par un Alain Soral. Comme quoi, les grands esprits finissent toujours par se rencontrer.
En creux, on peut au final s’affliger du niveau de la population...Je n’ose même pas dire autour de moi que je trouve ce film complètement con sans avoir l’impression de passer pour une réincarnation de Joseph Staline (ou autres, choisissez votre préféré). Bienvenue chez les Mougeons....

06/12/2011 12:57 par legrandsoir

aurait pu l’être par un Alain Soral.

Impossible, il manque à ce texte le fameux "pourcentage de conneries" (entre 20% et 100% selon les avis) prononcées par Soral.

06/12/2011 12:50 par rouge

Merci pour l’article clairevoyant mais je ne comptais de toute facon pas regarder ce film. Par anticipation je devine qu’un film de masse francais confrontant la richesse et la vie ordinaire fera l’apologie de la richesse et de l’arrogance.

06/12/2011 19:51 par compagnon de lutte

Dépolitiser la jeunesse et lui balancer des films comme ça, c’est ce qui s’appelle

faire d’une pierre deux coups.

Votre article devrait être lu et discuté (notamment) dans les lycées !

Mais là on sort de la vraie réalité....

06/12/2011 20:57 par compagnon de lutte

Je n’avais pas lu les commentaires.

Qu’est-ce que Soral vient faire là dedans puisqu’il est question dans ce film

d’un individu "lumpen prolétariat" qui s’acoquine avev un grand bourgeois.

Ou alors....

06/12/2011 21:22 par robot-bar

Bonjour,

Je n’ai pas encore vu le film. J’irais le voir pour pouvoir en parler autour de moi et inviter les gens à regarder d’autres oeuvres selon la méthode "Si t’as aimé alors celui là devrait te plaire".. et zou voilà comment refiler un classique.
Le développement sur le rôle des "assistants de vie" pour les personnes handicapées et le passage sur la prostitution m’ont rappelé un petit film sans moyens (mais primé par le public en festival...), basé lui aussi sur des personnes réelles, qui se nomme "Nationnale 7" et qui lui aborde frontalement ces problématiques.

Pierre

06/12/2011 21:28 par Geb

Je vais pas m’étendre sur le jeu des deux principaux acteurs qui sont malgré la nullité du sujet, (ou plutôt la façon dont il est abordé), mais je dois quand même saluer leur performance dans des rôles pas évidents.

Pour le reste j’ai retrouvé tout ce qui est exposé dans l’article avec en plus pour mon compte la rage de voir 11 000 000 de tarés, dont moi d’ailleurs, payer pour ça.

Et surtout les commentaires à la fin du film par des personnes de mon entourage qui se prétendent clairvoyantes en politique.

Ce problème traité ici, ( Bien mal), je l’ai rencontré un jour en Afrique du Nord sur les pistes, avec un jeune homme paraplégique accompagné d’un cicérone qui avait pas mal de ressemblance avec Sid Omar, (Il n’était pas noir). Un jeune homme friqué atteint d’une maladie dégénérative et dans la même configuration que dans le film sauf qu’il avait l’usage des membres supérieurs et qu’il conduisait un véhicule adapté.

Au point que je me suis même demandé s’il ne s’agissait pas de la même histoire.

Il est vrai que j’avais à l’époque admiré la performance bien que j’ai su que les moyens du jeune homme en question étaient pour beaucoup dans celle ci.

En réalité ça n’est pas l’asymétrie des situations qui choque, celle-ci est là pour faire rire, mais l’étalage de richesses illimitées d’un côté, et la misère morale, intellectuelle et physique de l’autre.

Le film aurait pu avoir vertu pédagogique traité d’une autre manière.

De la façon dont il est construit il n’est qu’une tentative de dérivatif à la rage qui devrait toucher toute personne sensée qui voit placés en parallèle la Cité et ses victimes et le Palace du nanti.

En gros une remake du "Le Prince et le Pauvre" de Mark Twain et une sorte de "Joséphine ange gardien" au cinéma...

Geb

07/12/2011 00:07 par Catherine

Plus je lis Rosa Llorens, plus j’aime.
Quelqu’un qui pense et qui pense juste, ça ne court pas les rues tant que ça.
Ne la lâchez pas surtout.

07/12/2011 19:06 par Baz

Je vais m’attirer les foudres de tout le monde car moi je l’ai vu et je me suis bidonné comme jamais. Évidemment, la première phrase que j’ai sorti à ma copine c’est : "ouai, c’est facile le tétraplégique millionnaire. J’aimerai bien voir si il avait été smicard, rien de tout ça ne se serait passé".
Mais cette histoire est vraie et n’a pas été inventée pour faire prendre conscience de telle ou telle chose. C’est juste un récit.
Les acteurs étaient très bon, les répliques marrantes et c’est ce que j’ai retenu.

100% des films sont critiquables mais pourquoi aller voir un film si c’est pour tout analyser dans tous les sens.

Moi je l’ai vu et je me suis marré. Voir ce film et faire de l’élitisme intellectuel après est incohérent. Il suffit de voir la bande annonce avant et on a compris qu’on est loin de la lutte des classes et compagnie. Alors ça ne sert à rien d’aller le voir.
C’est juste une histoire vraie, la réalité mais pas l’idéal et il faut le prendre comme ça.

Nous vivons entourés de gens inconscients de ce qu’est la lutte des classes et pourtant nous leur parlons. Je tape même actuellement sur un clavier fabriqué par des capitalistes, mince alors.

Bref, parfois il est bon de redescendre...

07/12/2011 19:12 par legrandsoir

C’est juste une histoire vraie

réflexion intéressante : quelle est - justement - la part de vérité dans cette histoire ?

07/12/2011 19:31 par Baz

Si les "vraies" personnes ont acceptées de collaborer à la réalisation de ce film, je pense que le plus gros de l’histoire est vraie.
Si on part de ce principe, tout peut être faux, y compris le contenu de ce site... ce dont je doute.

Mais vous avez raison, ce n’était peut-être pas une Maserati dans l’histoire vraie, ou la bonne couleur de tapisserie.
(rires)

En fait, je pense juste que parfois il faut regarder des films avec détachement et que rire m’a fait beaucoup de bien.

07/12/2011 19:45 par legrandsoir

je pense que le plus gros de l’histoire est vraie

Vous voulez dire que dans la vraie histoire, les personnages ont passé leur temps à se lancer de super bonnes vannes ?

07/12/2011 20:13 par Baz

Évidemment que non, la réalité devait être bien plus morose. Mais le film n’aurait attiré personne comme tout film trop réel. On montre aux gens ce qu’ils ont envie de voir...
Personnellement je n’ai pas de télé et je n’écoute pas les radios, je n’ai donc pas été influencé par le tapage médiatique décrit dans l’article.
J’étais curieux et je ne m’attendais pas à cela. J’ai simplement sorti le film d’un contexte réel et j’ai bien ri.

Ce film n’a pas de morale mais est-ce que tout film doit obligatoirement donner une leçon de morale ? Lorsque vous riez avec des amis, vous analysez d’abord si la blague est militante ou vous riez ?

07/12/2011 21:07 par legrandsoir

Je ne faisais que réagir à votre emploi du terme "histoire vraie" - à partir de quand un film est-il "une histoire vraie" ? Ou "inspiré à partir de faits réels" ? Ou "une fiction totale construite à partir d’une situation ayant existé" ou même ’"une pure invention mais il se trouve que quelque part quelqu’un a vécu un truc qui y ressemble".... etc.

OK. C’est l’histoire d’un riche handicapé qui a les moyens de se payer un nounou pour lui faire la toilette et le torcher. Le nounou est issu d’un milieu modeste. Quelque chose me dit que le contraire doit être assez rare, alors oui, va pour "une histoire vraie".

07/12/2011 22:15 par Geb

Comme je l’ai dis plus haut j’ai rencontré un cas de ce type il y a quelques années dans le Sud du Mahgreb.
Je tairai le nom du gars, (Il habitait en Suisse), parce qu’après tout il n’est pas responsable du fait et n’a fait qu’exploiter ses moyens financiers en échange de ceux physiques qui lui manquaient.
Cependant j’ai aussi fait la remarque que dans l’intro on voit les deux compères se foutre de la gueule des flics.
On pourrait dire : Bien, fait pour leur gueule !... mais pour une fois qu’on les voit réellement tenter de cravater un "riche" chauffard qui met en danger la vie d’autrui, (Plutôt qu’un "jeune" en cyclo volé), puis escorter le véhicule vers l’hôpital en jouant le vrai rôle que devrait jouer la Police, on peut pas dire que ça soit encourageant pour que les flics continuent dans cette voie.
Sans compter le personnel hospitalier qu arrive en courant pour sauver le malade pendant que les deux compères se font la malle en les laissant en plan. Là aussi ça a pas du leur faire plaisir à Lariboisière.
Au fait qu’est-ce qu’ils en pensent les syndicats ???
Alors ça fera bien rire dans les cités : "T’as vu comme il les a enfumé ces ec...ès".
Avec peut-être l’envie de faire pareil.
Mais ça m’étonnerai que ça marche, surtout maintenant après ça. Ca doit fulminer dans les commissariats où les mecs des BAC en en plein les c...es de se plier aux passe-droits des bling-bling et qui n’aiment pas trop la couleur noire ni les habitants des Cités.
Sans compter leur sens de l’humour qui est plutôt rouillé.
Et y en a qui risquent d’en supporter les conséquences. Surtout s’ils sont Blacks et pas en Maserati.
Quand à l’image donnée des "Aides à la personne", (Tous des ânes, des chiants, ou des intéressés), elle n’est pas valorisante non plus. Se moquant de la misère qui les pousse ou mettant en doute leurs compétences ou leur bonne volonté. Or pour connaître ce problème et le cotoyer pour des proches, ça n’est pas un cas général.
Pour le film il a pas du coûter bien cher en logistique tout ou presque des éléments correspondant à un sponsor, (Voir les remerciements à la fin et les gros plans sur les enseignes et les logos des marques).
Donc je retire rien.
Mais c’est sûr y a bien pire à voir.
Geb

08/12/2011 13:07 par dominique

On peut n’être d’accord avec Alain Soral en rien, n’apprécier ni son style, ni ses analyses, ni rien, et quand même l’admirer car c’est un homme libre et de tels hommes il y en a si peu... Le critiquer est facile parce que personne ne le défendra vu que c’est mal vu de l’establishment.

Des hommes comme cela qui se dressent tout seuls contre les dictats quasi totalitaires de l’establisment renforcés par des lois macchartistes risquent non seulement leurs réputations, leurs postes, leur liberté mais aussi leurs vies.

Quelles que soient les idées qu’ils défendent, et à condition bien sûr qu’ils le fassent pacifiquement, ce sont des héros. Moi par exemple, j’ai peur de dire tout ce que je pense. J’ai peur et je me tais... J’ai honte de me taire, mais je me tais.

Evidemment personne n’a peur d’aboyer avec loups, au contraire c’est jouissif !

Eux ont certainement peur car ils savent ce qu’ils risquent mais rien ne peut les faire taire. Ils sont libres. Ils sont rares, comme Carmen !

08/12/2011 13:16 par legrandsoir

comme nous, quoi.

08/12/2011 14:35 par Maxime Vivas

@ Dominique.

Vous admirez Soral qui est tout seul, face aux loups.

Je croyais au contraire qu’il a rejoint le FN dont il ne fait pas bon s’approcher quand ses militants chassent en meute (manifs, fête bleu-blanc-rouge...). D’ailleurs, le loup est un animal symbolique fasciste.

Quelles que soient les idées qu’ils défendent, et à condition bien sûr qu’ils le fassent pacifiquement, ce sont des héros.

Ben voyons ! La loi interdisant en France de tabasser les progressistes et de leur faire avaler de l’huile de ricin, les types du FN rongent leur frein en attendant que Marine mette de l’ordre dans la Constitution. Comme on sait que son parti adore les anarchistes, trotskistes, communistes, fonctionnaires, syndicalistes, ,juifs, arabes, immigrés, chômeurs, homosexuels, rapeurs, laïques, athées, ratons-laveurs, on n’est pas inquiets (sauf peut-être pour les rouquins et les Albinos, minorités sur lesquelles le FN reste dans le flou).

Quelque chose me dit que Dominique et moi, on ne va pas voter pour la même personne aux présidentielles.

08/12/2011 15:31 par dominique

A maxime Vivas

Seigneur il ne faut pas vous énerver comme ça...

Je ne vote pas du tout FN, qu’est ce que c’est que ces amalgames ? En plus le FN n’est pas un parti interdit que je sache ? Et d’ailleurs j’avais entendu dire qu’il en était parti. Ce genre d’homme a du mal à rester dans une meute...

J’ai hésité à "défendre" Soral, car je m’attendais à cette réaction violente. Finalement je ne suis pas aussi pleutre que je le croyais...

Je maintiens que préférer la liberté à la vie est une grande et rare chose...

08/12/2011 17:50 par Maxime Vivas

Oh, mais je ne m’énerve pas !

Je maintiens que préférer la liberté à la vie est une grande et rare chose

Préférer la liberté en adhérent au FN c’est aimer la paix en s’inscrivant chez les paras.

Finalement, vous confondez "Patria o muerte" et "Vive la mort !" C’est pareil, sauf que ce n’est pas la même chose.

Je remercie l’anonyme qui a inventé la dénomination "F haine" pour désigner la cantine où dîne Soral, Soral que j’ai eu l’occasion de rencontrer quand il était marxiste. Je n’ai jamais compris pourquoi il a filé à l’extrême-droite, mais il y est, c’est un fait. Il y milite, il la banalise, il en vit peut-être.

La ligne est franchie. Bon, si on parlait d’autre chose (du film ?) ou de quelqu’un d’autre ?

08/12/2011 21:49 par papou

Pourquoi avoir choisi Sy Omar (noir) plutot qu’un comédien d’origine magrébine ??? Ca passe mieux au niveau du public ?? A sa sortie ce film n’a pas bénéficié d’un grand battage. Le bouche à oreille a bien fonctionné. A partir de 5 millions d’entrées les médias ce sont réveillés

09/12/2011 13:40 par Guerrillero31

Ca fait un moment que je voulais réagir quitte à me faire des amis !!!!
Je suis socialiste au sens marxiste du terme ne nous y trompons pas ....et je voterai vraisemblablement la même chose que Maxime aux élections et J AIME CE FILM !!!!!
Je réagis juste car j’ ai l’ impression parfois que le succès populaire d’ un film veut systématiquement dire que c’est un film de beaufs...et ça me saoule.
Pour moi cet article c’ est de la masturbation intellectuelle...bien sûr que ce sont des clichés qui ne correspondent pas beaucoup aux idées que l’ on peut défendre au quotidien mais quelle osmose entre les acteurs, que c est bien écrit ...ça vanne dans tous les sens et c ’est drôle...Cluzet est un des meilleurs acteur français (qui plus est il a défendu seul contre tous Salah Hamouri dans un JT) Omar est un bon gars aussi qui a toujours défendu les sans papiers....Alors merde on peut se réjouir et passer un bon moment même si le film ne rentre pas dans le cadre du polit bureau !!!!!
Voilà histoire totalement vraie ou pas qui correspond aux valeurs de la gauche ou pas j’ ai assez l’ esprit ouvert pour m’ en contre foutre et même en tant qu’ Homme de gauche et fidèle lecteur du grand soir je me suis bidonné et çà par les temps qui courent çà fait du bien....
Je conseille au plus grand nombre d’ aller le voir...
Salutations révolutionnaires....
Ps...arrêtez avec Soral il est chez les fachos et voilà tout y a plus rien à rajouter.

13/12/2011 19:09 par Wanderer22

Merci Guerrillero31, je commençais à croire que j’étais le seul à penser ainsi..........

03/01/2012 21:55 par CD

Le plus pénible du film Intouchable ce sont les cinq premières minutes de courses stupides entre les voitures. Le reste est une belle histoire au sens "bisounours" et qui va bien avec les fêtes de fin d’années. Le fait de faire "gronder le moteur du bolide, nous invitant à apprécier sa puissance et sa souplesse" ne m’a pas déplu. Je ne vais pas critiquer car j’aurais aimé être à sa place au moins dix minutes. Bien que dans la vie réelle je me contente de ma moto et que dans qlqs mois ou années ce sera le vélo du "décroissant" qui deviendra mon véhicule réel..

Dire tout cela n’est pas être dupe d’un implicite, si implicite il y a car l’explicite est fort : écart de situation économique entre une coterie bourgeoise et des familles prolétaires à enfants nombreux et oisifs est maximale. Qui plus est le film montre des prolos de couleur noir de façon dominante et des quartiers très urbanisés délaissés. Il y a donc aussi l’écart territorial. Tout cela c’est bon de le montrer à ceux ou celles qui l’ignorent. Pour le reste le scénario de la mobilité ascensionnelle toujours possible n’est guère crédible. Il est là pour facilité un rapprochement qui n’existe pas dans le réel.

C’est le seul film que j’ai vu de l’année. Trop pris par ailleurs.

Christian Delarue

05/01/2012 17:58 par nobulle

Voici la preuve en mots qu’un normalien ne devrait jamais foutre les pieds dans un cinéma : ils ont oublié qu’on peut aussi se rendre a cet endroit dans le seul but de rire et se détendre.

30/03/2012 17:14 par Pierre-Edouard B.

Bonjour,

Je comprends que l’on soit lassé du battage médiatique autour de ce film, ou que l’on regrette que le thème du handicap soit aussi facilement traité puisque largement nuancé par la fortune du Mr.
Néanmoins, je dois quand même dire que je suis atterré par votre article : tout n’y est qu’amertume, ressentiment voire dédain.
Une réflexion m’a notamment profondément choqué : lorsque vous dîtes qu’exercer une emploi de service à la personne se ramène à être un "larbin". Je m’inscris EN FAUX. S’occuper d’un tétraplégique, d’une personne âgée ou d’un enfant n’est en rien devenir un "larbin". Cette idée me révolte car c’est nier le dévouement et le courage dont font preuve ces auxiliaires de vie. Quant à votre anecdote sur la personne obèse qui n’arrive pas à lacer ses chaussures, je vous rappelle simplement que l’obésité est une MALADIE. En conséquence, l’homme qui l’aide à nouer ses lacets n’est pas son esclave comme vous le sous-entendez mais une aide précieuse pour cette personne qui ne demande sûrement qu’à guérir.
Arrêtons un instant de vouloir chercher le mal et de voir des mauvaises intentions partout, et apprécions une comédie qui n’a pas d’autre objet que de nous divertir.
Je concède que ce film a ses faiblesses, comme tous les autres d’ailleurs, mais je trouve que le procès d’intention qui lui est fait ici est vraiment intolérable...
Cordialement

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