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Revue de presse et d’entretiens

Syrie - Qui est tombé à Daraya et qui est ressuscité à Jarablus ?

Ce qui se passe dans le nord de la Syrie, et plus particulièrement dans la région d’Alep, depuis la reddition des groupes terroristes retranchés à Daraya, échappe aux esprits superficiels des prétendus opposants révolutionnaires syriens qui pleurent à tour de rôle devant les écrans des canaux satellitaires saoudiens, et d’ailleurs, sur la défaite de leurs milices, car une entente a bien eu lieu entre les grands.

Pour Nasser Kandil [1], cette entente se résume à dire que les Saoudiens auront à payer la facture des guerres dans la région et que la Turquie sauve sa peau aux dépens des Kurdes « autonomistes » du nord de la Syrie, lesquels ont bénéficié du soutien de la Russie, de la Syrie et de l’Iran, jusqu’à ce que leurs chefs remettent leur sort entre les mains des États-Unis qui les ont trahis en les vendant aux Turcs, après avoir eux-mêmes trahi leur patrie syrienne.

En effet, le tri entre les groupes armés terroristes et les groupes armés prétendument « modérés », exigé par les Russes et jugé insurmontable par les États-Unis qui continuent à traîner les pieds, serait en cours :

  • ceux inféodés à l’Arabie saoudite rassemblés à Idleb,
  • ceux inféodés à la Turquie destinés à combattre Daech contre un siège réservé à la table des prochaines négociations à Genève.

C’est donc le projet saoudien qui est tombé à Daraya, car le Rif de Damas dont elle constituait le nerf de la guerre, avec Douma comme arrière cour, étaient les seules zones où l’influence saoudienne échappait aux baïonnettes des janissaires turcs. Autrement dit, une chance a été donnée aux Turcs de se débarrasser de leur cauchemar kurde dans le nord de la Syrie, contre quoi ils ont livré le scalp des Saoudiens.

Lesquels Saoudiens subissent une lourde défaite au Yémen où il ne leur reste plus qu’un seul choix alors qu’ils ont épuisé tous leurs alliés des pays du Golfe jusqu’au Soudan : leur retrait unilatéral, sous n’importe quel prétexte, contre un accord tacite stipulant l’arrêt de la progression des unités de l’armée yéménite et des comités populaires à l’intérieur de leur frontière et dans les villes des régions historiquement yéménites de Najran, Jizan et Asir.

Et maintenant que les rôles des uns des autres sont plus ou moins clairement définis, l’offensive globale contre le terrorisme sur les fronts syrien et yéménite ne devrait pas tarder ; les USA et la Turquie ayant fini par comprendre que rejoindre le camp des vainqueurs est possible, moyennant deux conditions :

  • cesser de rêver à la dislocation de l’État syrien, à la défaite de son Armée et au renversement de son Président ;
  • prendre part à la victoire contre les ennemis de l’État syrien même si ces ennemis sont leurs amis, ce qui est le cas des Turcs avec l’Arabie saoudite, le Front al-Nosra et Ahrar al-Cham, et le cas des USA avec l’Arabie saoudite et les milices kurdes ou islamistes qu’ils ont entraînées et armées pour leur propre intérêt.

En d’autres termes, l’alliance syro-russo-iranienne a triomphé, mais laisse à la Turquie et aux États-Unis une chance de triompher à leur tour. Reste à savoir, si les dirigeants Kurdes profiteront de la fenêtre des réconciliations, grande ouverte, par les autorités syriennes pour se repositionner correctement avant qu’ils ne payent une trop lourde addition.

Or, pour l’ensemble des observateurs régionaux qui comptent, le problème des USA, est d’arriver à obtenir un cessez-le-feu entre leurs deux alliés qui n’ont apparemment pas l’intention de se consacrer au combat contre Daech : les Kurdes syriens « autonomistes », dont le seul objectif est de contrôler une bande géographique allant de Qamichli à Efrin, la preuve en est qu’ils ont renoncé à le combattre à Raqqa et se sont dirigés vers Manbej dont la population est dans sa grande majorité arabe ; les Turcs, dont le seul objectif est de les en empêcher.

Certains observateurs pensent que le combat turco-kurde en terre syrienne continuera tant que les deux parties ne se seront pas épuisées mutuellement et que ce ne serait pas pour déplaire à leurs alliés et à leurs ennemis à la fois.

Justement, aujourd’hui 31 août, le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, a refusé avec indignation l’annonce d’une trêve avec les milices kurdes, faite la veille et présentée comme « non officielle » par Washington :

« Nous n’acceptons sous aucune circonstance…un compromis ou un cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments kurdes… la République turque est un État souverain et légitime qui ne peut être mis sur un pied d’égalité avec une organisation terroriste  » [2].

C’est le cas de dire que la roue tourne et que les oreilles bourdonnent en entendant un représentant de la Turquie d’Erdogan parler du droit souverain d’un pays de se défendre contre des terroristes sévissant depuis plus de cinq ans sur son propre territoire et non chez le voisin.

Un refus prédit et expliqué hier par le Général Élias Farhat sur Al-Mayadeen [3], rappel des faits, carte à l’appui :

Jarablus était occupée par les forces de Daech lorsque l’opération « Bouclier de l’Euphrate » à été lancée à l’aube du 24 août par les Forces armées turques à partir de Karkamiche [4]. Le retrait de Daech vers Al-Bab était organisé et il semble qu’il y ait eu coordination avec les Renseignements turcs, notamment parce que tout s’est déroulé sans combat, alors que Daech nous a habitués à sa folie meurtrière. Tous les médias régionaux en ont été témoins.

Par conséquent, aujourd’hui Al-Bab est le plus grand fief de Daech au nord-est d’Alep ; Manbej et certains villages au nord du fleuve Sajour -lequel prend sa source en Turquie dans la région de Gaziantap et se jette dans l’Euphrate en Syrie à moins de 20 Kms de Manbej- étant toujours aux mains des Kurdes. Autrement dit, à l’ouest de l’Euphrate, ligne rouge inlassablement dessinée par la Turquie et à propos de laquelle Joe Biden, vice-président des USA, en visite à Ankara la semaine dernière, avait clairement dit que les forces kurdes devaient retraverser l’Euphrate vers l’est, faute de quoi elles perdraient le soutien des États-Unis. C’es donc une situation qui risque d’obliger les forces turques à entrer dans Manbej et ces villages à l’Ouest de L’Euphrate, [dont les populations ont été suffisamment maltraités par les Kurdes, soit dit en passant], ce qui signifie qu’elles s’aventureront dangereusement vers le sud sans savoir d’où viendront les coups.

Il est hautement improbable que les Kurdes se retirent vers l’est de l’Euphrate. Tout ce qui s’est passé est « un changement de nom » [Encore un !] Là où se trouvaient les FDS [Forces Démocratiques Syriennes] et les YPG [Unités de protection du peuple], on parle désormais de « Conseils militaires » : le Conseil militaire de Manbej, le Conseil militaire de Jarablus, etc.

Ceux qui racontent, comme dans le New York Times, que le Pentagone soutient les FDS tandis que la CIA soutient l’ASL, se font des illusions. La décision de l’Administration américaine est « une » et il n’est pas impossible qu’elle consiste à éreinter les deux camps, lesquels se sont télescopés avant l’heure, sa priorité du moment étant la compétition apparente dans la lutte contre Daech, lequel est tranquille à Al-Bab et avance dans les villages voisins. D’où un vrai problème, car il n’est pas question que l’Armée syrienne et les Russes volent la victoire sur Daech aux USA, rappelez-vous leur dépit manifeste lors de la libération de Palmyre.

Si cette trêve entre les « Conseils militaires » des Kurdes et, finalement, la prétendue Armée Syrienne Libre [ASL] était confirmée, ce serait une défaite cinglante pour la Turquie qui aurait été obligée d’accepter que les Kurdes contrôlent le nord de la Syrie, le long de sa frontière. C’est pourquoi, je n’y crois pas, conclut le Général Farhat.

Ici, nous rappelons que la prétendue ASL qui a remplacé Daech à Jarablus, sous la bannière turque et sans combat, regroupe un minimum de trois factions terroristes : Faylak al-Rahman, Liwa’ al-sultan Mourad, Liwa’ Nour el-dine al-zenki ; trois factions acquises à Erdogan et bras armés des Frères Musulmans. Les joyeux drilles de la dernière faction citée s’étant filmés, hilares, en égorgeant l’enfant palestinien de douze ans, Abdallah Issa, à Alep, en compagnie du fameux photographe qui nous a ensuite gratifié de la photo de l’enfant Oumran ensanglanté et poussiéreux ; les propagandistes de l’AFP ayant sans doute jugé que l’effet pleureur anti-syrien de la photo de l’enfant Aylan s’était estompé [5].

Une résurrection de l’ASL d’ailleurs confirmée, il y a trois jours, par le porte-parole de la Présidence turque, Ibrahim Kalin, dans le quotidien turc Sabah, où il invite l’Administration américaine à réviser sa politique à l’égard du PYD et à cesser d’entretenir le mythe des YPG comme seules forces capables de frapper Daech en Syrie, puisque, comme prouvé à Jarablous, l’ASL, moyennant un peu de soutien est parfaitement capable de le combattre et de purifier les régions infestées tout en combattant les Forces du régime syrien [6].

Par conséquent, entendre des officiels turcs déclarer par tous les canaux possibles et imaginables que l’objectif politique de l’opération « Bouclier de l’Euphrate » est de garantir l’intégrité territoriale de la Syrie, ou que la Syrie jouerait le jeu d’Erdogan, quand certains ne vont pas jusqu’à parler d’alliance et de troc de ceci contre cela, alors que le gouvernement syrien ne s’est prononcé que pour condamner une agression caractérisée sur la Syrie, c’est vite aller en besogne et méconnaître l’intelligence des dirigeants de l’État syrien et de ses alliés, qui ne se laissent pas piéger aussi stupidement et ne mènent pas leur guerre par procuration, en exploitant le rêve des uns et le terrorisme des autres.

D’autant plus que l’intégrité territoriale de la Syrie ne consiste pas à ce qu’Erdogan, « le pilleur d’Alep », plante le drapeau de la Turquie et des Frères Musulmans en terre syrienne pour compenser l’échec de son plan fondé sur leur installation au pouvoir sur tout un arc géographique allant de l’Afrique du Nord à la Syrie.

Et, comme l’écrivait le Général Amine Hoteit, ce 29 août dans le quotidien Al-Thawra [7], la Turquie peut toujours continuer à justifier son agression en prétendant vouloir protéger sa sécurité nationale menacée par le projet d’un Kurdistan de l’Ouest. Mais qui lui a dit que ce projet était réalisable ou justifiable et que la Syrie, qui a fait échouer les quatre plans successifs de ses alliés américano-sionistes ces dernières cinq années, le permettra ? Ne serait-il pas tombé dans le piège des États-Unis qui ont joué la carte kurde pour le mettre au pas ?

Autant de questions, autant de supputations. Ce qui est certain pour les Syriens patriotes, y compris les Kurdes -à propos desquels nous mettons au défi les médias étrangers de nous signaler une seule déclaration officielle et même une émission de la Télévision nationale qui en parlent autrement qu’en termes de « nos frères kurdes »- il n’y a pas de Kurdistan syrien. Il y a des Kurdes syriens ou des Syriens kurdes, peu importe. Des Syriens ont trahi, certains sont kurdes, d’autres ne le sont pas. Nous y reviendrons…

Pour le moment, nous conclurons cette revue de presse par ces paroles du secrétaire de l’Assemblée nationale syrienne, M. Khaled Abboud [8] que nous venons d’entendre et qui tombent fort à propos :

« Cela fait cinq ans et demi que nous sommes confrontés à tous les déchets de ce monde, des déchets qualifiés de révolutionnaires par tous les agresseurs de notre patrie syrienne. Une agression dans laquelle les Turcs se sont enfoncés jusqu’aux oreilles. Et voilà que certaines personnes de leur élite s’adressent à nous en tentant de désinfecter leurs comportements et les propos qu’ils ont tenus. La scène est pourtant claire et nous devons la fixer pour l’Histoire si nous voulons que l’on comprenne ce qui se passe. Erdogan est actuellement confronté à quelques milices des membres kurdes de notre famille syrienne, recrutés, formés et soutenus par ses alliés. Ce sont les alliés d’Erdogan qui les ont entraînés dans l’agression de la patrie syrienne et de la dislocation de la Syrie. Mais, Erdogan utilise qui ? La prétendue ASL ! Face à qui ? Face à nos frères kurdes ! Ne l’oublions pas ».

Par Mouna Alno-Nakhal

31/08/2016

Sources :

[1] http://www.al-binaa.com/?article=135645

[2] http://www.europe1.fr/international/la-turquie-naccepte-pas-de-cessez-le-feu-avec-les-kurdes-en-syrie-2834233

[3] https://www.youtube.com/watch?v=QcY1nr2nmh8

[4] https://francais.rt.com/international/25404-armee-turque-coalition-antijihadiste-lancent

[5] http://m.leparisien.fr/international/syrie-la-face-obscure-du-photographe-qui-a-immortalise-omrane-19-08-2016-6054071.php#xtor=AD-1481423553&nli=p

[6] http://alwatan.sy/archives/68453

[7] http://thawra.sy/_kuttab_a.asp?FileName=42986196120160829003753

[8] https://www.facebook.com/Khald.Aboud/videos/1395987497083129/

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COMMENTAIRES  

02/09/2016 05:37 par Beyer Michel

J’avoue, je n’y comprends plus rien....sauf que la guerre continue de plus belle. Les bombes ne font pas le distinguo entre Kurdes, Syriens, Kurdes syriens, Syriens kurdes, Turcs, etc, etc....

02/09/2016 14:57 par Geb.

Je comprend que la situation ne soit pas compréhensible à la majorité...

Mais le but de ceux qui ont mis le boxon là-bas était bien celui-ci.

De créer des écrans de fumée pour cacher leurs crimes sur place.

Donc pour ceux qui désirent "comprendre" il ne leur reste plus qu’a reprendre tout au début...

Vu que le "début" de l’affaire commence en réalité aux alentours du début de la moitié du XXème siècle et couvre l’entière situation géopolitique internationale ça fait beaucoup de retard à rattraper.

Mais on pourrait dire pour résumer que tout simplement le Bloc occidental qui prétendait à l’unipolarité, (BAO), qui tentait de remodeler le Moyen-Orient à son profit depuis Laurence d’Arabie et après la chute du Bloc soviétique, est en train de le perdre face au Monde multipolaire russo-eurasien.

Si on s’en sort sans une guerre mondiale atomique, la Planète et ses occupants devraient s’en porter mieux ; même si, hélas, il faudra à ceux qui sont du mauvais côté de la Force, nous en l’occurrence, en payer au moins en partie les conséquences.

02/09/2016 19:04 par AOC

Anomie capitaliste

02/09/2016 21:50 par mandrin

Une chose est sure c’est que les yankees ne veulent pas tout perdre dans leur aventure guerrière en Syrie..."c’est la Turquie" et ils vont mettre le paquet avec les kurdes pour déstabiliser Erdogan voir même créer une nouvelle situation de coup d’état se qui va obligé Erdogan de se tourner résolument vers la Russie l’Iran la Syrie la Chine et la condition sera un Erdogan affaiblit pour un partenariat viable.
Après pour nos guignols criminel sa risque de commencé a balancer sa et là de leur implication dans cette agression sous fausse bannière et si la France veut revenir a l’échange gagnant gagnant désormais, il va falloir que des têtes tombent, et on peut dire adieu Sikes et Pico pillage compris.

Pour une escalade de menace nucléaire sa sera seulement gesticulation, les yankees n’ on pas les moyen technologique dernier cri des russes donc plouf et plus le temps passe plus leur situation économique et social s’ aggravent et sa risque de chauffer plutôt sur le plan intérieur.

03/09/2016 08:20 par hf

Michel
Les bombes vont là où on leur dit d’aller, tu te souviens de l’histoire des "frappes chirurgicales", certes exagérée mais qui s’appuyait sur l’idée d’une précision relative ; si les bombes tuent des Kurdes c’est parce qu’on veut tuer des Kurdes.

03/09/2016 13:54 par Geb.

Je pense que malgré le souhait d’en venir aux échanges gagnant/gagnant il s’agit avant tout d’un bras de fer entre forces capitalistes. les uns qui ont un énorme potentiel local national à leur disposition et qui en ont conservé partiellement l’intégrité, (Russie et Chine), et les autres, (USA et satellites et inféodés), qui l’ont entièrement dilapidé et qui vivent en pillant les pays plus faibles depuis au moins deux siècles.

Par contre, malgré l’échec du Socialisme soviétique et la "mutation" du Communisme chinois et face à l’agressivité du Capitalisme financiariste totaltaire du Bloc BAO, il faut éviter de penser "manichéen".

La Chine n’a jamais abandonné sa main mise d’état sur l’ensemble de son économie et de ses stratégies, (Même si elle a favorisé l’émergence d’une classe riche mais qui ne draine pas les profits en dehors du Pays e réinvesti en interne tout en favorisant l’ascenseur social comme un phare), et la Russie est en train de regagner à grands pas ce qu’elle avait perdu comme contrôle sur ces domaines au cours des 12 ans d’Ere des Oligarques et Eltsine.

Sans préjuger de ce qui se passera dans l’avenir, il est aussi possible que le but non avoué de certaines forces progressistes internes, y compris bien cachées à à la tête de l’état profond, soit de revenir à un type d’économie mixte socialisante, (Lire Rapport Glaziev de l’Académie des Sciences économiques de la CEI) ,certes pas aux normes telles que nous les comprenons chez nous, mais se démarquant largement du Capitalisme sauvage que nous connaissons ici.

Dans ce cas nous serions en train d’assister à l’accumulation de capital nécessaire à toute économie avancée viable y compris à une économie socialiste, par une méthode non conventionnelle pour une mentalité formatée par le Capitalisme occidental. Tout en favorisant l’affaiblissement des forces capitalistes colonialistes en Occident et le renforcement des moyens de défense étatiques contre les agressions de celles-ci..

En termes d’échec, un "gambit".

La Chine comme la Russie sont de "vieux" et immenses pays, peu concernés par le manque de ressources et d’espace, cimentés par des siècles de coexistence pacifique ou non, qui ont renforcé les liens de la communauté sociale avec une homogéneïté qui peut surprendre les non initiés occidentaux qui ne voient en elles qu’un ramassis de peuples différents et antagonistes, maintenus cohérents par des dictatures et par la contrainte, et ne pensant qu’à envahir les pays voisins pour les piller par jalousie.
Alors que leur politique interne affirmée est de maintenir la cohésion nationale tout en préservant les différences locales et l’idée d’état-nation intégré aux autre états-nation relativement en harmonie sans agressivité particulière...

En 1961 un ami plus âgé, suite au fait fait que j’émettait des doutes sérieux sur les politiques menées par les Pays socialiste, les PC mondiaux, et par le PCF en France en particulier, et que j’émettais des possibilités d’écroulement de l’idée communiste au niveau international en tant que moteur du progrès humain, m’avait recommandé, en sus de Marx, de lire les trois tomes originaux de "Fondation" d’Asimov. (Je l’ai toujours soupçonné d’être aussi, un peu, "frère trois points").

A l’époque j’avais trouvé ça assez mécaniste et bien dans la ligne du déterminisme bourgeois. Normal, Asimov en sus d’être un conseiller économique et politique de la CIA, (ex OSS), était fondamentalement un analyste bourgeois. Au point de ne jamais nommer la "dialectique" par son appellation marxiste mais de parler de "totalisme appliqué" pour définit le même concept.

Donc, comme il était tout de même un économiste sérieux et un sociologue hors pair, un genre de Jules Verne visionnaire après l’heure, de même que le faisaient les religieux "scientifiques honteux" de Politzer, il tentait d’expliquer les faits qui lui ressortaient comme évidents par des explications purement bourgeoises. En particulier il niait fondamentalement les notions de changement qualitatif et quantitatif qui sont pourtant aujourd’hui les notions fondamentales de toute recherche sociologique, mathématique, ou physique.

Aujourd’hui avec tout ce qui se passe géo-politiquement et économiquement, et toute les certitudes écroulées et écrasées depuis 30 ans, ainsi que le commencement de l’implosion de l’Empire, j’en suis revenu à me demander où peut bien se situer la "Deuxième fondation" ?

((- :

Et si en fait elle n’est pas en train de gagner quelque part sur la Planète.

Peut-être à l’extrême bout de la Galaxie ??? (1).

(1). Pour vous éviter de chercher, :

La Galaxie est circulaire et étant donné qu’un cercle n’a pas de "bout", ou se situe donc son "extrême bout" ?

(((- :

03/09/2016 17:06 par Peuimporte

@ Michel
On veut frapper les Kurdes ! Qui ça « on » ?
Si vous avez suivi, même de loin, cette troisième guerre mondiale qui ne dira pas son nom tant qu’elle sera confinée à l’intérieur du territoire syrien, vous aurez compris qu’elle obéit au plan de remodelage américano-sioniste du Moyen-Orient, ouvertement déclaré depuis 1982 ; en l’occurrence, un plan de « partition » de la Syrie pour rester dans le sujet. Ne voulant pas engager leurs armées, les coalisés ont manipulé les idéologies des wahhabites saoudiens et des Frères Musulmans et usé de leurs hordes takfiristes terroristes respectives. Au bout de cinq ans et demi, que pouvons-nous constater ?
• Les Occidentaux pensant asseoir leur hégémonie et toucher le gros lot, ont récolté le terrorisme, lequel s’est retourné contre eux parce que tellement nourri, armé et renforcé par leurs soins et grâce aux pétrodollars de leurs alliés régionaux, il a désormais ses propres plans dépassant de loin la marge de manœuvre autorisée.
• De son côté, Erdogan a foncé, tête baissée, avec l’arrière pensée de régner indirectement sur le monde musulman par le biais des Frères Musulmans, aux dépens des Saoudiens. Il a récolté la forte probabilité de la partition de son propre territoire. En effet, tous ses plans tombent à l’eau si la partition de la Syrie passe, entre autres, par la création d’un État Kurde à ses frontières, lequel serait en continuité avec le Kurdistan irakien et les territoires Kurdes du sud-est de la Turquie.
• Les US se trouvant dans l’impossibilité de continuer à soutenir Daech et le Front al-Nosra devant l’opinion publique mondiale, se sont tournés vers les opposants kurdes, en Syrie, en leur promettant une bande de terre, pas nécessairement un État, allant de Efrin à Qamichli. Ils ont récolté, en plus de tout le reste, le risque de voir la deuxième armée de l’OTAN rejoindre la Russie ; jeu subtil d’Erdogan en position de faire chanter tout le monde.
• Les Kurdes, ne voulant pas obtempérer et retourner vers les régions de l’Est de l’Euphrate, les US les ont vendus à Erdogan. Du coup, ils ont perdu tous leurs chevaux de bataille en Syrie. Ne leur reste que l’espoir d’une « solution politique » qui glisserait quelques uns de leurs prétendus « révolutionnaires armés égorgeurs pacifiques » au sein du gouvernement de transition syrien sur lequel ils insistent… mais c’est un autre sujet.
Par conséquent, « ON », ce ne sont ni les Syriens, ni les Russes, ni les Iraniens… Ce sont les Turcs d’Erdogan ; les US, la France et Israël exploitant cyniquement le rêve national des Kurdes au mauvais moment et au mauvais endroit.

03/09/2016 18:56 par Louise de Bretagne

@ GEB, Si vous le permettez, sachez que le vrai symbole de l’infini dans la courbure de l’espace-temps c’est le nombre 8
cordialement...

04/09/2016 02:55 par Amira

@ Louise,
Juste pour ma curiosité intellectuelle, pourquoi ne serait-ce pas le chiffre zéro, qui offre toutes les caractéristiques, qui serait le le vrai symbole de l’infini ?

Merci de combler mes lacunes.

Cordialement...

04/09/2016 12:10 par Geb.

Oui, mais l’Oblivion est le symbole de l’Infini TOTAL. Recto-verso.

Celui qui parcourt l’Oblivion parcourt de manière "éternelle", et "infinie", alternativement les deux faces de celui-ci.

Dans l’espace c’est la Courbe qui est reine. Son "infinité" est sujette à hypothèses très controversées.

L’Oblivion supposerait qu’on pourrait parcourir le "verso" de l’Espace. soit ce qu’on pourrait nommer la Quatrième dimension.

En Physique comme en Philosophie on est encore loin d’avoir prouvé même un début de son existence.concrète.

Le Cercle ne permet de ne parcourir de manière "infinie" qu’une seule face de lui même.

Pour l’instant, et sauf "révélation" hypothétique ou découverte nouvelle, l’Humanité n’est pas encore entrée dans nouvelle dimension spatiale et/ou temporelle.

((- :

04/09/2016 16:39 par Autrement

@Geb
Merci pour tes interventions géopolitiques, toujours intéressantes et constructives ! Et voilà que tu glisses avec un certain plaisir, semble-t-il, vers la poésie et la philosophie mathématique...Il faut bien dire que la situation en Syrie s’y prête, étant donné l’enchevêtrement des intérêts et des forces, tant extérieurs qu’intérieurs, qui s’y affrontent, et la difficulté qu’il y a à les démêler, comme en témoignent les études publiées sur LGS.
Mais sans faire de plans sur l’Oblivion, puis-je te rappeler qu’il existe bien une surface qui permet de parcourir à l’infini, et sans solution de continuité, son recto et son verso - qui donc ne font qu’un -, et qui de surcroît n’a qu’un seul bord : c’est l’anneau de Moëbius (doublé en volume par la bouteillre de Klein, qui elle non plus n’a ni intérieur, ni extérieur) ?
Miracles de logique et de démonstration concrète qui nous fascinaient, nous les trois enfants (et moi la plus petite) quand mon père nous les expliquait, à partir du livre d’un logicien et mathématicien célèbre dont je ne retrouve plus le nom. Et qu’on peut admirer aussi au Palais de la Découverte à Paris (lequel n’a été sauvé de la fermeture, il y a quelques années, que grâce à une pétition et une collecte populaires !)

Pour l’instant, et sauf "révélation" hypothétique ou découverte nouvelle, l’Humanité n’est pas encore entrée dans nouvelle dimension spatiale et/ou temporelle.

Ne peut-on dire au contraire que dans son évolution en spirale, l’Humanité ne cesse de reproduire et de développer à la fois son recto et son verso ? Ce qui se voit pour le moment, sur la scène du recto, c’est partout la mortelle domination des prédateurs, mais elle se trouve doublée au verso, au fur et à mesure qu’on tourne, par le mouvement continu des résistance et des révoltes des opprimés ?
Pourquoi ne pas rêver d’une spirale de Moëbius qui échappe à la torsion, répétitive et singulière à la fois...l de son être, et qui permette à l’Humanité d’émerger dans un espace-temps moins chaotique ?
De toute façons, il me semble que nous n’avons pas le choix : sans cette allure éparse et sinueuse mais persévérante, - même si ses résultats sont souvent imprévisibles -, c’est la destruction totale.
"...l’homme acharné à tromper son destin avec son contraire indomptable : l’espérance" (René Char).

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