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Martinez et Mailly doivent déjouer le piège tendu par Hollande et Valls

La seule stratégie possible pour éviter le pourrissement comme en 2010, c’est de concentrer les explications sur le caractère totalement inacceptable de l’inversion de la hiérarchie des normes ouvrant la porte au dumping social généralisé, d’organiser le soutien financier massif aux grévistes de quelques secteurs stratégiques susceptibles de paralyser l’économie, d’éviter de déclencher des grèves dans des secteurs qui, parce qu’elles exaspèreraient rapidement les citoyens, tomberaient dans le piège tendu par Hollande et Valls.

Il est plus que probable que Hollande et Valls ont choisi la stratégie du pourrissement du conflit sur la loi travail. Tout en faisant des concessions aux cheminots, aux aiguilleurs du ciel etc ..., sur des revendications sans lien avec la loi travail. Ils auraient tort de s’en priver, s’il devait se confirmer que la CGT et FO sont incapables d’éviter ce piège du pourrissement, comme cela a été le cas en octobre 2010, quand Sarkozy a réussi à imposer sa réforme des retraites contre l’avis de 75 % des Français.

En 2010 à Marseille, quand les éboueurs sont partis en grève reconductible, 90 % des Marseillais les soutenaient. Deux semaines plus tard, devant les montagnes d’immondices, 90 % des Marseillais avaient basculé dans l’opposition aux grévistes. Il en ira de même en 2016 pour les Français, si la CGT et FO font les mêmes erreurs qu’en 2010. Depuis 10 jours les Français soutiennent majoritairement les grévistes, mais ça va très vite s’inverser et pas seulement à cause de la pluie et de l’Euro de football. Le fait que la multiplication des actions, des blocages et des manifestations soit due à l’autisme de Hollande, Valls, Gattaz et Berger ne changent rien à l’affaire. Il appartient aux dirigeants de la CGT et de FO de choisir la bonne stratégie pour déjouer le piège du pourrissement. En trouvant les solutions pour concilier 2 objectifs un peu contradictoires. D’une part, se préparer à poursuivre la grève, dans quelques secteurs stratégiques bien délimités (comme les raffineries), aussi longtemps que Hollande et Valls n’auront pas renoncé à l’inversion de la hiérarchie des normes. D’autre part, en évitant des grèves qui pénaliseraient inutilement les Français, par exemple la collecte des ordures ménagères. Les citoyens sont prêts à soutenir dans la durée la grève dans quelques secteurs (1), comme je l’explique dans « La grève par procuration est probablement la seule solution pour faire reculer un pouvoir anti démocratique ».

Allons à l’essentiel : malgré le degré élevé de la mobilisation depuis 4 mois, Mailly, et maintenant Martinez, ont estimé que l’heure n’était plus à exiger le retrait du projet de loi. Par contre, il apparaît tout à fait possible d’exiger et d’obtenir le retrait de l’article 2. Les citoyens, les politiques et même les journalistes honnêtes ont maintenant compris que le plus grave danger c’est l’inversion de la hiérarchie des normes qui ouvrirait la voie au dumping social généralisé. Même la direction de la CFE-CGC vient de déclarer dans une interview aux Echos « Je ne vois pas ce que la loi travail apporte de positif pour l’emploi » et demande la renégociation du projet de loi. La direction de la CFDT est donc de plus en plus seule à tenter de justifier l’injustifiable. Ainsi, sur France Inter le 2 juin à 8 heures 20, Laurent Berger a été totalement incapable de contester la démonstration de Benoît Hamon du 30 mai, que Patrick Cohen lui a fait réécouter. Des spécialistes en droit du travail ont expliqué pourquoi l’inversion de la hiérarchie des normes constituerait un recul historique sans précédent (2).

Résumons : ce projet de loi de 588 pages (!), par lequel le gouvernement prétend « simplifier » le code du travail et dont la version initiale a été rédigée sans négociation avec les syndicats, est un pur scandale. Sans même parler du recours au 49-3. A lui seule, le droit donné à chaque entreprise de majorer les heures supplémentaires de seulement de 10 %, au lieu de 25 %,

• conduirait à la généralisation de cette régression, puisque toutes les entreprises en concurrence seraient obligées de s’aligner sur ce moins-disant
• conduirait les employeurs à privilégier l’augmentation du temps de travail au détriment des embauches, donc de la création d’emplois
• entraînerait l’abolition définitive de ce qui reste des 35 heures.

L’inversion de la hiérarchie des normes, c’est la porte ouverte à la généralisation du chantage à l’emploi et au dumping social généralisé sur les salaires et les conditions de travail, comme le répètent les nombreux députés du PS qui n’ont pas l’intention de voter un tel recul historique.

Si l’on veut éviter un nouvel échec retentissant des grèves comme en 2010, la seule solution c’est d’organiser immédiatement la solidarité financière avec les grévistes des secteurs stratégiques, avec l’appui de Solidaires, de la FSU, de l’UNEF et de toutes les associations progressistes (comme Attac). Un appel national unitaire permettrait de recueillir plusieurs dizaines de millions d’euros (3). A condition d’avoir une organisation rigoureuse et transparente des collectes de soutien dans un maximum d’entreprises, de réunions, de lieux publics et via internet.

André Martin

Notes

(1) Il semble que des grèves de la collecte des ordures ménagères se préparent à Toulouse, Paris et dans d’autres villes.

(2) Voir la vidéo de 1 minute 30 de Gérard Filoche. Lire l’analyse très documentée de Sophie Béroud « Imposture de la démocratie d’entreprise »

(3) Les 2/3 des 48 millions de Français de plus de 20 ans sont opposés à la loi travail, soit 32 millions. Si seulement 10 % d’entre eux versaient en moyenne 10 euros (certains sont prêts à verser beaucoup plus), cela ferait un fond de soutien aux grévistes de 32 millions d’euros. C’est juste un calcul d’ordre de grandeur pour montrer que c’est tout à fait réaliste, avec de l’imagination et l’aide d’internet. Et 30 millions d’euros ça permet de compenser intégralement la perte de salaire pendant 2 semaines pour 30 000 grévistes, ou pendant 4 semaines pour 15 000 grévistes. Très largement suffisant pour bloquer bien plus que les raffineries (pas besoin de 100 % de salariés en grève pour empêcher la production).

Il est incompréhensible et démoralisant de constater qu’aucune collecte de soutien aux grévistes ne soit organisée à la fin des défilés. Faudra-t-il lancer une pétition pour exiger de Martinez et Mailly qu’ils soutiennent véritablement les grévistes dans les secteurs stratégiques, par des actes et pas seulement par des paroles ? A chacun de nous de les interpeller par tous les moyens à notre disposition.

COMMENTAIRES  

05/06/2016 16:57 par JMS

Cette "Loi Travail" finira par passer... aidée en cela par le jeu trouble d’une opposition contrôlée par des Mouvements Gauchistes tous alliés du Patronat Financier depuis au moins mai 1968 en France...
Messieurs les Trotskystes auront ainsi contribué comme à chaque fois, ici ou ailleurs, à l’avènement d’une "Guerre Civile de Classes" généralisée en France qui ne manquera pas d’arriver après le passage de la loi ; comme programmée en termes d’Ingénierie Sociale...
La Vraie Gauche Populaire n’existe plus dans ce pays...

Pour finir sur la solidarité financière avec les grévistes des Secteurs Stratégiques... : la CB est-elle acceptée ?...

05/06/2016 23:06 par legrandsoir

Hola... Ca sent la provoc’ ça...

05/06/2016 20:08 par "Personne"

Le nouveau Harpagon

Nos Temps Modernes, où le rétrograde le dispute au répressif, sont une invitation à revisiter nos classiques.

Harpagon ( il crie « aux voyous » dès qu’il voit « Le Monde », et vient sans chapeau) : - Aux voyous, aux voyous, aux terroristes. Média, juste ciel. Je suis outré, on m’a coupé les jambes, on veut m’ouvrir les entrailles, on s’en prend à ma « Loi travail ». Je veux aller quérir la Presse, les Politiques, et faire donner la Question à mes gens. Rendez-moi ma loi, voyous. Quand ils bloquent le pays, quand ils se radicalisent, quand ils utilisent des méthodes qui bafouent les lois républicaines, mon esprit est troublé. Que de temps perdu, parfois des clients perdus. Hélas, ma pauvre loi, ma chère amie, on veut me priver de toi, et puisque tu m’es enlevée, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie. Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part, sans doute, sans aucun doute, à ce que l’on veut me faire. Allons vite, mes journalistes, mes politiques.

Le Politique et le Journaliste - Vous y allez très fort. Laissez-nous faire. Nous savons nos métiers. Ce n’est pas d’aujourd’hui que nous nous mêlons d’affaires de la sorte, et nous voudrions avoir autant de comptes que nous avons fait prendre les bonnes résolutions.

Harpagon – Tous les magistrats sont intéressés à prendre cette affaire en main. Il faut tout faire pour ne pas céder au chantage, aux violences, à l’intimidation.

Le Journaliste – Vous dites qu’il y a dans cette loi ?

Harpagon – Un article deux, du tonnerre de Dieu. Il ne faut surtout pas toucher à l’article 2.

Le Journaliste – L’atteinte est donc considérable.

Harpagon – Il n’y a point de supplice assez grand pour l’énormité de ce crime ; et s’il demeure impuni, les choses les plus sacrées ne seront plus en sûreté.

Le Politique – Qui soupçonnez-vous ?

Harpagon – Tout le monde, enfin disons les 99%, et je veux que vous arrêtiez prisonniers la minorité agissante, révolutionnaire, sans oublier les banlieues.

Le Politique – Il nous faut, si vous m’en croyez, amadouer, endormir s’il le faut, la plupart, et dénigrer les agitateurs. Puis tâcher doucement de procéder, par la rigueur, au recouvrement des mesures positives qui vous ont été prises...

Texte inspiré par Molière (L’Avare, acte 4, scène 7, et suite), et motivé par « Le Monde » du 31/05/16, page 8.

05/06/2016 23:34 par juan

l’article ne dit rien sur les accords d’entreprise , qui seront révisable tous les quatre ans
seront favorable qu’aux entreprises au détriment des salariés
cette loi sur le travail est depuis très longtemps dans les cartons ,d’autre part Hollande Valls ne sont que les exécutants , les commanditaires sont les grandes entreprises qui pourront mettre dans leurs accords tout ce qui pourra les arranger
en passant notamment par référundum une aubaine non ?
à ce jour qui connait le contenu des accords ? , que je sache personne saufs les entreprises
malheureusement le problème n’est pas de cet ordre , il est le prélude à quelque chose qui dépasse complètement le terrain syndicale , on est sur le terrain politique
c’est à présent que les choses vont se durcir , il est sûr le gouvernement c’est engagé à faire passer cette loi
on est bien sur le terrain de la préparation des élections de 2017 c’est ça l’enjeu , faire monter la droite et le FN au filet pour poser l’alternative suivante : ou la loi sur le travail passe ou les délocalisations vont augmenter
c’est ce que vends le CFDT , la CFTC , qui en contrepartie de baisse de salaires les travailleurs auront sauver leur emploi n’es ce pas un chantage ?
Hollande poursuit soit vous voter pour moi soit ça se sera la casse générale des acquis sociaux ; la droite , le FN ont le même programme économique et social que le PS ; leurs différences n’est qu’une question de vocabulaire et de calendrier

06/06/2016 07:01 par jean-marie Défossé

Cette solidarité financière avec les grévistes serait une bonne idée .
Même si je suis loin de rouler sur l’or , cela me ferait plaisir d’apporter mon écot de 10€ , voire plus , pour cet élan de solidarité .

Mais qui suivrait et pour combien de temps à l’approche des grandes vacances , période traditionnellement dans ce pays ... de rémission des symptômes de contestations .

Il est vrai que pour beaucoup de travailleurs , cette période est plus que nécessaire face à des organismes mis à rude épreuve durant toute l’année dans un contexte de compétition et de productivisme à tous prix .
Mais dans l’urgence du moment , le choix des travailleurs de ce pays s’avère draconien : amplifier la contestation durant l’été et donc sacrifier les vacances ; ou prendre comme prévu ses vacances (possibilité de plus en plus restreinte pour de plus en plus de travailleurs) et à la rentrée ... advienne que pourra !

Nos hommes politiques tout comme certains dirigeants syndicaux savent très bien l’intérêt qu’ils ont à repousser toujours un peu plus loin dans le temps et jusqu’à la période des vacances , les manifestations de masse . Cela fait partie de leurs stratégies d’essoufflement !

Pourtant et à mon humble avis , mais cela n’appartient qu’à moi , pour que les travailleurs puissent faire reculer le gouvernement sur sa loi El Komrhi et suivant le vieil adage qui a fait ses preuves depuis des siècles : « Il faut battre le fer quand il est chaud » !
Et sincèrement , je ne pense pas que nous soyons dans cette perspective .

Hommes politiques de tous bords nous bassinent au quotidien de leurs déclarations tactiques en vue des élections de 2017 qui ne peuvent être au final que le changement dans la continuité des simagrées et singeries habituelles françaises ; et ainsi ces mêmes hommes politiques occultent volontairement de nous parler des futurs accords commerciaux Europe , USA du nom de TAFTA , lesquels sont déjà la cause de la remise en question du code du travail , mais également la remise en question de tous les systèmes de protections ... sociales , alimentaires et autres !

Les particularismes français (protections sociales , code du Travail , médecine , AOC etc...) vont être laminés par l’éléphantesque TAFTA , création anglo-saxonne monstrueuse dont la France ne se relèvera pas .
La République française était déjà moribonde ! Ainsi elle sera définitivement enterrée !

Il faut bien reconnaître que nos hommes politiques français (droite et gôôôche confondues) ont bénéficié de beaucoup de chances (???).
- De par les événement terroristes du Bataclan entre autres (130 innocents morts tout de même) qui ont permis aux Système de renforcer l’Etat policier préjudiciable aux contestations populaires et légitimes.
- De par les inondations dernières qui détournent non seulement les fleuves et rivières mais détournent surtout les noirs desseins hégémoniques du néolibéralisme .
- De par enfin des dirigeants syndicaux attentistes et disciplinés à souhait , voire ouvertement collaborateurs avec l’appétit gargantuesque du Système .

Alors pour ma part , je veux bien être solidaire avec tout ce qui peut être sincère et honnête sur le fond comme sur la forme , mais pas pour au final faire plouf et m’aligner sur le déjà trop grand nombre de moutons de ce pays .

06/06/2016 10:58 par macno

Il faut bien reconnaître que nos hommes politiques français (droite et gôôôche confondues) ont bénéficié de beaucoup de chances (???).
- De par les événement terroristes du Bataclan entre autres (130 innocents morts tout de même) qui ont permis aux Système de renforcer l’Etat policier préjudiciable aux contestations populaires et légitimes.
- De par les inondations dernières qui détournent non seulement les fleuves et rivières mais détournent surtout les noirs desseins hégémoniques du néolibéralisme .
- De par enfin des dirigeants syndicaux attentistes et disciplinés à souhait , voire ouvertement collaborateurs avec l’appétit gargantuesque du Système .

Je me demande parfois si certains réalisent vraiment ce qu’ils écrivent !!!!

06/06/2016 11:02 par Esteban

Laisser le poids de ce mouvement en le déléguant à nos seuls camarades des secteurs stratégiques est pour le moins une drôle de manière d’engager et maintenir une lutte. Il faudrait donc que nos camarades concerné(e)s aillent tous seuls au casse-pipe avec le flots de soucis et d’inquiétude pour leur famille et pour eux-mêmes ? Pour ma part, jamais je ne proposerais ni accepterais une telle "stratégie". Un combat se mène, se gagne ou se perd collectivement avec tous les citoyen(ne)s intéressé(e)s. Si nous ne sommes pas capables de résister collectivement à l’adversité et la pression de la lutte, la CGT ou seulement une partie des camarades ne peut rien et ne doit pas compenser notre manque d’investissement personnel et alors nous ne méritons pas de la gagner. Rejoindre le syndicat le plus combatif (en l’occurrence la CGT) et faire taire la propagande sur sa "non-représentativité" pour lui donner de la force dans la lutte et les négociations et nous aurons moins à souffrir de la longévité des luttes. Ce n’est que mon avis.
André Martin devrait savoir que la CGT-infocom a mis en place depuis le 23 mai, une solidarité financière à l’attention de tous les camarades qui ont courageusement voté la grève reconductible. Les UD et UL CGT récoltent également les participations financières de tous les citoyen(ne)s qui veulent mettre tous les atouts de leur côté pour faire fléchir les despotes fortuné(e)s qui nous gouvernent.

06/06/2016 11:54 par Michel Giacomazzi

Il y a une caisse de grève ici :
https://www.lepotcommun.fr/pot/x9a9rzjr

06/06/2016 12:26 par hamid

la loi du travail va passer,comme toutes les autres a venir et pourquoi a votre avis ?Melenchon hypocrite ainsi que tout les autres !Ils savent tres bien que c’est l’Europe qui decide,......on a fait passer le traite de Lisbonne a notre insu maintenant on pays !

Faut sortir de cette fiante Europeen,c’est ca qu’il faut faire,et tout les politicards,les syndicats le savent mais ils mentent au peuple car eux ne sont pas au chomdu,ou rsa-iste,ou malade il s’en foutent de nous de notre guelle ces vendu,colaborateurs voila la verite !

Desobeir aux lois des traites,implique grosses amendes,et ca sort encore de nos poches,ils ne sont pas cons les politicards,ils le font en connaissance de cause,alors a quoi bon votez pour eux,c’est synonymes de defaites assurees.

Objectivement,il y a quoi ds cette p..... d’europe ?que la misere !
Si c’etait un homme Melenchon.......mais jouer(car ils ont bien compis le jeu)le reactionnaire ca ne le fait pas aujourd’hui,et dire des conneries non plus !Le coup de la Grece on le connait deja pas de chance !Alors ouvrir son clapet et taper sur la table pour apres nous dire:on a tout essaye mais ils(la troika) ne veulent rien savoir,je suis navre camarade !qu’il aie se faire foutre !

Melenchon doit nous faire sortir de ce merdie,ou sinon qu’il raccroche point barre !
Et les syndicats,ils sont nourris par la EU !comme ca bientot ils n’auront plus de taf avec les lois de travail,capitaux,budget de l’Etat et bientot l’union politique ,on sera tous au chomdu,ils brade la France,mais l’Etat c’est tout ce qu’on a dans ce pays,et les momes derrier tout ca,ils y pensent ?????!!ON est mort a cause de ces connards,et il y en a assez !

06/06/2016 20:28 par legrandsoir

Melenchon hypocrite ainsi que tout les autres !Ils savent tres bien que c’est l’Europe qui decide,......

Si vous l’écoutiez, vous sauriez que vous êtes plutôt d’accord avec lui (ou l’inverse, comme vous voulez...)

06/06/2016 13:32 par Xuan

Il y a une différence importante entre ce mouvement et celui de 2010, qui n’a pas cessé à cause d’un pourrissement. Au contraire les dernières manifs avaient vu s’y joindre des cadres intermédiaires d’entreprise.
B. Thibault avait alors admis publiquement qu’il ne voulait pas "bloquer le pays". Ce fut une douche froide.
Par rapport à cela les grèves de 2016 ont franchi un pas qualitatif.
Par ailleurs ces blocages ont montré que la main invisible de l’économie c’est la classe ouvrière.
C’est d’elle que dépend la richesse ou la ruine de toute la société.
Ceci marque la fin de sa mise à l’écart depuis des décennies au nom de sa "disparition", des "nouvelles catégories sociales d’avant garde", de la "production immatérielle", de sa ringardisation ("Deschien", "looser", etc.).
La classe ouvrière peut de nouveau prendre la place qui lui revient dans les domaines idéologique et politique.

D’autre part les grèves de 2010 ont pris fin avec la promesse plus ou moins diffuse que Hollande allait démonter tout le projet de Sarkozy sur les retraites, alors que le PS ne s’était prononcé que sur l’âge légal du départ à 60 ans, et non sur les annuités.
A l’inverse cette fois les élections de 2017 n’offrent aucune possibilité de retour en arrière ou de changement.
Il est notoire que c’est la première fois depuis des décennies (1948 ?) que le parti socialiste affronte ouvertement des grèves à l’échelle nationale. C’est un tournant historique dans son histoire, qui signe sa position de classe aux côtés de Gattaz avec Berger comme courroie de transmission.
Pour abuser la population les capitalistes doivent trouver autre chose ou imposer.

Le mouvement a donc pris la forme de la grève tournante ou perlée. Une grève générale ne pourrait pas se prolonger sur une telle durée.
Par contre elle aurait peut-être plus d’impact et pourrait entraîner des entreprises qui sont restées à l’écart, d’où l’appel de la CGT à accentuer le mouvement de grèves.
Peut-être comme à la SNCF y adjoindre d’autres revendications comme des augmentations de salaire.
En dernier ressort ce sont les salariés qui ont les clés, dans le cadre de l’entreprise et des assemblées générales.

06/06/2016 14:38 par macno

@ Esteban

Laisser le poids de ce mouvement en le déléguant à nos seuls camarades des secteurs stratégiques est pour le moins une drôle de manière d’engager et maintenir une lutte. Il faudrait donc que nos camarades concerné(e)s aillent tous seuls au casse-pipe avec le flots de soucis et d’inquiétude pour leur famille et pour eux-mêmes ? Pour ma part, jamais je ne proposerais ni accepterais une telle "stratégie". Un combat se mène, se gagne ou se perd collectivement avec tous les citoyen(ne)s intéressé(e)s. Si nous ne sommes pas capables de résister collectivement à l’adversité et la pression de la lutte, la CGT ou seulement une partie des camarades ne peut rien et ne doit pas compenser notre manque d’investissement personnel et alors nous ne méritons pas de la gagner. Rejoindre le syndicat le plus combatif (en l’occurrence la CGT) et faire taire la propagande sur sa "non-représentativité" pour lui donner de la force dans la lutte et les négociations et nous aurons moins à souffrir de la longévité des luttes. Ce n’est que mon avis.

Mais c’est aussi le mien ! Et la ligne de conduite que j’avais en tant que syndicaliste...
@ Grand Soir.
Certains commentaires (me) semble dégradants pour l’image du site. J’ai peut-être tort, mais on devrait pouvoir en discuter au lieu de vous contenter d’"endormir" mon commentaire...
Je rejoins @ juan dans sa pertinente analyse, nous sommes non pas dans un conflit syndical, mais bien dans une lutte politique...

06/06/2016 20:31 par legrandsoir

Certains commentaires (me) semble dégradants pour l’image du site.

On réfléchit à mettre un système de notation (de vote) sur les commentaires. Y’a du pour et du contre...

06/06/2016 16:11 par JMS
08/06/2016 08:47 par totor

Le piège de Hollande et Valls c’est de céder aux négociations dans certains secteurs pour casser le mouvement contre la loi travail. Ils sont prêts à tout pour ne pas sombrer définitivement dans le ridicule.Il faut soutenir financièrement les grévistes des secteurs clé(transports ,raffineries).La grève peut aussi bloquer l’euro de foot et il le faut(ficher une belle claque à ce nouvel opium du peuple serait une victoire annexe. Nous avons été un million trois cent mille à signer la pétition :si chacun donne ne serait-ce qu’un euro au "potcommun solidarité grévistes ",cela fera un million trois cent mille euros pour les soutenir. Contre les copains de Hollande qui sont dans la finance la solidarité populaire peut et doit gagner. J’ai donné pour mai et je vais redonner à partir du 15 pour juin.Il n faut rien lâcher et soutenir nos camarades grévistes tant qu’il le faudra. Ils ne doivent pas manquer de leur revenu habituel et nous pouvons faire cela et maintenir le blocage le temps qu’il faudra.Oui on peut appeler cela la grève par procuration.

08/06/2016 08:58 par totor

La stratégie peut nos permettre de vaincre et je trouve Esteban utopique quand il dit que c’est tout le monde qui doit agir et si je comprends bien être en grève.C’est le discours qu’ont toujours tenu les trotskistes:tout ou rien,on voit ce que cela donne et qui en tire le bénéfice.Il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités mais agir financièrement.Ca pourrait même devenir une stratégie habituelle ,forcer sur un conflit en alimentant financièrement les grévistes. Pour ma part je suis retraité et je n’habite pas en France ce qui fait que ma seule possibilité c’est l’aide financière.

09/06/2016 09:02 par Esteban

@totor
Je me permets de vous répondre puisque vous m’avez cité. Lisez bien "Un combat se mène, se gagne ou se perd collectivement avec tous les citoyen(ne)s intéressé(e)s". Je n’ai jamais pensé que nous devions attendre l’unanimité que nous n’avons jamais pu ni essayé d’atteindre. Ce que je trouve choquant c’est qu’on puisse imaginer "déléguer une grève" ou grève par procuration à des camarades qui sont dans la même situation que nous. Pour proposer une telle chose, je doute que monsieur Martin ai vécu une seule fois un conflit extrêmement dur. Il suffirait donc aux travailleur(se)s de poursuivre leur train-train pendant qu’une "armée syndicale de métier" combattrait à leur place le patronat et le gouvernement. Les travailleur(se)s ne sont pas des professionnels de la grève et de la manifestation comme le diffuse la propagande. Doit-on à chaque fois rappeler que notre nombre est notre seule force ? Pour très grande que soit la solidarité épisodique financière (qui mettra certainement mal à l’aise celles et ceux qui la percevront) rien ne remplace le nombre, la convergence et la coordination entre les travailleur(se)s sur le terrain. Nous savons tous cela et nous en sommes les acteurs en ce moment, pourquoi spéculer sur un éventuel retournement de l’opinion publique à cause d’ordures ménagères ou autre ? Lorsque la "variable d’ajustement" ne produit plus ou produit moins, les charognards costumés "s’aperçoivent" que c’est elle qui fait tourner la baraque, ils mettent alors toute leur force à créer des tensions et des oppositions et tenter de la faire culpabiliser. Lorsque cette "variable d’ajustement" met sac à terre et refuse de ramasser les ordures ménagères, les mêmes charognards la montrent du doigt pour l’isoler. Là encore, plus que la solidarité financière, les citoyen(ne)s doivent avoir conscience de l’enjeu et laisser de côté les désagréments et s’ils ne l’ont pas, un jour viendra où ils l’auront.

09/06/2016 09:37 par Maxime Vivas

Cher Esteban, nous publions cette contribution à titre exceptionnel, mais celles qui seront rédigées de la sorte devront désormais choisir un autre site.
Nous avons publiés ici plusieurs articles de défense de la langue française contre la vague démago-féministe incohérente qui s’obstine à confondre le genre des mots et le sexe, à rendre impossible la lecture à haute voix de tels textes et à interdire pour toujours la simple écriture d’une poésie, le tout dans des textes bâclés et non relus où se mêlent, au gré de la mollesse des rédacteurs, l’écriture de l’Académie et celle des gauchos-anti-mecs.
Voir : http://www.legrandsoir.info/Le-la-Grand-e-Soir-ee-a-ses-lecteurs-trices-francais-es-et-etrangers-eres.html
Exemple ici dans ce que vous écrivez :
Les travailleur(se)s ne sont pas des professionnels.
Des travailleuses non professionnels  ?
entre les travailleur(se)s sur le terrain. Nous savons tous cela et nous en sommes les acteurs
Et pas les actrices ?
les charognards costumés
Les femmes sont toutes innocentes ?
Là encore, plus que la solidarité financière, les citoyen(ne)s doivent avoir conscience de l’enjeu et laisser de côté les désagréments et s’ils ne l’ont pas, un jour viendra où ils l’auront.
« Ils » désigne donc aussi les citoyen(ne)s ?

Pour l’horreur intégrale, je signale avoir lu chomeur(e)s sur une banderole, avoir été invité dans un salon du livre à rencontrer mes lecteur(e)s et des éditeur(e)s.
Maxime Vivas
qui fut une jeune recrue et une vaillante sentinelle sans perdre certains attributs et qui écoute le rossignol répondre à la chouette sans avoir à charcuter leurs noms pour comprendre qu’il y a du mâle et de la femelle, là-dedans.

09/06/2016 11:51 par Esteban

Dont acte. (xy)
NB : J’ai ajouté "(xy)" car il fallait au moins dix caractères pour la validation.

10/06/2016 16:23 par totor

@ Esteban ; Dans la réponse que vous m’avez faite vous parlez de sortes de mercenaires que seraient les grévistes actuels selon la stratégie que j’évoque. Je suis désolé mais je dis que c’est une stratégie, pas une ligne syndicale, elle s’inscrit dans les circonstances du combat contre la loi travail.D’autre part vous insinuez que recevoir une aide financière serait mal perçu par les gréviste. Ou vous faites une grossière erreur ou vous n’avez pas soutenu directement des grévistes. Moi je peux vous dire qu’ils apprécient que des gens qui ne les connaissent pas les soutiennent.La première fois que j’ai donné directement ,pas comme maintenant avec le pot commun, j’ai vu une dizaine d’hommes assis sur le trottoir avec une banderole. En grève depuis deux mois m’avaient ils expliqué.J’ai fait une participation en espèces, c’était hors de France métro, il y a 32 ans.Je revois de temps en temps quelques un de ces dix gars ,ils n’ont pas oublié, ils sont syndiqués et ils continuent à se battre sans aucun complexe. La solidarité est un devoir pour nous tous.

11/06/2016 12:23 par Esteban

@totor Qui donc mettrait cette stratégie en place ? Et comment organiser sans les structures syndicales ? Au sujet de la solidarité financière j’en parle en connaissance de cause ce qui ne m’empêche pas de participer. Dans cette lutte, j’insiste, et c’est mon avis, que le primordial n’est pas la solidarité financière mais plutôt le soutien et la participation physique à toute action. Je ne vais plus me répéter sur l’importance du nombre et si nous ne parvenons pas à ce que chaque intéressé prenne conscience de l’enjeu ce n’est pas en délégant les actions que nous y parviendrons. D’ailleurs c’est indécent que certains puissent proposer une telle chose.

11/06/2016 13:29 par totor

@Esteban ;Cette stratégie c’est les syndicats qui l’ont mise en place avec beaucoup de lucidité. Pour ce qui est de l’engagement physique comme vous dites il ne faut pas rêver mais être réaliste. Les retraités par exemple et les personnes âgées ne peuvent pas mais participent financièrement.Certains salariés sont dans de petites entreprises où ils n’ont pas actuellement de conflit avec leur patron, d’autres encore ont de si bas salaires que se mettre en grève les mettrait dans des situations très difficiles, mais donner quelques euros pour soutenir les camarades en grève, cela ils peuvent le faire.Vu le nombre de personnes qui se sont impliquées dans ce combat (et pas forcément physiquement)notre action est efficace et met le gouvernement en danger et en situation de faiblesse.Bien sûr il y a des gens qui rêvent de se rejouer la Révolution d’octobre avec des quantités de drapeaux rouges, mais dans une totale inefficacité.

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