RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Moment de Vérité pour l’Europe (New York Times)

Jusqu’à ce jour, les faits ont démenti toutes les alertes à l’éclatement imminent de l’euro. Quels que furent leurs discours de campagne électorale, les gouvernements capitulent devant les exigences de la troïka ; tandis que l’intervention de la B.C.E. permet de calmer les marchés.

Ce processus a permis à la monnaie de résister, mais il a également perpétué une austérité profondément destructrice – il ne s’agissait pas de laisser les quelques trimestres de faible croissance de certains débiteurs dissimuler le coût astronomique de cinq années de chômage de masse.

En matière politique, les grands perdants de ce processus sont les partis de centre-gauche, dont le consentement à une austérité implacable – avec pour conséquence l’abandon de tout ce qu’ils étaient censés représenter – leur cause un préjudice bien plus grand qu’à ceux de centre-droit, lorsqu’ils appliquent les mêmes politiques.

Il me semble que la troïka – à mon avis, il est temps d’arrêter de faire semblant de croire à un quelconque changement, il convient donc de revenir à la vieille dénomination – attendait, ou tout du moins espérait que le Grèce rejoue la même histoire. Soit Tsipras adoptait le comportement habituel, en abandonnant une grande partie de sa coalition avant, selon toute probabilité, de se voir contraint à une alliance avec le centre-droit, soit le gouvernement Syriza tombait. Ce qui pourrait encore se produire.

Cependant, à l’heure qu’il est en tout cas, Tsipras semble n’avoir aucune envie de se faire hara-kiri. Tout au contraire, au moment où il se trouve confronté à un ultimatum de la troïka, il prévoit d’organiser un référendum sur l’acceptation de ses termes. Il occasionne ainsi des manifestations d’affliction, aussi nombreuses que les déclarations sur son irresponsabilité, alors qu’en réalité, il fait ce qu’il faut, pour deux raisons.

D’abord, en cas de victoire au référendum, le gouvernement grec aura les pleins pouvoirs, fort d’une légitimité démocratique qui, je pense, a toujours son importance en Europe. (Si tel n’est plus le cas, il faut que, cela aussi, nous le sachions).

Ensuite, Syriza s’est trouvé, jusqu’à présent, dans une position inconfortable, par rapport à un corps électoral que des exigences austéritaires toujours plus grandes ont poussé à bout mais qui, en même temps, est peu enclin à sortir de l’euro. Envisager la réconciliation de ces aspirations a toujours constitué une difficulté, qui se trouve accrue aujourd’hui. En réalité, le référendum demandera aux électeurs de choisir leur priorité, et de donner à Tsipras mandat pour faire ce qu’il faut, si la troïka va jusqu’au bout.

Si vous voulez mon avis, le jusqu’auboutisme des gouvernements et institutions des créanciers, relève d’une forme monstrueuse de démence. C’est pourtant bien ainsi qu’ils ont agi, aussi ne puis-je reprocher à Tsipras de s’en être remis aux électeurs, plutôt que d’accepter l’affrontement.

Origine de l’article : http://krugman.blogs.nytimes.com/2015/06/27/europes-moment-of-truth/?_r=0

Traduit par Hervé Le Gall

27 juin 2015

»» http://echoes.over-blog.com/2015/06/moment-de-verite-pour-l-europe.html
URL de cet article 28874
   
Viêt Nam, voyages d’après-guerres
André BOUNY
Nul mieux qu’un écrivain ne peut faire découvrir un pays. Que saurions-nous de l’Écosse sans Boswell et Johnson et comment nous représenterions-nous la magnificence de l’Orient au XVIe siècle sans les Pérégrinations de Fernaõ Mendes Pinto ? André Bouny s’inscrit dans cette lignée de voyageurs. Sa plume trace avec précision ce que tous les sens perçoivent du Viêt Nam traversé. Elle le fait doublement en accompagnant son texte de ses prodigieux dessins à la mine de plomb qui emmènent le (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Avant, il y avait la tomate. Puis, ils ont fabriqué la tomate de merde. Et au lieu d’appeler la tomate de merde “tomate de merde”, ils l’ont appelée “tomate”, tandis que la tomate, celle qui avait un goût de tomate et qui était cultivée en tant que telle, est devenue “tomate bio”. À partir de là, c’était foutu. »

Inconnu

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.