Je viens d’être contrôlé par la police qui voulait vérifier que je disposais bien du gilet et du triangle désormais réglementaires.
Il se trouve que j’étais en règle. L’idée m’est venue de demander au brigadier s’il existait des données permettant d’évaluer avec précision combien de morts étaient dues à l’absence de ce nouvel attirail. Sentant que le représentant des forces de l’ordre n’avait pas trop envie de me répondre, je lui fis observer que j’étais citoyen et que j’avais le droit de savoir.
Il avança qu’il était très difficile de donner une réponse précise. Peut-être une douzaine. Mais, ajouta-t-il, rien ne dit que les victimes auraient toutes été sauvées si elles avaient disposé du gilet et du triangle.
Nous en sommes actuellement à environ cinq mille morts par an. Les accidents dus à l’absence de gilet représenteraient 0,2%.
Tout cela n’a vraisemblablement rien à voir avec la sécurité, mais avec notre porte-monnaie et, plus encore, avec ce sentiment de culpabilité qui doit nous tarauder à tout instant et dans tous les domaines de la vie.