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Notre ennemi, c’est l’Europe (Rabkor.ru)

Les Russes sont habitués à considérer que les Etats-Unis sont l’adversaire permanent et cohérent de leur pays. Ce sont les Etats-Unis qui ont pris l’initiative des sanctions contre la Russie et qui les ont appliquées les premiers. Leurs dirigeants politiques se sont permis d’année en année des discours de plus en plus durs contre la Russie et évoquent avec fierté leur victoire sur l’URSS pendant la guerre froide. Partant de là, ils ont estimé que « le débris russe » doit forcément se soumettre. Mais en fait c’est l’Union Européenne , et non les Etats-Unis qui est l’ennemi direct de la Russie et en particulier de l’intégration eurasiatique.

Les élites de la finance aux Etats-Unis et la droite des démocrates ainsi que ses représentants politiques sont effectivement disposés à la lutte contre la Russie. Elle s’inscrit dans le combat contre les BRICS au nom de la récupération de grands marchés en situation de dépendance. C’est pourquoi la présidente de gauche du Brésil, Dilma Rousseff ne convient pas aux intérêts de Washington, de même que le chef de l’état russe. Il n’y a là rien de personnel ni d’idéologique, ce n’est que la lutte des Etats-Unis pour renforcer leur propre hégémonie. Rien ne sauve ces adversaires choisis de Washington, même pas leur attachement aux principes du « consensus de Washington », aux politiques de tendance libérale dans l’économie et dans le domaine social.

Et malgré tout cela, c’est l’UE avant tout, et non les Etats-Unis qui sera dans les prochaines années le principal adversaire de la Russie.

La raison en est une économie américaine en crise, la crise de la politique néolibérale surtout encline à soutenir les banques, le mécontentement des citoyens face au choix de la force brute en politique extérieure, l’agressivité et un pouvoir qui néglige les problèmes intérieurs de l’état. Tout cela a déjà modifié l’état d’esprit de la société américaine.

Les élections aux Etats-Unis ont mis à nu la crise du système des partis. La révolte des bases a saisi les deux partis, le parti démocrate et le parti républicain. Chez les premiers, le socialiste Bernie Sanders a soulevé une marée populaire en faveur de la création d’un état social et contre les financiers. Chez les seconds, Donald Trump exprime le mécontentement de l’entreprenariat du secteur réel et des électeurs de droite. Du point de vue du capital productif aux Etats-Unis, il est révoltant que les banques puissent toucher des sommes illimitées de la Réserve fédérale à des conditions préférentielles , voire gratuitement. Les entreprises du secteur réel doivent se battre pour faire de la marge, être compétitives, alors que les banques sont à l’abri de cela.

Les démocrates de droite tels que Hillary Clinton et Barack Obama incarnent des privilèges des financiers sans précédent. Ils ne sont pas seulement au-dessus des lois de l’économie, mais même au-dessus de l’état, du peuple et du groupe non négligeable et qui lui est lié du capital productif.

En outre, tout est évident .Les démocrates ont une seule recette anti-crise : donner encore de l’argent aux banques, autant qu’il faudra pour camoufler leur inefficacité. La politique extérieure est également importante pour eux. Elle doit aider à soumettre les marchés extérieurs, à briser les rivaux et à assurer la loyauté des industriels. Seulement, sur ce point, le résultat n’est pas celui escompté. La croissance économique n’est pas au rendez-vous et ne viendra pas, même si tous les gouvernements des BRICS tombent , et si l’on consolide au pouvoir des gens soumis aux Etats-Unis.

Il n’y a pas et il n’y aura pas de croissance de l’économie américaine dans la mesure où les marchés extérieurs ne sont pas à même de donner aux Etats-Unis « 95% de nouveaux clients », comme l’évoquait récemment Obama. Et il n’y a pas de source intérieure de croissance. Le crédit bon-marché et même ultra bon-marché ne sert plus à rien : la rentabilité baisse même pour des entreprises comme Apple et Microsoft. Un grand nombre de sociétés ont travaillé à perte dès l’été 2015. La classe ouvrière américaine a perdu depuis 2008 30% de ses revenus, et elle met cela au compte des démocrates. Une jeunesse croulant sous les dettes liées aux études ne voit pas de perspectives et ne sait pas comment rembourser ces sommes colossales aux banques. Elle ne comprend pas pourquoi les études doivent être payantes, alors que les banquiers peuvent prendre autant d’argent qu’ils veulent à la Réserve fédérale. La réindustrialisation basée sur les exportations s’effondre aux yeux de tous.

Les Etats-Unis en sont venus à devoir s’occuper des problèmes intérieurs. Des millions de personnes l’exigent. Et même les électeurs démocrates disent leur frustration : « N’importe qui, sauf Hillary ».

Naturellement, si Clinton remplace Obama à la présidence, il n’y aura aucun changement.

On parlera beaucoup de « l’agression de la Russie contre l’Ukraine », de la corruption au-delà des frontières des Etats-Unis, de dictateurs qu’il faut absolument renverser. Il n’y aura pas d’amélioration pour la société, alors que la situation économique ne fera que s’aggraver, sans exclure un affaiblissement du dollar et un sursaut de l’inflation, comme lors de la crise des années 1970. C’est pourquoi la société fait face d’ores et déjà à cette perspective.

A l’échelle du pays, cela signifie que les questions intérieures prédominent par rapport aux questions extérieures. Et si Trump ou Sanders l’emportent, ce sera la grande bagarre dans la vie politique américaine. Il ne s’agira plus alors de politique extérieure ou de Russie. Les citoyens américains en ont assez de la politique extérieure. Lorsque Georges Bush fils a été élu, ils avaient eu envie de croire que c’était enfin un républicain-casanier, qui laisserait en paix les autres pays et s’occuperait des problèmes des Etats-Unis. Puis Obama a été élu, comme président des affaires intérieures, mais lui aussi a trahi l’espoir. Il a même trahi l’espoir d’une transformation sociale des Etats-Unis, espoir maintenant nourri par la possibilité d’une victoire du sénateur socialiste Sanders.

Les problèmes intérieurs ont maintenant augmenté. Les élites de la finance n’ont pas de solution, et le mécontentement social est énorme. Dans ce contexte, il est probable que l’UE agira sur le Vieux Continent de manière pratiquement indépendante. Mais cela ne signifie pas du tout, comme le pensent de nombreux fonctionnaires en Russie, que les relations entre Moscou et Bruxelles pourront se normaliser. Les élites européennes tablent encore sur de nouveaux marchés pour stabiliser la situation dans l’UE. L’avancée vers l’Est, voilà une nécessité pour la politique de l’UE, à laquelle les élites n’ont pas d’alternative.

L’ancien maire de Londres, le conservateur Boris Johnson a récemment déclaré : l’UE poursuit des objectifs proches de ceux d’Adolphe Hitler.

Elle cherche à créer une superpuissance par des moyens certes différents de ceux des nazis, mais c’est l’Allemagne qui est aux commandes. Et elle gouverne de sorte qu’elle a établi son contrôle sur quasiment toutes les économies de l’UE, et a détruit celle de la Grèce. Johnson insiste sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, ce qui doit être décidé par référendum le 23 juin. Johnson a montré du doigt l’absence de respect chez les eurocrates pour les autres pays partenaires, et la non compréhension de leurs intérêts. « Cela créé un grave vide démocratique », a souligné le politique anglais.

Toutefois, ce « vide » est le trait distinctif défensif de l’UE par rapport aux Etats-Unis. Dans l’Union Européenne, un mouvement commun pour des changements n’est pas possible. La contestation est localisée dans les frontières nationales, où ni les élections, ni les grèves, ni les mobilisations de rue n’ont réussi à changer la situation. L’eurocratie a réussi à chaque fois à faire pression pour imposer sa volonté, au mépris des mouvements et des décisions démocratiques, adoptées par un vote populaire. Elle a pu apprivoiser presque toute la classe politique dans les frontières européennes de la soi-disant Union. C’est la raison pour laquelle, lorsque à l’été 2015, les électeurs grecs ont voté « Non » aux créanciers (y compris à la Commission européenne, à la BCE et au gouvernement allemand), le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a signé des conditions encore plus dures que celles qu’avaient fixées les créancier auparavant.

L’étouffement de la « révolte grecque » est devenu une leçon importante pour tous les européens mécontents de la politique de l’UE.

L’eurocratie a fait la démonstration de sa force et de sa puissance, et la démocratie en tant que principe, celle de son impuissance en Europe. Le mouvement populaire local s’est révélé également impuissant. Le droit à la souveraineté nationale a été ignoré par l’eurocratie, cette bureaucratie européenne qui a sous son contrôle la politique européenne. Le parlement européen n’a aucun contre-pouvoir, et est davantage un simulacre de parlement. Les milieux financiers du nord de l’UE contrôlent totalement la situation au plan politique, ne craignant qu’un effondrement de l’Union européenne à la suite de la constitution d’un nouveau bloc de pays avec l’Est. C’est la raison pour laquelle, pour la classe dominante européenne, la Russie est l’ennemi naturel.

Pourtant, les griefs des dirigeants de l’Union européenne à l’égard de la Russie ne sont pas seulement liés à la concurrence. Le directeur de l’Institut de la globalisation et des mouvements sociaux, Boris Kagarlitsky, en est convaincu : « L’UE éprouve un besoin catastrophique de nouveaux marchés, qui absorbent justement la production allemande. Les élites locales ne sont que des intermédiaires. Partager les ressources avec elles n’est plus rentable, c’est un luxe inabordable en temps de crise. Mais les intermédiaires ne comprennent pas qu’on partage avec eux, ils croient partager avec des partenaires, qui , eux, se considèrent comme les patrons ». L’élite russe aussi est considérée par les cercles dirigeants de l’UE comme le détenteur de richesses qu’il faut confisquer. En vertu de quoi elle construit l’attaque : les sanctions, les décisions de justice, les réclamations au sujet du rattachement de la Crimée, etc.

L’Ukraine s’est révélée être la première proie entre les griffes de l’Union européenne. Mais tout ne s’est pas déroulé sans entraves sur ce front : les oligarques n’ont pas compris tout de suite l’essence des changements qui se produisaient. Puis, une fois qu’Igor Kolomoïsky et Rinat Akhmetov étaient affaiblis, Piotr Porochenko, le président, s’est renforcé et est devenu désobéissant. Il a refusé de donner à l’UE et aux Etas-Unis un gouvernement de « technocrates » pro-occidentaux, malgré les avertissements sous une forme différente. La presse occidentale l’a critiqué pour sa corruption dans le pays. Des personnalités de premier plan ont commencé à l’éviter. L’Ukraine a commencé à toucher moins d’argent. Aux Pays-Bas, les citoyens ont condamné l’association de l’Ukraine avec l’UE.

Les eurocrates sont particulièrement irrités par le comportement des chefs ukrainiens. Ceux-ci ne veulent pas reconnaître qu’ils ne sont qu’une proie entre les griffes du prédateur.

Celui-ci les serre de plus en plus, il s’apprête déjà à mordre dans la chair, et comme réaction, il entend ce discours déroutant : « Tu dois t’occuper de moi, me nourrir, me financer et me protéger de Moscou, cet affreux agresseur ». Porochenko, dans l’équipe des oligarques, se refuse pour l’instant au partage des richesses du pays en faveur des sociétés occidentales, mais celles-ci comptent bien prendre leur part. Et l’UE entend bien poursuivre sa « marche vers l’Est ».

La Russie, la Biélorussie, les états du Caucase, la Transnistrie et la Moldavie, tous ces pays font partie du même groupe. Ils sont tous destinés, dans l’optique de l’eurocratie, à l’élargissement de la zone d’influence de l’UE. Les élites de ces pays doivent aller à la démolition. On compte sur la saisie de leurs ressources, ce qui devrait aider l’UE à stabiliser la situation économique et passer à la croissance grâce aux nouveaux marchés. La relation avec elles (l’expérience de nombreux pays d’Europe de l’Est nous l’a montré) est celle du prédateur avec sa proie. L’industrie sera en grande mesure liquidée, comme cela est arrivé en Hongrie, en Roumanie et dans d’autres pays « libérés du communisme ». Et non moins importante est la liquidation à Moscou d’un centre indépendant d’accumulation de capital.

Dans les plans de l’UE, la Russie doit cesser d’être une menace pour le projet d’intégration néo-libéral, et encore plus la source d’une alternative plausible. Si le pays se divise, ce ne serait même pas une mauvaise chose pour l’eurocratie, pour qui l’essentiel est de ne pas perdre le contrôle sur les territoires. Pour le bien du capital financier européen et ses administrateurs bruxellois, la Russie doit descendre encore d’un échelon dans son développement. Elle doit devenir un état de la périphérie, totalement privé d’indépendance.

On ne saurait même pas envisager une souveraineté nationale de fait. Toutes les décisions importantes doivent être adoptées hors des frontières du pays.

Dans la tête de nos grands patrons en Russie, il y a cette idée que l’on peut satisfaire l’Occident en faisant des gestes d’apaisement. Par exemple, on peut tolérer la privatisation et la vente à des entreprises des Etats-Unis et de l’Union européenne de nos actifs les plus précieux, on peut écarter de la tête de l’état des personnes qui ne conviennent pas aux « partenaires », et même les remettre aux tribunaux européens. Ceux qui soutiennent ce raisonnement ne comprennent pas que lorsque les choses en Ukraine ont mal tourné, l’eurocratie a conclu que la Russie gênait et qu’elle gênerait dans l’espace post-soviétique de par son existence même, étant donné les dimensions de son marché et les possibilités qui en découlent. En même temps, l’UE reconnaît bien que si elle n’emporte pas cette épreuve de force avec la Russie, alors elle cessera d’exister sous sa forme actuelle.

L’Europe deviendra une autre Europe. Elle cessera d’être une prison des peuples, ce à quoi elle ressemble de plus en plus. Les peuples pourront y exprimer démocratiquement leur volonté, et celle-ci sera exécutée. L’hégémonie allemande en Europe cessera d’exister. Les économies s’uniront sur d’autres bases, plutôt que contre Moscou. Ce sera le triomphe de la variante eurasiatique de l’intégration, celle que craignent de voir nos dirigeants nationaux. Et ce sera la défaite de la politique impérialiste des Etats-Unis sur le Vieux continent. Mais si les Etats-Unis peuvent, en raison des problèmes intérieurs et des limites de leur influence sur l’UE, échapper au jeu, en réglant accessoirement leurs problèmes économiques grâce aux ressources intérieures, les élites de l’UE, elles, ne peuvent pas se le permettre. Elles ont d’ailleurs neutralisé toute forme de résistance au niveau des pays membres, qui ne pourrait reprendre qu’à une condition : que renaisse une alternative claire à la « Maison commune » européenne et néolibérale.

L’eurocratie ne s’attend pas à rencontrer une résistance de la part de la Russie d’aujourd’hui. Elle voit bien que la classe dirigeante russe souhaite l’apaisement, la levée des sanctions et sa réadmission au club des grandes puissances. Pourtant, les dirigeants européens sous-estiment la force d’une éventuelle résistance de la société russe, tablant sur la connivence des élites et sur la loyauté d’une partie de la classe moyenne de la capitale aux idées du libéralisme. L’eurocratie est convaincue qu’elle va l’emporter sur ce grand patronat russe et ses obscurs « stratagèmes » juste à cause de ses flottements et de son attachement aux principes néolibéraux.

La politique néolibérale du gouvernement russe joue contre lui et rend impossible l’intégration eurasiatique, la constitution et le développement d’un bloc de pays fort.

Tôt ou tard elle finira par éveiller l’indignation active des citoyens, et l’opposition libérale russe pense bien s’en servir. Le regain du sentiment de fierté nationale en Russie suscite bien la préoccupation des dirigeants de l’UE, mais on estime que le déferlement d’une deuxième vague de crise « dégrisera » les citoyens de la Russie. Car il suffit de se demander ce qui se passerait, s’ils voyaient que le conflit avec l’Occident n’est pas seulement une affaire entre élites et qu’il touche directement leurs intérêts ? Que se passera-t-il, si les gens se rendent compte que dans ce conflit, les néolibéraux bien de chez eux ne sont en rien meilleurs que les néolibéraux d’Occident, et s’ils comprennent que le combat contre les uns suppose le combat contre les autres et fait partie de la lutte pour la libération des peuples d’Europe ?

On peut donc dire que l’Europe dans sa version politique actuelle est un ennemi pour la Russie. Non pas ses pays membres, ses peuples, ses masses de travailleurs, mais les milieux néolibéraux de la finance et les fonctionnaires de l’Union européenne. Cet ennemi, c’est l’Union européenne elle-même. Et ses patrons ont de solides alliés en Russie. Sans leur défaite, sans refus du néolibéralisme, le pays ne peut pas relancer le développement et unir les états post-soviétiques pour le progrès commun. Et celui-ci ne peut être fondé que sur la démocratie, la renaissance de l’état social et la primauté de l’intérêt général sur les intérêts privés dans l’économie.

Vassili Koltachov

Economiste, dirige Centre de recherches économiques de l’Institut de la mondialisation et des mouvements sociaux .

Traduction : Paula Raonefa

 http://rabkor.ru/columns/editorial-columns/2016/05/31/europe-our-enemy/
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COMMENTAIRES  

06/06/2016 09:39 par Scalpel

Les Russes sont habitués à considérer que les Etats-Unis sont l’adversaire permanent et cohérent de leur pays.

Et ils ont d’excellentes raisons pour ça.
Aussi dément que cela puisse paraître, et ça en dit long sur notre endoctrinement, il était enseigné (et parfaitement admis comme vérité intangible) jusqu’à récemment et dans les plus grandes écoles françaises que l’OTAN était né en réponse au pacte de Varsovie...
Il suffit pourtant de constater que le premier date de 1949 et le second de 1955 pour rétablir la vérité.
C’était l’époque où l’on osa vendre la cigarette comme... panacée.
Sacré Edward Bernays...

06/06/2016 11:30 par aldamir

Les pays européens réunis autour d’une organisation qui porte faussement le qualificatif européen, car elle est tout sauf européen tel que l’aurait Voulu De Gaulle lorsqu’il en a jeté les bases. Car cette organisation est d’abord atlantiste avec pour objectif final le démantèlement des Etats et souveraineté au profit du Nouvel Ordre Mondial que dirigerait l’oligarchie du pouvoir financier détenu par une poignée d’individus qui seraient les maîtres du monde et asserviraient tous les peuples. Les dirigeants placés aux commandes de ces pays le doivent au pouvoir financier auquel ils resteront éternellement redevables terme cher à Valls) et par conséquent se mettront à son service. Raison pour laquelle les peuples de ces pays ont une urgence prioirtaire de faire un nettoyage radical dans leur paysage politique devenu impropre et nocif à leurs intérêts et incapable de les défendre en leur assurant la sécurité et l’indépendance réelle.

06/06/2016 17:20 par D. Vanhove

...ce pouvoir prsq absolu laissé à la technocratie européenne n’est pas neuf... cela fait des années que l’Europe s’est constituée sur cette base non démocratique... mais les citoyens ont laissé faire... se sont désintéressés de la chose, jsq’au moment où ils se rendent compte qu’ils sont pris à la gorge par ce gotha devenu tout puissant... reste à voir les suites... qui s’annoncent pire encore que ce qui est déjà...

il serait intéressant que le R-U se prononce pour le Brexit pour voir un premier coup de pied dans ce nid de guêpes... en se rappelant que les pays qui ne sont pas entrés dans cette UE ne se portent pas plus mal qu’elle, et même svt, se portent mieux... c’est dire...

06/06/2016 22:23 par macno

Excellent article qui tend à prouver qu’on aurait tort (comme je l’ai fait moi-aussi) de se focaliser sur le rôle unique des États Unis :

L’UE éprouve un besoin catastrophique de nouveaux marchés, qui absorbent justement la production allemande. Les élites locales ne sont que des intermédiaires. Partager les ressources avec elles n’est plus rentable, c’est un luxe inabordable en temps de crise. Mais les intermédiaires ne comprennent pas qu’on partage avec eux, ils croient partager avec des partenaires, qui , eux, se considèrent comme les patrons ». L’élite russe aussi est considérée par les cercles dirigeants de l’UE comme le détenteur de richesses qu’il faut confisquer.... Etc...

À lire attentivement...

07/06/2016 07:48 par macno

Mais le combat contre les Russes, contre le Heartland [http://www.revueconflits.com/le-nouveau-grand-jeu-bonus/] fait que les Américains n’ont pas abandonné l’espoir de les faire s’enliser en Syrie, et ils font tout pour :
Syrie : Les États-Unis ne veulent pas d’accord. La Russie revient pour un nouveau round :
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article7241
C’était d’ailleurs largement prévisible, étant donné que :
« Les Anglo-Saxons sont des joueurs de billard au niveau mondial, ils travaillent selon le principe de tirer simultanément plusieurs balles d’un coup » et surtout que « cela ne fait pas partie des traditions des Anglo-Saxons de lâcher prise après avoir planté leurs crocs dans une proie comme un pitbull. Ils feront pression à fond jusqu’à ce qu’ils aient imposé leur projet ou jusqu’à ce que l’adversaire leur brise les reins ». [Andrej Fursov, frappe contre la Syrie cible la Russie]
....et c’est le peuple Syrien qui va encore et toujours être la première victime d’un "conflit" qui ne le concerne pas. Désespérant...
La Syrie est un autre Front du BAO (bloc américano-occidental) et pour en revenir à cet article, celui de l’UE n’est vraiment pas un des moindres. Mais il m’a semblé que les "Élites" allemandes commençaient à prendre conscience de la vanité d’espérer, avec les oligarques russes pro-occidentaux, prendre le pouvoir économique en Russie, et donc, entre autre, de renverser Poutine.

07/06/2016 07:54 par cunégonde godot

L’ancien maire de Londres, le conservateur Boris Johnson a récemment déclaré : l’UE poursuit des objectifs proches de ceux d’Adolphe Hitler.
Elle cherche à créer une superpuissance par des moyens certes différents de ceux des nazis, mais c’est l’Allemagne qui est aux commandes. Et elle gouverne de sorte qu’elle a établi son contrôle sur quasiment toutes les économies de l’UE, et a détruit celle de la Grèce. Johnson insiste sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, ce qui doit être décidé par référendum le 23 juin. Johnson a montré du doigt l’absence de respect chez les eurocrates pour les autres pays partenaires, et la non compréhension de leurs intérêts. « Cela créé un grave vide démocratique », a souligné le politique anglais.

L’Allemagne (et les pays l’UE avec elle), est aux commandes, mais des commandes double dont elle n’est que le co-pilote tant qu’elle reste "européenne", c’est-à-dire américaine. Après la signature du TAFTA à l’américaine, l’Allemagne assurera le pilotage automatique dont l’itinéraire géopolitique sera plus que jamais établi par le capitalisme bancaire états-unien.
Il faut reconnaître à M. Jonhson une bonne dose de cran pour sans fard, à son niveau de carrière politique en Angleterre, dire la vérité...

07/06/2016 12:09 par Geb.

Ne pas se focaliser sur "le rôle unique" des USA est une chose. Ne pas dénoncer et comprendre le fait que même si leurs valets sont eux aussi toxiques ils ne le seraient pas autant sans qu’ils leur dictent leurs actes en est une autre.

On retrouve le même dilemne dans les analyses de la gauche aux Etats Unis sur le rôle d’Israël par rapport aux USA.

Ou il est dit que ça serait "Israël qui dicterait sa politique aux Etats-Unis". Alors qu’Israël sans les USA, ses armes et son pognon, ne serait même plus une entité tangible sinon un rêve fumeux dans la tête de quelques rêveurs ethnicistes fascisants.

Ne pas dénoncer prioritairement les causes en se focalisant sur les moyens qu’elles emploient ou les effets qu’elles occasionnent ne sert qu’à disperser les efforts.

Bien évidemment sans les Etats Unis le Capitalisme européen n’en serait pas moins toxique. Mais il disposerait de bien moins de moyen pour mettre sa toxicité en pratique.

Les USA sont devenu un empire, du moins ils prétendent à le devenir à travers leur cauchemar du "Destin manifeste" suprémaciste.

On dépasse ici largement le simple capitalisme prédateur pour entrer dans la vision génocidaire suprème du nazisme et du fascisme.

Et dans l’ordre des priorités, ainsi que nos parents l’ont fait en 39/45, la priorité est donnée à abattre le mal le plus grand d’abord : Le totalitarisme fasciste.

Qu’on le combatte à l’échelon local puisque c’est l’échelon ou nous nous trouvons est une chose mais qu’on situe à leur vraie place ceux qui l’alimentent et le financent est absolument nécessaire pour une saine compréhension de la lutte.

L’Europe actuelle sans les Etats-Unis ne serait pas ce qu’elle est. Elle n’existerait en tant qu’entité peut-être pas du tout et serait restée un conglomérats de pays divers avec chacun son système et sa culture. Aux citoyens de ces pays d’en faire plus tard quelque chose de viable et à leur service.

Cette Europe n’est rien de plus que le "Reich pour mille ans" hitlérien mis au service du Capitalisme mondialiste.

Pour le reste, l’Europe en tant qu’Europe capitaliste est tout simplement l’ennemi de tout ce qui peut mettre en cause sa prédation... Et de la Russie par la même occasion.

C’est ce qu explique aussi le fait qu’elle soit antagoniste de la Russie même si celle-ci n’est plus soviétique. Ce qui la gêne c’est que la Russie actuelle même capitaliste n’est pas disposée à faire cadeau de son patrimoine à d’autres. Fussent-ils capitalistes ou pas. Cependant sans l’appui de Washington l’Europe serait bien moins agressive car elle est bien loin de disposer des ressources dont un pays comme la Russie dispose avec ses réserves humaines, énergétiques, territoriales... Et militaires.

07/06/2016 18:18 par résistant

Prêter à l’Union Européenne une quelconque indépendance vis-à-vis des Etats-Unis est malhonnête :
L’Union Européenne est un projet de Washington récupéré dans les poubelles du 3eme reich (voir Walter Hallstein par exemple) pour dominer l’europe et contrer l’URSS. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, seul de Gaulle en Europe occidentale a tenté de s’opposer à la domination de Washington. Tous les autres dirigeants se sont empressés de se mettre à plat ventre et de trahir l’intéret de leurs nations respectives, y compris les partis "de gauche".
Non, l’ennemi de la Russie aujourd’hui, c’est bien la classe dirigeante des Etats-Unis, parce que l’Union Européenne n’est rien de plus que l’expression civile de l’OTAN, créé et controlé par les Etats-Unis. Les membres de l’Union Européenne ne sont rien d’autre que des pays satellites des USA. Des pions sur le grand échiquier.

08/06/2016 15:59 par manant

Annie Lacroix Riz a bien démonté ce mécanisme dans son livre, "Le choix de la défaite", en détaillant, documents à l’appui, la complémentarité d’intérêt des possédants européens avec ceux du régime nazi. Intérêts de classe s’entend. Aujourd’hui, les possédants européens ne se tournent plus vers les maîtres de Berlin, mais vers ceux de Washington
qui dispose aujourd’hui, contre la Russie et contre tous les pays qui aspirent à l’indépendance, de nouveaux nazis : en Ukraine et en Syrak (daech). Le plus abject, dans tout cela est la vampirisation du Proche-Orient par l’Allemagne, essentiellement, qui se refait une santé démographique en aspirant une force de travail gratuite et en bon état de marche, pour ainsi dire, avec la complicité de l’ancien partenaire de l’Axe, la Turquie. Rien de nouveau sous le soleil (trompeur) du capitalisme.

14/06/2016 14:53 par Ouallonsnous ?

Le titre de cet article est eronné, c’est "Notre ennemi, c’est l’UE/OTAN" qui doit être lu !

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