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Un mythe de Sisyphe pour le peuple

La Grèce dans la tourmente

« Les socialistes français, c’est comme les pigeons de la cathédrale. Quand ils sont en haut, ils vous chient dessus. Quand ils sont en bas, ils vous bouffent dans la main. » Propos attribués à Martin Schulz, président du Parlement européen.

Une fois de plus la Grèce se signale par la détresse de son peuple après la victoire de Syriza qui nous a fait croire que les choses pouvaient changer. « La Grèce de l’Antiquité écrit Jean-Marie Berniolles, a été le berceau miraculeux d’une philosophie dépouillée d’une spiritualité, d’un recours au divin qui étaient pourtant partie intégrante de la culture grecque. La Grèce a ainsi légué à l’Europe, une philosophie, une pensée, une culture profondément méditerranéenne qui a été prolongée par la civilisation arabe à son apogée après Rome, qui lui ont permis de développer les sciences, la littérature, les arts... indépendamment d’une église par ailleurs très pesante. En cela nous devons beaucoup à la Grèce. Changer la société, ce qui est un impératif parce que le système ultralibéral a mis l’humanité à l’arrêt au niveau économique et l’a dégradée sur le plan de la morale, alors que pour survivre elle doit s’adapter et progresser, nécessite une profonde réflexion notamment sur les mécanismes d’exploitation des peuples et de l’être humain. » (1)

« Des premières aides de plusieurs centaines de milliards à l’arrivée du parti-austérité, Syriza, au pouvoir en passant par les vives tensions avec ses partenaires européens et notamment l’Allemagne, revivez la chronologie de cinq années de crises profondes en Grèce dont l’avenir au sein de la zone euro reste incertain. D’abord, un déficit qui explose. Puis, des aides financières colossales conditionnées par des mesures drastiques. Exaspérée de payer pour des riches exonérés d’impôts, asphyxié financièrement, les Grecs se tournent fin janvier vers celui qui leur promet de mettre fin à « cinq années de souffrances et d’humiliations » : Alexis Tsipras, chef de file du parti de gauche. Le nouveau Premier ministre doit s’incliner face à la « realpolitik » européenne qui lui accorde quatre mois de sursis mais lui a fait renoncer à ses principales promesses de campagne. Ce qui provoque la colère des Grecs qui n’hésitent pas à parler de « trahison » et celle de certains de ses...propres ministres. Et pour enfoncer le clou : la validation définitive de l’accord est suspendue, une nouvelle fois, à l’humeur de députés...allemands. Une vraie tragédie grecque ! » (2)

Quelles sont les raisons de ces échecs ?

J.M.Berniolles pense que « L’échec de méthodes traditionnelles devrait inciter les états-majors syndicaux, ainsi que les partis politiques engagés dans des projets de changement de système, à réfléchir et à proposer des analyses ouvrant la voie à des méthodes de luttes plus efficaces. Il n’en est rien et nous verrons que Syriza s’est présenté à cette phase d’affrontement avec les représentants du système, complètement démuni à cause d’une absence totale de réflexion de fond qui l’a empêché d’utiliser des atouts majeurs. Avec, en plus, la croyance naïve qu’il lui était possible de diviser les pays des traités européens et notamment de s’appuyer sur la France, afin de contrer l’Allemagne, le gardien rigide d’un système ultralibéral maintenant inscrit dans les institutions européennes. » (1)

« La grande capitulation des responsables politiques devant le système a notamment permis aux banques privées de mettre la main sur la monnaie. Un laxisme complet a permis à l’ingénierie financière de créer beaucoup de produits dérivés, d’utiliser des paradis fiscaux et des filières de transferts de capitaux discrètes. (...) Aujourd’hui nous sommes sous le joug d’un capitalisme financier qui se trouve au-delà des pays, y compris l’Angleterre et les EU qui abritent les deux plus grandes places financières, et qui n’est pas rattaché à une culture... Une sorte de pouvoir supérieur occulte. Dont une arme majeure est constituée par son emprise sur la monnaie. (...) La Grèce est devenue le pays des accords européens le plus sinistré. A partir d’un premier défaut de paiement en 2012, dont la charge a été renvoyée sur le secteur public, les exigences de l’eurogroupe et l’action de la Troïka, BCE, Commission européenne et FMI, ont conduit à la ruine de ce pays avec une chute vertigineuse de son PIB, un appauvrissement dramatique de sa population et un littéral dépeçage de ses richesses au profit d’intérêts privés. (...) Parce que la Grèce est incapable de payer même les simples intérêts de sa dette et d’avoir une mince marge de manoeuvre budgétaire. Il s’agit aussi d’imposer à la Grèce de ne pas revenir sur les privatisations qui permettent aux intérêts privés d’exploiter les richesses grecques. L’emblématique membre de Syriza, Manolis Glezos, ne s’y est pas trompé qui a dénoncé un habillage de mots pour cacher une capitulation devant l’eurogroupe. » (2)

La capitulation grecque

C’est par ces mots guerriers et sans concession, qu’Eric le Boucher, avec une rare délectation, s’est fait plaisir et avec un langage qui ne l’honore pas, traite d’une façon désinvolte la douleur du peuple grec et les tentatives de ses leaders de garder un semblant de dignité face à une Allemagne représentée par son ministre des Finances Wolfgang Schaüble, qui ne connaît qu’un mot « Nein ! ».

Nous lisons : « Contrairement aux rodomontades, le gouvernement grec a fini par accepter les conditions de la troïka. Une dure leçon pour les populistes d’extrême gauche comme d’extrême droite. Le quotidien allemand Bild raconte cette histoire inouïe. Le gouvernement grec a envoyé une lettre à Bruxelles, jeudi 19 février, qui énumérait ses nouvelles propositions dans la difficile négociation avec ses partenaires, la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI. La fameuse troïka dont le gouvernement grec ne voulait plus entendre parler ! Une lettre de capitulation sous conditions : Athènes accepte de se plier à l’intégralité de ce que demande la troïka mais que c’est provisoire, il y aura des inflexions à venir ». L’Allemagne sitôt cette missive connue a répondu sèchement : c’est " nein ". (...) La Grèce doit revenir à la situation d’avant-l’élection législative, au programme d’aide signé par son prédécesseur. Point. Et c’est l’accord qui a été finalement conclu vendredi 20 février en dépit des tentatives de communication d’Athenes pour sauver la face. » (3)

Prenant le parti de l’Allemagne – toujours du côté des forts – il écrit : « Ce qui est devenue l’hystérie allemande contre les Grecs de Syriza, à force d’avoir été insultés, constamment comparés aux nazis, et appelés « à payer », toujours « à payer » pour un pays qui triche en permanence et qui continue de filouter avec les disciplines européennes. J’avais vu cette colère monter en Allemagne mais je n’imaginais pas qu’elle avait atteint ce niveau. Les Grecs le paient cher. La deuxième leçon vient de l’incroyable impréparation de Syriza. Ce parti populiste prétendait gouverner son pays sur une ligne opposée à celle de ses prédécesseurs depuis le début de la crise des dettes en 2010. (...) Il croyait que le peuple grec ayant voté, tous les autres peuples européens, soit allaient se soulever pour les rejoindre, soit allaient accepter le nouveau programme du valeureux gouvernement Tsipras. C’était une naïveté complète, une méconnaissance totale des lois européennes, une erreur grave sur le rapport de force (...) Le malheur vient non pas du constat. (...) Le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, a passé son temps à faire le gros malin dans les réunions, sur les TV et sur les réseaux sociaux, sans avoir de programme précis, concret, qui sache jouer finement avec les engagements passés, et qui soit acceptable. (...) Son pays paie aujourd’hui très fort ses fanfaronnades et sa totale incompétence. (...) Mais voilà, le succès des populistes vient de ce qu’ils vendent du rêve... Que leurs électeurs regardent ce qui s’est tristement passé en Grèce. » (3)

La santé économique de l’Allemagne

On sait que les pays du Sud de l’Europe ont une santé économique et financière chancelante comparée aux pays du « Nord » Justement parmi ceux-ci la locomotive de l’Europe, l’Allemagne affiche une santé économique insolente. « Tous les comptes publics de l’Allemagne sont au vert. L’excédent des comptes publics s’est révélé légèrement plus important que prévu, à +0,6% du PIB en 2014. Au total, l’Allemagne fait état de recettes supérieures de 18 milliards d’euros à ses dépenses. Après la croissance révisée à la hausse à 1,6% et un excédent commercial record à 217 milliards d’euros. Avec un an d’avance le gouvernement d’Angela Merkel est parvenu à équilibrer son budget dès 2014. De la Commission européenne au FMI, on souhaiterait que Berlin utilise ses marges de manœuvre budgétaires pour stimuler davantage la croissance européenne. » (4)

La situation sérieuse de la dette de la France

Dans la même charrette que les pays du Sud, on trouve la France qui fait cependant l’objet d’un traitement spécifique . Un autre mordu du néolibéralisme, Jean- Marc Sylvestre fantasme sur le couple franco-allemand et s’en prend à la gauche d’après lui responsable de la situation économique peu enviable de la France. Ecoutons-le : « La situation économique comparée dans les deux pays qui est sans doute le premier sujet de discussion et de vexation. L’économie allemande et surtout les entreprises allemandes ont désormais les moyens d’organiser des rattrapages de salaires importants, notamment dans l’industrie avec un smic qui est désormais plus élevé qu’en France. (...) Ceci étant, le gouvernement allemand et le ministre de l’Economie acceptent de plus en plus mal les critiques qui leur sont adressées, et la majorité de ces critiques à peine feutrées viennent de France. Encore un effort, mais le Parti socialiste français est parti pour prouver que si l’Allemagne est devenue aussi forte c’est en affaiblissant les autres pays de la zone euro. Pas mal. Ils sont riches parce que nous (qui) sommes pauvres. Bravo ! ». (5)

« Que de lâchetés, laxisme, mensonges et erreurs insultantes vis-à-vis de l’Allemagne de notre côté ! Comment pourrons-nous jamais rattraper les conséquences des mensonges, louvoiements et autres manoeuvres de basse politique de ceux que nous appelons nos dirigeants ? Même caricatural, Martin Schulz a trouvé le meilleur raccourci possible et il a raison ! Les exécutifs de gauche français et grec (ordre alphabétique :-) sont dans la même logique de roublardise et de gain de temps (en espérant un miracle). Ils ne maîtrisent rien et essayent toutes les combines les plus foireuses pour faire illusion auprès de leur électorat bas de plafond. Les Grecs finiront par quitter l’Europe et l’Euro...mais auront gagné quelques mois (et quelques millions) et partiront avec une dette encore un peu plus grosse en faisant un bras d’honneur ! La chancelière n’a d’autre choix que de les laisser se vautrer dans leur bauge et de « laisser faire la nature » ! » (5)

Le déficit budgétaire supérieur à 4%

Pourtant cette année la France a été aidée d’une façon conséquente par la baisse drastique des prix du pétrole qui lui a fait gagner 8 milliards d’euros. Selon une dépêche de l’AFP du 25 janvier. Bruxelles a accordé mercredi, de justesse, un nouveau délai à la France jusqu’en 2017 pour ramener son déficit sous la barre des 3%, mais entend serrer la vis au pays abonné aux dérapages budgétaires.

Curieusement le deux poids, deux mesures s’applique à la deuxième économie de la zone euro qui a jusqu’ici toujours bénéficié de la clémence de la Commission : elle a déjà obtenu deux délais pour ramener son déficit sous 3% et son projet de budget 2015 n’a pas été retoqué malgré des insuffisances en termes de réduction du déficit structurel.

Une situation, lit-on la dépêche de l’AFP qui irrite ses partenaires, qui y voient un traitement de faveur. Le scénario d’un délai de trois ans hérissait au plus haut point certains membres de la Commission, dont son représentant allemand Gunther Oettinger, chargé de l’Economie numérique. Lundi, dans les pages du quotidien économique Handelsblatt, il protestait contre le possible octroi d’un tel répit à Paris. L’objectif pour 2017 est jugé peu crédible par de nombreux analystes, compte tenu du calendrier politique. La France se montre sereine sur sa capacité à réduire son déficit public à 3% du PIB d’ici 2017 après un énième sursis (...) Une largesse de trop pour de nombreux pays européens qui ont été contraints à des efforts budgétaires sur des périodes plus courtes et soupçonnent un traitement de faveur. »

Pour rappel La dette de la France progresse plus vite que son PIB. De 1980 à 2010 elle est passée de 20% à 80% du PIB. Les remboursements deviennent lourds : près de 50 Mds par an. Toutes les recettes de l’impôt sur le revenu ne suffisent pas au remboursement de la dette. La barre des 2000 milliards s’approche, elle pourrait être franchie cette année.

On comprend alors la colère des Allemands face à ce traitement d faveur visà vis de l’Allemagne par le commissaire européen Pierre Moscovici : « La décision de Commission européenne d’accorder à Paris deux ans supplémentaires pour réduire son déficit public a suscité les critiques acerbes du centre-droit allemand, qui dénonce une application des règles budgétaires à la carte. La France aura un peu plus de temps pour ramener son déficit public sous la barre des 3 % de son PIB annuel en échange de nouveaux efforts sur le front des réformes économiques et d’une réduction plus importante que prévu du déficit structurel (hors effet de conjoncture) en 2015. La « clémence » de la Commission face à Paris, mauvais élève du respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance depuis des années, n’a pas été du goût de tous. Au Parlement européen, Herbert Reul, le président du groupe de centre-droit allemand, parle d’une « déception amère » (6)

Angelika Niebler, présidente du groupe de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) au Parlement, a également exprimé sa déception face à la décision de la Commission. La Commission ne remplit pas son rôle de protecteur du pacte de stabilité et de croissance, a-t-elle déclaré. (…) Les États membres aussi étaient hésitants à ce sujet. Le fait que la Commission utilise son pouvoir de décision pour agir en faveur des mauvais élèves en matière de déficit et ce, sans aucune sanction, est une provocation », s’est indignée Angelika Niebler. Pour Herbert Reul, il peut paraître « déroutant qu’un gouvernement rebelle comme celui de la Grèce se retrouve piégé dans un litige concernant sa dette, alors que les cas d’autres pays sont maniés avec des pincettes ». (6)

Justement, Michel Lhomme résume d’une façon magistrale l’amère réalité du mythe de Sisyphe grec Nous l’écoutons : « L’accord intervenu à Bruxelles, entre la Grèce et les 18 membres de l’Eurogroupe, ne serait-il pas un modèle de mensonges et d’impostures ? (...) La Grèce demeure plus que jamais dans l’impossibilité de rembourser ses dettes et aucune réforme interne ne peut lui permettre de retrouver sa compétitivité économique étranglée par une monnaie unique inadaptée. (...) Le diktat imposé par l’Allemagne pour poursuivre la dévaluation interne, qui est en fait une véritable purge pour le peuple grec, est à proprement parler une déclaration de guerre à tous les peuples du Sud de l’Europe et indirectement à la France de demain. (...) Depuis plus de cinq ans, l’austérité décidée par le FMI et ceux que l’on nomme la « troïka » ont provoqué des dégâts insupportables pour la société grecque. Les responsables sont les prévaricateurs, ceux qui, en complices de la banque Goldman Sachs, ont détourné les finances publiques, et l’institution européenne elle-même, pervertie par les lobbies financiers, qui a détruit l’économie grecque déjà fragile en anéantissant l’agriculture, en favorisant la concentration urbaine sur les métropoles. (...) Au rythme actuel de ses remboursements, la Grèce ne pourra jamais de toute façon rembourser cette dette, largement supérieure à son PIB. La solution est dans l’annulation pure et simple des dettes comme dans le cas des pays d’Amérique latine dans les années 80-90 (...) » (7)

Malgré ses douze travaux d’Hercule, du fait du mythe de Sisyphe toujours recommencé avec une dette ingérable, c’est de fait une victoire à la Pyrrhus que la victoire de Syriza. Sombres jours pour le peuple grec à moins d’un miracle car les peuples européens ne sont pas encore mûrs pour briser leurs chaînes.

Chems Eddine Chitour

1. JM Berniolles : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-triste-demonstration-grecque-164205

2. Guillaume Errard http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015 /02/2/20002-20150227ARTFIG 00004-finances-crise-politique-tensions-sociales-cinq-ans-de-tragedie-grecque.php

3. http://www.slate.fr/story/98241/capitulation-grecque-europe-dette

4. Nicolas Barotte http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/02/24/20002-20150224ARTFIG00204-tous-les-comptes-publics-de-l-allemagne-sont-au-vert.php

5. http://www.atlantico.fr/decryptage/entre-hollande-et-merkel-c-est-fini-jean-marc-sylvestre 2026053.html

6. http://www.euractiv.fr/sections/euro-finances/lallemangne-outree-par-la-clemence-de-bruxelles-sur-le-deficit-francais

7. Michel Lhomme http://metamag.fr/metamag-2712-LA-GR%C3%88CE—repousser-et-attendre-encore-quatre-mois-Pourquoi-un-tel-defaut-de-realisme-.htmltml

 http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/211980-un-mythe-de-sisyphe-pour-le-peuple.html
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COMMENTAIRES  

11/03/2015 02:46 par Dwaabala

Il existe des opinions plus intéressantes et des analyses aux perspectives plus ouvertes sur ce qui se passe en ce moment en Europe avec la Grèce.

11/03/2015 08:08 par Venceremos

Cet article est à la limite de l’enfumage du lecteur du GS.

Il s’appuie sur des citations d’auteurs dont il est difficile et parfois impossible de savoir qui ils sont (J.M.Berniolles, Michel Lhomme, Guillaume Errard …) ou de journalistes, dont on ne dit pas qui les rémunère. Exemple : Éric Le Boucher, dont il n’est pas dit qu’il est directeur de la rédaction du magazine économique Enjeux-Les Échos, cofondateur du magazine en ligne Slate.fr., journaliste à L’Usine Nouvelle et au Monde, chroniquer économique à Europe 1.

Pariant sur notre ignorance et notre manque de temps pour rechercher, Chems Eddine Chitour nous les donne à lire comme références objectives qui vont valider sa conclusion. Plusieurs liens qu’il donne comme outils pour vérifier ne fonctionnent pas et les autres ouvrent sur des articles de sites que le FMI, le MEDEF et la BCE pourraient subventionner.

Exemple du procédé : le paragraphe 2, entre guillemets, compte 12 lignes et l’auteur n’est pas cité. Pour savoir qui il est, un renvoi en « note (2) » nous invite à cliquer sur un lien… qui ne s’ouvre pas.

L’article de Chems Eddine Chitour est structuré de telle sorte que des longs passages de ces auteurs sont cités sans qu’on sache par moment qui parle. Et dans ce salmigondis, des contre-vérités ENAURMES sont livrées sans recul comme : «  Il [ Syriza « ce parti populiste »] croyait que le peuple grec ayant voté, tous les autres peuples européens, soit allaient se soulever pour les rejoindre, soit allaient accepter le nouveau programme du valeureux gouvernement Tsipras. C’était une naïveté complète, une méconnaissance totale des lois européennes, une erreur grave sur le rapport de force… »

Syriza croyait que tous les peuples d’Europe allaient se soulever pour la Grèce ?

Ou encore : «  Ce qui provoque la colère des Grecs qui n’hésitent pas à parler de « trahison » et celle de certains de ses...propres ministres… »
Le peuple grec est en colère contre son gouvernement ?

Je termine par cette citation d’Eric Le Boucher, dans « L’Opinion » le 2 mars 2015 : « Les nationaux-populistes sortent le revolver, inévitablement. En Argentine, au Venezuela comme en Russie, les mêmes causes produisent les mêmes effets, catastrophiques ».

Cet article de Chems Eddine Chitour est une offense aux lecteurs du GS.

11/03/2015 08:14 par Vigie

Pour savoir qui est Eric Le Boucher que Chems Eddine Chitour cite abondamment pour nous convaincre de la trahison de ces couilles molles de Grecs qui n’ont même pas été fichus de donner la fessée à Merkel (et maintenant, c’est interdit par l’UE. bureau des "Pam-pam, cu-cul"), voir :

http://www.acrimed.org/article2791.html

Eric Le Boucher y prend sa fessée (déculottée).

11/03/2015 08:17 par CN46400

Ce texte pourrait être écrit par à peut près tous les pontes plus ou moins autoproclamés de Bruxelles. Comme eux, il refuse de donner, à Syriza, le moindre délai. Elu en février, Tsipras, qui n’a obtenu qu’un peu plus du tiers des voix, devrait avoir renversé la table avant la fin du mois de mars. Le gauchisme est donc toujours une "maladie infantile" qui profite toujours au capital !

11/03/2015 10:31 par gérard

Je ne peux qu’être que d’accord sur tout ce qui est dit précédemment, et qui pose deux interrogations :
 Pourquoi Chems Eddine CHITOUR, est-il si souvent à la Une alors qu’il me semble que ses articles sont assez souvent sujet à controverses ?(enfin, c’est ma vision...)
C’est un pote de la maison ?....J’plaisante !
 Il y a un article, aussi sur le Grand Soir, qui lui est d’une toute autre facture :
« Fin de partie pour Syriza ? Pas si vite… »
http://www.legrandsoir.info/fin-de-partie-pour-syriza-pas-si-vite.html
...mais il est placé dans les coulisses !

11/03/2015 11:28 par Maxime Vivas

@ Gérard

- Il y a un article, aussi sur le Grand Soir, qui lui, est d’une toute autre facture :
« Fin de partie pour Syriza ? Pas si vite… »
http://www.legrandsoir.info/fin-de-partie-pour-syriza-pas-si-vite.html
...mais il est placé dans les coulisses !

Il est placé dans la colonne de droite parce qu’on ne peut pas publier en pleine page tous les articles sur la Grèce.

Pour l’instant, il est plus lu que celui de Chems Eddine Chitour. Grâce à votre intervention, ça va continuer. Merci.

11/03/2015 14:14 par Cunégonde Godot

Un bon article qui ne prend aucun gant de chirurgie pour remuer le couteau dans la plaie européiste. On comprend aisément pourquoi il désespère la petite bourgeoisie fervente europhile (et néanmoins "degauche") lectrice du Grand Soir...

11/03/2015 15:00 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Les lecteurs du Grand Soir qui s’expriment dans les commentaires pensent à soutenir la Grèce en lutte, et comme le montrent @ Venceremos, Vigie, ce que résume ainsi @ CN46400 :

Ce texte pourrait être écrit par à peu près tous les pontes plus ou moins autoproclamés de Bruxelles.

du côté desquels vous déclarez donc vous ranger en approuvant si haut l’article !

11/03/2015 18:43 par Feufollet

Oui, cet article est un gros mélange sens
Je le trouve aussi indigne de notre attente d’éclairage
Ses attaques contre Syriza sont dignes de n’importe quel perroquet de la droite libérale
A part discréditer un mouvement populaire qui aspire au changement
Il ne sert à rien

11/03/2015 18:52 par µarc

si je lis bien la banderole sur la photo qui accompagne l’article elle dit :
"ce soir le fascisme meurt",
beau rêve, peut être prématuré,
en tout cas venant d’un autre monde que cet article et ce n’est pas en France qu’on voit de telles manifestations.

11/03/2015 19:15 par Maxime Vivas

@ Cunégonde Godot

Un bon article qui ne prend aucun gant de chirurgie pour remuer le couteau dans la plaie européiste

Aucun gant non plus pour énoncer des contre-vérités qui portent atteint à la crédibilité de l’auteur que nous avons si souvent publié : 260 fois.

On a un vrai problème, là.

11/03/2015 20:34 par Dwaabala

Les sources citées par l’auteur.
JM Berniolles Agoravox, Bellaciao
Guillaume Errard Le Figaro
slate : Éric Le Boucher, journaliste à L’Usine Nouvelle et au Monde, chroniqueur économique à Europe 1. Cependant, slate a publié l’article remarquable : « Fin de partie pour SYRIZA ? Pas si vite... »
Nicolas Barotte Le Figaro
Atlantico Jean-Sébastien Ferjou est l’un des fondateurs d’Atlantico dont il est aussi le directeur de la publication. Il a notamment travaillé à LCI, pour TF1 et fait de la production télévisuelle.
Euractiv : General Supporters : Bill & Melinda Gates Foundation, Sanofy, Nickel Institute, etc.
Michel Lhomme (?) J’ai lu un de ses articles, dirigé contre le FN.

L’auteur est extrêmement occupé à étayer son parti pris contre l’action du gouvernement grec, bref, il a le nez dans le guidon.

12/03/2015 15:24 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
Les lecteurs du Grand Soir qui s’expriment dans les commentaires pensent à soutenir la Grèce en lutte

La petite bourgeoisie de la gauche "radicale" française fervente européiste soutient la "Grèce en lutte". Elle soutient le pendu après avoir contribué à installer la potence, en somme.
Qui vivra verra. En attendant la gauche autoproclamée "radicale" se la joue sur tous les tableaux. Tranquille...

12/03/2015 17:01 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Et vous, que faites-vous pendant ce temps, sinon vitupérer la gauche, qu’elle soit grecque ou française ?

13/03/2015 06:45 par Cunégonde Godot

Le capitalisme mondialiste a fabriqué l’ "Europe" ; avec la droite et les sociaux-démocrates la gauche dite "radicale" est européiste ; la gauche "radicale" française est donc capitaliste.
Révélant comme jamais son ambivalence euromondialiste (capitaliste), l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce est le point névralgique des contradictions de la petite-bourgeoisie europhile productrice de la doxa "gauche radicale".
Comique. Tristement comique...

13/03/2015 13:16 par Prof Chems Chitour

A celles et ceux qui me font procès

Mon article donnerait à penser que je reçois mes ordres de Bruxelles et que je crie "Haro sur les Grecs"
Je voudrai simplement rappeler ma position à travers quelques contributions que je vous prie de lire
http://www.legrandsoir.info/faut-il-12-autres-travaux-d-hercule-de-la-grece-pour-satisfaire-les-banksters-de-la-finance.html
http://www.alterinfo.net/LA-VICTOIRE-DE-SYRIZA-Tragedie-grecque-ou-debut-du-printemps-des-peuples_a110295.html
Ce n’est qu’un échantillon. J’ai le plus profond mépris s’agissant des théoriciens autoproclamés et des journalistes mainstream qui tirent sur les ambulances
Ce que subi la Grèce est une tragèdie qui nous interpelle. C’est par dépit que "remue le couteau dans la plaie"
Malgré les 260 contributions à Le GrandSoir,- dois je arrêter ? Pourtant j’ai toujours mes mains qui me démange car ma capacité de m’indigner est intact

Respects

Prof ;C.E. Chitour

13/03/2015 14:22 par Dwaabala

@ Prof Chems Chitour
Ce que vous nommez « tragédie » est une lutte en cours. De laquelle bien des tendances progressistes en France et en Europe sont solidaires. Ce qui explique la vivacité des réactions devant une analyse décourageante.

Alexis Tsipras, le premier ministre grec, était jeudi en France (qui en a parlé ?) pour rencontrer le secrétaire général de l’OCDE. Toujours sous pression de ses créanciers, Athènes défend un plan de réformes rompant avec l’austérité des mémorandums.

Le Collectif pour un audit citoyen (CAC) publie aujourd’hui la version finale de sa «  contribution à l’audit de la dette grecque  ». Les conclusions détaillées de la note fournie par le collectif français ne vont pas dans le sens des prêtres de l’ultralibéralisme. «  L’envolée de la dette grecque avant la crise est largement imputable à des taux d’intérêt extravagants (entre 1988 et 2000) et à une baisse des recettes publiques provoquée par des cadeaux et des amnisties fiscales à partir de 2000  », affirme le rapport du collectif. «  Sans ces dérapages, elle n’aurait représenté que 45 % du PIB en 2007 au lieu de 103 %. On peut en conclure que 56 % de la dette grecque acquise avant la crise était illégitime.  »

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC), composé de membres des Économistes atterrés, d’Attac et d’autres penseurs critiques de la doxa libérale, l’an dernier déjà, avait produit un travail sur la dette de la France en utilisant les mêmes méthodes que pour la présente note. À l’époque, nous apprenions que 59 % de la dette publique française n’était pas légitime.

D’autre part, Tsipras veut faire payer Berlin. Mardi, devant le Parlement grec, le premier ministre Alexis Tsipras a annoncé sa volonté de mettre sur pied une commission sur 
les réparations allemandes dues en raison de l’Occupation. «  L’Allemagne, malgré les crimes du IIIe Reich (…), a bénéficié – avec raison – d’une série de soutiens.
 La plus importante d’entre elles a été la restructuration des dettes de la Seconde Guerre mondiale avec le traité de Londres de 1953  ». Le ministre 
de la Justice, Nikos Paraskevopoulos, s’est, quant à lui, dit prêt à saisir des biens immobiliers allemands afin de garantir le remboursement.

13/03/2015 14:49 par rouge de honte

La Grèce demeure plus que jamais dans l’impossibilité de rembourser ses dettes et aucune réforme interne ne peut lui permettre de retrouver sa compétitivité économique étranglée par une monnaie unique inadaptée. (...) Le diktat imposé par l’Allemagne pour poursuivre la dévaluation interne, qui est en fait une véritable purge pour le peuple grec, est à proprement parler une déclaration de guerre à tous les peuples du Sud de l’Europe et indirectement à la France de demain. (...)

C’est exact, et toutes les vérités ne sont pas bonne à dire...
Il serait intéressant de savoir combien la france a prêté à la Grèce notamment par le crédit lyonnais.
Le capitalisme est une addiction pire que l’opium.
Continuez Professeur.

13/03/2015 16:28 par desobeissant

Proposition provocatrice de la Troika-institutions de retour a Athenes :

stopper le paiement des salaires des fonctionnaires pendant un ou 2 mois !!!

Today, the Greek media is ablaze with just what Europe’s proposed solution to this issue may be. As Protothema and Capital report, the Troika proposed that Athens halt the payment of salaries and pensions for one to two months. This, according to Europe, would promptly tackle the problem of liquidity and find a solution to Greek problem of how to pay back bailout loan tranches to creditors when suffering from liquidity problems.

Efthimia Efthimiou @EfiEfthimiou
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Via @capitalgr : Creditors suggested2 #Greece govt “if u face liquidity problems,dont pay wages for a couple of months
http://
bit.ly/1wDcLUF

11:14 AM - 13 Mar 2015

As Keep Talking Greece reports, the creditors’ proposal was revealed by Varoufakis’ aide Elena Panarity at an event of the Deree College on Thursday and was confirmed by Finance Ministry officials on Friday.
“When we say that we have liquidity problems, they tells us to make no payment of salaries and pensions for one or two months,” Panariti said as quoted by Greek media.

http://www.zerohedge.com/news/2015-03-13/europe-has-modest-proposal-greece-dont-pay-wages-one-or-two-months

13/03/2015 16:48 par rouge de honte

Oups, pardon pas Lyonais mais agricole.
En mai 2010 l’exposition des banques françaises à la dette grecque s’élevait à 57 milliards d’euros, dont 29,5 milliards pour le Crédit agricole (wiki)
Un défaut de payement et c’est une réaction en chaine...tous les politiques le savent et meme les plus à gauche ne prendraient pas le risque de mettre les peuples à terre, car c’est de cela qu’il est question.

14/03/2015 05:29 par alain harrison

Bonjour.

« « D’un côté, les membres de l’Eurogroupe conditionnent leur soutien financier à une consolidation budgétaire drastique et à des « réformes structurelles » allant dans le sens d’une déréglementation des marchés des biens et du travail. De plus, les autorités européennes affirment que les choix démocratiques d’un peuple ne peuvent pas contrevenir aux traités européens, ni aux exigences des créanciers publics d’un pays. En somme, quels que soient les choix politiques du peuple grec, il lui est dénié la possibilité de rester dans la zone euro et d’y mener des politiques alternatives, sous peine de blocus financier et monétaire. » »
http://www.legrandsoir.info/fin-de-partie-pour-syriza-pas-si-vite.html

Je suis d’accord avec certaines critiques sur cet article « La Grèce dans la tourmente », il semble avoir un pati pris..
et un peu nébuleux... en regard de l’article « fin de syrisa, pas si vite » nuancé dans sa présentation de la situation.

En jetant un regard sur l’ensemble des jeux auxquels l’économie-financière s’adonne, j’en conclus que l’austérité est un véritable « plan d’affaire » que l’UE gère avec rigueur, et non un ensemble d’événements aléatoirs. La crise de 2008, semble avoir été l’aubaine.....¨Ca vous rappelle quelque chose 2001.
Pourtant, c’est l’économie des peuples qui a sauvé le privé.
Et le privé a mordu la main qui l’a secouru.
Sommes-nous des « « demeurés » » !?!?
Je crois que le terme « plan d’affaire » rend compte adéquatement de ce qui se passe dans les pays d’Europe.
Le même modus operandi a sévit en Amérique Latine pendant l’autre siècle.

Donc, le néo-libéralisme a sa recette et la remet au gout du jour, le reengineering des mots étant l’essentiel de l’opération. Pour le reste, le même modus operandi : OMC, FMI, BM, les agences de notation. Bien sûr, avec la BCE pour l’europe !!!
Une nouveauté, un test (?), avec les fonds vautours en Amérique Latine : l’ Argentine comme banc d’essaie ?
On peut se poser des questions sur : « « les fonds vautours » » ?! Mais aussi sur la probité de la justice états-uniennes.?
Depuis quand sont-ils en oeuvre ??
D’où viennent-t’ils ?
..
Comment répondre à ce système ?
Avons-nous une alternative et des solutions qui pourraient rassembler les populations de façon décisive !

J’admets la critique sur la gauche, elle n’a rien à proposer, pas d’alternative au néo-libéralisme assortie de solutions.
Pas d’agenda politique fouillé et articulé, d’une stratégie de mise en place...RIEN.
Rien à proposer de concret et de radical pour rassembler, sauf ses propres contradictions et conflits, ses bourbes, sa difficulté de s’extirper du bourbier PS, tergiverse sur place et se noie dans la réaction à....tout et rien.
Et puis le discours paraphrasant le socialisme et le communisme du siècle dernier qui a viré en queue de poisson, mais délivrant misère et souffrance pour les populations, c’est un fait, n’en déplaise aux nostalgiques comme à ceux du fascisme.
Alors, passons au socialisme du XXI e siècle.
D’abord , de quoi sagit-il ?
De quoi est-il fait ?
C’est quoi son but, ses objectifs ?
Qu’est-ce qu’il propose ?

La gauche a trouvé un crie de rassemblement, semble-t’il !
L’Humain d’Abord, tien de l’humanisme dans le paysage.
Parfois on se réfère à Jean Jaurès..et puis....
C’est quoi les fondamentaux « concrets » ?
Qu’est-ce qui rassemble ? Quoi de concret qui rassemble ?
Un discours étoffé, bien articuler, instructif....qui est capable de synthétisé la crise multidimensionnelle, mais claire et compréhensible par le monde ordianire. Qui invite les gens à s’approprier leur part du pouvoir sur leur vie et de les accompagner en les respectant...

L’époque des lumières est le tournant dans l’histoire humaine. C’est un tournant hautement symbolique, mais plus encore, il est les premières prises de conscience de notre Humanité, la première mise en forme, la première formulation, la première vraie connaissance de ce que nous sommes, en lieu et place des croyances datant des époques antérieures , des croyances construites sur notre ignorance du monde__ignorance intrinsèque liée à notre histoire. Rien de mal, là-dedans, nous étions ignorants, tout à apprendre depuis l’époque de l’homminisation. Puis l’histoire jusqu’à aujourd’hui. En un siécle et demi, une explosion de connaissances dans tous les domaines, dans tous les domaines, une véritable mutation nous est exigée, nous découvrons que nous sommes de l’Évolution Naturelle, un formidable rendez-vous.....Notre réponse....

Avons-nous des solutions rassembleuses ????

14/03/2015 06:53 par Cunégonde Godot

M. Chitour :
Malgré ses douze travaux d’Hercule, du fait du mythe de Sisyphe toujours recommencé avec une dette ingérable, c’est de fait une victoire à la Pyrrhus que la victoire de Syriza. Sombres jours pour le peuple grec à moins d’un miracle car les peuples européens ne sont pas encore mûrs pour briser leurs chaînes.

« Les peuples européens ne sont pas encore mûrs pour briser leurs chaînes ».
J’adhère complètement à ce constat. Des sondages récurrents en Grèce donnent toujours au moins 60% pour le maintien de ce pays exsangue dans le système qui le pille : l’ "Europe" (toujours plus de).
Dans ces conditions, parler de la "Grèce en lutte" s’apparente à une mauvaise plaisanterie. Ou alors, chez la gauche "radicale" (la seule, la vraie) le mot "lutte" a-t-il changé de sens ? Il faut que je me recycle dare-dare...
Excellent article, vraiment !

15/03/2015 09:40 par Dwaabala

Au sujet des sources, sur lesquelles il est intéressant de revenir, comparer à ceci :

Pour sa revue de presse, Cluzel a usé de sources particulièrement pluralistes : SLATE (États-Unis), Miami Herald (États-Unis), THE WASHINGTON POST (États-Unis), THE NEW YORK TIMES (États-Unis), FOREIGN POLICY (États-Unis), BBC (Royaume-Uni), El Universal et Tal Cual (deux journaux de la droite vénézuélienne), Reporters sans Frontières (5) sans oublier Courrier International, le produit off-shore du groupe Le Monde qui puise ses articles dans l’apparente diversité qu’offrent les grands groupes privés internationaux (6). Thomas Cluzel n’a pas eu le temps de demander l’opinion de médias alternatifs, citoyens, publics et encore moins celle du gouvernement du Venezuela. Nous pourrions donc nous arrêter ici.

(Thierry Deronne, dans son article ci-dessus)

Des nouvelles toutes fraîches, à lire sans rire :

Les Allemands en ont assez d’être la cible des attaques incessantes de la nouvelle équipe au pouvoir en Grèce. Jusqu’à présent, Angela Merkel faisait le gros dos et Wolfgang Schäuble, principale cible des attaques grecques, s’efforçait de garder son sang-froid.

15/03/2015 12:00 par Autrement

Ésope ne fut pas le seul à composer quantité de fables instructives !
Les indo-européens ont un fertile génie :

Deux articles et un commentaire parmi tant d’autres, par Emmanuel Kosadinos
nestoras88 / Il y a 14 heures
Dans un village où les habitants sont aveugles, passe un éléphant, animal inconnu dans ce village. Plusieurs habitants viennent toucher l’éléphant pour avoir une perception de l’animal. Les trois premiers apportent au village leur témoignage de l’animal extraordinaire :
Le premier aveugle, qui n’a touché qu’une oreille de l’éléphant, dit : « C’est un animal large et plat, un peu rugueux comme un vieux tapis ».
Le second, qui a touché la trompe, dit aux autres aveugles : « C’est long, mobile et creux. Ça a beaucoup de force ».
Le troisième aveugle, qui a touché une patte, dit : « C’est solide et stable, comme une colonne »
Le rappel de cette fable indienne peut servir de toile de fond aux articles et commentaires qui traitent de la volonté du peuple, supposée souveraine et déterminante pour le cours de l’Histoire.

Voir la suite ici. Avec les deux articles mentionnés.
Et sur le dette allemande, ici.

15/03/2015 13:18 par Autrement

ÉSOPE oui, reparlons-en !
Cet extrait de travaux passés est à lire comme un hommage chaleureux au remarquable commentaire (ci-dessus) de μarc.

On trouve dans Esope une variante assez subtile de la fable du loup et de l’agneau ; le titre en est : “ Mouton en train d’être tondu “ .

“ Un mouton en train d’être maladroitement tondu dit à celui qui le tondait : ‘ Si c’est ma laine que tu veux , coupe plus haut ; mais si tu veux ma viande, sacrifie-moi une bonne fois et cesse de me torturer pièce à pièce ‘. Cette fable convient à ceux qui se comportent maladroitement dans leur métier . “

Selon la distinction des logiciens , il n’y a ici que deux existants , dont la présence modélise le monde : le tondeur et le tondu , respectivement désignés en grec par les participes présents substantivés , actif et passif , du verbe tondre, lequel résume l’univers en acte. Le représentant de la race ovine est un nom neutre qui peut être indistinctement le mâle ou la femelle, le jeune ou l’adulte. L’agent humain n’est présent que dans son action, et caractérisé par un adverbe qui stigmatise la maladresse de celle-ci .
Une fois la fable terminée, il n’y a pas de modification de la situation référentielle : le monde est toujours peuplé de tondeurs et de tondus, et les rôles d’actif ou de passif, par rapport à l’occurent principal (le verbe tondre mentionné par le titre) ne sont pas non plus modifiés : le mouton sera de toutes façons, ou bien tondu, ou bien mangé, telle semble être la seule et amère vérité.
Et pourtant, à l’arrière-plan de la fable, quelque chose d’immense est apparu, qui vient maintenant au premier plan .
C’est que, dans le monde que permet la fable en tant que fiction, les animaux ont droit à la parole. La faille entre réel et fiction laisse ainsi place à une transformation de la situation actantielle. Une vérité nouvelle s’y glisse, un exemple vécu de cette parrhêsia, - liberté de parler face à l’autorité - , déjà acte d’audace du malheureux Thersite dans l’Iliade, puis objet de luttes sociales acharnées dans les cités archaïques (contre le secret des gouvernants et le silence forcé des gouvernés), et enfin reconnue, étendue et institutionnalisée par la démocratie athénienne, sous la forme de l’initiative populaire, à la tribune de l’ Ecclesia. Dans l’épopée, Thersite (borgne, bossu, boiteux - c’est le soldat le plus laid de toute l’armée grecque) se fait rosser par Ulysse pour avoir osé s’en prendre aux “rois dévoreurs de peuple “, et il fait même rire à ses dépens ses frères d‘arme. Dans la fable au contraire, c’est le mouton qui a le dernier mot, et le tondeur qui se trouve ridiculisé. L’objet de la technê mal pratiquée devient sujet d’un second occurent, encore plus ou mieux signifiant que le premier, le verbe dire.
De ce fait , - oser parler à l’autorité - , la situation prend un autre sens. Elle fait apparaître la relativité historique des rôles et surtout, aussi, l’arbitraire de leur attribution. De par la transvalorisation positive dont il est lui-même l’agent, le mouton fait preuve de plus d’humanité que le tondeur “ mal doué”. La vraie valeur se situe désormais, non plus dans la technê manuelle du mauvais berger, mais dans la technê linguistique de celui qui l’interpelle : le “bon mot” du mouton force le lecteur - ou l’auditoire - à remettre en question l’ordre des choses, en le faisant véridiquement apparaître comme un désordre .
Le mouton use en effet d’une ironie - ou métalogisme - qui révèle brusquement la profondeur et l’absurdité de la souffrance sociale au quotidien. Les finalités de la production et de l’échange ne sont même plus sûres : les actants sociaux dominants ne savent ni ce qu’ils veulent, ni ce qu’ils font, le gâchis est au pouvoir.
Mais en feignant de s’interroger sur la nature de l’opération qu’il subit, la victime en prend le contrôle, et s’exprime dès lors tout naturellement à l’impératif. Quand on n’a plus rien à perdre, on s’enhardit : la fable ne se contente pas de raconter, elle annonce clairement l’émergence d’un nouvel acteur sur la scène de l’histoire. La patrie de la créativité narrative est bien le futur : “ C’est de là que souffle le vent envoyé par les dieux du mot “ ( V. Khlebnikov, cité par R. Jakobson, Questions de Poétique, Seuil, 1973).
En ramenant la fable au sérieux, la "morale de l’histoire" - qui n’est d’ailleurs même pas indispensable, puisqu’elle ne fait qu’expliciter assez lourdement un non-dit déjà parfaitement clair dans le texte, - souligne le caractère d’universalité du récit, et transforme le narratif en conatif. Nonobstant sa platitude formulaire, c’est pourtant cette dernière phrase qui transforme le texte, de simple histoire drôle (geloion) en fable proprement dite. Le narratif suppose ici non seulement une inversion du rôle des “héros” (par rapport à l’épopée), mais encore une certaine modification du rapport des forces. Voici que le réel se pèse autrement. Une opération arithmético-logique propre à la démocratie des temps nouveaux, une revendication d’équivalence, s’interpose entre les parties en présence. La dynamique contraignante du système de la tonte devra désormais compter avec la prise de conscience active des tondus .

15/03/2015 13:40 par Dwaabala

Il y a aussi celle-ci qui n’est pas mauvaise :

La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet*.
Un Loup** quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour*** vous rendront blanc ou noir.

* La Grèce ?
** Wolfgang Schäuble ?
*** Le mainstream et les gauchistes ?

Il n’y a pas que dans le village que n’existent que des aveugles. Emmanuel Kosadinos a dû lire en Braille mais avec une affection cutanée du bout des doigts la fameuse thèse marxiste suivant laquelle, en dernière analyse, ce sont les masses qui font l’histoire lorsqu’il l’énonce ainsi.

la volonté du peuple, supposée souveraine et déterminante pour le cours de l’Histoire.

Voyons ce qu’en disait G. Plekhanov.
La grande question des causes du mouvement historique et du progrès du genre humain est celle qui constitue l’objet de ce qu’on appelait autrefois la philosophie de l’histoire et qu’on fe­rait, me semble-t-il, mieux de désigner du nom de conception de l’histoire, c’est-à-dire de l’histoire considérée comme science, ne se contentant pas d’ap­prendre comment les choses se sont passées, mais, voulant savoir pourquoi elles se sont passées d’une telle manière et non pas d’une autre.http://www.marxistsfr.org/francais/plekhanov/works/1904/00/plekhanov_19040000.htm
Plekhanov traite ensuite des grandes théories successives de l’histoire :
La conception théologique de l’histoire
La conception idéaliste de l’histoire
La réaction après la Révolution Française, en France et en Allemagne
La conception marxiste de l’histoire

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