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Un cheminement vers la découverte de l’être, vers l’ouverture à l’être (1)

Pour Jean-Marie Vincent que nous avons déjà rencontré, voir ma «  Tribune » de «  Rouge Midi », «  si l’on en croit un des critiques les plus aigus de la pensée occidentale, Heidegger, au bout de la chaîne de la technique, de la pensée instrumentale et de la science, c’est la pensée théorique elle-même qui doit être sinon totalement rejetée, du moins interrogée et dépassée sous ses aspects les plus fondamentaux - pensée de la volonté de puissance, pensée de la représentation du réel pour mieux le plier à cette volonté.

«  La recherche de la vérité ne doit plus être la recherche de l’efficacité de la pensée - l’adéquation entre les choses et l’esprit - mais un cheminement vers la découverte de l’être, plus exactement vers l’ouverture à l’être ».

LE DILEMNE ACTUEL

Jean-Marie Vincent considère que le dilemme actuel, c’est l’abandon aux automatismes du travail abstrait et de la technique, la quête d’un au-delà ou d’un en-deçà qui laisse les choses en l’état. Ce dilemme ne peut être dépassé si l’on en reste à la dynamique de la technique ou de la production. Il en irait tout autrement si l’on s’intéressait à la dynamique sociale, c’est-à -dire à l’affrontement récurrent du capital et du travail qui constitue la trame du rapport social de production.

«  La prospérité capitaliste des années cinquante et soixante, poursuit-il, de ce point de vue ne fait pas exception à la règle.

«  Elle n’est pas seulement marquée par une progression rapide de la technologie, mais aussi par l’accumulation de fortes contradictions économiques et sociales, d’abord souterraines, puis de plus en plus apparentes.

«  Pendant de longues années, la progression du pouvoir d’achat des travailleurs garantit un minimum de paix sociale.

«  Une partie très importante de la classe ouvrière accède aux biens de consommation durables et réussit à modifier sensiblement son mode de vie et ses comportements quotidiens hors la production. »

LA DISPARITION DU PARTICULARISME OUVRIER

Jean-Marie Vincent considère même qu’on assiste à une disparition graduelle du particularisme ouvrier et qu’une partie non négligeable des thèmes idéologiques de la bourgeoisie de l’après-guerre pénètre en profondeur chez les travailleurs. La croissance économique et le progrès technique sont saisis comme des moyens privilégiés de lutte contre les inégalités sociales, voire comme des moyens de faire reculer très rapidement les formes les plus diverses de la misère.

«  Aussi, montre Jean-Marie Vincent, pour beaucoup la lutte des classes ne porte plus que sur le partage des bénéfices de l’expansion économique et sur une répartition plus équitable des contraintes à subir ( au niveau de l’Etat, de l’entreprise et de grands organismes bureaucratiques en général ).

«  Toutefois, ajoute-t-il, derrière ces apparences qui servent de justification aux différentes conceptions de la société industrielle se produisent des transformations du processus de production qui ponctuent non une atténuation, mais des déplacements, et dans certains cas une exacerbation de la lutte des classes. »

DES DEPLACEMENTS DE LA LUTTE DES CLASSES...

«  Les capitalistes, poursuit Jean-Marie Vincent, n’accordent pas plus d’autonomie aux travailleurs en renonçant aux aspects les plus ouvertement répressifs et militaires de la discipline du travail.
«  La plupart du temps, ils remplacent des contraintes beaucoup trop personnalisées par des contraintes plus «  objectives », celles qui passent par le système des machines.
«  La coopération dans le procès de travail est de moins en moins basée sur des échanges directs entre les travailleurs et de plus en plus sur les processus intégrés et interdépendants des combinaisons de machines, mais cela ne conduit pas à une recomposition du travail, comme ont pu le postuler certains.
«  Certes, une partie importante du travail dans la grande industrie n’est plus caractérisée par des mouvements décomposés, partiels et répétitifs - ce qui ne vaut pas pour le travail à la chaîne.

...ET LES DEPLACEMENTS DANS LE TRAVAIL

«  Elle est faite au contraire, poursuit Jean-Marie Vincent, d’activités de surveillance des machines en interaction qui impliquent très peu de manipulations matérielles.
«  On peut même soutenir comme le sociologue Elliot Jaques que l’important, dans ce cadre, est l’augmentation de la responsabilité des travailleurs puisqu’ils ont à servir ou à maîtriser des ensembles de machines de plus en plus complexes et de plus en plus coûteux. »

Toutefois, montre Jean-Marie Vincent, les travailleurs ne dominent pas plus le procès de travail qu’auparavant.

Objets et instruments de travail sont encore moins accessibles au travailleur pris individuellement confronté en réalité à une sorte de «  dématérialisation » de la production.

PLUS OU MOINS DE QUALIFICATION

La place qui lui est assignée dans la marche d’une entreprise dépend de moins en moins de son habilité réelle ou supposée, voire de l’expérience accumulée au cours des années, mais bien de données sociales comme l’âge, le sexe, le niveau d’instruction et d’éducation, le milieu d’origine ( appartenance à tel ou tel secteur de la classe ouvrière ).

Pierre Naville, dit-il, a très bien montré que la qualification est moins une qualification des travailleurs qu’une qualification des postes de travail, établis en fonction de critères complexes qui tiennent compte aussi bien des rapports de forces entre le patronat et la classe ouvrière à un moment donné que de la nécessité permanente de reproduire l’atomisation de cette dernière.

Ainsi l’évolution technologique sert de médium au renouvellement des rapports de travail, à la reproduction de différences et d’inégalités entre les travailleurs, à la reproduction de leur impuissance face aux conditions générales de travail et de production.

OU MEME DES PROCESSUS DE DEQUALIFICATION

«  Cela explique, conclut sur ce point Jean-Marie Vincent, que la modernisation capitaliste d’une économie comme l’économie française n’entraîne aucune hausse générale des qualifications, mais au contraire, des processus de déqualification prononcés et récurrents pour certains secteurs de la classe ouvrière.

«  La croissance de la catégorie des O.S. n’est pas le fait seulement d’une croissance extensive de la production, sur une base technologique peu évolutive, elle renvoie aussi à la croissance d’industries dites de pointe. »

Il poursuit : «  Ces bouleversements et restructurations incessants du procès de production qui ont pour but une domination plus complète de la force de travail ont toutefois des effets inattendus ou pour le moins non prévus.

«  Le modèle du métier - la contribution individualisée, voire irremplaçable aux différents moments d’un procès de travail lui-même très différencié - apparaît de plus en plus illusoire. »

UNE FORCE DE TRAVAIL TOUJOURS PLUS DOMINEE

Jean-Marie Vincent montre que ce sont les machines ou les agencements de machines qui semblent choisir les travailleurs, des profils comme on dit couramment maintenant, plutôt que le contraire.

«  Il en découle, dit-il, que pour les travailleurs, la contribution personnelle qu’ils peuvent apporter au processus de production est quelque chose de difficile à saisir...

«  Depuis la crise économique de 1974-1975, chacun sait plus ou moins que la situation à laquelle il est parvenu est une situation en sursis...

«  Les licenciements économiques font de nouveau partie de l’horizon de chaque travailleur, si bien payé soit-il...

«  L’impression arbitraire que ressentent les travailleurs est encore renforcée par des difficultés de plus en plus grandes que l’on a à mesurer la part de chacun dans la production des marchandises...

«  Les ouvriers s’identifient de moins en moins à leur travail, voire prennent de plus en plus de distance par rapport à lui. La classe ouvrière n’essaie pas de récupérer ou de contrôler le travail abstrait que la machine capitaliste extrait d’elle, elle cherche à agir et à vivre autrement... »

LA CRISE DES RAPPORTS ET DES FORMES DE TRAVAIL

Pour Jean-Marie Vincent, cette crise rampante des rapports de travail est d’autant plus profonde que les idéologies ont maintenant beaucoup moins de prise sur la réalité, en fonction même des difficultés économiques actuelles du monde occidental et des problèmes dits de l’environnement.

Ce qui donne lui toute sa gravité et toute sa résonance, c’est qu’elle s’accompagne d’une crise des formes de travail non industriel...

Le travail effectué dans les bureaux, et en général dans les activités de service, apparaît de plus en plus comme une copie conforme du travail industriel, comme une simple dépense de travail abstrait...

LA DEVALORISATION DU TRAVAIL INTELLECTUEL

Tous ces phénomènes, loin d’être purement conjoncturels, ne font que refléter une dévalorisation générale du travail intellectuel, du moins d’une partie très importante et décisive de celui-ci...

«  En définitive, poursuit Jean-Marie Vincent, il devient de plus en plus difficile de présenter la société bourgeoise actuelle comme la société de la promotion sociale et des chances ouvertes à tous.

«  L’enfermement dans le travail abstrait, c’est-à -dire dans des formes qui sont extérieures par rapport à ceux qui en sont les éléments propulseurs est ainsi presque parfait.

«  Il n’y a pas d’échappée véritable...On peut, bien sûr, refuser purement et simplement le travail mais il s’agit d’une attitude qui est difficilement généralisable à l’ensemble de la société....Le refus du travail abstrait doit d’ailleurs se présenter comme la restauration de formes de travail anciennes...

«  Il est possible se s’évader temporairement en se laissant aller aux rêves standardisés des mass média, en se recroquevillant dans la vie privée, etc...mais il y a toujours des rapports douloureux... »

ON NE CESSE JAMAIS D’ETRE RIEN QU’UNE FORCE DE TRAVAIL.

«  Aussi, poursuit-il, on finit par découvrir qu’on ne cesse jamais d’être une force de travail, rien qu’une force de travail, étant donné que c’est seulement en tant que tel que l’on est intégré dans les rapports sociaux...

«  La crise des rapports de travail s’élargit ainsi en une crise de l’individualité de la société bourgeoise et de tous les mécanismes de sa socialisation.

«  Il n’y a, à proprement parler, plus de centre autour duquel s’organise l’individu et le réseau de ses relations au monde.

«  Le travail, ou plus exactement la représentation qu’on peut s’en faire, n’a plus valeur de principe d’unité, de point de rassemblement des efforts que fait l’individu pour se situer positivement dans la société...

«  On recherche en vain des échanges libres ou des relations basées sur la réciprocité au-delà de l’accumulation des richesses et de l’appréciation des équivalents, les individus-nomades de la société capitaliste ne pouvant de livrer à des jeux de dépense sociale libre sous peine de se perdre irrémédiablement...

L’ECLATEMENT-ECARTELEMENT DES PERSONNALITES

«  Dans un monde où les connexions qui lient les individus les uns aux autres et aux autres institutions sociales se multiplient, où l’horizon de chaque individu recule un peu plus chaque jour, cette indécision permanente dans les relations sociales immédiates et cette ambiguïté même des liens que les sujets entretiennent les uns avec les autres ne peuvent pas favoriser un véritable éclatement-écartèlement de la personnalité.

«  L’individu, sollicité de mille parts, ne sait littéralement plus à quel saint se vouer, ni comment résister à des pressions qui, pour être fortes, n’en sont pas moins contradictoires : soumission à la socialité extérieure du marché, de la valorisation et de la production, abandon aux tentations de la jouissance individuelle, recherche, le plus souvent aveugle, de valeurs de réciprocité et de solidarité. Il s’adapte de plus en plus mal au sort qui lui est fait. »

LA PROMESSE DE LA TRANSFORMATION SOCIALE

Pour Jean-Marie Vincent, cette crise conjointe des rapports de travail - du travail abstrait - et des individus isolés de la société capitaliste - des supports du travail abstrait - contient la promesse d’une transformation sociale capitale, en même temps que d’une redéfinition des rapports entre la société et les individus.

Le capitalisme, dit-il, peut, en ce moment, continuer à se reproduire, mais il ne peut supprimer d’un trait de plume, comme par miracle, le détachement de parties de plus en plus importantes de la société par rapport aux différentes manifestations du fétichisme du travail.

LA LUTTE CONTRE LE TRAVAIL ABSTRAIT

Encore faut-il, dit-il encore, savoir comment lutter contre la réalité oppressive du travail abstrait et prolonger les différentes formes de rébellion contre l’ordre social.

Il n’est pas possible en effet d’imaginer une société post-capitaliste qui puisse se passer d’une forme quelconque de production hautement développée.

«  Pour que les individus, poursuit Jean-Marie Vincent, puissent développer librement leurs échanges, il faut qu’ils soient déjà libérés d’un certain nombre de contraintes - besoins, obligation du travail - qu’on ne peut simplement écarter en rejetant le productivisme et le culte de la consommation.

«  Il faut voir aussi qu’un haut degré ou niveau d’échanges entre la société et la nature est nécessaire si l’on veut enrichir, élargir les échanges entre les hommes eux-mêmes...
«  Les moyens audio-visuels d’aujourd’hui permettent des communications infiniment plus diversifiées et plus étendues que les utilisations déjà complexes de la voix et de l’écrit d’il y a une centaine d’années.

«  Les moyens actuels de déplacement rendent possibles des contacts fréquents et prolongés entre les les individus ou des groupes humains qui, autrement, s’ignoreraient.

«  Il est clair, dit-il encore, que les hommes, ou plus exactement les travailleurs, ne peuvent envisager leur propre libération qu’à partir de la situation objective dans laquelle ils se trouvent placés, donc à partir des relations qui se sont établies dans l’ensemble de la production et des échanges. »

SE LIBERER DE L’ASSERVISSEMENT DES FORCES PRODUCTIVES MATERIELLES

Jean-Marie Vincent montre également que les forces productives humaines ne peuvent mettre fin à leur asservissement qu’en se soumettant les forces productives matérielles telles qu’elles sont - même s’il faut ensuite les modifier considérablement.

«  La production d’une nouvelle symbiose entre les hommes, ajoute-t-il, le système des machines et la nature environnante ne s’effectue pas dans le vide, elle est transformation de relations matérielles ; renversement concret d’un monde mis sens dessus dessous, les moyens de production possédés comme du capital dictant leur loi aux agents de production.

«  Mais les forces productives humaines ne sont vraiment libérées que si elles ne s’épuisent pas dans la production, que si elles ne contrôlent cette dernière que pour mieux s’en évader et investir en profondeur des domaines trop longtemps délaissés ou étouffés, de l’art aux différentes activités ludiques. »

CETTE PERSPECTIVE N’EST PLUS CELLE DU TRAVAIL.

«  Cela veut dire, précise encore Jean-Marie Vincent, que les transformations du rapport social de production ne se résume pas ç la démocratisation de la production, prendrait-elle la forme de l’autogestion la plus développée des entreprises.

«  En réalité, elle doit être à la fois contrôle conscient de la production ( des ses modalités et de ses finalités ), socialisation des différentes expressions du savoir et libération de toutes les formes de communication.

«  Il n’y a plus de centralité de la production mais organisation et réalisation de la production de façon à libérer de nombreuses activités non productives.

«  La progression des forces productives matérielles est conditionnée ainsi non par une dynamique incontrôlée des besoins, mais par les nécessités générales de la vie sociale, par les priorités d’ordre divers que les hommes se donnent.

«  C’est seulement dans cette perspective qui n’est plus celle du travail que se mobiliseront tous ceux qui se révoltent aujourd’hui contre l’exploitation et l’oppression ou contre la domination d’un rapport social abstrait sur des individus dissociés ou mutilés. »

Michel PEYRET

( 1 ) Réalisé à partir d’un texte de Jean-Marie Vincent intitulé : «  La domination du travail abstrait. » Ce texte a été publié dans la revue trimestrielle «  Critique de l’économie politique », nouvelle série n°1, «  Travail et force de travail », pp 19-49, octobre-décembre 1977, ed. François Maspero.

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