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Quand le conventionnalisme critique ce qu’il a créé …

(réponse ouverte à Mme la présidente du jury au concours de l’ENA)

Sur LCI / TF1, relayé par Aliceadsl, on pouvait lire récemment, un article intitulé : « Les candidats à l’ENA en 2010 manquaient de panache » ; avec le chapeau suivant (pour ceux qui ne se sont jamais essayé à devenir rédacteurs, chapeau = résumé d’introduction de l’article) : « "Conformisme vestimentaire", "absence de courage ou de force d’âme"... La présidente du jury du concours de l’Ecole Nationale de l’Administration dresse un portrait particulièrement sévère des candidats de la session 2010. »

J’ai cru m’étouffer en lisant ces premières lignes : voilà donc l’ENA qui reproche à ses candidats d’être … ce qu’on leur a toujours demandé d’être, pour avoir des chances d’être sélectionnés !

Je vous laisse savourer les détails de l’article, ci-dessous :

Les candidats à l’ENA en 2010 manquaient de panache

« Trop ternes les futurs hauts fonctionnaires français ? En tout cas, à en croire le bilan sévère de la présidente du jury, Michèle Pappalardo, les candidats au concours d’entrée de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 2010 n’ont guère brillé par leur originalité, manqueraient singulièrement de "courage" et seraient trop "conformistes".

"Nous n’avons pas été éblouis par l’originalité des candidats", confesse cette énarque, conseiller maître à la Cour des comptes, dans son rapport sur le concours d’entrée, dont le Monde se fait l’écho mardi. Même si le concours a permis de choisir "80 très bons futurs hauts fonctionnaires de l’Etat", la présidente du jury dresse un tableau assez peu flatteur des prétendants à la prestigieuse école française, chez qui elle décèle "trop de conformisme, à commencer par leur apparence vestimentaire". "A part un corsage, deux vestes et une cravate colorées et un seul pantalon de velours... tous les autres candidats étaient en costume-cravate et tailleur noir ou anthracite, voire bleu marine", constate ainsi la présidente du jury. Selon elle, "cet ’uniforme’ qu’ils se sont efforcé d’endosser" démontre leur incapacité "à se distinguer par un style, un peu d’originalité, de prise de risque".

Incapables de "défendre leur position"

La présidente du jury a également été frappée par cette "absence de courage ou de force d’âme" au cours des entretiens eux-mêmes. "Peu nombreux sont les candidats qui cherchaient réellement à convaincre le jury de leur position ou même qui ont osé donner un avis", note-t-elle. "Les candidats soit ne savaient pas, soit ne voulaient pas argumenter et défendre leur position et étaient tout à fait prêts à en changer".

Autre "regret majeur" formulé dans le rapport sur le concours d’entrée à l’ENA : le manque de "diversité" avec des recrues majoritairement masculines. La présidente du jury s’avoue surprise par "le manque de confiance en soi" de certaines candidates et prône même des "séances de préparation adaptées aux jeunes femmes pour les aider à mieux utiliser leur potentiel". »

http://aliceadsl.lci.tf1.fr/france/societe/les-candidats-a-l-ena-en-20...

Réponse ouverte à Mme la présidente du jury au concours de l’ENA

Tenue vestimentaire

« que des costards cravatte et tailleurs noir ou anthracite », « incapacité à se distinguer par un style, un peu d’originalité, de prise de risque ».
Bon madame la présidente du jury, une première question : A quoi ressemblent les hauts fonctionnaires sortis de votre école ? Des babas-cools ou des costards-cravatte ? Montrez donc l’exemple ! Surtout une fois « intronisés » par la réussite au sein de l’école !
Vous dites vous même dans l’article que ces jeunes se sont « efforcé d’endosser » ces tenues. Vous êtes-vous demandé pourquoi, avant de critiquer cette constatation ? Avez-vous déjà recruté des personnes au style « décalé », des « originaux », ou, à lire votre espérance (cf. votre terme de « prise de risque ») des « provocateurs » ?
Je trouve profondément hypocrite de reprocher à des étudiants, de se vêtir comme les modèles qu’on leur impose (que ce soient des élèves précédemment recrutés, ou même des admistrateurs en place, qui eux, n’ont même plus l’excuse d’un jury de recrutement !)

Liberté d’opinion

« incapables de défendre leurs opinions », « absence de courage ou de force d’âme », « …peu ont osé donner leur avis ».
Etes vous sûre, madame la présidente du jury qu’un candidat à l’avis différent du votre, et donc de celui global de l’école, aurait les honneurs du jury ? Si l’ENA avait un jour recruté des communistes, et pourquoi pas même, des anarchistes, ça se saurait, non ?
Vous revendiquez une liberté d’opinion que vous trouvez absente chez les candidats, alors qu’une fois les élèves recrutés, vous leur inculquez une pensée unique ! Mais comment voulez-vous qu’un jeune prétendant à l’accés à votre école, ose affirmer ses convictions ? Il essayera juste de vous plaire, que ce soit physiquement ou par ses propos, non ?

Maléabilité

« les candidats étaient tout à fait prêts à changer de position »
Mon paragraphe préféré, je l’avoue, car madame la présidente du jury , les candidats « tout à fait prêts à changer d’opinion », n’ont-ils pas toujours été les meilleures recrues chez vous ? L’ENA n’est elle pas la plus grande école de management française ? Et le management, c’est quoi ? Une liberté d’action ? Un libre choix de jugement ? L’ENA serait donc devenu tout à coup le berceau du multi-décisionnalisme ?
Un bon élève de l’ENA a toujours été un élève qui occultait ses idées, ses positions, pour gober, ingurgiter, appliquer, puis relayer, celles que l’école lui inculque. Vous en avez désormais marre des moutons, madame la présidente du jury ? Un petit désir de rebelles vous titille ? Il est vrai que tôt ou tard, les opposés s’attirent, vu que … la terre est ronde !

Conclusion

Ce qui vous manque, ce que vous réclamez cette année, c’est ce qui a toujours été un comportement suicidaire pour les candidats à vos postes.
Quel dommage que vous ne m’ayez pas prévenu, madame la présidente du jury, car j’ai justement un fils étudiant, au look baba-cool, passioné de sciences politiques, mais … anticapitaliste, voire anarchiste. A lire votre article, il aurait pû finir major de votre cession de recrutement cette année.
Je vous laisse mon adresse e-mail, au cas où vous souhaiteriez recruter de la même façon l’an prochain … (merci pour lui !)…

P.S : Bon, si par hasard vous mettez en application vos fantasmes de « new recrutement », n’oubliez pas de prévenir (voire de changer) les professeurs, car une promotion de contestataires risque d’avoir du mal, face à des cours conformistes / conventionnalistes …

Cordialement

Chien Gué
(sans costard, ni langue de bois)

Article d’origine : Quand le conventionnalisme critique ce qu’il a créé …

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