RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Thème : Troïka

Grèce : Une année de désolation et de cendres

Anastase ADONIS

Hier la Grèce fêtait sa fête nationale, le NON à l’invasion germano-Italienne de 1940. C’était un NON pour la liberté, cela se comprend, mais surtout c’était un NON pour la paix, un NON pour le maintien de la souveraineté, car le premier ministre grec qui l’avait annoncé incarnait le fascisme à la grecque et il pourrait à ce titre, et au nom des affinités politiques avec le régime nazi, proposer une synergie politique à Hitler.

Dans un régime de royauté, avec ou sans chambre parlementaire, le premier ministre obéit au roi, dont les raisons pour s’opposer à Hitler s'accordaient parfaitement avec la conscience politique du peuple. Cette heureuse coïncidence a permis d’entendre aussi ce que le peuple aurait dit, un simple NON. Ce n’est pas un hasard si Syriza a repris le sens du NON du 28/10/1940 pour en faire sa bannière anti-austérité et remporter les élections, aidé par un peuple qui a vu la vraie face de ce dieu que l’UE veut incarner. L’étouffement de l’espace politique grec passait par le balayage d’un revers de la main de ses cris légaux, constitutionnels et légitimes... Dix mois se sont écoulés depuis que la prétendue gestion de la « crise de l’euro » a anéanti les efforts des Grecs pour se faire entendre, comprendre et traiter en tant que peuple d’un pays-membre d’une communauté « civilisée ». La Grèce a fêté son NON cette année avec moins d’espoir politique et moins d’enthousiasme que d’habitude. On ressentait la (...) Lire la suite »

Grèce : pourquoi la capitulation ? Une autre voie est possible (texte de la vidéo avec notes explicatives)

Eric TOUSSAINT

Version texte de la vidéo du même nom

Éric Toussaint analyse de manière critique l’attitude de Syriza en ce qui concerne la dette depuis 2010, pour expliquer comment le gouvernement grec en est venu à signer l’accord funeste du 13 juillet 2015. Une des explications fondamentales est la non prise en compte de l’audit de la dette qui aurait pourtant permis, en suspendant son paiement, de ne pas se soumettre aux diktats des créanciers. Éric Toussaint présente un plan B portant sur la dette, les banques, l’austérité, la monnaie et la fiscalité.

La question de la dette grecque est absolument centrale. À partir de mai 2010 et du premier mémorandum et du moment où se constitue la Troïka entre le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l’Union européenne, cette question reste absolument centrale au cours des années à venir |1|. La Commission d’audit citoyen de 2011 En décembre 2010, la députée Sofia Sakorafa intervient au Parlement en disant qu’il faudrait créer une Commission d’audit de la dette grecque s’inspirant de l’Équateur qui en avait constitué une en 2007-08. Cette députée fait référence à ma participation à cette expérience et dit qu’on pourrait faire appel à mon aide |2|. Il était clair que ce parlement qui était dominé par le PASOK et Nouvelle Démocratie n’avait aucun intérêt à faire la clarté sur la dette, et cette proposition a donc été rejetée. Avec toute une série de mouvements sociaux, et cette députée Sofia Sakorafa, on a décidé de créer une initiative d’audit citoyen de la dette |3|. Cela a pris quelques mois pour être (...) Lire la suite »

Elephteria ou Troïka : Terrorisme financier et dictature des marchés

Pedro DA NOBREGA

« L’épilogue », qui n’apparaît que provisoire, de la crise entre la Troïka et la Grèce illustre d’un jour cru les déclarations de l’ex-Ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis qui déclarait, le 21 avril dernier : «  Le gouvernement doit faire face à un coup d’État d’un nouveau genre. Nos assaillants ne sont plus, comme en 1967, les tanks, mais les banques  ».

Oser présenter comme un succès « historique » ainsi que l’a fait François Hollande le 13 juillet le hold-up contre la démocratie que constitue le document de sept pages avalisé par les dirigeants européens frise l’indécence. Comment qualifier d’« accord », une extorsion en forme d’humiliation qui rappelle plus l’image des « Bourgeois de Calais », venus devant le souverain anglais Édouard III, la corde au cou, lui remettre les clefs de la ville après un long siège. La reddition du gouvernement grec a été obtenue par un étranglement financier qui relève du terrorisme financier accompagné de tous les chantages et menaces possibles et couvert par un bombardement médiatique qui avait tout de la Blitzkrieg. Si elle permet à la Grèce de rester dans la zone euro, comment oser invoquer comme l’a fait François Hollande « le respect des règles » lorsqu’elles été toutes consciencieusement piétinées pour disqualifier toute velléité de rompre avec le diktat austéritaire qui tient lieu de dogme sacré dans l’Union Européenne. (...) Lire la suite »
La fiancée du « pirate » s’appelle peut-être « liberté »

Varoufakis voulait contourner son administration. Chavez l’avait fait.

Maxime VIVAS

La presse titre sur le projet secret (« un scénario digne d’un polar ») de Yanis Varoufakis de pirater son propre ministère, plus précisément la plate-forme de l’administration fiscale grecque, afin de créer un système bancaire parallèle.
Ce fut plus qu’un projet.

Une équipe de haut niveau avait été formée, le célèbre économiste américain James K. Galbraith y travaillait (bénévolement). Ce fut une amorce de « Plan B » pour le cas où le pays se retrouverait en manque de liquidités de par la volonté de ses prédateurs européens. Scandaleux ? Varoufakis : « La direction générale des finances publiques, au sein de mon ministère, était contrôlée entièrement et directement par la troïka (BCE, Commission européenne et FMI). Elle n'était pas contrôlée par mon ministère, par moi, ministre, elle était contrôlée par Bruxelles. Le directeur général est désigné via une procédure sous le contrôle de la troïka. Imaginez, c'est comme si les finances étaient contrôlées par Bruxelles au Royaume-Uni. » Afin de reprendre la main sur le système, le ministre avait nommé directeur général des systèmes d'information un ami d’enfance, professeur en technologie de l'information à l'Université Columbia. Yanis Varoufakis : « Nous avons décidé de pirater le logiciel de notre propre ministère pour copier les (...) Lire la suite »

Moment de Vérité pour l’Europe (New York Times)

Paul KRUGMAN

Jusqu’à ce jour, les faits ont démenti toutes les alertes à l’éclatement imminent de l’euro. Quels que furent leurs discours de campagne électorale, les gouvernements capitulent devant les exigences de la troïka ; tandis que l’intervention de la B.C.E. permet de calmer les marchés.

Ce processus a permis à la monnaie de résister, mais il a également perpétué une austérité profondément destructrice – il ne s'agissait pas de laisser les quelques trimestres de faible croissance de certains débiteurs dissimuler le coût astronomique de cinq années de chômage de masse. En matière politique, les grands perdants de ce processus sont les partis de centre-gauche, dont le consentement à une austérité implacable – avec pour conséquence l’abandon de tout ce qu’ils étaient censés représenter – leur cause un préjudice bien plus grand qu’à ceux de centre-droit, lorsqu’ils appliquent les mêmes politiques. Il me semble que la troïka – à mon avis, il est temps d’arrêter de faire semblant de croire à un quelconque changement, il convient donc de revenir à la vieille dénomination – attendait, ou tout du moins espérait que le Grèce rejoue la même histoire. Soit Tsipras adoptait le comportement habituel, en abandonnant une grande partie de sa coalition avant, selon toute probabilité, de se voir contraint à une (...) Lire la suite »
Qui a falsifié les comptes, a emprunté, s’est enrichi, a ruiné la Grèce, l’a dépouillée, l’a livrée à la Troïka...? Qui doit payer ?

Les députés grecs réclament une commission d’enquête

Anastase ADONIS

Avec les signatures de tous les membres des partis politiques SYRIZA et ANEL, la coalition gouvernementale qui a porté l’extrême gauche au pouvoir a déposé (Mardi 31 Mars 2015) devant le Parlement la demande d’une création d’une commission d’enquête (voir ci-après) qui examinera les raisons et attribuera les responsabilités pour la mise sous tutelle de l’Etat aux conditions du Memorandum.

La proposition a été adoptée. Elle comporte 3 pages et le débat en séance plénière aura probablement lieu le lundi 6 Avril. Cette commission aura en charge les enquêtes qui porteront sur les quatre périodes, les périodes des gouvernances qui se sont succédé aux affaires depuis le début de la crise de l’euro, soient : Octobre 2010 – Mai 2010, Pour le premier accorde de prêt Mai 2010 – Novembre 2011 Pour le deuxième accord de prêt Novembre 2011 - Mai 2012 Mise en œuvre de PSI Mai 2012 - Janvier 2015 Coalition pour le Memorandum Pour les profanes : MoU = Memorandum of Undertanding PSI = Private Sector Involvment TAIPED = Caisse Publique de Valorisation de la Richesse Privée (en charge de liquider le patrimoine de l’Etat) dont le directeur, nommé par le gouvernement, a carte blanche pour ce faire. L’objectif de la proposition, qui ne cite pas des personnes nominativement, est d’attribuer les responsabilités politiques. Après une première citation du soi-disant plan de sauvetage, qui a permis de (...) Lire la suite »
13 
Un mythe de Sisyphe pour le peuple

La Grèce dans la tourmente

Chems Eddine CHITOUR

« Les socialistes français, c’est comme les pigeons de la cathédrale. Quand ils sont en haut, ils vous chient dessus. Quand ils sont en bas, ils vous bouffent dans la main. » Propos attribués à Martin Schulz, président du Parlement européen.

Une fois de plus la Grèce se signale par la détresse de son peuple après la victoire de Syriza qui nous a fait croire que les choses pouvaient changer. « La Grèce de l'Antiquité écrit Jean-Marie Berniolles, a été le berceau miraculeux d'une philosophie dépouillée d'une spiritualité, d'un recours au divin qui étaient pourtant partie intégrante de la culture grecque. La Grèce a ainsi légué à l'Europe, une philosophie, une pensée, une culture profondément méditerranéenne qui a été prolongée par la civilisation arabe à son apogée après Rome, qui lui ont permis de développer les sciences, la littérature, les arts... indépendamment d'une église par ailleurs très pesante. En cela nous devons beaucoup à la Grèce. Changer la société, ce qui est un impératif parce que le système ultralibéral a mis l'humanité à l'arrêt au niveau économique et l'a dégradée sur le plan de la morale, alors que pour survivre elle doit s'adapter et progresser, nécessite une profonde réflexion notamment sur les mécanismes d'exploitation des peuples et (...) Lire la suite »
26 

Le ‘pillage’ de Gaza par la Troïka : Israël, l’AP et l’UNRWA (Al-Akhbar)

Orouba OTHMAN

Le dossier de la reconstruction de Gaza regorge de paradoxes cruels dont le résultat immédiat sera d'apporter encore plus de misère et de souffrances à la petite enclave, après le fragile accord de cessez-le-feu. Ce qui soulève le plus le cœur des Gazaouis c'est que les mêmes mains qui ont largué des tonnes d'explosifs sur leurs têtes, vont maintenant leur faire la charité et tirer profiter de la reconstruction. Les Gazaouis ont payé le prix du sang tandis que leurs assassins se verront récompensés par les profits qu'ils tireront de la reconstruction de la bande de Gaza, sans compter que cela leur permettra de mieux les espionner avec l'aval de la Communauté International.

Gaza – Maintenant que le temps a passé et qu'on peut se rendre compte de la réalité de la situation, il est clair que la reconstruction de la bande de Gaza va être une affaire lucrative pour plusieurs entités dont l'Autorité Palestinienne (AP). Cette dernière prétend s'émouvoir du nombre de Gazaouis déplacés et sans abri, mais elle fait semblant de ne pas voir l'aspect "récompense" de ces accords au travers de deux organismes d'investissement notamment : le Fonds d'Investissement Palestinien et le Conseil Economique Palestinien pour le Développement et la reconstruction (CEPDR). Par l'intermédiaire de ces deux organismes, d'énormes quantités d'argent vont aboutir dans les poches de la compagnie israélienne Nesher à qui l'AP a confié l'importation de matériaux de construction, en particulier du ciment, et une autre partie du gâteau va venir gonfler celles de L'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA). Ce trio (Israël, UNRWA et AP) se (...) Lire la suite »

Le Parlement européen questionne (à moitié) la Troïka

Jérôme DUVAL, Fatima MARTIN

L’examen de la troïka réalisé par le Parlement Européen justifie les graves déficiences démocratiques et juridiques de la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) envers les pays soumis au « programmes » de sauvetages financiers qu’ils mènent depuis quatre ans.

Malgré l’intention dissimulée de blanchir la Troïka, le rapport préliminaire du Parlement européen ne peut s’empêcher de signaler de multiples irrégularités. Cette évaluation comprend des questionnaires envoyés aux principaux responsables, qui, en toute impunité, ne répondent pas ou bien ne le font qu’à moitié. Dépendant du Comité des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le projet de rapport, signé par Othmar Karas et Liem Hoang Ngoc, oublie curieusement et inexplicablement, le sauvetage du secteur bancaire espagnol en juin 2012 représentant jusqu’à 100 milliards d’euros (desquels on dit qu’il a été utilisé 41,3 milliards). Le rapport préliminaire, qui devrait être rendu définitif peu avant les élections européennes, en avril, signale de grandes irrégularités de la troïka, et justifie son action à plusieurs reprises. Parlant de « l’immense défit de la troïka », il défend l’idée selon laquelle « le temps s’épuisait, les obstacles légaux devaient être écartés, la peur d’une fusion du noyau de la (...) Lire la suite »

Obstination aveugle de la Troïka pour la croissance... des inégalités

Jérôme DUVAL

Dans la foulée de sa cinquième mission en Espagne, entre le 2 et le 13 décembre 2013, la Troïka – Commission européenne (CE), Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) – a applaudit le chemin parcouru jusqu’au sauvetage bancaire alors qu’elle continue à réclamer au gouvernement espagnol qu’il poursuive dans la même direction de l’austérité mortifère pour la population.

Concrètement, elle a demandé au gouvernement qu’il approfondisse la réforme du travail en flexibilisant encore plus le contrat à temps partiel, qu’il élimine le mal nommé « déficit de tarif » de l’électricité en le transférant en dette publique à long terme pour tous pendant que les consommateurs continuent à voir leurs factures augmenter, qu’il aborde la réforme fiscale en taxant de façon régressive la majorité de la population qui a le moins, etc. |1| Peu importe que cela fasse vaciller la démocratie et plombe les droits humains, l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, est sortie au troisième trimestre 2013 d’une récession de deux ans, avec une petite mais sacrée croissance de +0,1% par rapport au trimestre antérieur. En dépit du fait que celle-ci ne se répartira pas de manière équitable et que la grande majorité de la population n’en profitera pas, c’est bien ce qui compte pour la Troïka et le gouvernement. Il faut signaler que le fonds de sauvetage (MES) et la Commission européenne maintiendront leur (...) Lire la suite »
afficher la suite 0 | 10