Voici les exigences que l’Equateur impose à Julian Assange pour mettre fin à son isolement (The Gateway Pundit)

Cassandra Fairbanks

Bien que de nombreux rapports affirment que les communications de Julian Assange ont été rétablies, elles ne le sont pas encore – et il y aura un régime sévère d’amendes et de sanctions sur ses paroles et ses écrits quand elles le seront.

L’équipe de WikiLeaks a été informée vendredi que ses communications seraient rétablies le lundi 15 octobre, mais il n’y a pas eu de changement jusqu’ici. En violation grave de la liberté d’expression, Assange s’est également vu présenter un document de neuf pages dans lequel sont décrites les limites et les restrictions de ce qu’il pourra faire et dire en ligne.

Les nouvelles règles promettent également d’utiliser potentiellement la police britannique contre les visiteurs ou pour saisir les appareils de communication.

Les protocoles qu’Assange devra accepter pour mettre fin à son isolement ont été divulgués en ligne en espagnol.

Le document draconien exige qu’il évite toute activité qui pourrait être politique ou s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres États – en lui refusant sa liberté de parole et sa capacité de publier.

Il prévoit également de nouvelles règles pour les visiteurs.

VISITEURS

Le document commence par décrire les nouvelles règles pour les visiteurs. Il stipule que toute personne extérieure à l’ambassade ou au gouvernement équatorien, sans exception, qui souhaite rendre visite à Assange devra demander une autorisation préalable par écrit adressée au chef de l’ambassade de l’Équateur. Ils devront indiquer leur nom complet, leur nationalité, une copie de leur pièce d’identité, le motif de leur visite, leur profession et leur lieu de travail, leur adresse électronique et les liens vers leurs médias sociaux, ainsi que les numéros de série des téléphones ou des tablettes qu’ils souhaitent garder avec eux pendant la visite.

De plus, l’IMEI des puces des téléphones cellulaires des visiteurs est également nécessaire à leurs activités de collecte de renseignements. Celle-ci doit être envoyée par courriel, un courriel de retour doit être obtenu, et doit être imprimée et apportée au rendez-vous.

Pour les visiteurs fréquents, l’Équateur est prêt à faire des exceptions et à leur remettre une lettre d’identification qu’ils devront renouveler tous les trois mois.

Si l’ambassade refuse l’accès à quelqu’un, elle n’en donnera pas la raison. Le document indique qu’ils se réservent le droit de refuser ou d’annuler toute autorisation à tout moment, même pour ceux qui ont déjà été autorisés en tant que visiteur fréquent.

Lorsque l’auteure de ces lignes a rendu visite à Assange dans les jours précédant son isolement, tous les détails ont été réglés avec le personnel travaillant pour Assange. L’ambassade a simplement vérifié mon passeport et gardé tenu mon téléphone à la réception.

Le nouveau protocole affirme également que l’ambassade tiendra un registre de toutes les visites effectuées à Assange et des données qu’elles fournissent. Ces informations seront transmises au ministère équatorien des Affaires étrangères et à d’autres organismes, sans préciser lesquels.

Assange ne pourra recevoir que jusqu’à trois visiteurs à la fois, à moins que le chef de l’ambassade en autorise davantage.

L’Équateur a également écrit que les personnes qui violent les règles de leurs visites ou qui manifestent un manque de "comportement approprié" pendant la visite seront signalées aux autorités britanniques.

COMMUNICATIONS

La section concernant les communications d’Assange commence par dire que lorsque son Internet sera restauré, tous les coûts de WiFi seront à sa charge. Il y est dit qu’il ne peut utiliser que ses propres tablettes, téléphones ou ordinateurs sauf dans des cas exceptionnels et seulement avec la permission écrite de l’Équateur.

Assange doit également fournir la marque, le modèle et le numéro de série de tout appareil qu’il possède à l’ambassade.

Bien que le document affirme que l’Équateur n’est pas responsable du contenu de ses communications, déclarations, documents ou messages sur les médias sociaux, il impose de sévères limites à sa liberté d’expression.

Il y est dit que, tout en " exerçant son droit à la communication et à la liberté d’expression ", Assange se voit interdire toute activité qui pourrait être considérée comme politique ou interférer dans les affaires d’autres Etats ou qui pourrait nuire aux relations entre l’Equateur et d’autres Etats.

L’Équateur affirme que le non-respect de cette règle peut entraîner la fin de son asile ou sa remise en isolement.

Le président équatorien Lenin Moreno a déjà déclaré que les restrictions à la liberté d’expression incluent des opinions critiques à l’égard des politiques étasuniennes ou espagnoles – telles que la critique de la brutalité contre des électeurs pacifiques par la police espagnole.

MÉDICAL

Le document dit qu’Assange doit se soumettre aux évaluations trimestrielles avec des médecins spécialistes, à ses propres frais.

Les résultats de tout examen seront confidentiels.

"En cas d’urgence médicale ou à la demande expresse de M. Assange, le chef de mission autorisera votre transfert, dès que possible, pour recevoir des soins médicaux en dehors de l’ambassade ", indique le document.

Le Royaume-Uni a refusé à plusieurs reprises à M. Assange de se rendre en toute sécurité à l’hôpital après que les médecins qui l’ont examiné eurent demandé qu’il soit autorisé à aller se faire soigner, car sa santé se détériore. S’il devait être transporté à l’hôpital, il est fort probable qu’il serait arrêté.

De plus, l’Equateur menace de kidnapper le chat d’Assange et de l’emmener dans un refuge pour animaux si sa propreté n’est pas correctement assurée.

Le 28 mars, l’Équateur a cédé aux pressions des gouvernements des États-Unis et de l’Espagne pour isoler Assange en lui retirant le droit d’avoir des visiteurs, de passer des appels téléphoniques ou d’utiliser Internet.

Le fondateur de WikiLeaks est entré à l’ambassade de l’Equateur à Londres le 19 juin 2012. Il lui a rapidement été accordé l’asile politique.

Le Royaume-Uni refuse depuis longtemps de reconnaître les conclusions du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (UNWGAD), qui a conclu qu’Assange est détenu arbitrairement et illégalement et doit être immédiatement libéré et indemnisé.

Cassandra Fairbanks

Traduction "lorsque les conservateurs se préoccupent plus du sort d’Assange que la gauche, tu sais que quelque chose commence à clocher sérieusement" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

 https://www.thegatewaypundit.com/2018/10/leaked-here-are-the-demands-ecuador-has-given-julian-assange-in-order-to-end-hi

COMMENTAIRES  

16/10/2018 23:51 par vagabond

J’ai du mal à croire que je lis ces lignes en 2018. Que ces faits se passent dans le "monde libre".
A croire que J. Assange est apatride. L’Australie est une honte.
Ils vont le tuer à petit feu sous l’indifférence générale.
Des manifestations populaires en Angleterre, Australie, USA et Equateur sont inimaginables de nos jours. L’indifférence est totale. Il n’y a qu’à voir les massacres au Yémen.

17/10/2018 11:49 par Danael

Les gens en sont à défendre d’abord leur pain, leur emploi, leur santé et leur famille . Assange n’est pas le premier de leurs grandes inquiétudes. Ce qui dérange le plus c’est surtout le silence de ceux qui n’ont pas ce souci et qui se réclament des droits de l’homme en permanence. J’espère que les gens lucides voteront en majorité pour Corbyn pour en finir aussi avec le drame de Assange qui a finalement presque moins de liberté et de droit de messages que n’en avait Mandela sous l’apartheid ( je ne parle pas bien sûr de la dureté de détention avec travaux forcés subie par Mandela).

17/10/2018 15:29 par Dominique

Le problème de la gauche est, qu’à force de collaborer en se complaisant dans des postures morales improductives, cela fait si longtemps qu’elle néglige sa base et qu’elle a renoncé l’action politique, que plus personne n’y croit. Il y a eu la désillusion de la chute du mur, mais après il y a eu celle de la plus grande manif de l’histoire, celle contre la guerre en Iraq, une manif qui aurait du être le point de départ d’un mouvement grandiose pour abolir la guerre et donc le capitalisme, mais les organisateurs l’ont transformée en un enterrement de première classe dont les seuls slogans furent, lors des discours de fin, il a fallu attendre jusque là pour les avoir les slogans de la plus grande manif de l’histoire : "N’oubliez pas de visiter nos stands" et "Rentrez bien chez vous". Autrement dit circulez il n’y a rien à voir. Ces organisateurs étaient les communistes, Attaq et des syndicats. Le rôle de ces organisations devient évident : récupérer les luttes des opprimés pour éviter qu’ils fassent la révolution. L’extrême-droite s’est engouffrée dans les espaces abandonnés par cette gauche collabo et comme elle a bien plus de moyens que les anarchistes qui ne se sont pas fait avoir par cette transformation de la lutte politique en postures morales, la classe moyenne en voie de paupérisation risque bien, comme dans les années 30, de suivre sa propagande du bouc émissaire et ses promesses pseudo-religieuses. Affaire à suivre...

17/10/2018 17:23 par Danael

@Dominique
Affaire à suivre...Rentrez chez vous ?

17/10/2018 20:07 par vagabond

Je pense malheureusement que les choses vont aller en empirant avec la disparition définitive des libertés. Le virtuel tue l’action.

17/10/2018 21:00 par Feufollet

Julian Assange me fait penser à Nelson Mandela
Mais pour une autre cause, d’une résistance d’origine différente
Le sort douloureux ne Mandela fut rétablit par une fin glorieuse
Mais à quel prix de compromis avec le système ?
Le sort douloureux de Assange, peut encore se transformer en sa faveur
Allons savoir ? Un peut de vérité dans ce monde ne saurait lui nuire
C’est toute mon espérance pour lui et pour nous

18/10/2018 17:08 par franck-y

Au sujet de l’Australie : Sous-traitance des camps de réfugiés hors du sol national, sous-traitance d’au moins une prison à SODEXHO, tant d’autres avanies, et maintenant, le désir de déplacer l’ambassade en Israël à Jérusalem.

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