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Pourquoi l’Europe arme les rebelles syriens ?

’Union européenne n’a pas prolongé son embargo sur les livraisons d’armes en Syrie. La discussion à huis clos qui a divisé les pays européens s’est soldée par l’annulation des sanctions – mais l’UE reste divisée. Quels sont les conséquences de cette décision et qui en sera le principal bénéficiaire ?

Ce qui a été décidé

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis à Bruxelles n’ont pas réussi à s’entendre sur le prolongement de l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne, qui expire le 31 mai. Autrement dit, ils n’ont pas décidé d’armer les rebelles mais ont simplement renoncé à ne plus le faire. La nuance est importante.

A en juger par les fuites et les communiqués officiels des derniers jours, une immense importance a été accordée à la question du prolongement de l’embargo. La victoire du point de vue des partisans de la levée des sanctions pourrait engendrer plusieurs problèmes à la fois – y compris dans les relations diplomatiques au sein de l’UE.

Qui est pour, qui est contre

Il y a quinze ans l’axe Paris-Berlin était l’épine dorsale de l’UE et le consensus entre les deux pays influait significativement sur les décisions paneuropéennes - aujourd’hui le système a radicalement changé.

A l’époque de Nicolas Sarkozy la France s’est brusquement tournée vers Londres en formant une sorte d’alliance militaro-politique bilatérale indépendante. Cette alliance a été rodée dans la guerre coloniale en Libye dont la France et le Royaume-Uni étaient les principaux acteurs - avec le soutien du Qatar.

Le scénario syrien évolue selon la même logique. La France et le Royaume-Uni font pression sur les autres membres de l’UE pour lever les restrictions sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne. De leur côté l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, l’Autriche et la République tchèque se sont prononcés contre.

Avant la réunion, les Néerlandais et les Allemands ont fait des commentaires très prudents en affirmant qu’un compromis était nécessaire car "les deux extrêmes sont inacceptables". Néanmoins Paris et Londres ont atteint leur objectif : même s’il ne s’agit que d’un "non prolongement" des sanctions.

Une apparence de résultat

Au final il a été impossible de trouver un terrain d’entente. Catherine Ashton, haute commissaire de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a modestement souligné que la position consolidée de l’UE concernant les livraisons d’armes en Syrie serait annoncée d’ici le 1er août 2013. On ignore quelle sera cette position mais il ne sera certainement pas facile de formuler un point de vue européen commun.

Surtout que le problème est passé au stade des accords bilatéraux entre des pays de l’UE et l’opposition syrienne. Le Foreign Office en a justement fait la remarque, précisant toutefois qu’il n’était pas question de commencer immédiatement à fournir des armes aux rebelles. Selon les diplomates britanniques, ce levier servira à étendre les capacités de pression diplomatique sur Damas. La formule semble évasive et suspecte.

Au-delà des faux-semblants

En réalité le nouvel "axe du bien" franco-britannique ne sait pas comment sortir du piège syrien. Le temps passe mais le "régime sanguinaire" d’Assad tient bon. Qui plus est, il connaît des succès locaux dans les affrontements contre l’opposition.
Que faire ? Instaurer une zone d’exclusion aérienne ? Envahir la Syrie ? Cela pourrait entraîner une nouvelle explosion au Proche-Orient - ce qui n’a pas l’air inquiéter les Européens - et engendrer d’importantes pertes - ce qui serait bien plus grave.

Tout laisser tomber et permettre Assad d’écraser les insurgés ne semble pas être une bonne option non plus. Par conséquent il faut au moins faire pencher la balance du côté de l’opposition. Politiquement pour commencer – puis, en cas de besoin, par une intervention militaire directe et la formation des rebelles.

Les conséquences

Les Etats-Unis, qui ont soutenu passivement le lancement de la campagne libyenne de Paris et de Londres, ne veulent absolument pas mettre leur nez en Syrie. De plus, ils sont très méfiants en ce qui concerne certaines organisations radicales d’opposition en Syrie - non sans raison – qu’ils considèrent comme des branches d’Al-Qaïda.

L’armement et la formation des rebelles de l’opposition syrienne pourraient changer l’équilibre des forces dans le pays, donnant un coup de pouce à l’expansion de l’extrémisme islamique au Proche-Orient - où pratiquement toute la rue s’est déjà embrasée.

Les principaux bénéficiaires de la décision de l’UE sont évidemment les monarchies du Golfe, notamment le Qatar et l’Arabie saoudite qui ont soutenu très activement les islamistes du Maghreb pendant le Printemps arabe. Mais leur jeu est clair tandis qu’il est plus difficile de comprendre les actes de Paris et de Londres.

D’autant qu’un rien sépare la Syrie de l’Europe paisible. Et les répercussions se font déjà sentir – il suffit d’ouvrir les derniers journaux et de lire les articles sur le récent assassinat d’un soldat britannique en pleine rue à Londres.

Konstantin Bogdanov

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