auteur Thierry BRUGVIN

Food not Bombs et Freegans : deux mouvements decroissants radicaux visant une autonomie alimentaire pour tous

Thierry BRUGVIN
Les Food not Bombs et les freegans sont deux mouvements décroissants visant une autonomie alimentaire pour tous. Les membres du mouvement des objecteurs de croissance ou de la décroissance militent pour un changement de paradigme, celui d’une écologie sociale radicale et postmoderne en rupture avec la modernité capitaliste. Parmi la galaxie de ces courants, deux d’entre eux se distinguent par leur originalité, il s’agit du mouvement Food Not Bombs (FNB) et du mouvement des Freegans. Les Freegans représentent sans doute la branche la plus radicale du courant décroissant. Ils ont émergé, dans les années 1990, à Manhattan aux Etats-Unis, puis se sont répandus en Australie et Grande Bretagne et peu à peu en Europe. Les Freegans pratiquent ce qu’ils nomment « l’urban foraging » (« butinage urbain »), ou le « dumpster diving », c’est-à-dire la « la plongée ou la pêche dans les poubelles ». Ils vont donc récupérer les marchandises jetées par « les grandes surfaces, les restaurants aussi (…)

Rockefeller : un symbole de l’emprise des lobbies sur les politiques de santé publique

Thierry BRUGVIN

L’histoire de ce que l’on peut nommer le cartel pharmaceutique est fort instructive pour comprendre comment se décident certaines des politiques publiques des gouvernements. Nous suivrons pour illustrer cela, la famille Rockefeller en particulier, la plus emblématique des représentantes du capitalisme pétrochimique et pharmaceutique,

Les élites économiques sont souvent au-dessus des lois. Le 15 mai 1911, la Cour suprême des Etats-Unis déclare John Rockefeller et son trust coupables de corruption, de pratiques illégales et de racket et condamne donc cette entreprise à disparaître [24]. Mais Rockefeller, confiant dans ses appuis politiques, n'en tient pas compte, ne dissout pas son entreprise et n'est jamais inquiété. Nous pouvons voir à travers cet exemple que les élites politiques sont souvent au-dessus des lois que le peuple doit, lui, appliquer à la lettre. Créer une fondation philanthropique permet d'influencer indirectement les politiques de santé. Afin de restaurer son crédit auprès de l'opinion publique, Rockefeller créé alors une fondation à son nom en 1913. Grâce aux fondations, sous couvert d'un généreux mécénat et de politique altruiste, les entreprises peuvent financer des recherches privées et publiques, ainsi que des programmes nouveaux, en matière de santé notamment. Ceci contribue à orienter (…)
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Dette publique et création monétaire privée : des instruments du pouvoir financier

Thierry BRUGVIN

Les marchés financiers continuent à jouer avec le sort de l’Euro, de l’Europe et de la Grèce en pesant sur la dette publique de cette dernière. Or, la dette issue des prêts des banquiers et actionnaires privées est un instrument de contrôle adémocratique et néolibérale de l’économie des Etats et des peuples.

LA DETTE PUBLIQUE : LE POUVOIR DES FINANCIERS SUR LES ETATS Les politiques d'austérité néolibérales favorisent les rentiers et les spéculateurs. Attac France explique que « Tout comme l'accroissement de la dette ne date pas de la crise, les politiques actuelles d'austérité et de rigueur, certes aggravées, s'inscrivent dans une certaine continuité. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner les grandes orientations de politique économique (GOPE dans la novlangue européenne) adoptées à l'échelle européenne par les gouvernements européens depuis deux décennies. La Stratégie de Lisbonne (2000-2010) adoptée à l'échelle européenne invitait les États membres, au nom de la « lutte contre l'inflation », à mettre en place une politique active de « modération salariale ». Désignées comme la principale cause de l'endettement public, les dépenses publiques devaient elles aussi être réduites. En d'autres termes, il s'agissait de « modérer » les salaires, de sabrer les budgets publics et la (…)

Le dispositif sur le secret défense n’est pas constitutionnel

Thierry BRUGVIN
Le juge d'instruction, Marc Trévidic vient de publié un ouvrage où il dénonce notamment les limites démocratiques, lorsque les parlementaires, de même que les juges, n'exercent pas leur rôle de contre-pouvoir, dans le cadre de la séparation entre le pouvoir exécutif d'un côté et le pouvoir législatif et judiciaire de l'autre. Ce qui engendre des dérives inexorables, en particulier avec l'argument du « secret défense » et de la « raison d'Etat » utilisé par l'exécutif (gouvernement, service secret, armée...) [54]. Le juge Trévidic dénonce le fait que « le dispositif sur le secret défense n'est pas constitutionnel » [55]. Il estime ainsi que « le Parlement a abdiqué ses responsabilités sur la question du secret défense. La mission parlementaire sur l'attentat de Karachi s'est ainsi vu refuser des documents classifiés sans s'indigner outre mesure, excepté l'un des membres de cette mission. Je suis sidéré par cette situation ! Quant à la commission chargée d'examiner les demandes des (…)

Vers une relocalisation sélective et sociale de l’alimentation

Thierry BRUGVIN
Dans les villes des pays industrialisés, comme des pays en développement, un nombre de plus en plus grand de citoyens, cherchent à retrouver une autonomie qui soit à la fois alimentaire, mais aussi économique et politique. Une des raisons est qu'au plan écologique, le commerce mondialisé et libéralisé, qu'il soit ou non équitable nuit majoritairement à la planète, accroît les distances de transports et donc les émissions de carbone et le réchauffement climatique. Pour éviter les écueils de ce système de production, les objecteurs de croissance privilégient une relocalisation de la production alimentaire notamment et cherchent à n'importer que ce qui ne peut être produite sur place, afin de développer l'autonomie économique, mais aussi politique. La relocalisation économique s'inscrit dans une lutte contre la délocalisation et la perte d'autonomie du développement alimentaire et économique local. Elle consiste à produire localement afin de développer son autonomie économique, (…)