auteur Stefano CHIARINI

Liban - Beyrouth, gouvernement en état de siège.

Stefano CHIARINI
Il manifesto, dimanche 3 décembre 2006. Un grand campement, avec des milliers de manifestants de l'opposition libanaise, occupe depuis 48 heures l'immense Place des Martyrs, en plein centre de Beyrouth, et celle, contiguë, de Riad el Solh, qui se trouve sous la colline dominée par le grand palais ottoman du « Sérail », siège du gouvernement pro étasunien de Fouad Siniora. Les manifestants bloquent désormais tous les accès au palais sauf un, gardé à vue par des centaines de soldats et des dizaines de blindés. Les militants chiites du Hezbollah, les chrétiens maronites du Mouvement patriotique libre du général Aoun, (avec quelques Frères portant la croix d'une main et le coran de l'autre), des représentants chiites de Saïda, des jeunes progressistes et communistes, ont passé la nuit, en un melting pot interconfessionnel inédit, dans des dizaines de grandes tentes qui ont été dressés vendredi soir à la tombée de la nuit ; mais l'affluence aux piquets nocturnes a été si massive - (…)

Liban : « Gouvernement inconstitutionnel », l’opposition dans la rue vendredi à Beyrouth. Siniora fait appel aux USA.

Stefano CHIARINI
Il manifesto, vendredi 1er décembre 2006. Par la voix de ses représentants les plus autorisés : le leader du parti chiite Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah et l'ex- général chrétien maronite Michel Aoun, secrétaire du Mouvement patriotique libre, l'opposition libanaise a rompu hier les délais, et, la semaine de deuil pour le meurtre de Pierre Gemayel étant terminée, elle a invité la population à descendre dans la rue à partir de cet après-midi (vendredi 1er décembre, NDT) et pour un temps indéterminé, afin de demander la démission du gouvernement Siniora et la formation d'un exécutif d'unité nationale. Ou bien, autrement, la convocation de nouvelles élections, anticipées, avec la formation d'un nouveau parlement qui, à son tour, élira l'an prochain un nouveau président de la république, expression, lui aussi, comme le requiert la Constitution, des principales forces politico confessionnelles du pays. Le vaste front qui sera à partir d'aujourd'hui dans la rue, comprend aussi (…)

Liban - La saga des Gemayel : la Phalange.

Stefano CHIARINI
Il manifesto, mercredi 22 novembre 2006. Le ministre de l'industrie libanais Pierre Gemayel, tué hier à Beyrouth, était le plus jeune représentant d'une des plus importantes familles de l'extrême-droite chrétienne maronite protagoniste de la guerre civile qui a ensanglanté le pays pendant quinze ans (1975-1989) et, plus généralement, de l'histoire du Liban dans les trente dernières années. Pierre Gemayel Jr. n'avait cependant rien du charisme et du pouvoir, souvent sinistre, de son grand-père Pierre - fondateur des Phalanges après un voyage à Berlin dans les années Trente- ou de son oncle Béchir, féroce unificateur des milices phalangistes dans les années 70, et protagoniste de la purification ethnique contre les Palestiniens et les musulmans de Beyrouth Est, pendant la guerre civile, non moins qu'allié des Usa et d'Israël qui l'installèrent à la présidence sous l'occupation de 1982. Mais il n'avait pas non plus l'absence de scrupules de son père Amin, successeur, à la (…)

Liban : Les règles de l’engagement (il manifesto).

Stefano CHIARINI
Il manifesto, dimanche 15 octobre 2006. Les forces de l'Unifil II au Liban méridional, n'en déplaise à leur présumé rôle d'interposition, non seulement auront droit, pour la première fois, à l' « autodéfense préventive » contre des attaques possibles mais pourront aussi « faire usage de la force, même létale, pour empêcher ou éliminer des activités hostiles, y compris trafic illégal d'armes, munitions et explosifs dans leur zone de responsabilité (entre le fleuve Litani et la frontière d'Israël) ».Ce n'est pas tout. L'Unifil II mettra sur pied, à cette fin, des postes de contrôle le long des routes et réquisitionnera directement les armes de la résistance dans le cas où l'armée libanaise ne serait pas capable ou ne voudrait pas le faire. Voilà les tâches de l'Unifil II au Liban - qui ouvrent la voie à un affrontement direct avec le Hezbollah et représentent une violation grave de la souveraineté libanaise - qui émergent du « Manuale de Area » élaboré par les services militaires (…)

Liban : Les camps du « non » au désarmement par l’ONU.

Stefano CHIARINI
Il manifesto, dimanche 17 septembre 2006. « La tragédie de Sabra et Chatyla, quand l'Olp a quitté Beyrouth en échange de la promesse que les troupes multinationales défendraient les camps, nous apprend combien il est dangereux de se fier aux promesses internationales. Chaque fois que nous nous sommes laissés convaincre de rendre les armes nous avons systématiquement été trompés et livrés à nos bourreaux. De ce fait, je vous assure que tant que nos droits nationaux ratifiés par les résolutions de l'ONU et nos droits civiques au Liban ne seront pas reconnus, il n'y aura aucun désarmement des camps palestiniens, même au sud du fleuve Litani ». Sultan Abou Alaynen, organisateur de la résistance des camps de Beyrouth au milieu des années 80, et actuellement commandant du Fatah au Liban, nous exprime ainsi toute son indignation à propos des rumeurs, de plus en plus insistantes, qui donnent pour imminente l'imposition d'un désarmement des deux principaux camps palestiniens au sud du (…)