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... repenser une refondation de la gauche avec le Front de gauche et les écologistes.

Philippe Noguès « Le PS s’est droitisé, je suis resté fidèle à mes convictions »

Philippe Noguès est le premier député socialiste à franchir le pas en quittant le parti. Selon lui, ses amis frondeurs dépensent «  une énergie extraordinaire  », pour aucun résultat au final. Parce que «  le parti de Jaurès est devenu le parti de Manuel Valls et Emmanuel Macron ».

Vous venez de quitter le Parti socialiste, quel a été l’élément déclencheur ?

Philippe Noguès C’est une décision mûrie de longue date. Depuis qu’on avait monté ce mouvement des frondeurs, je disais à mes camarades que je croyais peu à la possibilité de faire bouger les choses de l’intérieur. J’ai voulu jouer le jeu jusqu’au congrès. Le congrès a donné les résultats que j’attendais, avec la prédominance de son légitimisme d’appareil... Ensuite, la loi sur le renseignement, la loi Macron et l’utilisation du 49.3 ont été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. De toute façon, je serais parti avant la fin de l’année.

Vous discutez avec d’autres parlementaires PS, que disent-ils ?

Philippe Noguès Nombre d’entre eux partagent mes convictions et le constat que l’on ne mène pas du tout la politique pour laquelle nous avons été élus. Je pense que quelques-uns vont me rejoindre, mais il faut comprendre que, pour beaucoup, l’attachement au Parti reste très fort, et franchir le pas leur est extrêmement difficile. Malgré tout, si nous étions assez nombreux pour former un groupe au Parlement, je pense que ce serait un acte symbolique important.

C’est votre objectif ?

Philippe Noguès Non, ce n’est pas le premier objectif. Je veux surtout redonner aux citoyens le goût de la politique. Pour ça, il faut partir des territoires, parce que la création d’un énième parti groupusculaire ne me semble pas de nature à faire progresser la gauche. Dans mon territoire, je vais essayer de nouer des contacts. D’abord, avec les forces politiques, mais aussi lancer des initiatives sur les projets de ma circonscription et de mon département, parce qu’il faut initier un grand rassemblement qui aille au-delà des partis.


Il y a des réactions contrastées à votre départ...

Philippe Noguès Oui, je reçois énormément de messages de soutien depuis deux jours, mais aussi des messages plus sévères. Principalement, certains me reprochent de trahir le PS : «  Vous avez été élu par des socialistes...  » Moi, je réponds que si trahison il y a, ce n’est pas Philippe Noguès, le député, qui trahit. Car je considère que je suis resté fidèle à mes convictions, aux projets que l’on avait ensemble, à mes valeurs. Mais le PS, lui, s’est droitisé, social-libéralisé, et n’a plus rien à voir avec le parti de 2012. Il suffit de demander leur avis à nos électeurs et de regarder les résultats, élection après élection... Aujourd’hui, le PS en tant que structure n’est plus du tout en mesure de rassembler l’ensemble des forces de gauche.

Vous auriez pu vous tourner vers le Front de gauche ou les Verts...

Philippe Noguès Quand vous avez milité pendant longtemps dans un parti, pouvoir dire, le lendemain de votre démission, que vous allez adhérer à tel ou tel autre, c’est une nouvelle difficulté. Par contre, je pense qu’il faut que nous ayons des discussions, mais je crois aussi qu’il faut dépasser les partis. Ce système est épuisé et, pour réussir, il faut à tout prix ramener les citoyens à la politique.

Du coup, François Hollande ne sera pas votre candidat en 2017 ?

Philippe Noguès Je me vois assez mal aujourd’hui défendre la candidature et faire la campagne de François Hollande après avoir combattu sa politique pendant cinq ans. Même si, malheureusement, on a du mal à voir émerger, pour l’instant, un candidat de gauche crédible pour 2017.

Avez-vous un message à adresser aux frondeurs qui restent au PS ?

Philippe Noguès Nous avions un dîner, mardi soir, je leur ai dit, certes un peu sur le ton de la plaisanterie : «  Je vous lance un appel, rejoignez moi ! Le parti de Jaurès est devenu le parti de Manuel Valls et Emmanuel Macron, et je ne crois plus qu’on soit capable de le réformer de l’intérieur. Il est tombé du mauvais côté de la force...  » Emmanuel Maurel, Laurent Baumel et bien d’autres dépensent une énergie extraordinaire pour quel résultat ? Gagner 4 ou 5 % en interne et, au final, ça ne change rien ! Je crois qu’il faut qu’on se réunisse avec le Front de gauche et les écologistes pour repenser ensemble une refondation de la gauche, et pas forcément sous une forme similaire à celle des partis classiques...

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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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