Cet étudiant est kurde et inscrit en première année de CPLF (Certificat Pratique de Langue Française). Il est père de trois enfants scolarisés et d’un bébé né en France.
Mardi 18 novembre, Rahmi sortait de son cours à l’Université du Mirail un peu après 16 heures. Alors qu il s apprêtait à rentrer chez lui, raccompagné en voiture par un camarade, il a été arrêté, suite à un contrôle d’identité sélectif des occupants du véhicule, conducteur et passager, au rond-point situé derrière la station de métro, puis expulsé au bout de deux jours vers la Turquie.
Kurde débouté du droit d’asile, il avait entamé une procédure de recours contre l’obligation de quitter le territoire qui le frappait, recours devant donner lieu à un jugement le 9 décembre prochain, et portait d ailleurs la convocation sur lui lors de son arrestation.
Arrêté par les CRS, il a été conduit au commissariat, puis de là à la Police de l’Air et des Frontières, et enfin au Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu. Ses proches n’ont pas pu lui rendre visite. Sa famille a été prévenue vendredi à quatre heures du matin qu’il fallait lui apporter des vêtements pour le voyage : il a été expulsé vers la Turquie avant même que le Juge des Libertés et de la Détention ait pu se prononcer sur son maintien en rétention, comme c’est normalement le cas après deux jours.
Sous couvert d’une prétendue sécurité des biens et des personnes, c’est au contraire une insécurité maximale qui est instituée, pour ceux qui pourraient être amenés à ne plus fréquenter les cours, par peur d’être à leur tour contrôlés « au faciès ».