Le 2 mai 1808, le peuple de Madrid se soulevait contre les troupes napoléoniennes. Dans son roman « Un jour de colère » que je vous recommande, Arturo Pérez-Reverte décrit ces hommes et ces femmes déversant durant une journée leur colère et leur haine dans un bain de sang qui a marqué à jamais l’histoire de l’Espagne. Allons-nous revivre de tels évènements ? Un nouveau conflit s’annonce-t-il opposant la France à l’Espagne ?
Les ambassadeurs des deux pays multiplient des démarches diplomatiques et les gesticulations médiatiques. La presse de Madrid s’étouffe de fureur. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy exprime son mécontentement et reçoit le joueur de tennis Rafael Nadal pour lui témoigner sa solidarité face aux attaques « abjectes » dont il fait l’objet. Pourquoi cette tension ?
Depuis un peu plus d’une semaine, les guignols de l’info sur Canal + se moquent des champions espagnols qui, à l’instar d’Alberto Contador, ne marcheraient pas à l’eau claire. Et alors que Yannick Noah évoque l’utilisation au-delà des Pyrénées d’une « potion magique, « Le Monde » conseille à l’Espagne de « regarder le dopage en face ».
Les Espagnols enragent et invitent les Français à balayer devant leur porte. Ils évoquent Jeannie Longo, son mari empêtré dans une affaire d’EPO et… rappellent le départ précipité des troupes napoléoniennes en 1813 accompagné de l’échange de prisonniers français contre des cochons venus de l’Hexagone. Bref, rien ne va plus.
Pendant ce temps à Madrid comme à Paris, le sort du juge Garzon interdit d’exercer pendant onze ans n’émeut guère. Il faut dire qu’il l’avait bien cherché en enquêtant sur des affaires de corruption impliquant plusieurs haut dignitaires de la droite espagnole et en ouvrant les dossiers portant sur les crimes du franquisme.
José Fort
L’Humanité Cactus 15 février