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Un an de plus avec Bachar al-Assad - (RIA Novosti)

L’année 2013 démarre comme 2012 : on parle de la guerre en Syrie en attendant un renversement du président. Toutefois aujourd’hui, plus personne n’affirme avec autant de certitude que les jours du dictateur sont comptés. En 2012, on a annoncé trois fois que la situation était sur le point d’être réglée. Assad perdait des collaborateurs haut-placés au profit de l’opposition, des explosions retentissaient à Damas, tuant des représentants du gouvernement, les rebelles annonçaient contrôler la majorité du territoire du pays, l’opposition était reconnue comme représentante légitime du peuple par les puissances européennes. Mais au final, rien ne s’est produit. Pendant les premiers jours de l’année 2013, Bachar al-Assad s’est adressé à la nation et son message laisse à penser qu’il ne se prépare pas du tout à capituler. Au contraire.

Tous les yeux sont rivés sur la Syrie et pas seulement en raison de la violente guerre civile qui secoue le pays. Ce conflit est devenu la quintessence de la politique internationale moderne, un moulage des problèmes propres à la situation globale.

Divers processus s’entrecroisent en Syrie et chacun comporte un puissant potentiel destructeur.

Les régimes autoritaires au pouvoir depuis des décennies se sont épuisés, les sociétés ont cessé de reconnaître leur droit à la répression même si cela leur assurait un niveau de vie décent et un certain niveau de développement. C’était inévitable et il est étrange d’entendre en Russie des déclarations selon lesquelles les changements au Moyen-Orient ont résulté d’opérations spéciales orchestrées par des forces extérieures.

La démocratisation a effectivement lieu mais les résultats sont toutefois loin de ce que l’Occident s’imagine.

La deuxième tendance est l’amplification des contradictions religieuses. Si la crise syrienne avait commencé par des protestations prônant la démocratie contre les autocrates affirmés, elle s’est rapidement transformée en confrontation entre la minorité dirigeante chiite - à laquelle sont forcées d’adhérer les autres minorités qui craignent davantage les changements que la situation actuelle - et la majorité sunnite, qui a longtemps fait l’objet de discriminations. La Syrie a vu se développer une grande haine moyen-orientale, qui s’est consumée en prenant progressivement de l’ampleur depuis les années 1970 avec la révolution islamique en Iran chiite mais s’est retrouvée, au cours de la dernière décennie, au centre de la politique régionale. Pourquoi une telle colère et cette obstination de la part des belligérants ? Car il n’existe pas de compromis dans une guerre religieuse, les camps luttent pour leur survie. Après la Bosnie et le Kosovo dans les années 1990, voilà un autre grand conflit où l’auto-identification passe franchement au premier plan, faisant office de bois mort pour une guerre irréconciliable. La Syrie ne sera sûrement pas le dernier exemple de ce genre.

Troisième tendance : la compétition des puissances régionales pour l’influence. L’Iran et l’Arabie saoudite personnifient deux pôles et leur concurrence se manifeste à plusieurs niveaux - la religion, l’énergie, la géopolitique, l’appartenance ethnique. Tout le monde a ses propres alliés à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie mais l’équilibre des forces ne penche pour l’instant ni d’un côté ni de l’autre.

Le dernier niveau de lecture est la lutte entre les grandes puissances, pas tant pour la présence et les intérêts que pour faire dominer leur approche conceptuelle. D’où la position inflexible de Moscou, que beaucoup tentent d’expliquer par des facteurs mercantiles ou la sympathie cordiale pour les dictateurs troglodytes. Ce n’est pourtant pas la cause principale. La Russie reste intransigeante pour empêcher que se répète le précédent libyen, devenant ainsi le modèle de règlement d’une crise locale.

Rappelons-le : selon ce modèle, les forces extérieures choisissent le "bon camp" dans un conflit civil et l’aident à remporter la victoire, allant jusqu’à une intervention militaire directe. L’opposition du Kremlin n’est donc qu’indirectement associée aux affaires moyen-orientales ou concrètement syriennes. Il est question de principes, selon lesquels fonctionnent les relations internationales.

Aujourd’hui le conflit syrien est crucial pour la politique mondiale. Un entremêlement complexe de plusieurs processus rend le scénario imprévisible et presque incalculable. Les choix stratégiques des acteurs impliqués devient pratiquement une loterie - gagnera, gagnera pas.

Il n’existe aucune solution simple. Moscou l’avait dit dès le départ. Si, comme l’espère l’Occident, le règlement du conflit se réduisait au départ d’Assad, cela ce serait déjà produit. Comme ce n’est pas le cas, l’année 2014 pourrait de nouveau commencer en compagnie de l’actuel dirigeant syrien.

Le 10 janvier 2013
Fedor Loukianov

Source : Un an de plus avec Bachar al-Assad (Tribune libre)

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