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Persécution des opposants en Tunisie : Déni dans la réponse du gouvernement à l’ONU

C’est avec près d’une semaine de retard que le ministère des Affaires étrangères tunisien a finalement répliqué [1]
Au dernier communiqué à charge du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme qui les a accablé [2]
Dans un texte fleuve où les lecteurs avertis pourraient reconnaître la rhétorique et le style linguistique de qui vous savez
En fournissant dans le détail les motifs officiels des procès intentés aux diverses personnalités concernées
Tout en affirmant que « La Tunisie, son attachement à la protection des droits de l’homme, n’a pas besoin de [le] souligner »
Et qu’elle « pourrait donner des leçons à ceux qui pensent être en position de faire des déclarations ou, des leçons, donner »
« La Tunisie respecte les dispositions de ses engagements internationaux », a-t-il, sans équivoque, affirmé
En ajoutant que seuls sont poursuivis des accusés « pour des crimes de droit public qui n’ont aucun lien avec leur activités
Partisane, politique ou médiatique, ou avec l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression », et, il a assuré
Qu’« aucun organe non judiciaire n’intervient dans les mesures prises par les juges » dans le cadre de » la conduite de tous ces procès
D’après les éléments précédemment publiés, richement sourcés et argumentés, le lecteur, déduire par lui-même, pourrait [3]
Les aberrations, les tromperies, les arguments rocambolesques qui défient tout bon sens, les dénis de la vérité
Les contre-vérités qui jalonnent cette réponse, ses inexactitudes, ses multiples oublis volontaires tels que les arrêtés
Émanant de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples où la Tunisie fut, à plus d’une occasion, condamnée
Par exemple, pour avoir révoqué, par un simple décret présidentiel, une cinquantaine de juges qui furent innocentés
Par le Tribunal administratif, encore au chômage parce qu’ils n’ont pas été, jusqu’à ce jour, dans leurs fonctions, intégrés
Sans oublier les nombreux communiqués émanant de l’Association des magistrats tunisiens où il est dénoncé
La mainmise du pouvoir sur la justice du pays, « par l’ingérence croissante de l’exécutif, marquée »
Dans le monde judiciaire, que cela soit au niveau des carrières des juges ou de celui de la marche même des procès [2]
Parmi les plus grossiers mensonges qui illustrent cette réplique est l’affirmation que les personnes, comme détenues, mentionnées
Dans le dernier communiqué à charge du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme « n’ont pas été emprisonnées
À cause de leur activité partisane, politique ou médiatique, ni de l’exercice de l’opinion liberté
Ni de celle d’expression », mais uniquement pour des « crimes de droit public », mensonge qui, les annales diplomatiques, va marquer [1]
Alors que, à titre d’exemple, Sonia Dahmani est impliquée dans cinq affaires, toutes, uniquement, basées
Sur le décret 54 et liées à des déclarations médiatiques pour lesquelles, à des peines de prison, elle fut condamnée [4]
Ainsi, pour avoir dénoncé l’existence du racisme en Tunisie, d’un an et six mois de prison, elle avait écopé
Et, Sherifa Riahi, arrêtée, depuis bientôt un an, pour avoir cherché à aider des subsahariens émigrés
Elle était alors en congé de maternité et a été séparée de son bébé, de seulement deux mois, âgé
Dans l’ère saïedienne, quand votre prochain se trouve en danger, essayer de le secourir est considéré péché
Surtout si ce prochain est un migrant subsaharien qui a faim, qui a soif, sans domicile fixe, de surcroît, sans papiers
Auquel cas, si tu le faisais, de participer à un plan visant à installer les migrants, tu serais accusé
N’avait-on même affirmé que, d’« un complot visant à modifier notre composition démographique », il s’agissait
Dérapage en relation avec la théorie complotiste d’extrême droite du « Grand remplacement », par Kaïs Saïed initié [5]
Théorie introduite par Renaud Camus et développée par Éric Zemmour, où les subsahariens sont, contre les musulmans, troqués
Cette restriction drastique de l’espace civique fait suite au musellement des partis politiques qui furent harcelés
Le régime s’est posé en confrontation avec presque toutes les familles politiques et civiles organisées
Les informations erronées contenues dans ladite réplique pourraient être, de fausses nouvelles, qualifiées
Et conduire son auteur à des poursuites judiciaires en vertu de l’article 24 du fameux liberticide décret [4]

Salah HORCHANI

[1] https://www.facebook.com/photo?fbid=1058466376323983&set=a.252639480240014
[2] https://www.legrandsoir.info/monsieur-le-president-kais-saied-la-cour-constitutionnelle-vous-tardez-trop-a-la-creer.html
[3] Voir par exemple, le lien suivant :
https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/090125/tunisie-14-janvier-2011-14-janvier-2025-la-revolution-nous-appelle
[4] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-un-decret-loi-menace-la-libre-expression_6142694_3212.html
[5] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/240922/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres

»» https://www.facebook.com/photo/?fbid=1902352940537426&set=a.120896128683125
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Cinq Cubains à Miami
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